Le gouvernement beige ne se lasse pas de persé- cuter la religion et le clergé. C'est une spoliation gé nérale organisée contre lecultecatholique. Par arrètè du 2 mars, différentes fabriques d'églises recoiveut des subsides qui s'élèvent a 56,830 fr. 59. Jusques a quand les catholiques seront-ils victimesdeces odieux attentats On rappelle un grand nombre de miliciens sous les drapeaux. Renvoyés chezeux avant l'hiver, ces jeunes gens ont été une lourde charge dans beaucoup de pauvres ménages af, lorsque par suite des travaux agricoles qui vont commencer, ils pourraient étre de grande utilité, le ministère de la guerre les réclame. Est-ce un nouveau bienfail que la Belgique pourra ajouter a tous ceux dont elle est déja redevable a la glorieuse expédition mexicaiue. Comment on aime l'industrie. Avant que le Conseil communal eüt recu communi cation de la lettre de M. Barbier-Muiier, nous avions appris que eet industriel avait acquis un terrain pour la construction de la fabrique projetee. Nous ignorons si cette lettre a beaucoup surpris uotre Conseil, mais nous pouvons aöirmer qu'a la lecture de la nouvelle donnee par nous dans notre dernier numéro, le pu blic est promptement revenu d'un premier mouve ment d'étonnement et que, réflexion faile, la resolu tion prise par l'intéressè a recu une approbation presque générale. Tant de propos malveillanls avaient été répandus, tant de naesquines objections faites que le public s'é- tait pris douter, non sans raison, de l'accueil favo rable de la demande et quand il a vu surgir une nou velle combinaison, a l'abri des caprices administra- tifs et marchant droit au but en dépit des obstacles accumulés, lui que n'égarent ni les petites rancunes, ni les vengeances puériles, il a applaudi sincèrement, paree qu'il souhaite avant tout la résurrectiou indus- trielle de notre vilie. Beaucoup de personnes se figurent est-ce un tort que la politique n'est pas étrangère ici même aux questions industrielles et qu'il n'est pas indiffé rent pour faire accueillir sa demande, füt-elle la plus équitable du monde, d'être bien ou mal en courl S'il fallait en croire les passions de certaines gens, il n'y aurait bientót plus que des industries libérales et des industries catholiques, des calicots ou des chandelles orthodoxes et d'autres qui ne le sont pas I Ne nous dissimulons pas que ces facheuses ten dances se font jour des deux cötés. Mais, quant nous, nous ne cesserons de combattre ce que nous considérons comme une aberration d'esprit. C'est bien assez que nous soyons divisés sur les principes; l'industrie, d'ordre essentiellem'ent matériel, doitêtre un terrain neutre sur lequel toutes les opinions, toutes les capacités, tous les talents peuvent se ren- contrer. Et certes ce ne serait pas trop de tous ces concours réunis pour arracher la ville d'Ypres a la léthargie dans laquelle elle étouffe. Rendre justice a qui de droit nous est chose tou- jours agréable et nous constatons avec bonheur que beaucoup de nos conseillers sont animés des meil- jeures intentions décidés a favoriser le développe- ment de ses forces ne lui permettant pas de les te- nir longtemps dans cette pénible position, elle pria une de ses soeurs de les soutenir, ce qu'elle fit a sa demande pendant plus d'une heure, jusqu'a ce que, épuisée par ce dernier effort, elle retomba sur sa d couche; (1) son visage s'illumina lout-a-coup, un céleste sourire se répandit sur ses lèvresLe Sauveur venait dHntroduire son épouse dans les divins tabernacles. On vit aussitót Marguerite gravissant avec ra- pidite (2) une échelle lumineuse qui montaitjus- qu'au Ciel. A la vue de toutes ces merveilles, et au souvenir de toutes les grandes choses que Dieu avait opérée dans Marguerite, la joie se repandit i) sur tous les fronts et dans tous les cceurs, même dans celui de sa mère qui ne parvint pas a conte- nir la sienne. (3) (1) Cela devait, en effet, être très-fatiguant pour cette pau- vre sceur. (2) Quel touchant tableau Introduite déja, elle remonte par une échelle. Ohdouble miracle 1 (3) Elle avait encore sa grand' mère la petiteBienheu- reuse grand' mère! ment des affaires commerciales dans nos murs par tous les moyens en leur pouvoir, ils partagent, nous en sommes convaincus, les appreciations que nous venons d'émettre. Nous croyons que le chef de la commune aussi est favorablement disposé et nous ne révoquerous pas en doute la sincérité de ses paroles quand il disait, il y a un mois, que tout le monde était d'accord en principe pour accorder le terrain néces saire. M. le bourgmestre mesurait chacun a ses pro- pres aspirations, il péchait par excès de confiance son grand tort était d'oublier qu'a cóté de lui siégeait au Conseil des hommes adroits, fertiles en expédientf?, rompus a l'intrigue. Infime minorité, ils suppléent au nombre par l'audace qui étonne et l'entêtement qui subjugue, d'autant plus osés qu'en prenant leur mot d'ordre en dehors des régions administratives, ils s'imaginent échapper plus commodément a la respon- sabilité que de nombreuses fautes accumulent chaque jour sur leur tête. Ces hommes ne sont pas ce qü'un vain peuple pense 1 et la protection de l'industrie n'est pas leur principal souci. Nous n'accuserons cependant personne de préférer ses intéréts personnels au bien-ètre général; nous avouons, au contraire, que le soin de notre prospé- rité, l'amour d'auirui et l'abnégation personnelle sont un vernis que cette minorité applique volontiers sur tous ses actes. Ainsi, si l'on a marchandé le terrain pouce par pouce et contesté la nécessilé de l'étendue demandée, c'est afin de pouvoir satisfaire a d'autres demandes qui se produiraient plus tard. Comme si la ville en était a son dernier terrain 1 Si l'on a exigé de prime abord et, contrairement aux indica tions du plus simple bon sens, un plan détaillé pour une construction qui ne devait se faire que progres- sivement et dont les besoins ne pouvaient être appré- ciés qu'au fur et mesure de l'accroissemenl de Ia production, c'est dans l'intérêt de l'industrie elle- même. Enfin si, par opposition a la pratique habi- tuelle, on s'esl livré aux investigations les plus méti- culeuses, allanl jusqu'a s'enquérir du nom des asso ciés, comme si la garantie du concessionnaire n'avait pas suffi au paiement du bail, c'est encore, c'est toujours dans l'intérêt de la ville I Le prétexte est spécieux, si spécieux que le Con seil communal tout entier s'y est laissé prendre. Quoi d'étonnant! Ces raisonnements ont été si adroitement présentés, ils se sont si sournoisement infiltrés dans les conversations, assaisonnés de reflexions qu'on au rait rougi peut-être de produire au grand jour, que nous avons vu les esprits les plus droits et les plus élevés pris au piége. L'article que nous écrivons nous vaudra sans doute l'accusation d'exagérer et de prêter faussement d'autres des plans qui ne reposent sur aucun fonde ment sérieux. Accusation intéresséeNous n'affir- merons rien sans en apporter les preuves. Chacun connait certain journal flamaud. Sa spécia lité, aulant que sa position dans la presse, l'oblige a moins de prudence et a moins de réserve que son sosie francaisa lui est confiée la périlleuse mission de tater le pouls au public ou de gonfler les ballons d'essai. Cet enfant terrible est lancé en éclaireur. Ses accointances avec une grande administration de notre arrondissement et les inspirations qu'il y puise ne sont pas un myslère pour personne. C'est un organe, si pas official, au moins officieux. Ouvrons son n° du 26 février et nous découvrirons, sous ses phrases Un grand concours se fit (t) auprès du corps de la B. Marguerite et plusieurs miracles vinrent at- tester après sa mort, la sainteté et la gloire dont Dieu avait comblé sa fidéle servante. La se termine l'histoire de cette merveilleuse exis tence, et c'est dommage vraiment On regrette que l'échelle soit retirée si vite et on meurt d'envie de savoir ceque la Bienheureuseest devenue dans leCiel. Nous le saurons peut-être un jour. Malgré l'authenticite de ses sources, l'auteur dé- clare formellement qu'il n'ajoute, aux choses extra- ordinaires qu'il rapporte, qu'une fois purement hu- maine. C'est d'un esprit modéré, mais on nous per- mettra de differer un peu d'avis. Peu de vies de saints, comme l'atteste l'auteur, ayant une histoire aussi certaine, nous pensons que les faits et gestes (acta) attribués a la B. Marguerite commandent une foi des plus aveugles et tout a fait surhumaine. II nous étonne même prodigieusement que cette sainte, comme l'auteur l'appelle très-justement, ne soit (1) Concours de sociétés de musique, apparemment? Nos ancêtres étaient de pieux musiciens. ambiguës bien mieux que partout ailleurs, les véri- tables sentiments de certaines personnes a l'endroit de l'industrie et comment elles entendent la proté- ger. 11 rappelle d'abord d'un ton d'ironie fort déplacé dans la circonstance, la nouvelle qui a circulé de l'érec- tion d'une filature et d'un tissage mécanique, créés par une puissante société et qui devaient avoir, dit-il, des milliers et des milliers de broches et do métiers, pour en arriver a la demande adressée l'administration communale. Empêcher le lecteur d'y voir trop clair et pour cela détourner ses regards des manoeuvres pour les porter ailleurs, présenter le solliciteur comme ayant déja manqüé a ses engage ments vis-a-vis de la villè et n'ayant d'autre but que de rendre l'administration locale haïssable, discréditer son entreprise, en dénaturer Ie caractère, en fausser le but afin que, le moment venu, on n'a- percaive pas le baton qu'on mettra dans la roue, c'é- tail le comble de l'adresse! Et voyez comme tout est bien combiné! Cette demande est faite par un industriel qui a s déja obtenu de la ville un bêtiment assez vaste pour y placer quarante métiers, tandis que onze seulement y sont établis; ce même homme vient aujourd'hui demander trois hectaresQu'en con- clure? Qu'il cherche a tromper la ville Notre confrère se récriera sans doute et soutiendra que ce n'est pas sa pensée. Ecoutons ce qu'il dit quel- ques lignes plus bas, il va jusqu'a révoquer en doute l'existence d'une société Mais l'administration communale avait appris de différents cótés que le but de la dite société, s'il en existait une réellement, pourrait être, une fois le terrain obtenu a bas prix par bail emphythéotique, de ne pas construire la fabrique ou d'en élever une de cinq ou six métiers seulement et de batir, au contraire, un grand nombre de maisonnettes pro- pres a attirer en ville tous les nécessiteux des com- munes environnantes et a ruiner, par conséquent, bureau de bienfaisance el hospices. Comment concilier ces assertions avec les paroles de M. le bourgmestre, qui a plus d'une fois exposé les avantages qu'il entrevoyait pour la ville d'Ypres dans la combinaison proposée? Cela importe peu; quand on est tout-puissant, il est inutile d'avoir raison. Mais si ce qu'on vient affirmer aujourd'hui est vrai, le Collége avait un grand devoir a remplir. Au lieu d'accorder un délai de dix jours pour connaitre les intentions de la soi-disant société, il devait rompre les négociations, aussitót qu'il avait acquis la preuve de la mauvaise foi et exposer en séance pu- blique du Conseil les motifs qui avaient dicté sa-con duite. Nul doute que, dans cette hypothèse, il eüt compris ainsi ses obligations et nous affirmons qu'il aurait rencontré une approbation unanime. II n'en a rien fait pourtant ni a l'expiration des dix jours, ni plus tard. N'est-ce pas le signe le plus certain que toute cette histoire inventée plaisir, tous ces bruits dont parle la feuille flamande et dont il ne serait pas difficile de trouver la source, ne sont que d'odieuses contre-vérités? Le constater serait déclarer implici- tement que le Collége a voulu se rendre complice d'une fourberie. Nous ne croyons pas que ce soit h cette conclusion-la qu'a voulu aboutir notre con frère. Quoiqu'il en soit, inutile de nous arrêter davantage Bienheureuse que de par une certaine tradition, et que l'église n'ait jamais songé a la canonisér, tout au moins a la béatifier... C'est un fêcheux oubli pour notre ville et aussi pour l'Ordre de St-Dominique au- quel Marguerite était affiliée en qualité de tertiaire. L'auteur nous apprend que c'est pour ce motif que les Bollandistes ont omis de raconter la vie de notre Bienheureuse dans leur illustre ouvrage. Cömbien il est heureux qu'il se soit rencontré un citoyen pour écrire cette biographie et une Société pour la publier! Aussi croyons-nous devoir, en terminaot cette notice, remercier vivement la commission directrice de la Société en question pour le patronage intelligent qu'elle a accordé a l'oeuvre du Trés-Ré vérend Frère Prêcheur dont les essais font involontairement songer a Lacordaire disparu. En se mettant ainsi a la queue des RR, Bollandistes, la dite commission a fait preuve d'un véritable dévouement a la science, et a rendu a l'histoire, a l'archéologie et a la littérature un ser vice sigDalé dont le pays entier lui sera reconnais- sant.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2