tous ces cancans. Nous n'avons pas recu mission de défendre qui que ce soit et, si nous prenons la plume, c'est dans l'unique but de démasquer une nouvelle intrigue et dessiller les yeux du public. Le marshé qui se concluait presqu'au même instant oü le journaliste flamand fabriquait son article, démontre suffisamment l'inanité des déclamations et Ia fausseté des accusations. Les faits ont leur éloquence, plus ex pressive que les plus belles paroles et nous les avons vus rarement donner aux prophéties un démenti plus éclatant et plus prompt. Notre confrère qui désire que ses sentiments puissent l'induire en erreur et qui souhaite ardemment se tromper dans cette circonstance, doit être au comble de ses voeux. Et si ses désirs et ses souhaits sont sincères, il tiendra a honneur de mêler, sans arrière-pensée, sa joie a celle de tous ceux et ils sont nombreuxqui se félicitent de voir une nouvelle industrie prendre racine dans nos murs. Nous n'attendons pas moins de lui avant d'ajouter foi a ses paroles. Mais s'il pose eet acte d'indépen- dance, que diront ses patrons? lies cléricaux et les theatres. Les journaux de Courtrai rapportent une délibéra- tion qui suffirait, a elle seule, pour immortaliser la majorité du Conseil communal de cette ville. Quoique ayant un objet parement local, la décision prise sou- lève des questions d'un ordre supérieur, et intéresse a ce litre la presse libérale tout entière. M. Steiner avait demandé et obtenu l'autorisation de donner, en la salie de speclable communale, une representation par semaine, jusqu'au mardi 28 fé- vrier. Grêce au talent des artistes, au zèle infatigable du directeur et au choix intelligent des pièces, la troupe obtiut un succès inespéré. Dans une ville oü, malgré les plaisirs souverainement intellectuels du cabaret et les sermons séduisants de quelque beau jésuite, la population masculine et féminine dispute a un mortel ennui chacune de ses longues soirées d'hiver, il n'é- tonne point que les belles comedies du Théêtre-Fran- cais aient été accueillies comme une bonne aubaine. Chaque mardi la salie était comble. Tout le monde s'estimait heureux devoir interpréter, maisavec un talent réel, les Vieux gargons, VHonneur et VArgent, la FiaminaMaitre Guérinlajeunesse de Mirabeau Par droit de conquête, etc.... De son cóté, le directeur faisait des prodiges pour répondre a l'accueil sympa- thique doot il était I'objet. C'est en voyant ses succès grandir a chaque soirée, qu'au voeu du public il solli- cita l'autorisation de continuer les représentations jusqu'au 6 avril prochain. Et comme témoignage de sa reconnaissance, il offrit de donner une representa tion au bénéfice des pauvres de Courtrai. Favoriser les plaisirs du riche en soulageant la mi sère du pauvre cultiver l'espritdes uns pour guérir le corps des autres, voila le but que se proposait M. Steiner. Le croirait-on Dans une ville de 28,000 êmes, le Collége des bourgmestre et échevins rejeta une pa- reille demande, en alléguant avec une naïvetè qui les fera canoniser, qu'tï n'est pas permis d' aller au theatre pendant le Caréme 11 L'histoire conservera la réponse comme trait de mceurs, et le bourgmestre M. Nolf est acquis a la postérité. II fera figure dans le grand'tableau du xix° siècleet quelle figure On concoit aisément que le refus de M. Nolf recut un mauvais accueil dans le public. Les uns et parmi eux quelques amis de l'illustre bourgmestre prétendent concilier les récréations intellectuelles du théatre, avec les privations maté rielies prescrites par le mandemént du Carême. Ils ont bien lu dans ce document périodique qu'a moins de payer une cerlaine somme d'argent, a fixer par M. le curé, il est dófendu de manger des ceufs et a plus forte raison les oies qui les pondent, mais Mgr Faict ne dèfend pas plus en temps de carême qu'è toute autre époque la lecture, soit privée soit pu- blique, des ceuvres littéraires. Or, ajoutent ils avec beaucoup de logique, M. le bourgmestre doit faire observer le mandement du Carême, mais il ne doit pas aller au-dela I Fonctionnaire civil, il doit exécuter les prescriptions de l'évêque, mais il lui sied mal de se montrer plus catholique que son maitre. Aussi, n'était-ce leur inaltérabte dévouement, auraient-ils •protesté publiquefnent contre Ia décision arbitraire qui les met poliment a la porte du théêtre. Les autres les mécréants— envisageant la ques tion de plus haut, ont protesté sans facon au nom de Ia fibre manifestation des opinions, au nom de la li- berté de conscience et de la liberté d'association, qui sont l'ême de la Constitution beige. Au moyen d'une petition, appuyée par la minoritó libérale du Conseil communal, ils ont prié cette assem ble de dire a M. Nolf qu'en refusant la salie de spectacle il avait outrepassé ses pouvoirs, et qu'un bourgmestre, quelque bon marguiller qu'il soit, ne peut pas prendre la place du Conseil communal lui-même. Quoique un peu rude la lecon fut ac- ceptée de bonne grêce, car en bon catholique M. Nolf y trouva une humiliation très-méritoire pour lui... surtout en carême. Le Conseil déclara done non avenue la fameuse ré ponse de son président, et se chargea de répondre lui-même a la demande de M. Steiner. Et la réponse, cher lecteur?.... Si vous n'avez pas lu VOrgane de Courtrai, je vous le donne en mille. La réponse?.... Eh la même faite par M. Nolf, avec la franchise en moins et l'hypocrisie en plus Et nunc populierudimini... ■Wille d'Ypres. Co-vsnu. CoxvraiL. Séance publique du Samedi 4 Mars 1S65. Présents MM. Beke, bourgmestre; P. Bourgois et L. Merghelynck, échevins; Th. Vandenbogaerde, Ch. Vandenbroucke, Ed. Cardinaei, Aug. Deghelcke, P. Boedt, Ch. Lannoy, L. Vanalleynes, L. Vanheule, Aug. Beaucourt, Aug. Brunfaut, conseillers. Absents MM. Ch. Becuwe et F. Messiaen. Le Conseil entend la lecture et approuve la ré- daction des procès-verbaux des deux précédentes séances. Parmi les pièces communiquées figure ü'abord, une lettre de M. Barbier-Muiier, en date du 28 fé- vrier. 11 déclare retirer sa demande en concession de terrain, explique les motifs, indépendants de sa vo- lonté, qui ont retardé les explications réclamées par le Collége et s'excuse de l'embarras qu'il a causé. En second lieu, une demande d'acheter la ville un terrain de 22 mètres de long sur 3 mètres 70 centi- mètres de large, situé rue AMeNouveau cheminS. Mar tin, présentée par le sieur Lernould-Wicart au nom du sieur Beghin. Renvoyé a l'examen de la 2me commission. Troisièmement, le compte de l'année 1884 envoyé par la Ghambre de Commerce a l'inspection du Con seil. Les recettes s'élèvent a. fr. 1,723 73 Et les dépenses a1 ,269 64 Reste un excédant de. Fr. 454 09 Pris pour notification. Quatrièmement, le compte de l'atelier-modèle pour l'exercice 1864. Renvoyé a la 1" commission qui présentera son rapport dans la prochaine séance. Enfin, le bureau de bienfaisance demande l'auto risation de faire une légère modification au tarif d'in- humation pour les pauvres. Les. róles de la taxe sur les chiens et de celle des chevaux, bêtes a cornes et moutons sont provisoire- ment arrêtés aux chiffres précédemment indiqués par nous et seront transmis Ia députation perma nente. Dans les détails que donne a ce sujet M. le bourgmestre, nous remarquons qu'il n'y a que 100 moutons a Ypres. C'est bien peu I II faut croire que tous ne sont pas portés au róle; les pigeons ne paient pas non plus. RecettesFr. 3,751 45 parmi lesquellesunèonide 2,128 fr. 75 c. sur l'exercice précédent. Dépenses1,762 26 ExcédantFr. 1,989 19 Tel est le compte de Ia salie syphilitique pour l'an née 1863. Le budget 1865, y compris l'encaisse, se monte en recettes a la somme de fr. 2,010 62 et en dépenses2,010 62 Le rapport fait remarquer que la balance étant ob- tenue au moyen de ('excédant de l'exercice antérieur, excédant qui est le résultat de subsides, l'exercice 1865 donnera un déficit si l'on ne songe en même temps a accrottre les recettes ordinaires. II propose d'augmenter la part contributive des maisons de to- lérance dans les frais du service sanitairé. Quelques paroles sont échangées entre plusieurs conseillers. M. Yandenboogaerde fait remarquer que la question doit être examinée sous d'autres rapports encore. M. Beaucourt s'informe de l'exécution des mesures de précaution prises dans l'intérêt de la santé publique. M. Lannoy propose la visite a domicile. II soumettra sa motion a l'examen de Ia 1te commission qui s'oc- cupera en même temps de la révision du tarif. L'as- semblée adopte les conclusions du rapport. Le compte de i'administration des pompes funèbres se compose de deux chapitres distincts celui des concessions de terrains au cimetière et celui des ser vices funèbres. L'un présente en recettes jusqu'au 31 décembre 1863, la somme de. fr. 1,567 87 Et pour 1864o 1,140 00 Total, Fr. 2,707 87 Les dépenses se sont élevées fr. 252 37 L'autre se monte en recettes 2,804 1S En dépenses a1,434 37 Excédantfr. 1,369 76 Sur la declaration de M. le bourgmestre que les fonds provenant de concessions de sépultures res- taient déposés dans la caisse du receveur communal jusqu'a ce que le Conseil ait décidé de l'emploi de ces fonds, M. Vanheule demande si ce capital n'est pas placé a intérêt? II fait remarquer que la résolution du Conseil peut se faire attendre longlemps et, quelle qu'elle puisse être, il n'y a auctin motif pour laisser les capitaux improductifs. M. le bourgmestre répond que ces fonds ne sont pas encore employésII croit cependant qu'une partie est placéeEnfin, si cela n'est pas fait, cela se fera. Bref, si nous démêlons bien les explications un peu confuses de l'orateur, nous comprenons qu'il n'est pas très-bien informé de ce qu'on lui demande. Ce qui est évident puisqu'il Ie déclare lui-même c'est qu'il y a eu malendu. Les malentendus pleuvent depuis quelque temps sur le chemin de M. le bourg mestre. Le Conseil approuve les procès-verbaux des ventes d'arbres faites sur les propriétés de la ville tous les lots n'ont pu être vendus, faute d'amateurs. II entend Ia lecture du rapport de la 2mo commission sur le transfert de l'Hópital des syphilitiques et la construc tion d'une prison municipale, présenté par M. Bour gois. Inutile de nous arrêter longtemps a ce rapport dont les considérants et les conclusions sont puisés dans celui présenté déjè au nom de la 3mo commis sion. M. Vanalleynnes s'informe s'il y aura une salie par- ticulière pour les délinquants condamnéspar le Con seil des prud'hommes. II demande bon droit que cette place soit convenable, qu'elle ait son entrée par- ticulière et soit séparée de la prison municipale et du dépót des syphilitiques. Cette réclamation donne lieu a une discussion. Que faire si les prud'hommes pro- noncent deux condamnations le même jour? II n'y a qu'une chambre 1 Espérons qu'ils sauront tourner la difficulté en continuant a marcher dans la voie de la mansuétude. Depuis vingt-trois ans qu'ils existent, ils n'ont heureusement condamné personne ils ne voudront pas davantage aujourd'hui abuser de la prison qu'on leur prépare. {La suite au prochain n°.) Pour 3 centimes Nous avons loué, comme elle méritait, la décision prise par Ie Conseil d'augmenter le salaire des ou- vriers de la ville. En entendant les explications de M, le bourgmestre, nous avions cru comprendre que Ie Collége avait en vue un acte de justice et que son but, en donnant une rénumération plus équitable, était d'entrer dans une nouvelle voie dans laquelle il espérait être suivi paries administrations charitables et par les particuliers, d'y marcher résolument sans s'arrêter aux résistances qu'il rencontrerait en route. C'était une idéé dont nous ne voulons nullement ra- baisser le mérite. Ce n'est pas une raison cependant pour ne pas donner a chacun ce qui lui revient. L'im- partialité nous oblige a dire que, si I'administration locale donne a ses ouvriers 0 22 c. par heure, les maltres ouvriers en donnent 0 25 c. On croit que c'est cette difference qui a excité la grande colère d'un honorable administrateur I II est regrettable qu'en s'occupant de la révision du tarif, le Conseil n'ait pas cru devoir opérer une ré- forme plus large. Le salaire que le maitre-ouvrier peut donner, la ville le peut a plus forte raison, nous semble-t-il. Rectification. L'impartialité nous fait un devoir de déclarer que la quittance, donnée par les Hospices

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 3