JOURNAL D'ÏPRES DE L'ARROipiSSEIENT Le tout payable d'avance. 7 YPiVËS, Dimanche Troisième année. i\0 12. 19 Mars 1895. I'ISIY ll'AISONAEMEST POUR LA BELG1QUE 8 francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le porl en sus. Un Numéro 25 Centimes. PKIX BES AAIWBWCES Eï DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 80 centimes. Paraissant le dimanche de ehaque semainé* LaisSez dire, laissez-vous bldiner, mais publiez votre pensée. On, s'abonne a Ypresau bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduit es.— Toutes lettres on envois d' argent doivent étre adressés francouu bureau du journal. Correspondaiice particuliere de I'BEIP&'IOiA'. Bruxelles. 18 Mars 1865. La publication au Moniteur des documents rela- tifs au Mexique a produit ici une emotion indicible. M. Bouvier lui-même en est ahuri. Comment en serait il autremenl? Le gouvernement avait toujours nié et nié avec acharnement qu'il fut inlervenu, d'une manière quelconquo, dans la forma tion de la légion mexicaine, el voiia que des docu ments ofliciels, publiés par le gouvernement lui- même, sur l'ordre de la Chambre, établissent d'une facon irrécusable, écrasante, que nön-seulement le gouvernement est intervenu, mais que cette expédi- tion est son oeuvre personnelle et que Information de la légion a laquelle il a declaré, a mainte reprise, être resté complétement étranger, ne doit d'avoir été me- née a bonne fin qu'a la coopération active, continue, persistente du gouvernement Douloureuse alternative pour M. Bouvier 1 Entre M. Chazal qui parle et M. Chazal qui écrit, la contra diction est telle qu'il ne peut croire a l'un sans accu ser l'autre de mensonge C'est le moment ou jamais, pour l'honorable député de Yirton, de se rappeler le conseil de M. Rogier et de fermer les yeux. Malheureusement pour le ministère, la Chambre ne paralt pas disposée, cette fois, a pratiquer la politique sage et patriotique conseillée par M. le ministre des affaires étrangères. Non-seulement, el le entend he pas fermer les yeux, mais elle veut les garder tout grands ouverts et pénétrer a fond dans les ténèbres de cette scandaleu.se affaire du Mexique; on l'a trom- pée, une fois. deux fois. A la troisième, on ne l'y prendra plus. Je ne veux pas préjuger le vote qui interviendra sur les interpellations annoncées par M. Delaet; mais ce que je puis vous garantir, c'est que, dans les rangs de la majorité libérale, l'indigna- tion est profonde et que le gouvernement n'en aura pas facilement raison. Dans la bourgeoisie, assez in différente jusqu'a présent sur cette affaire, le senti ment public s'est tout-a-coup éveillé a la lecture des lettres récemment arrivées du Mexique et qui nous montrent nos malheureux compatriotes condamnés a faire lè-bas le métier de bourreaux. On se demande si c'est la ce que l'on a promis a nos jeunes volon taires et l'on s'indigne a la pensée que le nom de Beiges, que nous sommes si fiers de porter en Eu rope, va bientót devenir, par dela les mers, quelque chose de honteux et d'infame qu'on ne pourra plus avouer que le rouge au visage. Mercredi prochain, un grand meeting aura lieu a la Louve; de terribles accusations s'y feront entendre, des résolutions éner- giquesy seront proposées et vraisemblablement adop- tées qui prouveront au ministère que l'heure de céder est venue s'il ne veut attirer sur sa tête la responsa- bilité des circulaires de M. Chazal et celle, plus grave encore, du róle affreux que le despotisme militaire de Maximilien impose a nos volontaires. Parmi les documents publiés par le gouvernement, il en est un, entr'autres, qui donne au ministère le plus éclatant démenti en démontrant que, contraire- ment a ses déclarations réitérées, il est inlervenu, directement et offieiellement, dans l'organisation de la légion mexicaine. Ce document est ainsi con$u A Messieurs les généraux commandant les divi- sions territoriales d'infanterie el de cavalerie, les inspecteurs généraux de i'artillerie et du génie et aux chefs de corps de l'armée. Bruxelles, le 25 juillet 4864. Messieurs, J'ai l'honneur de vous prier de rlonner, sans aucun délai, a M. le lieutenant-général pensionné Chapelié, toutes les facilités qu'il réclamera de vous pour l'ae- complissement de la mission dont il est chargé. Par ordre Le general directeur de la 2e division. II résulte de cette circulaire deux choses la pre mière, c'est que le ministère de la guerre a offieielle ment reconnu la mission de M le gènéral Chapeliéla seconde, c'est que ce mème ministère a fait tout ce qu'il a pu pour faciliter a M. Chapelié l'accomplisse- ment de sa mission. Or, c'est ce que le gouvernement a constamment nié, et nié avec ia plus vive énergié. Le gouvernement n'a rien organisé, s'écriait M. Chazal dans la séance du 3 septembre dernier il s'est borné a ne pas faire opposition au recrulement de ce corps. On a, continuait-il, beaucoup parlé d'un généralmais ce général est a la retraite, et il a agi sans caractère officiel. M. Frère-Orban n'a pas été moins catégorique Le gouvernement, disait-il dans cette même séance, n'est pas inlervenu dans cette affaire il n'a fait qu'une seule chose. II a accordé a quelques officiers, a un certain nouibre de Beiges, l'autorisatiou d'al- u Ier servir a l'ètranger en conservant leur nationa- li té. C'est le seul acte qu'il ait posé dans cette af- faire. II n'y a eu ni intervention ni approbation a un degré quelconqiie. C'est sous le bénéfice de ces déclarations que Ia Chambre avait voté l'ordre du jour présenté par M. Bara. Cet ordre était ainsi concu La Chambre, en présence de la déclaration formelle que le gou- i) vernement est resté et restera complétement étran- ger a, la formation d'un corps devant servir au Mexique, passe a l'ordre du jour. En développant sa motion, M. Bara avait prononcé ces paroles importantes a Si le gouvernement avait autorisé la formation d'un corps beige sur son ter- ritoire pour être employé au service d'une nation étrangère, il faudrait immédiatement renverser le ministère qui aurait posé un tel acte. Et plus loin Si le gouvernement était intervenu en quoi que ce soit dans la formation du corps mexicain, je vous avoue que j'irais plus loin que l'honorable M. Guillery et je poserais la question de con- fiance. Lnrsque la question s'est représentée, pour Ia seconde fois, devant la Chambre, le ministère per- sisté de plus belle dans son système de dénégation. MM. Chazal, Frère, Rogier et Vandenpeereboom sont venus successivement déclarer a la tribune quele gou vernement était complétement étranger a la formation du corps mexicain. M. Frère en apportait une preuve décisive: le 7 juillet 1864, M. Chapelié s'était adressé a lui pour obtenir l'autorisation d'importer en Belgi- que, én franchise de droits d'entrée, une certaine quantité d'objets d'habillement nécessaires a l'équipe- ment de Ia légion mexicaine. M. Frère, après s'être concerlé avec ses collègues de l'intérieur, des affaires étrangères et de la justice sur Ia réponse a faire a cette demande, écrivita M. Chapelié sous la date du 13 aoüt pour lui annoncer que sa requête ne pouvait etre accueillieet sa vez-vous pourquoi Je laisse par- ler M. Frère: Paree que accorder cette facilité, c'eüt v été reconnaitre impl ici temen t la mission dont M.Cha- pelié paraissait être chargé et que j'étais d'avis que le gouvernement devait s'abstenir de poser aucun acte pouvant être interprêté dans ce sens. Le département de la guerre n'a pas eu cette opinion, interrompit M. Cobmans. <s Le département de la guerre a eu la même opinion, réplique M. Frère. Le contraire est prouvé aujourd'huidès Ie 25 juil let précédent, c'est-a-dire pres de trois semaines avant le rejel de la demande adressée au ministre des finances par M. Chapelié, la mission de ce dernier avait été offieiellement reconnue par le ministre de la güerre avec ordre a tous les chefs de corps de se met- tre a sa disposition pour tout ce qui pourrait en faci liter l'accomplissement. La contradiction est done manifeste, évidente. Toute dénégation sur ce point devient impossible. Qu'y a-t-il a conclure de ces faits La conclusion se présente d'elle-même ou bien le ministère avait. connaissance de la circulaire du 25 juillet et, dans cé cas, il a trompé la Chambre par des déclarations con- traires a lavérité, en affirmant qu'il avait refusé dé reconnaitre offieiellement Ia mission de M. Chapelié et qu'il s'était borné a ne pas s'opposer a la formation de la légion mexicaine; ou bien M. le ministre de la guerre a laissé ignorer a ses collègues du gouverne ment 1 existence de cette pièce, il les a volontaire- ment, sciemment induits en erreur et c'est a eux alors de protester publiquement de leur bonne foi et de dégager leur responsabilité personnelle si grave- ment öompromise vis-a-vis de la Chambre et du. pays. Ees eléricaux et les theatres. M. Nolf, bourgmestre de Courtrai, interdit les re presentations théêtrales en temps de caréme. II enjoint ainsi a ses adininistréS de se mortifier l'esprit aussi bien que la chair, pour le salut de leur ême et la plus grande gloire de l'Ëglisö. Décision remarquable, ma foi, et qui étale au grand jour toute la supériorilé des' idéés qui ornent ('intelligence de sou auteur. Un immense éclat de rire, tel est le premier mou vement de tous ceux qui prennent connaissance de cet acte d'administration. Mais lorsqu'ou cherche la raison qui est au fond de cette rcvmstruosité, on découvre la hideuse figure de l'intolérance cléricale, qui est partout. MM. Nolf, Crombez et tutti quanti ont conquis l'Hótel-de-Ville de Courtrai avec les armes des Jó- suites et des abbés. Hommes de cosur, ils se sou- viennent des services rendus. Politiques prudents, ils menagent l'avenir. Cela est juste et sage, mais cela les jette dans les ablmes de l'encyclique. i* LE MINISTRE DE LA GUERRE,

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1