^"ïlle d'Ypres. Coxskii, Coumuxai.. Seance publique du Samedi 1« Avril 1865. Présents MM. Beke, bourgniestreP. Bourgois ot L. Merghelynck, ébhevins Th. Vandenbogaerde, Ed. Cardinael, Aug. Deghelcke, Ch. Becuwe, Ch. Lannoy, L. Vanalleynnes, L. Vanheule, Aug. Beau- court, F. Messiacn, Aug. Brunfaut, conseillers. Absents MM. Ch. Vandebrouoke et P. Boedt. [.'absence de M. Ie secrétaire Decodt empêche la lecture du procés-verbal de la précédente séance. Les pieces communiquées au Gonseil sont unein- vilalion a la distribution des prix de la part de la commission directrice de l'Ecoie gardienne et une demande d'autorisation de la fabrique S. Nicolas d'es- ter en justice. Ce second objet est renvoyé a l'examen de la commission du contentioux. Le Conseil examine ensuite la demande de M. Bar- bier-Mulier pour l'ótablissement de ses fabriques, dont nous avons précédemment fait connaitre Ia na ture. Au nom de la 2me commission, M. Bourgois lit un rapport tendant a accorder les automations néces saires. Abordant plus specialemenl la construction de l'égoüt de déchargemeut, il dit que le Conseil ne peut accorder cetle automation que pour le chemin le rondepour le surplus du parcours, il faut le consen- tement des ponts et ciiaussées. L'égoüt resterait la propriólé de M. Barbier et do .ses successeurs qui se rvient chargés de son entretien. Nous allions oublier une observation de l'honorable échevin. II conseille d'employer la poterie, matière préférable a toute autre pour la construction des égoüls? En ce cas, pourquoi les Hospices n'en ont- ils pas fait usage pour celui qui sert de déchargement a I 'Höpi tal Nous avons nommé les Hospices. II semble que cette administration tienne a donner double besogne au Conseil et aujourd'hui encore l'examen d'une de mande de subside pour l'agrandissèment de la Maison des aliénés a dó êlre renvoyé a une autre séance, faute de renseignemenls sufïïsants. Cela arrive sou vent. Mieux vaudrait cependant s'exécuter tout de suite el fournir a t'autorité communale les apnise- ments auxquels elle a droit que d'occasionner tous ces retards et de faire perdre irmtilemènt aux com missions un temps précieux. Le quatrième objet a l'ordre du jour est la cöinpta- bilité de I'Académie de dessin. Les recettes pour 1864 se sont élevées Fr. 3,289 38 Et les dépenses ao 3,759 76 Done un déficit de. Fr. 470 38 Pourtant, dit M. le bourgmesti'e, ce résultat est relativemeut favorable, puisque Ie budget avait été présenté avec un déficit de 1,000 francsd'autre part, le subside promis par l'Elat n'a pas encore été payé. Mais voyez comme tout vient a point a qui sait attendre une lettre officieuse du departement de l'intérieur, arrivée précisément ce matinannonce qu'une somme de fr. 1,590 est accordée pour l'exer- cice 1864. A la demande de M. Vanheule Ou en est Ia prepa ration des nouveaux locaux, M. le bourgmestre ré- plique que le département de l'intérieur fait quelques objections au règlemeul vote par le Conseil et qu'il faut aplauir cette difficulté avant de commeucer les travaux. Fort bien. Mais quelle est la nature de ces objections Portenl-elles sur la réorganisation de ■'Académie proprement dite ou sur la creation de la section industrielle? Les administrés ont quelque in- térêt a le savoir et nous regreltons que le Collége ait cru devoir se renfermer dans un mutisme absolu. Les comptes se suivent et ne se ressemblenl pas. Celui du Bureau de bienfaisance présente pour 1863 une somme de recettes de. Fr. 62,124 52 Et une somme de dépenses de. 49,478 92 Done un excédant de. Fr. 12,645 60 Dans les recettes est compris l'exeédant de l'exer- cice 4862 Fr. 4 4,250 4 0 Et parmi les dépenses nous tröu- vons pour frais d'administration 2,657 26 Pour le service sanitaire. 2,600 00 Le budget de l'Cxet cice 4864 s'é- Ave a la somme der 54,500 74 Cetle difference de chiffres avce le compte 1863 provient, dit-on, de ce que I'excódant en 4863 est moindre qn'en 1862. I' doit y avoir d'autres raisons encore, puisque l'écart entre les excédants des deux exercices n'est que de fr. 4,604 50, tandis que la difference entre les recettes réelles de 1863 et les re cettes supposées pour 1864 est de fr. 7,623 78. Pour le Bureau de bienfaisance comme pour les Hospices, les comptes ne constituent, dit le rappor teur, qu'un exposé purement financier. Des conside rations capables de faire apprécier les résultats oble- nus seraient néanmoins trés utiles. Quel est l'état des classes indigentes, Ie- nombre de pauvres secourus 1 Quelles sont leurs conditions physiques el hygiéni- ques Quels moyens sont mis en oeuvre pour com- battre la misère? Ce sont autant de questions dignes d'intérêt et qu'il serait désirable de voir poser. 11 fau- draii, en un mot, un bilan moral, si l'on peut s'ex- primer ainsi, a cölé du bilan financier. Do tout temps, d'ailleurs, les mèdecias chargés de la visite des pau vres ont été obliges de soumetlre a ('administration le résultat de leurs observations. Le rapport constate encore que le nombre des pau vres secourus, tant par les Hospices que par le Bu reau de bienfaisance, est de 4,300 environ. Cette afili- geante revelation produit une profonde sensation au sein du Conseil et dans l'auditoire. Malgré l'opinion exprimée par M. le bourgmestre, que ceux qui sont secourus par le Bureau de bien- faisance ne doivent pas être fort indigents, puis- qu'en moyenne ils ne regoivent que 15 francs par d an, nous puisons, nous, dans cette énorme pro portion de I habitant secouru sur quatre, proportion a laquellé il faut ajouter, et les pauvres qui ne recoi- vent aucun secours, et les pauvres honteux qui pour ne pas oser mendier n'en souffrent pas moins, bien au contraire, la conviction profonde que, quelles que soient les ressources des administrations charitables, quel que soit le zèfe des administrateurs, il viendra un temps, bien proche peut-être, oü les efforts seront impuissants a tenir tête au mal, si d'ici la on lie trouve un remède plus efficace et d'une portée plus générale que l'aumóne pour arrêter uotre ville sur la penle de sa rapide decadence. A une demande faite par M. le conseiller Lannoy, le rapporteur répond que le fonds de réserve destine a être distribué a la classe indigente conformément a une décision prise par le Conseil est en ce moment de fr. 183 75 puis l'assemblée adopté les Conclusions du rapport et approuve le compte et le projet de bud get du Bureau de bienfaisance. La cession au sieur Beghin d'un terrain de 63m85, rue du Nouveau Chemin'S. Martinau prix d'un franc le mètre, est promptement votée, de meme que ('ap probation de l'acte de bail du terrain entre la Wate- ringhe el le Boterplasservant a l'usine de M. Lapiere- Vaudevyver, et M. le Président prononce le huis-clos pour la fixation du chiffre de la pension a accorder a la veuve Larivièro. La séance est levée a 5 heures. Réforme electorale. S'il est un terrain sur lequel, dans noire pays, toutes les associations liberates doivent se donner la main el confondre leurs efforts vers un but commun, c'esl sans contredit celui qu'occupe la réforme électo- rale. Cetle question est d'une importance telle qu'elle domine toute notre situation politique et de la solu tion qu'elle recevra dépendra l'avenir de notre pays. Tout le monde a compris qu'en présence des abqs scandaleux qui ont deshonore le scrutin dans ces der- niers temps, il était nécessaire d'introduire des ré- formes danS le système electoral en vigueur, afin de souslraire complètonient les citoyens aux influences jllégilimes qui pesent trop souvent sur euxeld'assu- rer la liberté et la sincérité des suffrages. La solution do cette importante réforme a été au seinde presque toutés les associations libérales, l'ob- jet d'inléressantes discussions dont l'écho a retenti par tout le pays et qui ont fait faire un pas immense a la question qui s'agite. La Socièté Littéraire de Rousbrugghe n'a pas voulu rester en arrière de ce mouvement en faveur de la revision de la loi éleclorale et dans une dé ses der- nières séances, a la suite d'un débat très-animé, l'as semblée a adopté a l'uhanimité une pétition adressée a la legislature pour demander quelques modifications au projet de loi sur la repression des fraudes electo rates. Sëule, au milieu de ce réveil gènéral de l'opinion publique, l'Associalion libérale de notre ville oublie aujourd'hui Ses plus impérieux devoirs. Nous n'avons pas besoin de dire quelles impressions laisse dans les esprits un spectacle aussi afiligeant. Tous nos amis nous comprendront et continueront a travailler avec nous pour que l'Association libérale se relève bienlót de sa profonde decadence. Voici maintenant le lexte de Ia pétition de la Sociélé Littéraire de Rousbrugghe, dont un retard dans l'en- voi nous a forcé de remctlre l'inserlion jusqu'aujour- d'hui ,1 Messieurs les Président et Membres de la Chambre des Représentants. Messieurs, La Sociéte littéraire de Rousbrugge s'étant imposée la tache de travailler, dans un cadre restreint, au progrès intellec!ueI,moraletmatérielde la population oü elle a son siége, soit par des conférences, soit par des lectures ou des discussions, croit qu'il est de la plus haute importance pour la conservation de notre ré gime de liberté et de selfgovernemenl, qui font l'ad- miration de l'Europo entière, que la législation élec lorale soit combinée de manière a prévenir les fraudes électorales. Campagnards, il nous est donné de voir de prés les pressions scandaleuses qui s'exerceut a chaque élec- tion sur les électeurs dépourvus d'instruction et sur ceux qui, pour des considerations matérielies, crai- gnent les vengeances du parti qu'ils auraienl mécon- lenté. Pour que nos elections soient l'émanation vraie el spontanée de l'opinion publique, il fautétablir l'indé- pendancede l'éleeteur; cc qui ne peut s'obtenir que par la garantie compléte du secret de vote. Ce but a atteindre, a été pour la Socicté le point principal de ses meditations ct de ses discussions. Laisser embrigader les électeurs ruraux, e'est en- courager Ia dépendance. Le vote par ordre alphabé- tique, dans des bureaux dont les sections seraient éloignées le plus possible l'une de i'autre, serait un premier moyen pour prévenir cel obus. Avant le jour fixé pour les éleclions, deux camps s'établissent dans chaque commune e'est a qui choi- sira l'une ou I'autre voiture. L'éleeteur indépendant reooit, outre des menaces de vengeance, la déconsidé- ration pour lui et sa familie. Faire disparnitre la cause qui fait parquer ainsi les électeurs, serait de nouveau contribuer a l'indépendance du votantco qui s'db- tiendrait par l'établissemenl de moyens de transport auxfrais du gouvernement et d'allouerune indemnité de déplacemenl a l'instar de celle accordée aux tè- ïnoins comparaissant devant les tribunaux ou de celle accordée aux jurés. Si la Constitution a êtabli un minimum de eens, la loi a pu determiner les qualités requises pour être électeur. En effet, nous voyons par I'art. 5 de la loi du 3 mars 4834 que ne peuvent êlre électeurs ni exercer les droits les condamnés a des peines afflic- tivesou infamantes, niceux qui sontenétatdéfaillite déclaróeou d'interdiction judiciaire. Ne pourrail- on classer parmi ces derniers les citoyens ne sachant ni lire ni écrire, les fai.His de l'intelligence 1 Si ['intel ligence, le savoir guidaiénl les électeurs, pourrions- nous assister si souvent a des volte-faeés d'opinions, que l'ignorance et la corruption soulos expliquent? Nous reconnaissons que faire passer un examen a l'éleeteur avant son inscription sur ies listes électo rales amènerait des nbus el qu'une pareille disposi tion législative aurait trop d'ólasticité pour les admi nistrations communales. Pour éviter toute contesta tion, la Soeiété Littéraire exprime le voeu, qu'il vous plaise, Messieurs, d'obliger l'éleeteur a écrire person- nellement son vote sur papier timbre au bureau electoral. La mesure serait d'exéculion facile en limilant Ie nombre de chaque section 200 élec teurs. Les modifications a apporter a la loi électorale auront pour conséquence de faire changer le régime communal et provincial. Le pacte fondamental n'a pas établi des limites déterminées; nous croyons qu'il serait utile de tenter l'expérience dans ce que ces lois pourraient le plus avantageusement être modifiéos. Nous recommandons a la bienveillante meditation de la Chambre les points qui nousparaissent susceptibles d'amélioration. Après admission des trois principes recommandés pour la loi sur les fraudes électorales, nous émettons le voeu de voir porter sur les listes un ou plusieursdes enfanlsdes personnes qui paientdeux ou plus de fois le eens électoral déterminé; 2° d'admettre comme principe le vote par diplöme de capacité ou par exercice d'une fonction intellcctuelle, et 3° sup- putation des centimes addilionnels pour parfaire le eens électoral.

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2