JOURNAL D'ïPRES DE L'ARRONDISSEMENT
¥i*ItES? Dimanche
16 Avril 1865.
Paraissant le dimanche de chaque semaine.
§*ÏSÏ\ UMBOV1EHGXT
POUR LA BELG1QUE
S francs par an J fr. 50 par semestre.
Pour I'Etrarfger, le port en sus.
Un Numéro 25 Centimes.
OFN «VOICES
ET DES RECLAMES
"80 centimes la petite ligne,
Corps du journal, 80 centimes.
Le tout pay.vme d'avance.
Laissez (lire, laissez-vous bldmep, mais publiés voire pensée.
On S'dbnnne a Tpres, au bureau du journal, chez Féi.ix Lambin, imp. lib.,
rue de Dixmude, 55.
On traite (i forfait pour les annonces souvent reproduces.Toutes lettres
ou envois d'argent doivent étre adressés franco aw bureau du journal.
AVIS.
L'Opinionqui a toujours pri.s a cceur de réaliscr
toutes les ameliorations possibles, tant au point do
vue materiel qu'A celui de la redaction, commencera
sous pen la publication d'un travail historique trés-
intéressant sur YElection de Charles-Quint a Franc-
fort Pou après suivra tine appreciation du nouveau
livre de M. Pierre Tempels sur VInstruction du Peuple.
Dans l'examen des questions politiques ou admi-
nislralives, soit générales, soit locales, dans les dis
cussions, dans les polémiques, elle continuera de so
renfermer dons les limitos du calme el de la modera
tion, sans sacrifier en rien l'indépendance de ses ap
preciations.
Après plusieurs années d'existence, elle croitpou-
voir affirmer qu'elle n'a jamais abandonnó un seul
instant la voie qu'elle s'est tracéo dès le premier jour.
C'est ce qui lui a valu et lui vaudra encore, nous en
avons la conviction, 1'appui encourageant du public.
Les personnes dont I'abonnement expire 5 la fin de
ce mois sunt priéos de lo renouveler au plus tót, afin
d'éviter une interruption dans I'envoi du journal.
Quant aux abonnés du dehors, ils peuvent nous faire
parvenir le monlant de leur abonnement, soit par oc
casion, soit par les messagers ou en un inandat sur
la Poste, sinon les frais de recouvrement seront a la
charge de l'abonne.
Correspondance particuliere de l'OPIiV99X.
Bruxelles, 15 avrit 1865.
F.n duel do MM. Delaet et Cbazal continue it defrayer
la polnmique des journaux et les conversations par-
ticulières. Dans la presse, on dit de fort belles choses,
auxquelles j'applaudis de grand coeur, sur 1'immora-
lité du duel en general et sur le scandale donne par
des hommes dont la vie devrait être un perpétuel
exemple du respect de la loi. Reste A savoir si M. De
laet, ne réclamant pas satisfaction de M. le ministre
de la guerre, pouvait encore meltre les pieds a la
Chambre. Quant A moi, jo pense que non et j'ajoute
que ceux-la même qui le condamnent aujourd'hui si
bruyammcnt pour s'ötro battu, I'auraient bien autre-
menl éreintó s'il s'était tenu coi. Le duel est toujours
une chose brutaio et béte, j'en conviens, mais que
I'on s'imagine Ie représentant d'Anvers, rentrant le
iendemain a la Chambre, comme si rien n'étnit, et que
ceux qui connaissent un peu les coulisses parlemen-
taires me disent si sa position y eut eté tenable.
Vais-je prétendre que ce duel doit rester impuni?
Non certes. C'est une excellente loi que celle qui ré-
prime le duel et il est vivemenl a dèsirer qu'elle re
vive ici une application sévère. Mais je n'en tiens pas
moins pour certain que M. Delaet, eu égard surtout A
sa position particulière dans la Chambre et délaissé,
comme il venait de l'être, par ses propres amis, n'a-
vait pas d'autre parti A prendre, pour se sauver du
mépris de tous, que de provoquer celui qui venait de
le trailer d'inl'Ame.
Mais poursuivra-t-on? M. do Bavay ne demande
pas mieux, parait il, que de garder au fourreau l'épée
de la justice. La poursuito présente, d'ailleurs, des
diflicultés sérieuses. Pour les représenlants impliqués
dans l'aftaire, il faut l'autorisation de la Chambre.
Pour le ministre, il no peut être poursuivi quo sur
l'accusution portee contre lui par la Chambre. Puis,
deux juridictions saisies en même temps de la con-
naissaneo du même fait M. Delaet et les témoins,
devanl le Tribunal correctionnelM. Chazal, devant
la Cour de Cassation, chambres rénnies- Vous voyez
que tout cela ne laisse pas que de s'arranger assez
mal aisément. Aussi pense-t on ici généralement
qu'on profitera de ces tiifficultés pour arrêter les
poursuites.
Sur ce point, les deux partis se mettront facilement
d'accord, tous deux ayant un egal intérêt a enrayer
Paction de la justice, celui-ci pour sauver M. Chazal,
celui-la pour sauver MM. Delaet, Nothomb el Liede-
kerke. La Chambre votera A l'unanimite que ces
messieurs sont restés complétement ètrangers au
s duel, absolurnent comme dans la question mexi-
caine, et tout sera dit.
L'Echo du Parlement a entrepi is la töche difficile
de démontrer que M. Ernest Vandenpeereboom s'é
tait admirablement comporté dans le débat sur la
question mexicaine. Le journal ministériel n'aurait
pas été faché de mettre sur le compte des haines po
litiques les reproches que l'opinion publique adresse
si justement A M. le Président de la Chambremais le
Précurseur, d'Anvers, et Ia Meusede Liége, s'étant
joints aux journaux clericaux pour blainer sou cliënt,
force lui a eté de laisser IA son thême ordinaire et
d'entreprendro une defense en règlo. Je ne me soucie
pas de suivre 1'Echo du Parlement dans le développe-
ment de ses fins, moyens et conclusions. Sa cause est
jugée, irrévocableinent jugée et tout ce qu'il pourra
dire pour determiner le public a revenir sur son ju-
gement sera parfaitement inutile. Plaisante defense,
d'ailleurs, que celle de l'jEcho du Parlement M. Van
denpeereboom, dil-il, n'avait pas entendu l'injure
adressée par i\i. Delaet A M. le ministre de la guerre
et c'est pourquoi il s'est cru oblige de laisser passer,
A sou tour, cel ie que M. le ministre a jetée A la face de
M. Delaet. Ceci est curieux Paree que M. le Pré
sident avait eté sourd la veille, l'impartialité lui com-
mandait, d'après 1 'Echo du Parlement, de faire sem-
blant de l'être encore le lendemain.
M. Ernest Vandenpeereboom expie aujourd'hui
cruellement, mais justement, la partialité criante
avec laquelle il a dirigé toute cette discussion.
L'épiscopat prépare tout pour une grande demon
stration contro la loi sur le tempore! des cultes. DéjA
vous savez qu'il s'est rendu en corps auprès du Roi
pour demander que le projet fut retire. Cette dé
marche solennelle n'ayant abouti qu'A un refus par
faitement carré, il est question, parait-il, d'exécuter
les menaces de feu Mgr Malou et d'excommunier tous
ceux qui, directement ou indirectement, concour-
raient A l'exécution de la loi. C'est le cas de dire
avec Desbarreaux Voila bien du bruit pour une
omelette.
Le pourvoi en cassation formé par Leurquin, t'as-
sassin de Chalmagne, est fondé sur un seul et unique
moyen, tiré de ce que M. le Procureur-gónóral a re-
con nu avoir assistó el parlicipé A l'interrogatoire des
témoins devant le juge d'instruction de Charleroi. Je
dois dire que, de tout temps, M. de Bavay s'est arrogó
ce droit et que, jusqu'A présent, aucun juge destruc
tion n'a cru pouvoir le lui contesler. Mais ce droit
existe-t-il Nulle part il n'est inscrit dans le Code
d'instruction criminelle, et, loin qu'il y soit inscrit,
toute 1'économie de Ia législation sur l'instruetion
préparatoire repose sur la division absolue, radicale,
des fonctions du juge instructeur et de celles du mi
nistère public, et sur leur indépendance récipro
que. Le Procureur du roi n'a qu'un seul droit, celui
de contraindre le juge d'instruction A répondre, par
des ordonnances, A ses requisitions écrites. Hors ce
cas, les droits et Ie3 devoirs de l'un et de l'autre sont
tout-A-fait distincis et l'on ne peut pas plus com-
prendre la présence du ministère public dans le ca
binet du juge d'instruction que l'on ne comprendrait
celle de ce dernier sur le siége qu'illustre l'éloquence
de notre Procureur-gèncral.
L'orchestre de notre grand ThéAtre vient enfin
d'obtenir de ['administration communale la disposi
tion d'un quincouce du Pare pour y donner des con
certs. Je doute beaucoup, pour ma part, que leur en-
treprise soit productive. Que les concerts attireront
beaucoup de monde, cela est fort probable; mais le
publicenlrera-t-il dans la partie réservéeel payante?
Ne préférera-t-il pas se caser aux alentours et jouir
du concert gratis? Au Waux-Hall, c'était différent.
La situation de eet établissement a l'une des extrémi-
tés du Pare rendait exlrêmement difficile cette petite
exploitation, ie kiosque étant disposé de fagon A ren-
voyer lout le son dans la partie réservée. Aujour
d'hui, le public non payant enteudra tout aussi bien
ou A peu prés, que le public qui paie. Jugez celui des
deux qui sera le plus nombreux.
Conférences de AI. BANCEL.
Suite.
M. Bancel a tracé rapidement la légende des grands
inventeurs que compte ce siècle illustre trois d'entre
eux, Colomb, Vésale et Galilée ont attiré plus spé-
cialement son attention.
Jusqu'A la fin du xve siècle, les notions géographi-
ques étaient vagues et confuses de l'Asie on ne eon-
naissait bien que la partie occidentale on ignorait la
configuration de l'Afriqueles voyages de Marco Polo,
la découverte des Canaries et de Madére, les Asores,
retrouvées par Vandenberg, un Flamand, donnent
l'éveil A Christophe Colomb, révèlant a l'ancien monde
un monde nouveau, et A Vasco de Gama, frayant la
nouvelle route deslndes, A travers la mer Ténébreuse
et malgré le cap des Tempêtes.
Colomb est né A Gênes et est fils d'un cardenr de
Ininece qui le distingue entre tous, c'est une foi ar-
dente que rien ne rebute, c'est une obstination de
génie qui lui fait surmonter tous les obstacles La
foi, disait il, c'est la possession des choses qui ne sont