pas encore. Ses études el ses voyages lui firent soupconner des terres inconnues; il médita lor.g- lemps, puis (it part de ses idéés au roi de Portugal, qui essaya de les appliquer sans son concoursil soumit alors ses projets a Gênes, sa patrie, a Venise et au Pape, mais ne rencontra que des refus. Repousse de loules parts, traité de visionnaire, il quitta le Portugal, oü il s'était établi, el gagna l'Es- pagne. On raconte qu'arrive en And ilousie et frap pant a la porte du monastère de la Rabida, il répon jit au moine qui lui ouvrit en lui demandant ce qu'il cherchait Je cherche un monde. Après bien des efforts, il rencontra protection auprès de la reine; lsabelle consentit a faire les frais de i'expédition le 3 aout 1492, trois caraveiles, la Santa-Maria, la Pinta et la Nina sortaient du port de Palos. II n'est pas besoin de rappeler les vicissitudes de la route, les dangers qu'il courul; l'exaspération tou- jours croissante de ses compagnons, dominéé par son énergie. La foi le sauva son journal de bord témoigne de sa confiance héroïque L'amirai navigua a l'ouest, qui était sa route. Le 12 octobre 1492, le nouveau monde était dé- couvert Un jour, pour récompenser son génie, l'Espagne chargera de fer le grand amiral de la mer Océane; et la misère viendra visiter, dans les dernières années de sa vie, celui qui avail donriè un monde a Leon et a Castille. Le grabat de Valladolid, dit M. Bancel, c'est le ro cker dePromethée; et, en effet, la tin déplorabie de Christophe Colomb appelle le souvenir de celui en qui la Grèce voyait a la fois le premier bienfaiteur de l'hu- manité et la plus glorieuse viclime de ['ingratitude des hommes. Vésale, son tour, révèle a l'homme un monde nouveau ce monde, c'est l'homme lui-même. Vésale naquit a Bruxelles; il étudia la philosophie l'Université de Louvaiti, la quitta pour la célèbre école de médecine de Montpellier et se rendit ensuite a Paris pour y suivre les lecons de Sylvius. Ces lecons se bornaient a des commentaires sur Galien, a ['ouverture de quelques animaux et par- fois, mais bien rarement, a celle d'un cadavre hu- main. Au moyen-óge, la dissection a d'une créature faite a l'image de Dieu passant pour une impiété digne de la mort, le pape Boniface VII lanca a la li- berté de la science anatomique un anathême dont elle ne fut relevée que par Jules II. On sail comment de nos jours encore certaine branche de la chirurgie est enseignée a Rome. Vésale surmonla avec intrépi— dité les périlsque l'amourde la science lui faisait af fronter on le vit poursuivant ses travaux au cime- tière des Innocents et a Montfaucon, disputant des cadavres au gibet lui-même. Vésale est le père de l'anatomie. Christophe Colomb donne un démenti au pape en découvrant l'Amérique; Vésale fonde la science ana tomique malgré l'Eglise Copernic renverse le Terra in cekrnum Ta de l'Ecriture. Vingt ans après la publication du Traité des Revo lutions celestesde Uillustre polonais, nail Galilée. Galileo Galilée, dont le nom évoque aussitót le sou venir de la sainte Inquisition, continue I'ceuvre de Copernic. Reprenant les idéés de Bacon, il écrit que la gran deur, la puissance, la vérité divine ne se découvrent pas moins par l'observation des choses naturelles que par l'Ecriture il enseigne que l'esprit de l'homme travaille avec l'esprit de Dieu. S'inspirant de l'ordre harmonique eléternel des mondes, son esprit répugne a ne voir dans l'homme qu'un instrument et le pro- clame l'associé de Dieu. Les théologiens cependant le poursuivent du haut de leurschaires d'une haine violente et aveugle. Les telescopes qu'il construit suppriment les dis- tances qui le séparent des astres et leur ravissent le secret des lois qui les régissentil démontre que la terre n'est point le centre du monde et qu'elle n'est point immobile; les prédications redoublent leurs co- lères; un capucin, prenant pour texte ces paroles de l'Evangile Vere Galilcei, quid stalis adspicientes in ccelumd tonne il Florence contre les curiositès vaines et impies des mathématiciens Galilée est enfin ea- fermé dans les prisons de l'Inquisition. 11 y a une école nouvelle, dit M. Bancel, qui affirme que Galilee n'a pas subi la torture; le procés-verbal de l'instruc- tion porte qu'il a été soumis au rigoureux examen s'il est vrai qu'il n'a point subi de torture physique, il subit la torture la plus cruelle qu'on put lui inüi- ger, celle de se parjurer et de renier la vérité. Voici l'abjuralion qu'on lui dicta Moi Galilée, dans la 70° année de mon óge, a genoux devant vos éminences, ayant devanl les yeux les saints Evangiles, que je touche de mes propres mains, f abjure, je maudis el je déteste Verreur et l'hérésie du mouvement de la terre. L'immortel vieillard ne put, dit-on, s'empêcher de prolester, en se relevant; il eut dü avoir I'óme de Jordano Bruno, qui, quelques années auparavant, mon tail sur le büeher plutól que de renier ses doc trines Galilée laissa éclater son indignation dans une exclamation devenue célèbre E pur si muove l Oui, le monde marche; l'humanité se transforme et progresse, tandis que l'Eglise demeure immobile et toujours infaillible le 27 juin 1633, des cardinaux soumeltent Galilée au rigoureux examen et le 5 mai 1829, le clergé polonais prolesle contre l'enthousiasme de Varsovie qui inaugure la statue de Copernic l (La fin au prochain n°.) Police des routes. Les nombreux procés-verbaux dressés a charge d'un grand nombro de cultivateurs dans unepartie de l'arrondissement, font ie sujet de toules les conver sations dans nos campagnes. Les poursuites se basent sur l'excès de poids dans les transports. Que l'on fasse observer les lois et règlements, que l'on veille a la conservation de nos routes publiques, rien de mieux. Mais on se demande pourquoi tout-a- coup cette excessive sévérité et s'il y avait quelque pressante nécessité de prendre en 1865 des mesures qu'on n'a pas vu employer depuis un trés-grand nom- bre d'années 1 Ce qui est plus étrange encore, c'est que les contraventions s'adressent de préférence au charriagedes sapins! Y a-t-il dans ce fait parti-pris ou simple hasard? II serail bon de le savoir. 11 ne serait pas moins bon de connaitre le vrai mobile de la conduite qu'on tienten ce moment. Faut-il voir dans les dispositions prises la ferme résolution de faire ob server slrictement les règlements sur la police des routes? C'est fort bien, a condition qu'on les fasse observer tous, sans distinction et sans choix. Faut-il y voir, au contraire, un simple caprice administralif ou l'immixtion de quelque intérêt privé sous le mas que de l'intérêt général Rien ne serait moins justi fiable. Quels que soient d'ailleurs les prétexles ou les rai- sons derrière lesquels on se retranche, il eüt été con- venable, nous paralt-il, de prévenir les campagnards et de les mettre en garde au moyen de circulaires affi- chées dans les maisons communales. C'était facile faire et cela valait mieux que d'invoquer a brüle- pourpoint des règlements qui n'ont pas été appliqués dans ces conditions depuis plus de dix ans, que le plus grand nombre ne connait pas et que les autres doivent croire tombés en désuélude. Un exemple. Notre administration communale est-elle allée cher- cher pour la confection du règlement de l'Abattoir un modèle chez nos voisins de Courtrai ou bien les ma gistrals orthodoxes de cette ville copient-ils les édiles yprois? Nous l'ignorons. Quoiqu'il en soit, voici ce qu'on écrit deCourtrai au Journal de Bruges. Nos lecteurs verront qu'il y a similitude parfaite entre les deux localités il suffit, en effet, de changer les noms propres pour que les observations que nous transcrivonss'appliquentexac- lement a notre ville. Une nouvelle c'est la requête des bouchers, a la régence, contre le droit d'un centime par kilog. percu a 1'abatloir. Jusqu'ici la ville exigeait 3 ou 2 francs se- lon la classe de 1'animal abattu depuis le 15 mars la laxe est basée sur le poids de 1'animal vivant et elle devient si considérable qu'au lieu d'être la rémuné- rationd'un service sanitaire, comme le veut la loi, elleest le rétablissement indirect d'un impót de l'octroi et une source de revenus, ce que la loi défend. En at tendant l'issue de leurs réclamations, les bouchers abaltentsurle territoire d'Harlebeke, d'Heule, etc.,et font estampiller leur viande a l'entrée, ce qui doit se faire gratis,etla ville au lieud'accroitre ses ressources perd même celles que t'abatloir produisait précédem- ment. Hier, au lieu du chiffre normal de 40 ou 45 bê- tes, il n'est entré a ['abattoir que douze têtes de bé- tail. Comme les bouchers courlraisiens, les nótres ont adressé aussi leurs requêtes l'administration com munale, requêtes accueillies comme on accueille tout ce qui déplait aux meneurs. Nous sommes persuades que Ies bouchers ne laisseront échapper aucune occa sion de s'élever contre un règlement qui, non-seule- ment froisse leurs intéréts, mais est en outre con traire a la volonté de la loi et, comme le disent les lignes citées par nous, le rétablissement indirect d'un impót de l'octroi. be gouvernement des Pays-Bas vient de prendre une initiative qui l'honore, en présentant au Conseil d'Etal un projet de loi portant abolition de la peine capitate. Voici en quels termos le correspondant de La Haye du Précurseur annonce cette nouvelle Je ne vous cache point, dit-il, que j'ai été heureux de pouvoir vousannoncer la présentation au Conseil d'Etat du projet de loi portant abolition de 13 peine capitate. J'en ai été fier pour ma part, fierté legitime, parce qu'elle ne pouvait être inspirée par un patrio tisme étroit, mesquin, mais par le bonheur de voir l'administration actuelle se mettre résolüment la têle du mouvement qui se prépare dans le pays, et devancer plusieurs Elats de l'Europe oü l'annulation de la vie du criminel est encore considérée a tort comme I'expiation suprème. Ne fót-ce que pour ré- chaui'er le zèle des partisans et des adversaires, afin que la lumière se répande a larges (lots sur cette question grave, la plus sérieuse peut-être dont le monde se soit occupé depuis bien longtemps, j'aurais applaudi a ['initiative que vient de prendre le minis - tére Thorbecke. Mais sa proposition aura une consé- quence plus réelle. A en juger par toutce qui a été écrit sur l'abolition de la peine de mort en Hollande de puis quelques années, la grande majorilé de la nation parait appeler cette réforme de tous ses vooux. En Belgique aussi, ['opinion publique se prononce énergiquement pour celle réforme. Et cependant, pendant que le gouvernement néerlandais prend cette initiative, que la Chambre des Députés de Turin sup- prime la peine de mort, que le gouvernement anglais nomme une Commission chargée d'examiner si cette réforme peut être introduite dans la législalion, que des voix éloquentes se font entendre contre cette peine dans Ie Corps-Législatif francais, en Belgique, le Gouvernement et les Chambres se croisent Ies bras. 11 semble que cette grande question sociale ne soit pas digne de leur attention. Notre pays, qui s'est place a la têtede l'Europe par ses institutions politiques, se laisse devancer, dans une foule de questions sociales, par les autres nations européennes. Nous le regret- tons vivement. Meuse. On lit dans Vindépendance Le 2 de ce mois, la Société instituée pour la re pression dubraconnage dans la province de Brabant, a tenu sa reunion annuelle dans la sal le du Waux- Hall, sous la présidence de S. A. R. le comte de Flandre. L'exposé de la situation de la Société, qui a été présenté par M. Ronnberg au nom de la commission administrative, a démontré que cette association con tinue a poursuivre activement son but et oblienl les meilleurs résultats. Elle a distribué récemment une somme de7,300 fr. a 191 gardes et agents qui se sonl le plus distingués dans l'exercice de leurs fonctions. Dans cette somme sont compris des secours importants qui ont été don nés a des orphelins dont le père a été lué par un bra- connier. Dans cette reunion, six gardes sont venus recevoir des médailles que la Société leur a accordéesè l'occa- sion de circonslances oü ils ont fait preuve de courage et de zèle. II serait a désirer que de pareilles associations éten- dissent leurs operations a toutes Ies parties du royaume elles aideraient a faire disparaitre ou tout au moins a diminuer notablement le braconnage qui est un élément de démoralisation dans les campa gnes. ACTES OFFICIEUS. Justice de Paix.Pararrêlé royaldu 7 avril 1865, la démission du sieur Christiaen, de ses fonctions de juge suppléant a la justice de paix du canton de Pas- schendaele, est acceptée. F AITS DIVEIfiS. Nous croyons devoir altirer l'attention publique sur l'infiltration en Belgique d'une pièce de monnaie

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2