JOURNAL D'ÏPRES DE L'ARRONDISSEMENI ÏPRlS, llimanche Troisième année. JV lTf. 23 AyVI 1865. Paraissant le dimanche de chaque semaine. J r 1>UIX IIHSOïlEMFSl POUR LA BELGIQUE 8 francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un NiiMf.no 25 Centimes. I'KIX DI£8 tlKOXCËS ET DES RECLAMES f O centimes Ia petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. Le tout payable d'a VANCE. Laissez dire, laissez-vous blèrner, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypresau bureau du journalchez Féux Lambin, imp,-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites.Toutes lettres ou envois d' ar gent doivent être adressés fbancoom bureau du journal. IV II s. L''Opinion, qui a toujours pris i) cneur de réaliser tontes les ameliorations possibles, tant au point de vue matériel qu'a celui de la rédaction, commencera sous peu la publication d'un travail historique très- inléressant sur 1'Election de Charles-Quint a Franc fort Peu après suivra une appreciation du nouveau livre de M. Pierre Tempels sur I'Instruction du Peuple. Dans l'examen des questions politiques ou admi- nistratives, soit générales, soit locales, dans les dis cussions, dans les polémiques, elle continuera de se renfermer dans les limites du calme et de la modera tion, sans sacrifier en rien l'indépendance de ses ap preciations. Après plusieurs années d'existence, elle croit pou- voir affirmer qu'elle n'a jamais abandonné un seul instant la voie qu'elle s'est tracée dès le premier jour. C'est ce qui lui a valu et lui vaudra encore, nous en avons la conviction. I'appui encourageant du public. Les personnes dont l'abonnement expire a la fin de ce mois sont priées de le renouveler au plus tót, afin d'éviter une interruption dans l'envoi du journal. Quant aux abonnés du dehors, ils peuvent nous faire parvenir le montant de leur abonnement, soit par oc casion, soit par les messagers ou en un mandat sur la Poste, sinon les frais de recouvrement seront a la charge de l'abonné. ISesponsaltUUé mlnislérielle. Les avis sont toujours très-partagés sur la possibi- lité de poursuivre M. le ministre de la guerre. Néan- moins la solution affirmative semble prévaloir. Tout en reconnaissant que la Constitution a vouiu placer les ministres hors du droit commun, rnême en ce qui concerne les déiits par eux commis hors l'exercice de leurs fonctions, on considère comme chose impos sible qu'en attendant qu'une loi spéciale alt statué h eet égard, ils jouissent du privilege de I'inviolabi- lité. Et vraiment, quand on y veut réfléchir sérieuse- ment, l'opinion contraire conduit des conséquences qui révoltent; car s'il faut admettre que, en I'absence de la loi spéciale réclamée par I'art. 90 de la Consti- tion, M. Chazal ne peut pas être poursuivi raison de son duel avec M. Delaet, il faut aller jusqu'a sou- tenir que si M. Chazal avait, en pleine Chambre, brülé la cervelle au représentant d'Anvers, la même impu- nité lui eüt èté assurée. Est-ce qu'une semblable hy- pothèse est admissible, dans un pays de liberié et d'égalité comme le nötre? 11 faut done tenir pour vrai que, en attendant que la legislature ait réglé la posi tion des ministres, ceux-ci restent soumis au droit commun, tant en ce qui concerne les pénalités, que pour ce qui regards la juridiction appelée a connaitre des délits de droit commun dont ils se rendent cou- pables. Ajoutons toutefois que cette interpretation ne s'ac- corde pas très-parfaitement avec le texte de Partiele 90 de la Constitution et que beaucoup de juriscon. suites des plus dislingués persistent a soutenir le sys- tème de l'impunité absolue. Sans daule, disent-ils, il est déplorable qu'il y ait des citoyens placés ainsi au- dessus de la loi; mais la faute en est aux différentes legislatures qui se sont succédées depuis 1830 le Congrès national avait proclamé la nécessité urgente de régler par une loi tout ce qui est relatif a la respon- sabilité ministérielle. Si les Chambres ont méconnu le voeu formel du Congrès, il ne faut pas s'étonner si l'absence de la loi qu'il avait recommandée a leur sol- licitude conduit a des conséquences aussi föcheuses que celles que l'on signale. Quoiqu'it en soit, il parait décidé que la Chambre sera saisie, aussilót après l'expiration des vacances, d'une demande en autorisation de poursuites contre MM. Delaet, De Liedekerke et Nothomb la question, en ce qui concerne M. Chazal, entrera ainsi tont na- lurellement dans le débat et, de Ia solution que la Chambre lui donnera, dépendra vraisemblablement l'octroi ou Ie refus d'autorisation en ce qui concerne les prévenus représentants. Une étrange nouvelle. Le Journal de Bruxelles annoncait, il y a quelques jours, que M. le ministre des affaires étrangères avait fait connaitre a nos legations a l'étranger, d'une ma- niere officielle et dans tous ses détails, le duel quia eu lieu, le 8 avril dernier, entre M. le ministre de la guerre et M. Delaet. Nous avions ajouté peu de foi a cette nouvelle, tant elle nous semblait extraordinaire mais voici que VEchodu Parlement, tout en affirmant qu'il n'est en mesure ni de contester ni d'affirmer la réalité du fait, déclare qu'a ses yeux l'immixtion de M. le ministre des affaires etrangères dans cette affaire n'aurait rien que de fort naturel. Comment, s'écrie-t-il, la presse cléricale, lescor- respondants cléricaux ne reculent devant aucun mensonge pour égarer' les esprits, pour tromper l'étranger et satisfaire leurs rancunes politiques au détriment de Ia justice et de Ia vérité, et M. Ie mi- nistre des affaires étrangères serail coupable d'avoir o fourni a ses agents les lumières nécessaires pour d détruire les funestes effets de la calomnie érigée en système? Mais depuis quand est-il interdit a l'ac- cusé de se dèfendre? Depuis quand un gouverne- ment est-il obligé de laisser le champ libre ses adversaires et de laisser circuler sans démenti les mensonges dont ils se servent pour l'attaquer L'argumeutation de VEcho du Parlement serait ir- réprochable et pereonne ne songerait a la contredire, s'il s'agissait ici d'une question politique proprernent dite. Si. par exemple, le gouvernement, accusé par l'opposition d'avoir compromis la neutralité beige par la faveur qu'il a accordée aux recrutements mexicains, avait cru bon de se disculper de cette accusation aux yeux des puissances étrangères, nous n'y aurions trouvé rien redire, et VEcho dit Parlement a parfai- tement raison de prétendre que le gouvernement a le droit de se dèfendre, quand il est attaqué. Mais s'agit- il ici d'un acte du gouvernement? Est ce le gouver nement qui a msulté M. Delaet? Est ce le gouverne ment qui s'est battu en duel avec le représentant d'Anvers? Est-ce le gouvernement que la presse cléricale a attaqué Nuilement. 11 n'est question, dans cette affaire, que d'un fait entièrement personnel a M. Chazal et dans lequel le gouvernement n'a absolument rien ft voir. Qu'importe aux gouvornements ótrangers de savoir qui des deux adversaires a eu tort ou raison et a quel titre M. le ministre des affaires étrangères se mêle-t-il de don- ner officiellement son avis sur des choses qui ne le concernent en aucune facon? Nous n'irons pas jus qu'a prétendre que M. Rogier soit coupable pour l'avoir fait, mais nous dirons avec conviction qu'il a outre- passé son droit et que son immixtion dans une affaire toute privée ne saurait sejustifier a aucun point de vue. D'Ici a |»eu de jours! Un numéro du Progrès du 2 février dernier, échappé aux ravages du temps et a la colle des épi- ciers, nous tombe par hasard sous la main et voici ce que nous y lisons 4 Les plans du tracé du chemin de fer d'Armen- tières a Ostende sont approuvés de cette dernière ville jusqu'a Thourout et de Thourout Ypres. Le comité consultatif des ponts et chaussées examinera le tra vail graphique de Ia dernière section d'Ypres la frontière francaise et du Touquet a Comines. D'un autre cóté, on nous annonce que le Conseil d'Etat de l'Empire francais vient d'émettre un avis favorable sur le prolongement de la ligne de Ia fron tière jusqu'a la station d'Armentières. Un décret au- torisant la construction de cette ligne est soumis a la signature de l'Empereur et paraitra prochainement au Moniteur universel. L'entrepreneur général, M. Langlois, se met en me sure de pouvoir commencer les travaux d'art pour la fin de mars, si la saison le permet. Les ponts de Boe- singhe, de Moere et de Snaeskerke feront l'objet d'une entreprise séparée. Les achats de terrain pour l'emplacement de la voie ont déja commence et la société est nantie de fonds suffisants, pour pouvoir activer les travaux de facon a les terminer jusqu'è Ypres, dans un délai de dix- huit mois. Pendant qu'une certaine opposition se manifestait l'encontre de cette entreprise et que des envieux (sic) répandaient charitablement le bruit que ce chemin de fer ne se construirait jamais, au lieu de faire de la réclame, les concessionnaires et le Conseil d'administration ont mis l'affaire en bonne voie, et elle vient d'aboutir. D'ICI A PEU DE JOURS, les plans parcellaires qui se trouvent a l'inspection du ministère des tra vaux publics, seront soumis l'examen des intéressés dans chaque commune sur le territoire desquelles la nouvelle voie ferrée doit passer et, les terrains néces saires acquis, les travaux de lerrassement seront en- tamés. i> DHci A peu de jours! Nous voici la fin d'avril et aucun travail n'est entainé que nous sachions. Nous regrettons ce retard qui ne peut qu'étre préju- diciable aux localités que la nouvelle ligne doit des- servir. Loin de nous la pensée de vouloir chicaner le Pro grès sur ce contre-temps. Même nous sommes tout disposés, pour lui être agréables, assigner ses jours la durée des jours bibliques. Cette condes- cendance, a laquelle nous convions nos lecteurs, nous 4

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1