JOURNAL D'ÏPRES DE L'ARRONDISSEMENI
ÏPRlS, llimanche
Troisième année. JV lTf.
23 AyVI 1865.
Paraissant le dimanche de chaque semaine.
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POUR LA BELGIQUE
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IV II s.
L''Opinion, qui a toujours pris i) cneur de réaliser
tontes les ameliorations possibles, tant au point de
vue matériel qu'a celui de la rédaction, commencera
sous peu la publication d'un travail historique très-
inléressant sur 1'Election de Charles-Quint a Franc
fort Peu après suivra une appreciation du nouveau
livre de M. Pierre Tempels sur I'Instruction du Peuple.
Dans l'examen des questions politiques ou admi-
nistratives, soit générales, soit locales, dans les dis
cussions, dans les polémiques, elle continuera de se
renfermer dans les limites du calme et de la modera
tion, sans sacrifier en rien l'indépendance de ses ap
preciations.
Après plusieurs années d'existence, elle croit pou-
voir affirmer qu'elle n'a jamais abandonné un seul
instant la voie qu'elle s'est tracée dès le premier jour.
C'est ce qui lui a valu et lui vaudra encore, nous en
avons la conviction. I'appui encourageant du public.
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ce mois sont priées de le renouveler au plus tót, afin
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la Poste, sinon les frais de recouvrement seront a la
charge de l'abonné.
ISesponsaltUUé mlnislérielle.
Les avis sont toujours très-partagés sur la possibi-
lité de poursuivre M. le ministre de la guerre. Néan-
moins la solution affirmative semble prévaloir. Tout
en reconnaissant que la Constitution a vouiu placer
les ministres hors du droit commun, rnême en ce qui
concerne les déiits par eux commis hors l'exercice
de leurs fonctions, on considère comme chose impos
sible qu'en attendant qu'une loi spéciale alt statué h
eet égard, ils jouissent du privilege de I'inviolabi-
lité.
Et vraiment, quand on y veut réfléchir sérieuse-
ment, l'opinion contraire conduit des conséquences
qui révoltent; car s'il faut admettre que, en I'absence
de la loi spéciale réclamée par I'art. 90 de la Consti-
tion, M. Chazal ne peut pas être poursuivi raison
de son duel avec M. Delaet, il faut aller jusqu'a sou-
tenir que si M. Chazal avait, en pleine Chambre, brülé
la cervelle au représentant d'Anvers, la même impu-
nité lui eüt èté assurée. Est-ce qu'une semblable hy-
pothèse est admissible, dans un pays de liberié et
d'égalité comme le nötre? 11 faut done tenir pour vrai
que, en attendant que la legislature ait réglé la posi
tion des ministres, ceux-ci restent soumis au droit
commun, tant en ce qui concerne les pénalités, que
pour ce qui regards la juridiction appelée a connaitre
des délits de droit commun dont ils se rendent cou-
pables.
Ajoutons toutefois que cette interpretation ne s'ac-
corde pas très-parfaitement avec le texte de Partiele
90 de la Constitution et que beaucoup de juriscon.
suites des plus dislingués persistent a soutenir le sys-
tème de l'impunité absolue. Sans daule, disent-ils, il
est déplorable qu'il y ait des citoyens placés ainsi au-
dessus de la loi; mais la faute en est aux différentes
legislatures qui se sont succédées depuis 1830 le
Congrès national avait proclamé la nécessité urgente
de régler par une loi tout ce qui est relatif a la respon-
sabilité ministérielle. Si les Chambres ont méconnu
le voeu formel du Congrès, il ne faut pas s'étonner si
l'absence de la loi qu'il avait recommandée a leur sol-
licitude conduit a des conséquences aussi föcheuses
que celles que l'on signale.
Quoiqu'it en soit, il parait décidé que la Chambre
sera saisie, aussilót après l'expiration des vacances,
d'une demande en autorisation de poursuites contre
MM. Delaet, De Liedekerke et Nothomb la question,
en ce qui concerne M. Chazal, entrera ainsi tont na-
lurellement dans le débat et, de Ia solution que la
Chambre lui donnera, dépendra vraisemblablement
l'octroi ou Ie refus d'autorisation en ce qui concerne
les prévenus représentants.
Une étrange nouvelle.
Le Journal de Bruxelles annoncait, il y a quelques
jours, que M. le ministre des affaires étrangères avait
fait connaitre a nos legations a l'étranger, d'une ma-
niere officielle et dans tous ses détails, le duel quia
eu lieu, le 8 avril dernier, entre M. le ministre de la
guerre et M. Delaet.
Nous avions ajouté peu de foi a cette nouvelle, tant
elle nous semblait extraordinaire mais voici que
VEchodu Parlement, tout en affirmant qu'il n'est en
mesure ni de contester ni d'affirmer la réalité du fait,
déclare qu'a ses yeux l'immixtion de M. le ministre
des affaires etrangères dans cette affaire n'aurait rien
que de fort naturel.
Comment, s'écrie-t-il, la presse cléricale, lescor-
respondants cléricaux ne reculent devant aucun
mensonge pour égarer' les esprits, pour tromper
l'étranger et satisfaire leurs rancunes politiques au
détriment de Ia justice et de Ia vérité, et M. Ie mi-
nistre des affaires étrangères serail coupable d'avoir
o fourni a ses agents les lumières nécessaires pour
d détruire les funestes effets de la calomnie érigée en
système? Mais depuis quand est-il interdit a l'ac-
cusé de se dèfendre? Depuis quand un gouverne-
ment est-il obligé de laisser le champ libre ses
adversaires et de laisser circuler sans démenti les
mensonges dont ils se servent pour l'attaquer
L'argumeutation de VEcho du Parlement serait ir-
réprochable et pereonne ne songerait a la contredire,
s'il s'agissait ici d'une question politique proprernent
dite. Si. par exemple, le gouvernement, accusé par
l'opposition d'avoir compromis la neutralité beige par
la faveur qu'il a accordée aux recrutements mexicains,
avait cru bon de se disculper de cette accusation aux
yeux des puissances étrangères, nous n'y aurions
trouvé rien redire, et VEcho dit Parlement a parfai-
tement raison de prétendre que le gouvernement a le
droit de se dèfendre, quand il est attaqué. Mais s'agit-
il ici d'un acte du gouvernement? Est ce le gouver
nement qui a msulté M. Delaet? Est ce le gouverne
ment qui s'est battu en duel avec le représentant
d'Anvers? Est-ce le gouvernement que la presse
cléricale a attaqué Nuilement.
11 n'est question, dans cette affaire, que d'un fait
entièrement personnel a M. Chazal et dans lequel le
gouvernement n'a absolument rien ft voir. Qu'importe
aux gouvornements ótrangers de savoir qui des deux
adversaires a eu tort ou raison et a quel titre M. le
ministre des affaires étrangères se mêle-t-il de don-
ner officiellement son avis sur des choses qui ne le
concernent en aucune facon? Nous n'irons pas jus
qu'a prétendre que M. Rogier soit coupable pour l'avoir
fait, mais nous dirons avec conviction qu'il a outre-
passé son droit et que son immixtion dans une affaire
toute privée ne saurait sejustifier a aucun point de
vue.
D'Ici a |»eu de jours!
Un numéro du Progrès du 2 février dernier,
échappé aux ravages du temps et a la colle des épi-
ciers, nous tombe par hasard sous la main et voici
ce que nous y lisons
4 Les plans du tracé du chemin de fer d'Armen-
tières a Ostende sont approuvés de cette dernière ville
jusqu'a Thourout et de Thourout Ypres. Le comité
consultatif des ponts et chaussées examinera le tra
vail graphique de Ia dernière section d'Ypres la
frontière francaise et du Touquet a Comines.
D'un autre cóté, on nous annonce que le Conseil
d'Etat de l'Empire francais vient d'émettre un avis
favorable sur le prolongement de la ligne de Ia fron
tière jusqu'a la station d'Armentières. Un décret au-
torisant la construction de cette ligne est soumis a la
signature de l'Empereur et paraitra prochainement au
Moniteur universel.
L'entrepreneur général, M. Langlois, se met en me
sure de pouvoir commencer les travaux d'art pour la
fin de mars, si la saison le permet. Les ponts de Boe-
singhe, de Moere et de Snaeskerke feront l'objet d'une
entreprise séparée.
Les achats de terrain pour l'emplacement de la voie
ont déja commence et la société est nantie de fonds
suffisants, pour pouvoir activer les travaux de facon
a les terminer jusqu'è Ypres, dans un délai de dix-
huit mois. Pendant qu'une certaine opposition se
manifestait l'encontre de cette entreprise et que des
envieux (sic) répandaient charitablement le bruit que
ce chemin de fer ne se construirait jamais, au lieu de
faire de la réclame, les concessionnaires et le Conseil
d'administration ont mis l'affaire en bonne voie, et
elle vient d'aboutir.
D'ICI A PEU DE JOURS, les plans parcellaires
qui se trouvent a l'inspection du ministère des tra
vaux publics, seront soumis l'examen des intéressés
dans chaque commune sur le territoire desquelles la
nouvelle voie ferrée doit passer et, les terrains néces
saires acquis, les travaux de lerrassement seront en-
tamés. i>
DHci A peu de jours! Nous voici la fin d'avril
et aucun travail n'est entainé que nous sachions.
Nous regrettons ce retard qui ne peut qu'étre préju-
diciable aux localités que la nouvelle ligne doit des-
servir.
Loin de nous la pensée de vouloir chicaner le Pro
grès sur ce contre-temps. Même nous sommes tout
disposés, pour lui être agréables, assigner ses
jours la durée des jours bibliques. Cette condes-
cendance, a laquelle nous convions nos lecteurs, nous
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