perspective de voir péricliter un grand établissement
encore une source de bénéfices enlevée a la ville
Et l'embarras qu'on éprouve en réfléchissant bien,
augmente encore lorsqu'on entend un membre de
l'adminislration des Hospices déclarer qu il faudra
faire de nouveaux frais, méme pour un établissement
réduit
Quoiqu'il en soit, Ie Conseil a prononcé et il n'y a
plus a y revenir. Mais peut-être un peu moins de
précipitation et une discussion plus approfondie au-
raient été préférables.
(La suite auprochain n°.)
Cor rcspondance
Ypres, 21 avril 1865.
A Monsieur l'éditeur du journal VOpinion.
Monsieur,
Un jour de l'avant-dernière semaine mourait un
vieillard estimé, aimé de tous. Ce vieillard était le
plus ancien confrère VOuderling de la Société
St-Sébastien. Les circonstances particulières qui ont
precèdè et suivi cette mort ont fait une pénible im
pression. J'ai eutendu criiiquer vivement, condamner
sévèrernentles membres de notre Société des, Ar
chers, animés d'un honorable sentiment de confrater
nity, u'élaient pas les moins seusibles a tout ce qui
se racontait. J'ai voulu néanmoins laisser au temps
le soin de calmer les agitations et je viens vous sou-
metlre aujourd'h'ui, simplement et sans phrases, les
reflexions suggérées en moi.
Vous connaissez l'ètablissement du Nazareth, fondé
pour servir d'hospice aux vieillards Or, il parait que
dans cette maison, si vaste d'ailleurs, il n'existe pas
d'infirmerie. Lorsqu'un vieillard tombe malade on le
transporte a l'Hópilal. N'y a-t-il pas quelque chose
de profondément douloureux dans le spectacle de ce
pauvre infirme, arraché malgré ses souffrances a
l'ètablissement qui a recueilli sa vieillesse, auquel il a
vouó lout son amoor, et porté pour ainsi dire au sa
crifice Geile cruelle separation vient ajouter les
souffrances morales aux douleurs physiques, car le
pauvre patient ne se fait pas illusion, il snit que l'ordre
de transfert. c'est son passe-port pour l'éternité.
On ne manque pas de trouver des explications a
cette mesure que je trouve déplorable.
En premier lieu eela s'est toujours fait. Pitoyable
raison! Si le monde était restè dans la même ornière
sous pretexie de conserver ce qui s'était toujours
fait, s'il avail pris l'immobilité pour devise, nous
n'aurions jamais vu la magnifique civilisation qui
nous enloure.
Avoir une infirmerie dans 1'ctablissement même
offrirait les plus grands inconvénientsles pension-
naires s'y rendraient, dit-on, sous le moindre pré-
texte.
Seconde raison qui ne vaut pas mieux que la pre
mière I D'abord Ie mcdecin attaché a la maison serait-
il dupe de ces petites fraudes? Ensuite ces inconvé
nients qu'on semble lant redouter se présentent-ils
ailleurs? L'Hospice de Nazareth est le seul qui soit
dépourvu d'infirmerie.
L'esprit public s'est fortement préoccupé de I'en-
trée de ce vieillard a l'Hópilal, si promptement suivie
de la réintéaration de. son cadavre dans I'Hospice ou
il désirail finir ses jours.
II est impossible que les administrateurs des Hos
pices ne soient pas convaincus, comme tout Ie monde,
de l'urgente nécessité de créer au Nazareth une infir
merie oü les malades soient convenablement soignés
et ou, dans le cas d'une guérison impossible, ils puis-
sent du moins mourir en paix. Espérons que cette
administration, qui ne recule pas devant les frais, ne
tardera pas a mettre la main a i'ceuvre de ce cótó.
Agreez, etc.
Un CONFRÈRE DE Sl SèBASTIEN.
Conférences de II. BAA€EL.
Suite et fin.)
Le xvie siècle, dans sa prodigalité, ne se lasse pas
d'enfanter des génies les grands maltres de I'art
brillent a cóté des grands maitres de la science. Avec
eux, I'art se transforme et revient a la nature et a
l'antiquité. Léonard de Vinci, Michel-Ange et Raphaël
sont les apótres de cette renaissance,
M. Bancel n'a fait qu'indiquer leur influence, les
proportions d'une conférence ne lui permettant pas
d'embrasser, dans leur entier, la vie et le róle de ces
hommes immenses. Nous eussions voulu entendre,
racontée par celui qui nous avait dit la légende de
Colomb, de Vésale et de Galilée, 1'histoire de Vinci,
de Michel-Ange et de Raphael trois existences aussi
remarquables que leur génie est extraordinaire
Vinci, l'homme complet, anatomiste, chimiste, musi-
cien, geologue, mathématicien, improvisateur, poëte,
ingénieur, physicien Michel-Ange, sculpteur, peintre
et architeete grande Sine tourmentée, toujours épan-
due hors de soi par la contemplation a vide du beau;
Raphaël, le doux Sanzeo, sur qui le ciel avait accu-
mule tous ses dons et toutes ses grêces
M. Bancel rappelle la protection accordée a Michel
Ange et a Raphaël par Jules II et se demande s'il est
vrai que les papes aient toujours protégé les arts. II
évoque les temps oil toutes les merveilles de Rome
s'en allaient mutilées temps oh, au dire de Vacca, les
statues de marbre étaient jetées au four a chaux
E andalo alia calcara!
Dire que Jules 11 et Léon X, ces Mécènes, sont ceux-
la mêmes qui poursuivent les cardinaux a coups de
béton et entretiennent des moines capables d'avaler
un pigeon d'une bouchée et d'engloutir quarante ceufs
de suite
C'est malgré leurs augustes protecteurs que Ra
phaël canonise Savonarole dans le Vatican et que
Michel-Ange écrit les trois mots du festin de Balthazar
sur les murs souill^s des Borgia.
Le vrai sens de la Renaissance, dit Michelet, c'est
tendresse, bonté pour la nature. Le parti des libres-
penseurs, c'est le parti hurnain et sympathique. o II
dit eneore Suis la Nature 1 ce mot des stoïciens
fut l'adieu de l'antiquité. Reviens a la Nature! c'est
le salut que nous adresse la Renaissance, son premier
mot. Et c'est le dernier mot de la Raison.
M. Bancel a pris congé de son auditoire au mi
lieu des applaudissements les plus chaleureux. Ses
charmantes lecons ont définitivement fondé en notre
ville ['institution des conferencesles méfiances re-
greltables qui ont suivi l'essai fait en 1863 semblent
avoir totalement disparu et il est aujourd'hui certain
que Ie public habituel de M. Bancel est gagné a ce
progrès.... y compris un assez grand nombre de
dames, qui se sont montrées les apprécial.'ices les
plus éclairées de cette oeuvre libérale.
Grèces soient done rendues au séduisant orateur
le suceès qui l'a accueilli nous fait bien augurer de
l'avenir; aussi avons-nous la conviction que l'année
prochaine fournira a sa parole éloquente l'occasion de
nouveaux triomphes h Ypres.
Rendons, en terminant ce couipte-rendu, un der
nier hommage au talent et au caractère de M. Bancel.
Si les entretiens de l'éloquent professeur exercent un
attrait aussi puissant, ce n'est point seuleraent au
charme suprème de sa parole, a la forme dontil revêt
sa pensée qu'ils le doiventc'est encore au sentiment
élevé qu'ils respirent; en M. Bancel on entend l'óme
humaine; son discours, tour a tour, caresse, recrée
et stimule l'esprit, dilate et rechauffe lecoeur; mais,
ce qui fait sa principale force, c'est qu'il pénètre les
régions intimes de la conscience et est la manifesta
tion noble et fiére de la dignitè de l'homme.
Parmi les champions de i'oeuvre des conférences,
M. Bancel ést un des plus vaillants, sinon le plus vail-
laniil a dèvoué son exil a cette mission généreuse.
C'est ainsi qu'il a remereié la Belgique de l'hospitalité
qu'elle lui a offerte.
Si jamais, dans l'avenir, le devoir sacréde l'hospi-
talité doit être discuté, nous souhaitons que le sou
venir des proscrits qui nous ont honorés plaide Ia
cause de tous les exiles; nous émettons aujourd'hui le
voeu que jamais Ia Belgique ne revienne aux jours
déplorables oü elle refusait un asile a ceux qui de-
mandaient place a son foyer; nous ajoutons Une
nation doit toujours avoir du coeur.
Concert de Ia Société de Choeurs.
Les fêles musicales de la saison d'hiver ont été
closes jeudi dernier par le Concert de la Sociélé de
Choeurs.
Cette seconde soirée a été plus brillante encore que
la première, ce qui n'est certes pas peu dire. L'au-
ditoire se composait d'une nombreuse société d'élite.
Cet empressement ne se justifiait pas seulement par
l'intérêt que présentait le programme et par le mérite
de ses interprètes, mais encore par le désir d'encou-
rager cette jeune association dont tous les membres
rivalisent d'efforts et de zèle pour maintenir et propa-
ger en notre ville le goüt de l'art musical.
Nous n'analyserons pas l'exécution de tousles mor-
ceaux dont se composait le programme, mais nous
nous plaisons a dire qu'ils ont été interprêtés d'une
manière irréprochable et digne des applaudissements
enthousiastes qui les ont accueillis.
On connait le talent de MM. Putman, Coflfyn, Ro-
zoor et Decoene, nous avons eu deja l'occasion de le
constater dans ces colonnes. Ala dernière soirée, leur
succès dans le duo des Puritains, la romance Petit
Enfant 1 le grand air des Vépres Siciliennes, a été ce
qu'il est toujours, c'est-a-dire chaleureux et mérité.
M"e M. Frond est connue depuis longtemps de nos
dilettanti. Un Pot Pourri sur des motifs du Barbier
de Seville, a fourni au public une nouvelle occasion de
rendre hommage au talent de cette pianiste distinguée
qu'on ne se lasse point d'entendre par le charme, la
distinction et ie fini de son jeu. Mais cette artiste pos-
sède un autre talent non moins précieux et non moins
agréable, dont nous avons pu apprécier la valeur
dans le grand duo de Guillaume Teil, chanté par elle
et M. H. Thiebault. Douée d'une voix souple, fraiche,
et très-sympathiquo, M"° M. Frond, on n'a point
tardé a s'en convaincre, la relève par une méthode
puisée a bonne école et qui lui a valu des suffrages
éclatants.
Dans la seconde partie on a beaucoup applaudi une
mélodie religieuse de Gounod. L'Ave Maria est un ma
gnifique inorceaudans lequel se déploie naturellement
et sans efforts le génie de l'auteur de la Reine de Saba,
de Faust, de Mireille et de tant d'autres compositions
charmantes.
La Sérénade de Don Pasquale, la romance 01 dites-
lui\ l'air des Trois Nicolas et l'air des Glouglous du
Médecin malgré lui, ont valu a MM. Swekels, Molitor,
Vande Broucke et E. Iweins, un excellent accueil et
les plus vives acclamations.
Une chansonnette dite par M. Lecoq d'Armandville
et deux autres par M. Painparé, avec ce talent parti
culier et cette finesse d'esprit qu'on leur connait, out
obtenu un succès de franche gaité.
L'exécution des choeurs a été aussi des plus bril-
lantes. La précision, le fini et I'eusemble aveclesquels
notre excellente phalange chorale a rendu le choeur
d'OEdipea, Colone, Minuitet le Combat naval, ont été
vraiment admirables et nous ont permis de constater,
en méme temps que le mérite de l'exécution, un pro
grès marquant dans l'art; mais si nous devons en
rendre grêce aux exécutants, il faut ajouter qu'une
large part de ce beau résultat doit étre attribute a
l'habileté et au zèle intelligent du directeur, M. Ba-
ratto.
Comme nous l'avons dit en commencaDt, nous avons
eu jeudi une belle fête, une salie comble, de toute
part des felicitations sincères, un auditoire d'élite
brodant sur le tout, applaudissant et acclamant des
artistes de talent, des amis.
La Société des Choenrs, en suivant la voie dans Ia-
quelle elle est entrée, saura, nous en avons la convic
tion intime, se tenir pour les concerts qui suivronta
la hauteur de la réputation qu'elle s'est acquise par
ces deux premiers. Elle possède les éléments néces
saires pour aborder les oeuvres les plus difficilesde
nos grands maitres et elle aura Ie tact et l'intelligence
de se faire toujours acclamer par un pub lie de plus on
ptus exigeant.
Voila nos espérances pour l'avenir et la Société des
Choeurs tiendra h henneurde les réaliser.
ACT ES OFFICIEUS.
Par arrêté royal du 6 avril 1865, l'élève médecin
soldé Hennion, de l'infirmerie d'Ypres, est noramé
médecin adjoint.
Démission. La démission offerte par le sieur Pe
tit Louis), de ses fonctions de bourgmestre de la
commune de Watou, arrondissement d'Ypres, est
acceplée.
Un arrêté royal du 7 avril 1865 public la fixation
du prix de lajournéed'entretiendesindigents,nonalié-
nés, qui seront recueillis dans les hópitaux et les hos
pices de la province de Flandre occidentale pendant
l'année 1865.
Par arrêté royal du 7 avril, est nommé membre du
collége mentionné ci-après, savoir
De la maison d'arrêt d'Ypres
Le sieur Carpentier, membre sortant.
Un arrêté royal du 27 mars porte
Article unique. Le délai fixé par le deuxième para-
graphe, art. 5 de la convention intervenue entre notre