tout autre interpreter les paroles du Christ. Mais M. Bekea-t-il les mêmes droits a votre miséricorde? M. Beke est l'auleur d'une certaine proposition au Conseil provincial enfavenr de la révision de laloi sur le temporel du culte, c'est, vraimais il y a des années de cela et les temps sont bien changés! Quantum mu- tatus ab illo\ M. Btke doit avoir commis a vos yeux, Monseignéur. bien des péchés libéraux, maisaujour- d'hui son repenlir est si profond et si sincere et, po ir en convaincre votre Grandeur, il prosterne a vos pieds l'autorité civile, il soufflète son meilleur ami, M. Alph. Vandenpeereboom, que les vótres n'ont pas daigné voir lors de sa réceplion officielle comme mi- nistredans la ville d'Ypres, il pratique l'oubli des in jures, première de toutes U s vertus chrétiennes; be driegers, valsehaerds, schynlieiligenlaffe papherten, Judassen, goddelooze leugenaers, stoute muilen, eerloo- zen, melkmuilen, beurzesnyders, kwakzalversbeen houwershonden, goddelooze bakzwyns, el toutes ces jolies épithètes puisées dans Hoe kult men Frederik, ce nouvel Evangile clérical, et dont il avait sa part, il les immole a son ardent désir de rentrer en grace auprès de vous. Ah 1 Monseigneur, ne repoussez pas tant d'humilité, scyez généreux a votre tour 1 Pitié, pitié pour le pauvre homme 1 L'encens de l'Eglise donne le verlige et il y a fort parier que notre Collége a soif de béatitude celeste. Désormais S. Pierre et S. Paul n'ont qu'il se bien te- nir. La ville d'Ypres nourrit dans son sein un autre Pierre et un autre Paul qui pourraient bien un jour détröner les premiers des Apótres. Que de choses dans un menuet, disait un jour un danseur naïf. a Que de choses dans une béatifi- cation, dirons-nous a notre tour. Et déjè nous voyons la joiequi éclairera les bons esprits le jour oü l'on hissera l'image des nouveaux bienheureux dans quelque niche de notre belle cathédrale; la gloire qui rejaillira de eet événement sur notre cite sera égale la prospérité que leur administration répand sur nous et la Société archéologique de la West-Flandre v puisera le pendant a l'histoire de la bienheureuse Mar guerite. Nous nous expliquons maintenant l'expression de consolante satisfaction qui illuminait la face de tous ces bons abbès accompagnant nos édiles jusqu'a la porte de la maison doyennale. S'il est vrai qu'il y a plus de joie au ciel pour la rentrée d'une seule brebis égarée que pour le salut de dix justes, que doit- ce être lorsqu'au lieu d'une brebis, on en retrouve deux? Allons, Progrès, mon confrère, prenez vos verges les plus souples et fustigez-moi d'importance vos com- promettants amis. Plus de réticences, plus de distinc tions casuisliques; i'éeole qui fait de la politique la science du relatif a fait son temps. Jamais personne n'a marié l'eau avec le feu; quelle que soit votre adresse pour les pirouettes, vous n'y réussirez pas davantage. Pas de choix ou calholique avec ceux qui poursuivent etceux qui tolèrent l'abaissement de l'au torité civile, on liberal avec les idéés modernes; mais l'opinion publique ailend une déclaration catégorique, cette déclaration düt-elle être la condamnation for- melle des gestes de vos amis. Et au moins quand vous parlerez dorénavant de tendances jésuitiques d et d'aspirations de sacristie, nous saurnns a qui vous voulez faire allusion. Toute cette fantas magorie n'eüt-elle eu que ce seul résultat que ce serait déjè immense I Correspondanee. Nous ne sommes pas seul a désapprouver la con duite de M, le commissaire d'arrondissement envers l'Association agricoledes protestations nous arrivent de divers points de l'arrondissement. En voici une entr'autres d'une vigoureuse énergie A M. le rédacteur de VOpinion. Monsieur, Dans le compte-rendu de la séance du Conseil com munal d'Ypres du samedi 3 juin, il est fait inention d une lettre de M. le Président de l'Association agri cole de l'arrondissementcette lettre me suggère quelques réflexions que je me permets de vous com- muniquer. La première qui se présente l'esprit, la voici Pourquoi réunir a grands efforts tant de personnes et former une Association, qui me parait pour le moins inutile, si M. le Président peul seul prendre des reso lutions au nom de tous? Ce procédé, ce dédain affecté pour l'avis de tant d'agriculleurs éclairés ne doit guère les flatter. Lors de la discussion sur la question ues houblons qui eut lieu dans la séance du Cornice agricole du 17 mars 1861discussion qui fut close aussitót que M. Vanbiesbroui k eüt obtenu la médaille en or, seul résultat pratique de nos debats M. ie Président dé- finissait ainsi les attributions de la Société L'Association, disait-il, agréee comme cornice pour tout l'arrondissement, forme une commission consultative dont la mission consiste a constater les besoins, it etudier les questions et a formeler des voeux C'est bien ce que demandait le Conseil communal d'Ypres. La question qui nous était soumise est tout- a-fait de notre compétence; en nous consultant, il nous demandait de constater un bosoin, d'etudier une question, de formuler un voeupourquoi n'avons- nous pas óté convoqués? Paree que la politique personnelle alarmée doit primer parlout les intéréts généraux. Paree que l'on craint de déplaire. a cinq ou six personnes et de pordre quelques voix aux èioc- tions Et c'est ainsi que, par de ténébreuses intrigues, on arrive des résultats que l'on n'ose pas pour- suivre franchement et a ciel ouvert. D'ailleurs les raisons alléguées par Ia lettre de M. le commissaire d'arrondissement sont bonnement puériles. Aucune Iocalité ne peut souffrir d'une discussion sincere et libre sur un sujet égale- ment important pour tous le développement de la branche la plus vitale de notre agriculture. Et en tous cas, dans une pareille question, quelques méconten- tements particuliers ne peuvent entrer en ligne de compte, ni compromeltre le bien être général, dussent même les amis de M. Carton perdre quelques voix aux prochaines électionsCrainte absurde, du reste, la loyauté d'une administration devant lui gagner plus de sympathie et d'estime que les tours de gobelet et les fausses passes au moyen desquels on s'imaginerait escamoter des votes. De tout cela résulte que, parmi toutes les choses que nous devrions faire et pour lesquelles nous som mes constitués en Association, les plus importantes nous ne les faisons pas. Ehne pourrions-nous done, dans nos réunions, décider, non par intermédiaire, mais directement et d'après nous ce qui est utile ou nuisible a nos intéréts? Cela ne me semblerait que juste et raisonnable, a moins qu'on ne nous prenne pour des enfants qu'un pédagogue mène a la prome nade ou des aveugles qu'un chien conduit par l'arron dissement. Pour ma part, j'ai toujours cru qu'Association si- guifiait réunion d'hommes ayant pour but de discu- ter, d'éclairer des intéréts communs et d'arriver, par l'émission d'idees diverses et leur combinaison rai- sonnee, a une solution avantageuse au plus grand nombre. Je me figurais presidant ces sortes de réu nions ceux qui, aux yeux de tous, réunissent le plus de capacités pour diriger les debats et exêcuter, avec l'aide de la commission, les resolutions de l'assem- blée. C'est assez dire qu'un Président ne devrait jamais substiluer son opinion personnelle a celle de la majo- rité, ni décider au nom de celle-ci sans l'avoir au préalable consultée. Agir autrement, trancher motu propria des questions qu'il importe a tous d'examiner, c'est se faire une singulière illusion sur le röle de la présidence, c'est s'arroger, en un mot, l'importance ridicule d'un oracle. II est vrai que cette facon d'arranger les choses rend notre position,, comme membres de l'Association, fort commode plus de dóplacements, plus de travail d'esprit, plus même la peine de lever la main pour voterLes moutons de Panurge n'étaient pas mieux conduits I Cependant je tiens, quant a moi, en fort médiocre estime les loisirs et les douceurs du far niente que s'efforcent de nous prodiguer l'activite absorbante et les connaissances spéciales de notre Président. Je n'hésite pas a aöirmer que peu de sociétaires seraient assez bonaces pour servir de prefoxte a une prési dence qui n aurait d'autre but qu'un bout de ruban a la boutonuière de celui qui l'occupe, insigne honneur, quand il est la recompense du mérite, et qui doit sans doute rejailtir partiellement sur chacun de nous, mais auquel en definitive la prospérité de notre agriculture est fort peu inléressee. Agréez, etc. Un Agriculteur, Bembre de l'Association agricole de l'arrondissement d'Ypres. On nous écrit de Poperinghe, la date du 14 juin Monsieur l'éditeur, Un fait inqualifiable vient de se produire en cette ville. Le facteur de la Station, un brave père de familie, s'est suicidé il y a quelques jours. Ce malheureux, d'un caractère obligeant et serviable, jouissail du l'estime et de la sympathie publique, et bien qu'il ne gagnêt que la modique somme de fr. 1- 60 par jour, il s'était toujours fait remarquer par son infatigable activitó et une probité exemplaire. Mais les besoins augmeniant, il se trouva dans l'impossibilité d'élever sa nomhreuse familie avec lo produit de ce petit sa- laire, et dans un de ces moments de nécessi té extréme, il avait cru ponvoir prólever une légere somme sur la recel'edu bureau de la gare, avec l'esperance toute- fois de pouvoir bientót on opérer la restitution la caisse. Ne trouvant pas le moyen de combler ce défi cit, il a préforé mourir que de faire l'aveu de sa faute et de survivre a la honte. Quelques personnes charitables, louchées du triste état dans lequel ce malheur laisse une femme enceinte, mère déja de oinq enfants en bas êge, ont pris irnmé- diatement l'initiative d'une collecte domicile pour venir en aide a cette veuve infortunée. Je constate avec satisfaction que nos concitoyens ne sont pas reslés insensibles a eet appel et, au risque de blesser la modestie de quelques-uns, je me fais un plaisir en même temps qu'un devoir, d'enregistrcr ici quelques- unes des principales offrandes MM. Van Merris, conseiller provincial. Fr. 50 00 Van Renynghe, bourgmestre et re présentanto 05 00 De Ghelcke, juge-de-paix. 25 00 V.. R..conseiller. 05 00 Sabbe, négoctant25 00 C. L05 00 Et ainsi de suite.... On voit que notre honorable représentant et chef de la commune, a aussi voulu apporter son obole pour venir en aide a cette grande infortuneon n'en atton- dait pas moins de son coeur généreux el comp&tis- sant. Mais voici oü commence le scandale Le commissaire de police s'était rendu mardi soir au domicile du déiunt, afin de prévenir la veuve que l'enterrement de son mari, dont le corps avait étè trausporté a l'Höpital civil, aurait lieu le lendemain. Sur la demande que fit cette femme pour counaitre l'heure a laquelle son époux serait conduit au cime- lière, l'officier de police répondit qu'il l'ignorait. Un agent de police s'était également rendu a la Station, pour demander au chef de gare s'il ne désirait pas que ses ouvriers porlassent Ie corps de leur camarade a sa dernière demeure; ce fonctionnaire répondit af- firmativement. Mais quelle ne fut pas l'indignation du public en apprenant que nuitamment, c'est-a-dire entre deux et trois heures du matin, lecadavre avait été enlevé de l'Hópilal, a l'iusu de la femme et de la familie du defunt, et conduit au cimetière, escorté par la police, comme on traine un chien a Ia voirie, pour y être enfoui dans le coin des réprouvés. On comprend jusqu'a un certain point que l'auto rité cléricale refuse ses prières a ceux qui, de leur cóté, refusent son ministèrec'est la de la charité chrétienne bien appliquée si on veut, mais on se de- mande ici de quel droit l'autorité civile ordonne ou tolère qu'on traine un cadavre au cimetière, sans que la familie du défunt en soit informée, et s'oppose ainsi a ce qu'on puisse rendre les derniers devoirs a un parent ou un ami, en accompagnant sa dépouille mortelle au champ du repos Agréez, M. l'éditeur, etc. S'il est regrettable d'avoir a signaler de pareils fails, ii est bien plus deplorable encore, nous dirons même honteux, de voir un magistral de l'ordre admi- nistratif, jeter ainsi aux gémonies le cadavre d'un ci- loyen et meconnaitre a ce point l'esprit et la lettre de nos iois qu'il devrait être le premier a respecter. Conférence littéraire de .11. Iladier-illontjau. La conférence de M. Madier-Montjau. d'abord fixée au 6 Mai,aeu lieu le27 devant un auditoirenombreux et choisi, curieux d'entendre le célèbre professeur. Avec une politesse exquise, M. Madiera cominencé par exprimer ses regrets au sujet du retard bien invo- lontaire qu'il avait mis a répondre l'appel de ses au diteurs. Un accident tout imprévu, le premier de cette nature qui lui soit arrivé, l'a empêché d'être présent

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 3