ftu jour premièrement fixé... Le public le savait déja, «t les applaudissements qui ont salué l'entrée de L'o- raleur ont dü lui faire compreudre combien peu on songeait a lui tenir rigueur. Abordant ensuite le sujet de son discours la Mi- santhropie et les Misanthropes, l'éminent conferen cier a developpé, dans un langage nerveux, ardent, passionné, la chalne d'idees et d'observations dont aous essaierons de donner une rapide analyse, bien paie et bien insuffisante, inutile de l'ajouter. Au moment oh 1'homuie, poussé par ses instincts et les besoins de sa nature, s'organise en association pour la vie en commun, on apercoit une puissance destructive sortant de la socièlé même el s'attaquant a ce milieu Cette puissance, c'est la haine des hom mes. Le mal est ancien. II apparait a Alhènes avf c Diogène marchant en plein jour, muni d'une lantern e, a^ travers les rues et les carrefours, a la recherr ;he d'un homme, II se personnifie a Rome dans Brut us. En Angleterre on le retrouve dans Byron, fuyanfses foyers pour courir le monde et lancant ses h; dries même contre sa patrie. La France qxn,'quoi qu' on en dise, n'est pas le pays de l'exagératiou ni des vraies colères, a eu ses misanthropes de tous temps. I plus célèbre, eest Alf. de Musset, le sombre aut eur de Rolla. Cet antagonisme entre l'instinc t social qu i pousse l'homme a rechercher ses semblab'les, et cette aversion du coeur qui éloigne des hommes constitue une sin- gulière antinomie. D'oü vient ce mal Plat on le pre mier l'a sondé et acherché a en donner l'exi plication... L'homme, trompé dans ses espérances, dé c.u dans ses tendresses, trahi dans ses amit.iés, s'exas ^re les mé- comptes de ses sentimentsde quelque s-uns, il re- porte sou aversion sur un plus grand nor nbre'il s'ai- grit davantage de jour eu jonr; et en vient' enfin a hair tous les hommes également, se pe rsuadanl qu'il n'y a rien d'honnête en aucun d'eux. H doit pa- raitre étrange qu'un pared type, que J.-J. Rousseau appelle un monstreait fourni a wtière a rire et sujet a comédie? Cumment cela est .-il possible La raison en est que ce §tyTe est raremr jnt completqu'il est mélangé de contradictions et d'inconséquences qui le rendent plajsant en bien des circonstances. Brutus luttant ponr- la liberté de Rome) était-il bien consequent dans sa. haine? Et F jyron( Byron allant mourir aux champs de Missolong' pour ia liberté d'Un peuple étranger, es t-ce bien l'ho ,mme défini par Pla- ton, haïssant éga'veinent tous lf JS hommes? N'est-ce pas un misanttr ,-ope caettre er réserve pour un exa men psycologi que Spécial Mr lSSet ensuite, le grand xnaudisseur xyancais, est-ce n misanthrope complet, j-9U' a ,crit pendant une jes dernières nuits de sa vie ces v' ,rs adressés a Lom' üre de la Malibran ®Ieu ,rs doneta mort est df ,uce et [a tache est remplie. Ce que l'homme ici-bas ap .pelle Ie génie, r .'estle besoin d'aimerh ors de ia, tout est vain. Et, puisque tót ou tard, 1 'amour humain s'oublie, II est d'une grande aroe et d'un heureux destin D'expirer comme toi pc ,ur un amour divin La misanthropie sur gissant du sein de la société ïnême, il semblerait que plus celle-ci se developpe, plus celle-la dut gra ndir, par une autre espèce d'antinomie, c'est le contraire que l'on voit. La mi santhropie décroil au fur et a mesure que la societé s'étend et s'élargit, Quelle est l'explication de ce phé- nomène C'est ericore Platon qui la fournit. La mi santhropie est ucie violence que nous fesons a nous- même, un fantóme que crêe notre imagination, et que nos yeux répugneut regarder. Elle est l'exagération de sentiments origjiiairement bons. Ainsi, la sympa thie blessée se transforine en antipathie, du moins on ia prend pour telle. Le chagrin d'avoir perdu un ob- jet aimé passé pour une haine mextinguible contre l'humanité. Mais l'ème ni le coeur ne restent dans la logique de ces dispositions d'esprit. Musset declare toutes les femmes mauvaises et impies, et s'en va pleurer sur la tombe d'une d'entr'elles. Pareils demen tis se rencontrent partout et se retrouvent jusque dans le milieu bourgeois. Un loveiace encore imberbe qui n'a vu que des femmes de ndauvaise vie, procla- mera que toutes les femmes sont mauvaises, qu'elles sont toutes également fausses et trompeuseset, dans je même moment peut-être, il ira se précipiter, fou a'amour,sur quelque belle main tendue a ses lèvres oublieuses et avides. Un politique, descendant de la tribune, jurera qu'il n'y remontera plus; qu'il a pro- noncé son dernier discours et qu'il est dégoüté a tout jamais des hommes et des choses 1 et, le lendemain, ou le retrouvera le premier sur le seuil du Parlement, impatient de reprendre sa thèse interrompue la veille. Ainsi s'en va d'un chacun. La misanthropie de chaque misanthrope fait tou- jours d'ailleurs un petit coin a part pour lui-même, sa familie et ses amis. Ceux-la sont bons il n'y a que le reste qui ne vaille rien. Essayez d'attaquer l'hon- neur, la probiié ou la bonne foi d'un des proches de cet homme qui proclame tous les aulres méchants et mauvais; eh bien! il vous forcera a tirer l'épée ou vous dounera des coups de baton. Ce sont ces contra dictions et ces inconsequences qui font rire, et c'est ainsi que la misanthropie, cette sombre et apre dis position de l'esprit, prête a la vis comica. Nul ne l'a rnieux raise en scène que Molière sa conception et la realisation sont également admirables. C'était l'heure juste pour lui d'entreprendre cette oeuvre si difficile. Son talent était arrivé ce point culminant oh le gé nie produit ce qu'il n'a jamais produit et ne produira plus jamais. Autour de iui des amis éminents aussi par l'esprit, Boileau, entr'autres, trop dédaigné par les romanliques de 1820 a 1830. Ces amis lui dernan- dèrent de mettre en scène des caractères puissants, capables d'exciter en même temps l'émotion et la gaité et de rempiacer les intrigues ils le sollicitèrent de mêler la passion au rire et de cóloyer le drame dans la comédie. Molière répondit aux instances de ses amis par le Tartuffe et le Misanthrope. Quelle est la plus belle de ces deux oeuvres im- menses? L'orateur n'oserait choisir. Quelle création que celle du Tartuffe 1 ce type du vice redoutable enlre tous, d'autant plus redoutable que personae n'ose le cherchersous son masque bénitQuelle figure grandiose dans l'horreur qu'elle inspire 1 Et a cötè de ce formidable personnage contrastant si énergique- ment avec lui, quelle charmante figure que celle d'Ei- mire, cette joie du foyer, cette noble et chaste gar- dienne de l'honneur du plus niais des marie I Ecoutez- la dans la 5" scène du 4e acte, s'adressant a ce der nier caché sous une table et lui disant Au moins je vais toucher une étrange matièrc Ne vous scandalisez en aucune manière. Quoi que je puisse dire il doit m'êlre permis; Et c'est pour vous convaincre, ainsi que j'ai promis. Je vais par des douceurs, puisque j'y suis réduite, Faire poser le masque 5 cette óme hypocrite, Flatter de son amour les désirs effronlés Et donner un champ libre 4 ses lémérités. Comme c'est pour vous seul, et pour mieux le confondre, Que mon ême a ses yeux va feindre de répondre, J'aurai lieu de cesser dés que vous vous rendrez Et les choses n'irant que jusqu'oü vous voudrez. Etc. Quand il n'y auraitque ce sarcasme indigné d'une honnête femme, cela suffirait pour iilustrer la pièce. (La suite au prochain numéro.) La Ckronique warnétonoise nous étant arrivée en retard, nous n'avons pu l'insérer dans notre numéro de ce jour. ACTJES OFFÏCIEI.S. Biens communaux.Aliénations, etc. Un arrêtê royal du 7 juin 1865 approave La délibération du conseil communal d'Oostvleteren, tendant h obtenir l'autorisation d'exproprier, pour cause d'utilité pu- blique, un terrain d'une ccntenance de 21 ares 4 cen- tiares d'une caserne de gendarmerie en cette locaüté. FASTS IMYT3BS. Les tirs h la cible pour les prix du gouvernement et ceux des sociétés da gardes-civiqr.es et de la demi- batterie d'artillerie, sont fixés aux jours suivants Pour tous ies gardes du bataillon et de la derai- batterie Les lundis 19 et 26 juin; 3, 10, 17 et 24 juil- let. Pour les membres seulement des eoeïétés de gardes- civiques et ue ia demi-batterie Les lundis 14, 21 et 28 aofti; 4, 14 et 18 sep- tembre. A ''occasion du sixième anniversaire de la naissance du comte de Hainaut, il y a eu lundi une revue du 6e régiment de ligne. D'ici h quelque temps, le monde calholique sera appelé a révérer comme saint le" célèbre marin qui a découvert le Nouveau-Monde. Ghristophe-Golomb sera canonisé et donné comme patron aux vrais marins. Quant St-Pierre, qui u'a jamais gouverné qu'une barque, il restera toujours le protecteur des marin d'eau douce. Lundi vers midi un feu de cheminée s'est déclaré dans une maison de la rue de Terre. Grêce a de prompts secours, cet incendie a pu être facilemeut éteint. Dimanche, vers 4 heures de relevée, un incendie a réduit en cendres deux maisons d'ouvriers, situéesle long de ia voie ferrée entre Vlamertinghe et Poperin- ghe. Aucun secours n'a pu être porté, tout le monde se trouvant aux cérémonies dn jubiléaussi le feu a-t-il rapidemeut dévoré maisons, récoltes et bes- tiaux. Reste a savoir maintenant si les sermons des RR. PP. pourront rendre leur habitation a deux malheureux plongés dans le plus afï'reux dénuement et surchargés d'une nombreuse familie sans asile, saus pain et sans vêtements. Le nornmé H., ex-employé l'octroi d'Ypres, s'est noyé a Poperinghe. Une lettre adressée sa femme lui a révélé ce funeste projet. Jusqu'a présent le cadavre n'a pas été retrouvé. Le facteur de la station a Poperingho s'est pendu mardi. On attribue a un déficit dans la caisse cette déplorable resolution. Un tableau, peint par le roi de Portugal, a été ad- mis au salon de Paris. Durant son séjour a Nice, l'impératriee de Russie n'a dépenséque la somrae de 4 millions 500,000 frM pendant que la veuve de Nicolas, dans le même laps de temps, a laissé s'éiever les frais de son séjour jus- qu'au chiffre de 8 millions. YPBISt Etat-civil du 9 au 16 Juin. NAISSANCES. Sexe usasculin 9. Sexe féminin 9. MARIAGES. Totai 18. Duslon, Théophile-Désiré, magon, et Depoortc-r, Marie-Jo- séphine, dentellière. Wemaere. Louis Grégoire, saus pro- fession, et Vanneste, Barbe-Sophie, domeslique. Segher, Araand-Servais, journalier, et Cherf, Marie-Thérèse, domes- BtCtS. v Vandaele, Olympie-Philippine, 59 ans, propriétaire, épcuse de Désiré Vandermeersch, Longue Prairie. Pauwelyn. Jo- seph-Jean, 67 ans, cabaretier, etCalherine-Marie Gontier, rue des Chiens. FOPFBliVUllli;. Etai-civil du 9 au 16 juin. NAISSANCES. Sexe masculin 4. Sexe féminin 6. Toia! 10. MARIAGES. Dondeyne, Auguste, célibataire, 2S ans, charpenlicr, et Priem, Marie-Thérèse, célibataire, 23 ans, taillense. Ver- meersch, Benoit, célibataire, 22 ans, tisserand, et Billiau, Marie-Thérèse, célibataire, 32 ans, dentellière. DÉCÈS. Sergeant, Charles, employé du chemin de fer, 37 ans, époux de Mathilde Deheigh, Hagebaerthoek St-Jean. Derycke, Jean, 66 ans, jardinier, époux de Sopliie Deraedt. Edwaert- hoek. Mazereel Jeanne-Thérèse, 75 ans, ouvrière, veuve de Joseph Savel, rue des Pots. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 0. Sexe féminin 1. Total 1. POPERINGHE. Prix moyen du marché du 16 Juin 1865, Fromcnt, l'hectolitre18 45 Seigle12 00 Avoine8 25 Pommes de terre, les 100 kil6 00 Bcurre, le kil3 00 Houblon, les 50 kil115 140 ET AT indiquant les quantités et le prix moyen des grains, fourragesetautres produits agricoles vendus le 17 Juin 1865 sur le marché de la ville d'Ypres. NATURE DES MARCHANDISES VENDUES. QUANTITÉS VENDUES. KILOGRAMMES. PRIX MOYEN PAR CENT KII.OGR. =3. POIDS MOTEN DB l'hectoIi. 13,500 4,900 40O 1,236 25-25 17-50 20-00 22-33 Kil. 80-00 73-CO 45-00 82-40 Brcxelles. Imp. V. Verteneuil, rce de Lodvain, 85.

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 4