Ues li ri:vin. Cbesidiers de Poperinghe.
Les reflexions que nous avons faites sur la creation
du nouveau cercle catholique de Poperinghe n'ont pas
eu le bonheur de plaire aux sacrés ècrivains du Col
lege. Sous le titre de Eeniqe bemerkingen over den
artikel uit Poperinghenuer den Opinion «'geschre
ven, in zijnen numero van zondag laetst, ils vien-
neut de repandre a profusion une volumineus» pan-
carte qui ne compte pas moins de '16 pages in octavo,
divisées en neuf chapitres.
Nous aurons l'occasion de revenir sur cette curieuse
élucubration qu'il serait regrettable de voir s'eteindre
dans l'ombre. Déja noire correspondant a pris les de-
vants et voici sa rèponse
Vous voila descendu dans l'arène, docte et excel
lent Bazile, pour la consolation des bons, l'édiöcation
des tièdes et la confusion des méehants. Ainsi soit-il.
Nous avons lu v.olre sermon il est charmant....
Comment, des étrangers el quelques Poperinghois
dégénérés ont eu l'audace d'établir a Poperinghe une
reunion d'amis, -sous Ie litre pretentienx dè Cercle
et, ce qui ajoute eneore a la,provocation, de Cercle de
la Paix I
Et ce Cei-cle a un but littéraire
Un but littéraire, a Poperinghe IMa West inoui';
c'est la satyre du collége épiscopal, établissement
saint, florissant et oü les éteves se multiplient comme
les hannetons au mois de mai. Ah I nous compre-
nons que l'on aitfrémi d'indighation. Propager le goüt
littéraire, l'instruclion la oü vous avez passé Pour les
Poperinghois c'était dur a digêrer et cependant l'on
s est tu. Ce n est qu'aujourd'hui que les bouches ou-
vertes par l'Eglise se sont fait entendre. Voyons ce
qu'elles disent et savourons le miel qui doit en dé-
couler.
Pas un habitant de Poperinghe qui n'ait lu sur
la première convocation de la Société de Vriend-
schap alias bytende grenadiers) les noms d'une ving-
taine de personnes des plus honorablesde !a ville."
L authenticité de plus d'une de ces signatures serait
bien quelque peu contestable et nous avons entendu
plus d'une protestation contre ces fausses inscriptions,
mais une fraude par-ci par-la pour une;fin aussi mo
rale, péeadilies que tout cela, n'est-ce pas jeunes et
zélés abbés
L'Opinion est un journal interdit a la société. Mais
cette prescription n'est pas faite pour Bazile et' il est
trop au-dessus de la loi pour se priver du plaisir de
répéter Opinion et de jeter ainsi le pave de l'ours a
son docile troupeau.
Tous les finauds de l'endroit, dit-i[, tout ce que
Poperinghe compte dans le jeune et Ie vieux creii-
nisme tient a avoir son siége dans la docte assem-
blée du cercle des lumières, oü les,plus borgn ;s se-
raient inévitablement rois. Bazile n'essaie°aucune
réfutation de cette appreciation. Est-ce malice, dis
traction ou pudeur? De la pudeur chez Bazile!
Décidément, ce serait ie cas de dire que c'est a l'ê«e
d'or que nous allons.
Mais quels sont done, dit Bazile, les adversaires de
la pieuse société de Vriendschap, et ces adversaires
oroient-ils que si nous voulions nous en mêler, il n'y
aurait pas beaucoup plus a dire sur un Jullje, un Vic-
torlje, un Desiretje que sur un Achille. C'est trop de
mansuetude el pourquoi ne vous en mê'ez-vous pas
jeunes et intéressants abbés? Vous avez si bien lè
droit dejeter la première pierre. Car
Le del n'esl pas plus pur, etc.
Et puis vous étes si compétents; et qui, par expe
rience personrielle, connait done mieux que vous les
distinctions a élablir? Vous avtz peut-être recu des
confidences. Pourquoi pas, puisque votre prose est
bien arrivée jusqu'a nous. Lorsque nous disons prose,
c'est une manière de parler et eest peësie que nous
de\ rions employer. Mais quelle poësie I Que de bril
lont, que de-coloris, et que vous y depeignez bien lt s
passions, les tortures, les desirs et tout ce qu'un
eceur biulani et amoureux peut éprouver.... parlez
done afin qu'une seconde fbis l'on puisse dire Quem
nigrebant albi albior ille deelaratur.
Nous voici au chapitre de la liberté.
Liberté, don divin, chose sairite, lumière vivifiante
éclairant qui la desire, aveuglant qui s'en fait le con-
lempleur. Vous aussi, Bazile, vous voulez donner la
liberie a ceux que vous dirigez et cette lumière divine
vous la leur montrez offusquée par un bonnet de jé-
suite. Comme preuveque vous voulez la liberté dans
toute sa plenitude pour Poperinghe, vous dites que
Pater Kerckhove décore cette ville intéressante du
nom de Terre sainte, Heilig land.
Argument dècisifl Nos bien siDcères félicita-
tions
Une question cependantlorsque Pater Kerckhove
s'exprimait ainsi, énoncait-il sa pensée réelle, ou chez
ce jésuite goguenard ètait-ee l'une de ces saillies qui
l'ont fait surnommer le Paillasse de la troupe
Voila un sujet de composition digne de la gravité
de votre enseigneraent.
Mais ce sont les journaux libéraux qui échauffent
sut tout votre bile el nous ne pouvons nier, prévoyant
Panurge, que vous n'ayez raison de les couvrir d'ana-
thèmes et de les interdire a vos moutons.
A priori, la presse est une invention diabolique,
car elle est le phare lumineux qui éclaire le monde
entier.
Que de persécutions n'a-t-elle pas eu a subir pour
s'implanter comme un droit I Que de fois ne l'avez-
vous pas arrosée du sang de ses martyrs.
Que de büchers I Que d'nuto-dafes I
Mais si vous avez brülé les ècrivains, vous n'avez
puanéantir leur pensée. Proscrite, cachée, elle n'en
a pas moins poursuivi son oeuvre ét c'est elle qui ap-
parait resplendissante pour faire table rose en 1789,
de vos supercheries, de vos iniques privileges et de
vos vieux préjugés c'est elle-même encoredont la voix
indignée proteste aujourd'hui devant les tribunaux
stupefies, contre les turpitudes obscènes dont le spec
tacle fait rougir la conscience publique; c'est elle qui
vous montre convoitant, puis dérobant le pitrimoine
des families c'est elle qui, dans l'histoire, vient vous
stigmatiser comme inspirateur des Jacques Clement,
des Ravaillac, dos Damiens; c'est elle qui arracbe le
voile dont vous voulez couvrir les crimes des Alexan
dre VI et des Borgia.
Hier, par les mains d'un cardinal, vous poussiez le
roi Louis XV sur lesgenonx de Mm* de Mailly afin de
gouverner la France par les maitresses du roidenos
jouis, eest plutot dans les basses intrigues que vous
vous lancez; jusqu'aux petits soupers Regence ont
disparu, et si l'on vous retrouve, mangeant, buvant,
grignotant, c'est le plus souvent chez quelque Iiau-
tippeque vous exploitcz.
Ici, Bazile, c'est un Samper que vous formez ail-
ieurs. c'est je ne sais quel dignitaire mentant et ayaut
recours aux depouilles des morls pour tromper et dé-
sunir les vivants. El l'absoluiion. vous aurez bien rai
son, Bazile, d'eo étre économe, car jadis vous en etiez
bien prodigue. Nous espérons bien rie plus ëire au
temps oü un jésuite donnait resolution a l'assassin
du Taciturne pour le cr me qu'il allait commettre;
c'est sans doute puur reparer cette prodigalité que
vous voulez y metlre de la parcimonie mainrenant, et
refuser voire absolution a qui pourrail revéler vos
fails et gestes d'autrefois.
Vous fuvez Ia lumière et ne voulez que l'ombre,
vous proscrivtz I'examen vous êiesdans votre róle,
car ce n'est que par les ténèbres que vous avez régné
el que vous regnerez. Mais non, vous ne régnerez
pas la presse marche et ce ne sont pas quelques
pygmées tonsures qui arrêteront la Providence dans
ses desseins. Elle marche et füt-il momentanément
en votre pouvoir de la baillonner, comme Galilée h
qui vous avez creve les yeux, elle répetera
Et cepemlant, elle tourne
Que lui importent dés lors et votre collége et vos
inveciives, contre tout ce qui porie le nom de libéral,
qu'importe que votre bourgmestre ait donne le jour
Janus, a Thersite ou u Achille; qu'importe que vous
veniez ressusciter les querelles de Poperinghois et de
soi-disant étrangers Vous vous proclamez les plus
for Is, jouissez en-vite, car chacun commence a sa-
voir compter ses doigts. En voici une petite démon-
slration Lors d'un feu d'artifice qui, il y a quelques
annees. fut tirë devant le College a l'occasion d'une
réjouissance publique, on voyait quelques jeunes filles
aux fenètres des appartements de nos jeunes abbés,
et ces abbés prés, mais bien prés d'elles. Un vieux
bon hom me dit a un ex-collegien On enseigne sans
doute au Collége le commerce et tout ce qui a rapport
a Part mercantile? Pourquoi? dit Patrtre. Paree
que l'on voit que le pavilion y couvre parfaitement la
marchandise.
Un conseil d'atnl,
Le Programme non-ofliciel desfètes de la Thuyndag
n'a pas eu le bonheur de plaire au Propagateur. II n'a
pas èté seul, dit on,ü éprouver de désagréables crispa-
tions de nerfs. Cela ue le console guère pourtanl, et,
dans sa mauvaise humeur, il nous lance un coup de
boutoiren passant.
S il faut l'en croire, jamais il n'a endormi aucun de
ses lecteurs et, pour le prouver, il prendrait volon-
tiers a lemoin tous les saints du Paradis, c'est-a-dire
précisément ceux-la qui dorment du sommeil des jus-
tes. Puisqu i! y tient absolument, nous lui donnons
volontiers acte de ses protestations qui, si elles sont
fondées, ne prouvent en définitive qu'une chose,
savoir que ses lecteurs ont le sommeil dur.
Franchement, si nousavions un conseil d'ami a lui
donner, a sa place nous n'en voudrions pits avoir le
démenti. Et puisque sa prose a produit si peu d'ef-
fet jusqu'a présent, qu'il en double ia dose nous
avons la conviction qu'il réussira.
Sous le til re: Tolerance libérale, le Propagateur
reproduit, dans son numéro du 12 aoüt dernier, un
article emprunté au Journal de BruxellesLe sujet de
eet article est une infame calomnie portée contre l'ad-
ministration communale de Malines par le Mechelsche
Courant, et dont le Journal de Bruxelles, après celui
d'Anvers, s'est fait l'écho avec toute la déloyautéqui
caracterise les sa in les feu i lies.
Ie Précurseur a deja répondu et nous ne croyons
mieux faire, pour démontrer toule la fausseté de cette
accusation, que de reproduire ici Partiele qu'il a pu
blic en réponse aux observations du Journal d'Anvers
et a la prétendue lettre de la soi-disant veuve B.
Le voici
Dans son numéro d'avant-hier, le Journal An-
vers publiait contre l'administration communale de
Malines une diatribe d'une violence inonïe, l'accusant
ni plus ni moins de se servir du patrimoine des
pauvres, du Bureau de bieofaisar.ee, et d'en faire un
moyen de contrainle pour forcer les pauvres a placer
leurs Sites a la nouvelle ecole communale, On
specule sur leur misère, s'ecri.iit-il avec une iloulou-
reuse indignation, on les menace de leur retirer la
carte qui leur donne droit aux secours du Bureau de
bienfaisance, de les priver de médee ns en cas de
maladie, s'ils ne veulent retirer leurs filies de l'éta-
blissement des sueurs de charité.
L'accusation est formelle, précise, sans réticenee.
Le Journal d Anvers se garde bien de dire qu'il croit...
gu il aime d douterou tout autre phrase exprimant
un doute, ilaflirme; il denonce l'ndminislralion com
munale de Malinesa l'indigoation publique. Une feuille
un peu soucieuse de l'honneur du proohain aurait,
avant d arliculer un fait aussi grave, pris des rensei-
gnements a source certaine. Mais le Journal d'Anvers
ne se lais.se pas arrêter par si pen. II lit dans une
feuille de Malines, le Mechelsche Courant, une lettre
d'une prétendue mère de familie qui se dit victiroe
des menaces d un commis du bureau de bienfaisance
sans aulrement s'enquérir i! la reproduit, trouve la
preuve convaincante et déelare que les termes lui
manquent poui* .jlélï h I ignoble conduite de Messieurs
les libéraux. Puis, quarid le coup est porté, il annonce
qu'il aura soin de prendre a b nne source des ren-
seigriements les plus complets, afin que le pays con-
naisse et Qetrisse cette indigne speculation sur la
misère du pauvre.
Si le Journal d'Anvers, ainsi que In loyauté lui en
faisait un devoir, avait commence par oü il veut finir,
il se serait convaincu que le Mechelsche Courant a
accueilli une indigne calomnie et que cette leuille rou-
git elle-mème du róle qu'on lui fait jouer, puisque ses
rédacteurs ont déclaré naguères qu'ils ne prennent
pas la responsabilité de ce qu'il plait a l'imprimeur
d'insérer. Aussi la lettre de la malheureuse mère de
familie est-elle adressée directement a eet impri-
meur. Nous sommes au surplus en inesure de donner
a l'accusation dont le Journal d'Anvers s'est si com-
plaisamment fait l'écho, le démenti Ie plus formel et
nous le mettons au defi de prouver autrement que
par des lettres anonyines le fait qu'il allègue.
©uvertnre de In chasse.
Un arrèté ministeriel fixe au 24 de ce mois l'ouver-
ture de la chasse dans la plus grande partie du pays
Nous ignorons quels motifs ont guide le ministre, mais
nous croyons pouvoir dire que cette mesure a causé
une surprise generale. En effet, toutes les récoltes
sont rentrees et nous avons vu maintes fois la chasse
s ouvrir Ie 18 et le 20, lorsque la moisson était cepen
dant moins précoce que cette année. Quelle peut être
la consequence de ce retard, si ce n'est une plus
grande latitude accordée aux braconniers d'exercer