JOURNAL D1PRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanclie Troisième année. aV 36. 3 Septembre i860. I'IÏIV POUR LA BELGIQUE 8 francs par an <4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PfiSIX IÏES MSOSCES ET DES RECLAMES 10 centimes la pelite ligne. Corps du journal, 30 centimes. Le tout payable u'avance. Paraissant le dimanche de ehaque semaine. Laissez dire, laissez-vons bl5mcr, mais publiez voire pensée. On s'abonne a, Ypres, au bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a, forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent être adressés franco au bureau du journal. Liberie «Ie conscience. Le Bureau de bienfaisance de Malines a pris tout récemment une résolution dont la presse clé- ricale s'est vivernent émue. Dans sa séance du 16 aout dernier, il a décidé qu'a 1'avenir tout secours serait refusê aux indigents dont les en- fants, ègés de 7 14 ans, ne fréquenteraient pas les écoles de la ville, sauf les cas d'exemp- tion dont le bureau jugerait. Assurément, la résolution prise par le Bureau de bienfaisance de Malines lui a étê dictée par les sentiments les plus purs, les plus honnètes. Quoi que disent et que fassent les organes de l'opinion cléricale, personne ne croira que les hommes ho- norables qui administrent eet établissement se soient laissés guider, en cette circonstance, par de mesquins sentiments de rancune ou par un étroit esprit de taquinerie anti-cléricale. Nous avouerons même que quand nous les voyons ainsi en butte a tous les outrages, a toutes les injures de la presse calholique et calomniés, jusque dans la pensée généreuse qui les a inspirés, nous avons quelque peine a ne pas nous joindre ceux de nos confrères de la presse libérale qui ont accepté la mission de justifier la résolution qui leur vaut tant d'outrages. Mais cette résolution elle-mème est trop grave, el le méconnatt trop ouvertement des principes qu'a tout prix Ie libéralisme doit main- tenir intacts et inviolables, pour que nous cédions au mouvement de sympathie qui nous sollicite et, dussions-nous réjouir le cceur de nos adversaires et leur prêter de nouvelles armes contre nos amis, nous dirons franchement notre opinion sur le dé bat que soulève la mesure prise par le Bureau de bienfaisance de Malines. Et d'abord, nous nous déclarons les partisans LES V1E1LLES MAISONS FLAMANDES de la ville d'ïfpres Par J.-J. Guffrey. (Extrait de la Gazette des Beaux-Arts. Livraison du 1er Aoül 4 8ö5. (Suite. Nous ailons reprendre la description sommaire des diverses séries de l'ceuvre de M. Boehm, pour donner une idéé de la variété de constructions et de styles que peut fournir une seule ville et encore une des moins considèrables de la Flandre actuelle. On peut ranger la suite compléte de ces dessins sous huit rubriques 1° L'arcbitecture militaire, dont nous avons parlé 2° Les hópitaux ou congregations i;eligieuses 3° Les maisons de confrérie 4" Le palais des gouverneurs 5° Les hótels ou auberges 6° Les maisons en bois ce sont les plus an ciennes 7° Les maisons en pierre plus modernes que les précédentes, elles offrent des specimens intéressants convaincus et résolus de l'enseignement obliga toire. Nous croyons que la société a le droit d'exi- ger du père de familie qu'il donne son enfant l'instruction qui lui est nécessaire pour remplir ses devoirs sociaux et qu'a défaut, par le père, de remplir cette obligation, c'est plus qu'un droit, c'est un devoir impérieux pour la société de l'y coritraindre. Mais le droit de la société ne peut aller au-delè et elle viole la liberté de conscience du père quand elle lui prescrit d'envoyer son en fant a telle école déterminée. Dans rios idéés, la société n'a mission d'intervenir que pour le cas oü le père manque aux obligations que la nature lui impose dès qu'il y satisfait, l'intervention sociale cesse d'être légitime et devient une odieuse ty- rannie. Que fait cependant le Bureau de bienfaisance de Malines? II déclare que tous les parents seront tenus d'envoyer leurs enfants aux écoles communes sous peine de se voir retirer les secours publics. La loi de 1842 l'y autorise, a-t-on dit. Nous avons cette loi sous les yeux et nous n'y voyons rien qui justitie une semblable assertion. La loi dit tout simplement que le Bureau de bienfaisance inter- viendra pour une certaine part dans les frais de l'enseignement primaire communal. Mais suit-il de la que les enfants pauvres seront obligés de fréquenter les écoles communales a l'exclusion des écoles privées? C'est absolument comme si l'on voulait prétendre que tous les Beiges sont obligés d'aller a la messe paree que l'Ëtat rétribue les ministres du culte catholique. Poussez les conséquences du système. Si le Bu reau de bienfaisance a le droit de dire aux pa rents vous enverrez vos enfanls a telle école et pas telle autre, pourquoi lui refuseriez-vous ce lui de les obliger a faire ieurs Pèques, a frèquen- de l'arcbitecture flamande, sous la Renaissance, a la fin du xvi" et au xvu1' siècle 8° Les détails tirés des diverses séries qui précé dent, tels que les orneraeuls d'une poutre, une tête servant de modillon, une inscription, un médaillon. Notre dessinateur, comme on peut Ie remarquer, ne s'est pas inquiété des monuments assez importants et assez connus pour que l'edilité mil ses soins a les conserver el pour qu'aucun recueil illustré des édi- fices de la Belgique n'omit de les décrire et de les re- présenter (1). II s'est attaché de preference aux con- (1) Parmi les ouvrages qui se sont spécialement oecupés des anciens monumenls de la ville d'Yprcs, nous citerous 1» La Belgique monumentale qui, dans sa 15e livraison, (page 115), consacre un article spécial 5 Ypres et reproduit une vue inlérieure de la grande salie des Halles, une vue du cloilre du couvent de Saint-Martin el la fagade d'une vieille maison, prête 5 s'effondrer. Cette maison figure dans la col lection du llusée. 2" L'Hisloire de I'architecture en Belgique, par Schayes, qui reproduit des vues de la boueherie,du cloitre de Saint-Martin, de l'intérieur et de l'extérieur des Halles, de deux maisons bourgeoises de 1544 et 1575 et d'une des maisons des Templiers; ces trois derniers croquis soul fails d'après les dessins de M. Boehm. 3" Un Mémoire sur les Halles d'Vpres, de 64 pages, par M. Lambin, archiviste de la ville, ter les églises et les sacrements Pourquoi ne pourrait-il pas aussi les contraindre, toujours sous peine de refus de secours, a aller confesse chez tel curé plutót que chez tel autre Oü s'arrêter dans une voie semblable? Queltes limites assigner au pouvoir discrétionnaire des membres du bu reau Le père de familie donne lui-même l'instruc tion son enfant. C'est son droit. II préfère l'in struction que l'on donne aux Petils-Frères a celle de l'école communale, c'est encore son droit. Le seul droit qu'on lui refuse, c'est celui de ne pas instruire et dans ce cas seulement, la contrainte est légitime. Encore si nos écoles communales étaient pure- ment laïques. Nous comprendrions jusqu'a un certain point que l'on fit bon marché de la liberté de conscience du père de familie. Mais non. Nos écoles sont essentiellement catholiques, le prêtre y règne en maltre et seigneur, nous le savons, nous nous en plaignons tous les jours et nous nous re- fuserions reconnaitre que la liberté des croyances est outrageusement violée dans un décret qui pro- clame l'obligation pour tous les indigents, catho liques ou non, d'envoyer leurs enfants aux écoles communales, c'est-a-dire catholiques Le bureau accordera des exemptions? Mais c'est trop que le père de familie soit oblige de les solli- citer. Qui nous répond, d'ailleurs, qu'elles seront toujours accordées Si l'on n'en refuse aucune, quoi bon la mesure? Si Ion se montre rigoureux, oü sont les garanties contre l'arbitraire? II y a deux ans, nous avons fait une loi pour garantir la liberté des boursiers. Les collateurs de bourses faisaient cette époque exactement ce que le Bureau de bienfaisance de Malines va faire aujourd'huiils disaient aux postulants la bourse structions de modeste apparence, et il a eu la bonne fortune d'exécuter son oeuvre une époque ou le cordeau et ['alignement avait encore respeclé beau- coup de maisons disparues aujourd'hui. Arrêtons-nous devant eet ancien couvent qui offra de chaque cótó de sa porte des ornements d'une étrange originalite. Que signifienl ces boulets dont chacun porte écrite une syllabe? et quel rapport of frent ces syllabes, enveloppées de dammes en pierre, avec l'inscriplion qui surmonte la porte Ouvrous l'hisloireNous y iisous que Charles-Quint assiégea, boinbarda el pril Thérouanne. Un couveut d'hommes fut detruit et se refugia a Ypres oü fut transportée cette abbaye deSaint-Jean. Puur conserver la memoire de ces faits remarquables de leur hisloire, les religieux inserivirenl au-dessus de la porte les mots .- Repa- rant hoc tempore sedes. Sur les six boulets emportes couronné par Ia Société des Antiquaires de la Morinie, établie 5 Saint-Omer, de 1853, et publié 5 Ypres en 1836, avec une gravure et des notes. Plusieurs autres ouvrages out paru sur les antiquilés d'Ypres, mais ils sont écris en flamand. Dans toutes ces monographies, it n'y a pas une gravure salisfai- sanle de i'aspect intérieur ou surtout extérieur des Halles. L'OPINIOIV

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1