4 ne vous est accordée qu'a la condition que vous suiviez les cours de l'université de Louvain elle vous sera retirée si vous aüez allieurs. Le parti libéral a jugé alors, et avec raison, que les admi nistrateurs n'avaieut pas le droit d'imposer de pa- reilles conditions, que le boursier devait rester libre de choisir l'université oti il entendait faire ses études et il a assuré cette liberté, la liberté de conscience du boursier, par des dispositions for- melles et impératives. Par quel étrange revire- ment ceux qui out tant applaudi la loi sur les fondations de bourses sont-ils devenus les défen- seursde la résolution prise par le Bureau de bien- faisance de Malines, qui n'est autre chose que la résurrection du système despotique et arbitraire que cette loi a eu pour but d'anéantir a jamais? Les écoles des Soeurs a Malines sont, nous vou- lons bien le croire, tout aussi mauvaises que celles des Soeurs a Yprcs. Mais il y a quelque chose de plus mauvais qu'une mauvaise école, c'est un mauvais principe et nous n'en connaissons pas de plus détestable que celui qui permet a l'autorité, sous n'importe quel prétexte, de porter ses inves tigations dans l'usile inviolable et sacré de la conscience humaine. Un incendie qui aurait pu avoir les conséquences les plus tragiques a manque de consumer notre ca serne de cavalerie. 11 y a quelque lemps un fourneau avait étè établi pour le service des chevaux malades et l'on avait uli- 1 isé a cel effet une ancienne cheminée depuis long- lemps hors d'usage. A quoi bon avoir une cheminée pour ne pas s'en servir, se sera-t-on dit sans doute, profitons de ce que nous trouvons sous la main. Jus- que-la c'est fort bien. Mais oü est le mal selon nous, c'est d'utiliser une vieille cheminée sans au préalable l'examiner minutieusement. Or, il parait que dans cette cheminée se trouvait une poutre, que nos con structeur publics out eu le grand tort cetle fois de n'a- voir pas dans l'oeil, et c'est elle qui a pris feu dans la nuit du 29 au 30 aoht. Déja elle était consumèe sur une longueur de 1m 25 environ, lorsque la vigilance d'un factionnaire de nuit a heureusement donné l'a- larme. Nousavons dit que les conséquences de eet incendie pouvaient êlre des plus tragiques. En effet, la poutre qui a pris feu est située au-dessus de la chambre des hommes qui, en presence de la construction vicieuse de la caserne, de ses issues rares et étroites, auraient pu difficilement échapper; le lit du fourrier est placé au-dessus de Ia partie carbonisé et ce malheureux était le premier exposé a tomber dans le brasier ar dent. On frémilquand on songe a quelle horrible ca tastrophe nous avons échappé. A qui incombe maintenant la responsabiüté de ce fait II nous serait facile de le dire. Nous preferons ce- pendant laisser la parole au Progrès qui peut puiser a la source les détails capables d'éciairer le public. Espérons qu'il parlera. Nous ajouterons un seul mot. Depuis cerlaines con structions malheureuses, la direction spéciale des tra- vaux de la caserne de cavalerie a élé enlevée a ses chefs naturels et ordinaires pour passer en des mains sinon plus habiles au moins plus entreprenantes. Nous de Thérouanne et encastrés en deux groupes dans les murs de leur nouveau couvent furent gravées les syllabes De-Le-Ti-Mo-ri-ni. Enfin, au-dessus, deux écussons très-élégamment encadrés, complótèrent la decoration de cette facade qui, pour la plus grande joie des archéologues, porie sa date, 1600. Heureu sement, ce bizarre el intéressant edifice a recu do nos jours l'Ecole communale; aussi espérons-nous qu'il sera longtemps encore respecté des démolis- seurs. Après l'abbaye de Saint-Jean, voici l'hospice Saint- Jean consacré aux vieilles fernmes, et dont un dessin reproduit les dispositions intérieures. La ville d'Ypres renferme plusieurs maisons dites des Templiers. Nous ne voulons pas nous laisser aller aux fréquentes digressions auxquelles nous enlraine- rait notre sujet si nous n'y prenions garde; mais nous ne pouvons nous empêcher de remarquer que l'historien trouverait la une occasion et des matériaux pour étudier l'existence, les droits, la durée et l'im- portance de l'Ordre du Temple en Flandre. La ville d'Ypres possèdait, avant 1847, deux mai sons de Temphers. L'une d'elles fut démolie a cette ne voyons pas bien jusqu'a présent ce que notre ville a gagné a ce changement. Service Postal. A plusieurs reprises déja nous avons signalé les jusles réclamations du public relatives au service de la poste, et nous nous sommes surtout fait l'écho des commercants et industriels de notre ville, qui récla- maientcontre la remise tardive a domicile des lettres et journaux. Aujourd'hui on nous adresse des plaintes au sujet de changements intervenus depuis quelques jours dans le service des correspondances pour Bruges. Ainsi l'on nous assure que les lettres et journaux, remis au bureau après l'expédition de cinq heures du soir, y restent en souffrance jusqu'au lendemain dans la malinée et ne sont plus expédiées que par le convoi de 11 heures; que par conséquent ils ne sont distri- bués a Bruges que vers les 4 h. de l'après-midi. II faut done pour l'expédition de ces correspondances d'Ypres a Bruges, vingt-trois heures 1 Pourquoi ['ad ministration ne fail-elle aucune depêche par les con- vois partant d'Ypres a 6 h. et a 8 h. 55 m. du matin, qui sont en correspondance directe pour le chef-iieu de la province? C'est la une lacune qu'il importe de combler le plus tót possible. Quant Ia distribution tardive des lettres et jour naux, dont nous nous sommes occupés dans notre N° du 29 janvier dernier, jusqu'ici l'administration n'a pas cru devoir se rendre aux réclamations du public. Dans l'état actuel des choses et malgré tout le zèle des employés, il est impossible aux nombreux com mercants et industriels qui habitent les quartiers de la porte de Lille et de la porte de Dixmude, de faire parvenir le même jour une réponse aux correspon dances qui leur arrivent par le train de 8 h. 53 m. Ce retard dans la distribution est on ne peut plus préjudiciuble au commerce de notre ville, et l'unique cause s'en trouve dans l'insuffisance du nombre des facteurs. Ypres possède une population d'environ 18,000 habitants, et ne se trouve desservi que par trois facteurs. Ce nombre est évidemment trop res- treint. La 2me distribution du matin exige impérieuse- ment un facteur supplémentaire. 11 est vivement a désirer que toutes les mesures soient prises pour assurer dófinitivement la régula- rité du service, et nous espérons que M. Vandersti- chelen, qui n'a jamais fermé l'oreille aux justes recla mations du public et s'est toujours empressé d'v faire droit dans la limite du possible, voudra bien s'enqué- rir de la justesse de ces réclamations. Par une circulaire en date du 21 aoht, M. le Ministre de l'intérieur a signalé aux administrations commu- nales le danger qu'offre pour la santé publique l'usage d'appareils ou ustensiles en zinc ou en fer zingué, pour la préparation ou la conservation de malières alimentaires solides ou liquides et les a invitées a donner une grande publicité au rapport qui a été fait a ce sujet par Ie Conseil superieur d'hygiène pu blique. Nous ignorons si l'administration communale d'Ypres a daigné jusqu'a présent s'occuper de eet interessant rapport. M. le curé doyen de Ninove, en informant le collége des bourgmestres et échevins que l'évêque de Gand époquemais l'autre, la plus importante d'ailleurs, nous donne une haute idéé des richesses de ses an ciens propriétaires. Tout d'abord, le dessin des me- neaux de ses fenêtres flamboyantes, semblables de deux en deux au second étage, le seul qui n'ait point étè modernisé au xvt" siècle, nous rappelle la disposi tion de la magnifique facade des Halles. Évidemment ces deux constructions sont de la même époque et peut-êlre du même architecte. Dans la maison des Templiers, la facade postérieure donnant sur la rue des Tisserands, l'élégance du pignon dentelé, orné de tourillons, l'élévation du toit et la conservation par- faite des trois fenêtres flamboyantes qui fixent Ia date de la construction, sont autant de détails curieux a noter et indiqués avec soin dans les croquis consacrés a l'époque gothique. Les confréries étaient nombreuses et puissantes dansles Flaudres; tout artisan devait appartenir a l'une d'elles pour exercer tranquillement son état, et, grace a la prospérité du commerce dans cette indus- trieuse contrée, chaque association possèdait un lieu de réunion, un trésor.des privileges. Nous trouvons dans notre suite les enseignes de fera son entree en ville Ie 6 septembre prochain, l'a invité par écrit a prendre Ia place d'honneur dans Ie cortége et la part désirable dans la démonstration qu'on se propose de faire. Le Conseil communal a résolu a l'unanimité qu'il ne prendrait aucune part oflicielleauxdémonslrations qui auronl lieu lors de l'entrée en ville du nouvel évê- que et a émis l'avis que le collége des bourgmestre et échevins, doit s'abstenir d'inviter les fonctiounaires a prêter a ces demonstrations leur concours a litre d'autorité, paree que la Constitution consacre, avee la liberté des culles, le principe de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, qu'il n'est pas plus permis l'Etat de s'immiscer dans les cérémonies des cultes, de figu- rer officiellement dans les solennilés religieuses, ou même de manifester une préference pour un culte quelconque, qu'il ne doit être permis a l'église d'inter- venir a tilre d'autoritédans les affaires de l'Etat; qu'en conséquence le concours ofjiciel de l'autorité communale de Ninove dans les solennilés pour Ia ré- ception du nouvel évêque de Gand, loin d'être dési rable, serait une violation flagrante d'un principe fon- damental de la Constitution. Alors même que ce concours ne serait point incon- stitutionnel, le conseil a résolu qu'il serait de la dignité de l'administration de ne pas accéder a l'invi- talion, attendu qu'en toute occasion, et notamment lors de l'inslallalion du bourgmestre actuel, le clergé s'est systematiquement abstenu de prendre part aux fêles organisées par l'administration, et que d'ailleurs l'autorité administrative de Ninove est tout entière l'émanation d'un parti auquel le clergé s'est constam- ment montré hostile et qui, récemment encore, a pro pos de l'inhumation dans le cimetière commun d'un enfant mort né, fut attaquée par M. le doyen d'une fa§on aussi violente qu'injurieuse. Poperinghe, le 51 Aoüt 1868. Coppernollade Aux écrivains qui ont osé semer de la critique sur ceux qui font marcher le Collége de Poperinghe. Vous pouvez être une fois contents, petits nuiscadins,qu'Ar- thur Van Coppernolle est mort, sans cela vous en attraperiez, savez-vous, de tenir ainsi le fou avec le Collége de Poperinghe, qui lui avail donné toute la science qu'il avait jusqu'en rhéto- rique, en latin, comme A moi. Mais vous ne jouerez plus longtemps sur votre palte, les maitres d'école de cette botte aux surprises, car vous ne savez pas lout ce qu'il y a encore lA-dedans, savent maintenant aussi écrire dans les gazettes et ils sont aussi raidement étu- diés qu'Arlliur avec qui ils ont presque tous fait leurs courses. Vous avez lu Ie livre de 16 pages qu'ils ont déjA fait impri- mer, n'est-ce pas, et je crois qu'il vous fait assez le diable, eh bien, ce n'est encore qu'un commencement, le bytenden grenadier de 't jaer 30 va les aider pt ils en feront un nou veau de 30 pages. C'est un autre jeu que votre schimp-arlikeltje sur la li berté avec quoi vous croyez avoir poussé quelque chose de beau dehors. Je fendrais de rire quand je pense que vous ne saurez plus rien répondre avec votre Société, qui a un goüt littéraire, tandis que les vriendschaps n'ont pas de goöt, paree que vous êtes une société frangaisc et l'autre une société de jeu. oü on pourra jouer pour rien, comme le dit la 4« page des 16 et lilaitre Renard aussi qui est devenu sous-président du Cercle sans goüt. J'ai de suite vu que cette affaire allait finir par jeu de chat et c'est justemenl ce qui est arrivé. Si vous aviez laissé ce pot couvert, avec Aehille et Cs de- dans, vous n'auriez pas forcé la modestie des savants maitres du Collége, qui, bien malgré eux, vous ont rappelé très-A-pro- plusieurs de ces maisons de confrérie (1). Voici celle des brasseurs et des charpentiers. Les armes de Saint- Sebastien, datées de 1624, nous indiquent l'endroit ou les compagnons de l'arc tenaient séance. Trois poissons nous annoncent la société des poissonniers. Un marteau surmonté d'une couronne et encadré d'une guirlande de roses sert d'enseigne aux orfèvres. Mais voici la confrérie des masons, et, derrière Ia boucherie, celle de Saint-Michel, laquelle apparte- naieut les escrimeurs. Presque toujours cette corpo ration, par une ironique et sanglante allusion, se rèu- nissait, au centre, ou dans la boucherie même. Nous avons dit que c'est dans l'ancienne salie de cette con frérie que se trouve actuellement le Musée de la ville. La maison des forgerons, datée de 1623, nous est an- noncée par deux médaillons curieux mais déja l'art flamand s'abêtarditles pignons prennent des formes (1) Des graveurs yprois les du Thielt, artistes de talent, ont gravé de petits étendards triangulaires pour les membres de ces confréries. M. Boehm a donné A la Bibliothèque impé riale de Paris quelques planches de ces deux auteurs, et pour compléter sa largesse, il a joint une notice sur ces artistes A peu prés inconnus qui florissaient au milieu du xvm siècle.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2