pos qu'ils avaient formé une masse de grands hommes dans
l'administration, dans Ie droit, dans la médecine, dans l'ar-
mée de terre et de mer, dans la garde-civique, dans le com
merce et dans les rentiers. Dieu merci
Si vous aviez su cela, vous auriez un peu attendu, n'est-ce
pas vrai, de toucher A celte corde, cela vous apprendra oi-
seaux.
Avant de finir, je ne puis pas oublierde vous dire d'avance
que si vous ne finissez pas de suite de dire encore du mal de
nos grands hommes et de ceux qui en font toujours de nou-
veaux, la Société des Friendschaps vous fermera Ie bec avec
]es oeuvres complètes de M. le bourgmestre, illustrées par
Ballin, et les mémoires de S* Joseph Cupertin, écrits par lui-
niême, une année après sa mort j c'est le premier miracle
qu'on compte de ce saint qui, d'après la légende, ne savait
pas écrire de son vivant, voir la 10e du livre de 16 pages,
intitulé Eenige bemerkingen over de artikel wit Pope-
ringhe naer den Opinion van zondag laelst, portant la
date du 15 aoüt 1865.
Cet intéressant ouvrage a été liré 1,000,000 d'exemplaires,
Bruges, cliez l'imprimeur Vandenberghe-Devaux. Avis
aux amateurs.
Pitje-Ritje.
Ville d'Ypres.
Conskii. CoHiimtL. Séance publique du Samedi
19 Aoüt 1865.
Présents MM. P, Beke, bourgmestre; P. Bourgois,
I,. Merghelynck, échevinsTii. Vandenboogaerde,
Gh.Vandebrouoke, Ed.Cardinael,P.Boedt,Ch.Becuvve,
Ch. Lannoy, L. Vannalleynues, L. Vanheule, Aug.
Brunfaul, conseillers.
Absents MM. Aug. Deghelcke, Aug. Beaucourt,
F. Messiaen.
La lecture du procés verbal nous apprend que,
dans le huit-clos de la précédente séance, l'on s'est
occupé de nonirner un successeur a M. l'instituteur
Balmaeker et aussi de la retribution exigée a l'entrée
des locaux duranl le Festival des Sociétés de Chceurs.
Nous avons dit déja notre opinion a cet égard; inutile
d'y revenir aujourd'hui.
M. Brunfaut a dit que cette rétribution a été décidée
pour éviter la cohue.
MM. Lannoy et Vannalleynnes out voté contre.
C'est sur la proposition de M. Becuwe que le mon-
tanlen a été remis aux écoles gardiennes.
Après l'adoption du procés-verbal, le Conseil prend
communication des pièces.
C'est d'abord le compte 1864 et le budget 1865 des
bibliothèques publique et populaire. Ces documents
sont accompagnés d'une lettre ou plutót d'un rapport
de la commission qui prend a tache de répondre aux
diverses observations présentées l'année dernière au
sein du Conseil communal.
La commission de la Bibliothèque débute par une
bonne nouvelle, elle nous apprend que le catalogue de
la Bibliothèque populaire sera suivi sous peu de celui
de la Bibliothèque publique en voie compression, dit-
elle. On nous a déja si souvent annoncé ce catalogue
que son apparition sera un véritable événement.
Mais nous voulons oublier aujourd'hui lesvingtan-
nées perdues pour nous adonner tout entier a la joie
que nous cause la promesse de la commission, pro
messe suivie cette fois d'effet, il faut du moins 1'es-
pérer.
La commission s'excuse du retard qu'elle a mis a
régulariser ses comptes et elle 1'attribue a des circons-
tances indépendantes de sa volonté. Nous l'admettons
d'autant plus volontiers que Ie contraire serait tout-
moins élaneées, leur angle s'écrase, leur silhouette
s'alourdit. Sur le Marché-aux-Bêtes, nous apperce-
vons la maison des baleliers; ils jouissaient d'une
certaine importance ii une époque oü le commerce
considérable de Ia cité se faisait entièrement par eau.
La maison qui renfermait la confrérie Saint-Michel,
la boucherie oü est maintenant logé le Musée, est
d'une importance exceptionnelle. C'est, comme la
maison des Templiers, une construction du temps
des Halles, dont la parfaite conservation ajoute beau-
coup de prix la ppreté de son style, a sa magnifi
cence. Nous ne pouvons nous y arrêter longtemps
elle mériterait cependant une description détaillée
mais nous avons héte d'arriver a une autre confrérie
dont l'existence nous touche d'avantage.
L'artiste yprois a ressenti pour la société de Sainte-
Anne une chaude sympathie, a en juger par le nombre
et la perfection des croquis dans lesquels il s'est atta
ché a recueillir les moindres détails de la maison
qu'elle occupait.
La confrérie de Sainte-Anne était la société de rhé-
torique ou, pour traduire les mots anciens en idéés
modernes, le comité révolutionnaire des Flandres sous
è-fait insolite. Puis elle nous apprend que 90 a 100
persounes par semaine fréquentent en moyenne la
Bibliothèque publique pendant les mois d'hiver, 60
pendant ceux d'étè il y a eu en tout 1,005 lecteurs
pendant l'année 1864. 293 personnes l'on visité pen
dant lakermesse. L'histoire est la partie qui compte le
plus de lecteurs. A la Bibliothèque populaire, tout le
succès est pour les oeuvres de Conscience, tellement
que depuis ('existence de cette Bibliothèque, il a fallu
déja renouveler la collection.
La commission repousse énergiquement le contróle
du Conseil pour l'achat des livreselle invoque son
zèle et trouve dans cette prétenlion un manque de con-
fiance et presque une atteinte a son honneur. Nous ne
sommes pas grands partisans de ['intervention de l'au-
torité en cette matière. Nous devons dire cependant
que plusla commission de la Bibliothèque revendique
pour elle l'initiative, plus aussi est grande la part de
responsabiiité qui lui incombe. Est-ce la faute de la
commission ou non Nous l'ignorons. Mais tout
homme impartial el quelque peu initié conviendra
avec nous que jusqu'è présent le choix des livres s'est
fait sans direction fixe, sans principe préconcu, au
gré du caprice ou du hasardc'est ainsi que nous
sommes arrivés a posséder un certain nombre de bons
ouvrages a cöté d'une grande quantilé de volumes
encombranls et parfaitement inutiles; rien de complet
d'ailleurs dans aucune branche.
Les fonds mis annuellement a la disposision de la
Bibliothèque, fort minimes en eux-mêmes, sont
presque entièrement absorbs par les frais d'adminis-
tration. En face de cette nécessifé, il y a peu d'espoir
de former jamais une belle Bibliothèque, entendue
dans le sens général du mot. II s'agirait done de se
placer a un autre point de vue et voici quelle serait
notre idéé: vendre tous les volumes qui ne sont pas
d'une utilité universellement reconnue pour faire de
l'argent et gagner de la place,conserver et acquérir les
publications essentielies dans chaque branche et prin-
cipalement dans la partie historique, puis s'en tenir
une spécialitél'histoire de la Flandre, par exemple,
et surtout celle de la ville d'Ypres, en s'efforcant de
rendre cette spécialité aussi compléte que possible par
l'acquisition de tout ce qui se présentera de rare et
d'intéressant. De cette facon, nous arriverions un jour
a avoir une intéressante Bibliothèque de province,
une collection vraiment digne de ce nom, au lieuqu'a
présent nous avons tout au plus un amas de livres.
Nous soumetlons ce plan aux membres de la commis
sion et a l'autorité communale, plus compétents que
nous; et nous y reviendrons plus tard, lorsque le
catalogue promis nous permettra d'enlrer dans plus
de détails.
L'examen des comptes est renvoyé a la première
commission. Le Conseil entend encore la lecture d'une
lettre de remerciment envoyée par la société de
Vlaamsche Ster, d'une requête de MUo Octavie Gerste
a l'effet d'obtenir un subside de 200 ou 800 francs
pour fréquenter l'école normale de Thielt et d'une de-
mande de M. Vankemtnel, artiste-peintre, sollicitant
la continuation du subside alloué depuis deux ans.
L'examen de ces deux requêtes est confié a la 1ro com
mission.
Le Conseil arrête la liste des enfants pauvres admis
l'instruction gratuite pendant l'année scolaire 1865-
66 au chiffre de 861 élèves dont l'inscription doit être
renouvelée, et de 99 nouveaux inscrits, total 460.
la domination des empereurs. La se réunissaient les
grands patriotes qui rêvaient I'indépendance de la
patrie, les génereux citoyens qui résistaient a l'inva-
sion de Tinquisition, tous les amis du progrès et de la
science, de l'art et de la liberté. Une telle association
ne pouvait subsister longtemps sous le sombre et ja-
loux despotisme de Philippe II. Le due d'Albe fut
chargé de dissiper ces dangereuses réunions oü se
fomentaient les idéés de révolte. Mais la dispersion
des membres de la confrérie, la perséculion des idéés
qu'ils propageaient nedevaient que rendre leur triom-
phe plus assuré.
Heureusement l'hótel de la société de Sainte-Anne
ne fut pas délruit après sa fusion, et d'admirables
chefs-d'oeuvre de l'art fiamand ont pu traverser cette
tourmenteet parvenir jusqu'a nous. M. Boehm a réuni
avec une pieuse sollicitude tous les vestiges de cette
glorieuse confrérie (1). Voici une vue intérieure des
(1) A ses autres titres de gloire, la société de Sainte-Anne
joint aussi probablementl'honneur d'avoir été le centre arlis-
tique d'Ypres au xvi« siècle. Ce serait done la soeur ainée de
ces gildes flamandes, qui, sous l'invocation de Saint-Luc,
comptaient pour membres les peintres les plus célèbres. Des
recherches faites pour retrouver Ypres les traces de l'exis
tence d'une confrérie de Saint-Luc n'ont amené aucun résul-
M. Vanalleynnes demande si quelques-uns de ces
élèves fréquentent l'école du soir.
M. Beke répond qu'il v en a beaucoup et ajoute
qu'on s'occupe en ce moment de la réorganisation de
cette école.
M. Vanheule demande si l'on connait approximati-
vement le nombre des enfants pauvres qui recoivent
l'instruction a l'école de la rue Sl-Jacques, afin de sa-
voir combien d'enfants en ville ne recoivent aucune
instruction.
M, Beke n'est pas même de fournir ce chifTre il
croit cependant qu'il est si minime qu'il ne vaut pas
la peine d'en parler. Nous ne partageons pas la
confiance optimiste de notre honorable bourgmestre.
Le nombre des inscriptions l'école commnale
s'accroit chaque année, dit-il, et il rappelle les procé
dés employés par les Hospices et le Bureau de bienfai-
sance pour forcer les parents a donner l'instruction a
leurs enfants.
Avant de quitter ce chapitre de l'école primaire,
nous voudrions présenter une observation. Est-il
vrai que depuis quelque temps la langue flamande
est devenue la principale branche d'enseignement et
que l'étude du francais n'y est en quelque sorte que
secondaire Nous sommes loin de dénier au fiamand
la place qui lui revienl, c'est la langue de nos ancêtres
et son étude est essentielle dans notre province. Ce
n'est pas une raison pourtant pour négliger celle du
francais car en dehors de cerlaines limites fort res-
treintes, le fiamand ne sert guères, tandis que le
francais lend a devenir de plus en plus une langue
universelle. Dans i'intérêt même des enfants, il nous
sembie qu'il faudrait accorder a l'enseignement du
francais une importance au moins égale celui du
fiamand ce n'est pas lè trop exiger, pensons-nous.
Du reste, nous espérons qu'il y a quelque exagé-
ration dans les plaintes que nous avons entendues
formuler a cet égard, tout en appelant l'allention du
Collége échevinal sur ce point capital.
M. Vanheule présente au nom de la 1" commission
le rapport sur le cahier des charges pour la location
de biens-fonds appartenant la fabrique de l'église
S'-Pierre. Les conditions sont celles de tous les cahiers
de charges et le rapporteuren propose l'approbatiön;
il fait la remarque toutefois que les frais de location,
10 p. c., semblent un peu élevés et ajoute qu'il
ne compreud pas la nécessité, tant pour les fabriques
d'églises que pour les Hospices et le Bureau de bien-
faisance, d'insérer daus les actes de bail ce grand
nombre de prescriptions inutiles qui n'ont d'autre ré-
sultat que de remplir 6 ou 7 róles, par conséquent,
un surcroit de dépenses non fondées.
M. Vandenboogaerde répond qu'on ne donne pas
d'expédition des conditions et qu'elles sont simplement
relatées dans la minute! En faut-il moins payer les
róles pour cela?
L'assemblée approuve l'acte de cession d'une par
tie de la voirie publique, rue des Roses. 15m 66" ont
été cédés par la ville, au prix de 45 fr. 66 c., aux
dames Pélagie Bossaert, deMoucheron et Eugénie Va-
naerde pour servir a la construction d'une chapelle
pour la congrégation des jeunes filles.
L'administration des Hospices sollicite l'autorisation
d'interjeter appel d'un jugement du tribunal d'Ypres,
en matière d'expropriation. Comme indemnité des
emprises faites pour le creusement du canal, Ie tri
bunal, dans son audience du 28 juillet dernier, a
batiments dans leur état actuel; puis l'aspect exté
rieur d'un escalier tournant dont la singulière cou
verture se compose de tuiles de bois disposées en
écailles, comme l'antique Squammatio; puis quelques
détails de poutres et enfin une cheminée des plus re-
marquables, toule recouverte d'une ornemenlation
délicieusement travaillee. Sur une large frise qui dé-
core le manteau de Ia cheminée, au milieu des gra-
cieux méandres des feuillages de la Renaissance, on
apercoit au centre Dieu le père et l'ange de l'Annon-
ciation apportant du ciel a sainte Anne le diplóme de
la fondation de la Confrérie. Deux médaillons très-
finement sculptés complètent cette riche ornementa-
tion. On peut juger de la que si les membres de la so
ciété se réunissaient surlout pour agiter des questions
brülantes de politique, de progrès social et intellec-
tuel, ils ne restaient pas indifferents aux douces sé-
ductions de l'art et se laissaient toucher par toutes
les manifestations de la pensée humaine.
{La suite au prochain numéro.)
tat. Cependant cette ville, après avoir donné son nom h Kart
van Yper, fournit il l'école de Rubens deux élèves, Vande
Velde et Jean Thomas, qui ne manquaient pas de talent, le
dernier surtout, mais qui sont demeurés obscurs dans la bril-
lante école créée par le grand coloriste d'Anvers.