JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Troisième année. - J38. 11 8eptembre 1865. Paraissant Ie dimanche de ehaque semaine. SEPTEMBRE. 1. U, I'KIV W'*B«S»EIIE^T POUR LA RELGIQUE 8 francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour I'Elranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PRIX DEK ANISOilCES ET DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. LÉ TOUT 1'AYARl.E d'aVANCR. I.aissez dire, laissez-vous lilérncr, trais publiés votre pensée. On s'abonne a Ypresau bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite d forfait pour les annonces souvent reproduites. Tout.es lettres ou envois d'argent, doivent, étre adressés franco au bureau du journal. Correspondance particnlière «1c I'OPISIOl. Eruxelles, 15 septembre 1865. Par ce temps de villégiature parlementaire les nou- velles sont rares, pour ne pas dire nulles. 11 en est une cependant qui vient d'éclater ici comme un véri- table événement. Je veux parler de l'arrêté d'expul- sion que le ministère a fait notifier aujourd'hui même a M. Bogeard, l'auteur des Propos de Labienus et l'un des collaborateurs les plus assidus de la Rive gauche. Depuis longtemps, on disait M. Rogeard menacé. Lui- même avait pris soin de démentir ce bruit en décla- rantqu'il n'était nullement inquiété. Mais, depuis, un nouveau livre de lui a paru et, il faut bien le recon- naitre, la violence du langage que l'auteur y a dé- ployée ne permettait point au gouvernement de s'ab- stenir Je ne serai pas sans doute suspect aux yeux de vos lecteurs d'un exeès d'amour pour la loi d'ex- pulsion, mais cette loi existant, il était impossible, après la publication de Pauvre France, que le gouver nement n'en fit pas usage contre son auteur, a moins de le poursuivre, en vertu de la loi* Faider, du chef d'outrages envers un souverain étranger. Des deux partis qui s'offraient a lui, le ministère a pris le plus prudent. La poursuite d'office nécessitait l'agrément préalable du gouvernement francais, car, en cette matière delicate, on ne pouvail agir sans l'avoir con- sulté. Or, il est hors de doute que le gouvernement imperial, peu dèsireux de susciter l'ee'at d'une pourr- suite dont le retentissement ne pouvait que lui être fort dèsagréable, n'aurait pas hésité a repousser la proposition d'une mise en jugement. On a done laisse de cöte la loi Faider et l'on s'est empresse de s'armer de la loi d'expulsion qui, a cóte d'une foule d'autres mérites, a celui d'etrangler les gens sans bruit et sans scandale. Peut-étre cependant. Car je crois savoir que M. Ro- geaid n'obéira pas benevolcment au decret qui vient Ecleclique et flatteur disciple De quatre maitres a la fois, Septembrec'est le mois multiple Qui contient tous les autres mois, Phase neulre, époque de grace, lnepuisable en horizons, Un privilege exquis le place Comme au confluent des saisons. Répétant les heures ravies, II vous fait, dans son bref séjour, Revivre de toutes les vies Et pour venir choisit son tour, II saisit ce point oü les choses Gardent leur juveniiite Tandis que les déclins moroses Ne sont encor que majeste. de lui être signifié et que son intention bien arrêtée est de se faire empoigner par la gendarmerie et con- duire a Ia frontière. Si le célèbre proscrit persiste dans cette résolution, il ne faudrait pas s'élonner s'il en résullait quelqu'émotion populaire, M. Rogeard s'est concilié ici beaucoup de sympathies et il se pourrait très-bien faire que son expulsion, opérée dans de semblables conditions, provoquêt quelque manifestation dont notre gouvernement n'aurait pas a se féliciler. M"* Artot subit en ce moment le conlre-coup des réclames enthousiastes dont la presse quolidienne a salue sou arrivee. Le public s'attendait a du merveil- leux on ne lui donne que du bon, de ['excellent et naturellement. cela ne lui sufiit plus. Pour rester franc, je dirai que le talent de M"° Artot n'est pas de ceux qui s'imposent violemment a l'admiration de la foule. Douée d'une voix admirable, cantalrice parfaite, elle laisse, sur bien des points, beaucoup de déside- ratas inassouvis, sous le rapport du drame et de la passion. Ne nous bêtons pourtant pas d'emettre un jugement dèfinitif. Les róles dans lesquels nolre jeune compatriote s'est produite jusqu'aujourd'hui rie sont pas, assure-t-on, ceux dans lesquels elleexcelle et Ie Trouvèreles Mousquetaires de la Reine nous mettront a même de l'apprecier d'une manière plus compléte que dans Faust et la Fille du Régiment. Nous en sommes toujours a attendre la liste des soldats tués a Tacamburo. Le gouvernement beige proteste que cette liste ne lui est pas encore parvenue et nous ne ferons nolle difficnlte de croire a sa sin- cérité mais il nous sera permis sans doute de mar- quer nolre étonnement de ce que ui le commandant de la légion ni le consul que nous payons fort grasse- ment a Mexico (30,000 fr. par an) n'aient pasjusqu'a present juge a propos de communiquer cette liste au Fin consolaleur, ilprolonge Les enchantements écoulés Et prepare, sans qu'on y songe, Aux aspects durset desoles. El ehaque saison qu'il désai me Harmonieuse fusion Livre son plus precoce charma Et sa dernière illusion Le Printemps sa fiére innocence Et ses matinales rougeurs, Floraison encore sans absence Et reparatrices fratcheurs. L'Eté ce sue d'air dont I'abeille Pourrait faire un miel plus vermeil. Ces eie's sfirs oil l'on sent que veillle Cel ceil du maitre le soleil. L'Automne ses mèlancolies, Ses douloureuses voluptés, gouvernement. Des ceptaines de families sont, depuis plusieurs mois, plongées dans les plus vives inquic- tudes, attendant,d'un jour a l'autre,ies renseignements officiels promis par M. Ie ministie des affaires étran- gères. II est temps que ces incertitudes cessent et que Ie ministère mette ses agents a Mexico en de- meure de fournir sans plus de retard les documents. Un poisson né avant terme. Ah! les rares et charmants esprits! les féconds in- venleurs 1 II y avait longtemps que le Progrès, eet aimable joüteur des anciens jours, semb'ait avoir perdu son ardeur et sa verve primesautières, il s'ob- stinait dans un silence morose fort inquiétant pour ses amis. Seules, quelques pilules assaisonnées de jé- suites ou quelques emplAires saupoudrées de callotins venaient de temps a autre faire diversion au sombre mal qui le rongeait et provoquaient plutót qu'elles ne soulageaient sa noire humeur. Ce régime peu divertissant n'était guères du goüt du lecteur. En vain même y mèlaitron parfois, et pour les plusgrandescirconstancesseulement, un premier- Ypres en l'honneur de l'excellence de la pommade francaise, les choses n'en allaient pasmieux; le con frère menacait sèrieusement de mourir de sa belle mort, sans l'emploi d'un remède énergique. Avoir eté pendant vingt-cinq ans le thuriféraire du pouvoir, le chantre de l'administration et s'eteindre sourd-muet, c'est dur a digérer, surtout quand on s'appelle Progrès et qu'on porte sur son front la mo deste devise vivres acquirit eundo ce qui veut dire en langage vulgaire de plus en plus fort. comme chez Nicolet. Que faire pourtant si la science des rédacteurs ne produit rien et qu'on est trop grand seigneur pour s'encanailler aux réflexions de quelques brouillons, Inventer. soufflequelqu'un.— Ceiteidée lumineuse Dessins troublés, couleurs pêlies, Et les nobles maturités. L'Hiver, ces longs soirs qui disposent A revoir cct ami le feu, Et les nuits oü les soriges osent Montrer tout le pays du bleu. III. Du bois qui va jaunir, l'arome Est celui du bois verdissant Tiede, intime, aux vertus de baume Mais plus amer en finissant. De même qu'une ême parfume Quand vient d'aimer le premier jour, Parfum qui, mélé d'amertume, Se retrouve au dernier amour. Les arbres, dans l'azur plus vague, De clme en cime se chassant, Comme l'onde de vague en vague, Sont encore d'un vert puissant.

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1