ministère, i] n'y a rien espcrer, rien a attendre. Immua-
ble dans la politique réactionnaire qu'il a inaugurée, ni
la disaffection de ceux qui l'ont porté au pouvoir, ni les
progrès toujours croissants de ceux qui minent son exis
tence ne sont capables de le détourner de la voie funeste
dans laquelle il entraine après lui le libéralisme beige.
La session legislative va s'ouvrir. Elle dira bientót si
nous avons eu tort ou raison de désespérer des hommes
a qui, dans un jour d'enthousiasme, nous avons" conflé
lesort de notre cause et qui l'ont laissédéchoir au point
de rendre le triomplie de nos adversaipes a peu prés
certain aux elections prochaines.
"Vïïlé d'Tjïï'CS.
Coivseil. Comsioal. Séance publiqne du samedi
16 septembre 1863.
Présents MM. P. Beke, bóurgmestre; P Bourgois,
éclievin; Th. YandenboogardeCh. Yandebroucke
Ed. Gardinael, Aug. Deghelcke,P. Boedt, Ch. Becuwe,
L. Yanalleynnes, Ch. Lannoy, L. Yanlieule, Aug. Beau-
court, F. Messiaèn, Aug. Brunfaut, cofiseillers.
Absents*: M. L. Merghel ynck, éclievin.
Après l'adoptson du procés-verbal, M. le bóurgmestre
rend compte de quelques dispositions prises par le col
lége éolievinal en 1'absence du conseil, dit-il. Les art 90
et 94 de la loi communale autorisent en effet le bóurg
mestre a décrétër des mesures provisoires, sauf a en -
rendre compte au conseil et a obtcnir l'approbation du
gouverneur.
Les dispositions prises concernent l'épizootie. Yoici
les princ: pales
II sera fait un recensement de tout le bétail qui se
troure en ville.
Aucun détenteur de bestiaux ne pourra recevoir dans
ses étables des animaux nonrecensés, sans examen préa-
lable de 1'expert et du directeur de l'abattoir.
L'accès des établés doit être permis aux agents du
gouvernement et Je propriétaire est tenu d'v faire lui-
même une visite journalière.
Les animaux suspects ou ceux menie qui auront été
en contact avec des animaux suspects seront immédia-
tement mis en observation.
L'animal atteint de la maladie sera sur le champ
abattu et l'étable désinfectée par les soins de l'adminis-
tiation, avaut d'etre réoccupée
Les propriétaires devront maintenir leurs étables en
parfait état de propretéils devront renouveler chaque
jour la litière des animaux et mSme enlever le fumier
avant la nuit, si l'autorité le juge nécessaire.
La. contravention a. ces prescriptions pourra être
punie d'urie amende de 10 a 15 francs et de 1 a 5 jours
Paris est enfoui comme un Herculanum
Oii ti'ouvcr un héros qui vienne, Ia main pure,
Pour nous débarbouiller dt toute cette ordure
Qui pourra repéebér tout ce people nageant
Dans cette fondrièrc, ainsi que Jean Valjean,
Et te faire surgir de cette écume immonde,
Comme autrefois Yénus naissant du sein de l'onde
France Anadyomèrie, a notre ceil enchanté
Avec toute ta gloire et toute la beauté
ïil©» ©l' gl'AKTIKB EzA^arS.
Air de Mimi Pincon.
Non, la Jeunesse n'ést pas morte
Dans sa colore, elle a surgi
Que César garde bien sa porte
Le jeune lion a rugi
Vous riez, paree qu'il somnieille,
Pr.enez garde qu'un beau matin
II ne s'éveille
II ne dort que sur line oreille
Le lion du quartier latin.
L'étudiant-, c'est l'avant-garde
Qui conduit au feu l'ouvrier
II n'a pas perdu la cocarde
De Juillet et de Février.
de prison ces peines seront appliquées séparémeut ou
coliectivement selon les cas.
On lie saurait contester la sagesse de la plupart de
ces précautions, ni s'empêcher de louer la sollicitude
dont l'autorité communale fait preüve en cette occasion,
Quand on met en présence sou activité d'aujourd'hui et
son abstention deplorable, sa coupable incurie lors de
l'invasipn de la variole dans nos niurs, on ne peut s'em
pêcher de ïioter un progrès marquant. Alors on laissa.it
l'épidémie s'infiltïer dans les basses classes et l'on s'éniut
ii peine lorsqu'elle vint prendre ses victiihes parmi les
privilégiés de la fortune. Encore cette émotion momen-
tanée n'eut - elle qu'un résultat bien insuffisant la
reunion de la commission d'hygiène qui u'avait plus été
convoquée depuis plusieurs années. Nous oublions. Une
mesure fut prise encore. On créa au rez-de-cbaussée
des Balles, une succursale, sorte d'liöpital spécial, oii
se devaient transporter les pauvres malades pendant
qu'on assainissait leurs maisons, c'est-ii-dire, qu'on allait
chercher l'épidémie aux extrémités de la ville pour
l'implanter au coeur de la cité. Fort lieureusement l'hö-
pital fut inutile. La variole eut enfin pitié de nous;,
elle nous trouva déja asSez malbeureux d'être livrés
aux mains de parejls administrateurs et quitta nos
murs, haussant les épaules, 'sans doute li la vue de tant
de sottises.
Aüjóurd'lmi quel revirementles prescriptions les
plus sévères sont édictées, les précautions les plus
ininutieuses prises, tout cela assaisonné d'amendes et
de prison. Les étables seront assainies ct blanchiès par
les soins de l'administratiori, la propreté la plus exquise
règnera dans les rues et dans les carrefóurs. G'est
parfait et nouslouons fort toute cette activité.
II nous souvient que pendant lc fègne de la variole
des commissions i'urent nommées, cliargées d'inspccter
les quartiers pauvresces commissions étaient com-
posées de médecins et de conscillers communaux
des rapports contenant des détails navrantsdes
descriptions horribles, fiirent présentésces rapports
reconimandaient différentes mesures bygièniques et no-
tamment la surveillance de la police sur la propreté
des ruelles et des impasses, lc nettoyagë général des
bouges infects habités par les pauvres. Ges rapports
étaient la condamnation sanglante de l'incapacité de
l'autorité. Maïs périsse plutot la salubrité publiqifë que
de compromettre l'infaillibilité^ de nos grands adminis
trateurs.
L'oeuvre a laquelle quelques hommes dévoués avaient
consacré leur. temps, au risque de leur santé, resta sans
résultat. Les rapports soigneüsement sous traits et
non sans motifs, a l'invesligation du public furent
enfouis dansles mystérieux cartons de l'hötel-de-ville.
Uien no se fitnul changement, nulle amélioration
aujourd'hui les 'demëures du peuple sont dans le même
état qu'autrefois.
Darcole. Yanneau, noble race,
Qui combattiez d'un bras certain
Les rois en face,
11 bondira sur votre trace.
Le lion du qurtier latin.
Dans la nuit qui te couvre, o France,
11 ckerche a talons Fenuemi
Nuit de quatorze ans, nuit immense 1
Pardonnc-Iui d'avoir dormi
Mais vois, ii la première aurore
Comme, fidele a ton destin,
II flaire encore
Celui que tu veux qu'il dévore,
Le lion du quartier ialiu.
Riboteurs de la grande orgie,
Au fcr.fi du bouge imperial.
Le jour fait palir la bougie
De votre nuit de carnaval.
L'aigle a la mine effarouchée
11 prendra eet aigle hautain
Et sa nicliée,
Et n'en fera qu'une bouchée,
Le lion du quartier latin.
Si jamais cette gent aiglonne
Jusque_ehez nous vient nous braver
Fort lieureusement pour notre ville, a quelque
chose malheur est bon, Voici une épizootie qui se
declare et soudain la lumière se fait dans le cërveau du
collége échèvinal, il se prend du plus beau zèle et
toutes les mesures d'hygiène et de salubrité qu'il a
dédargnées pour ses concitoyens, il va les décrétër pour
les bestiaux. II est vrai que si ceux-ci content a acquérir
et rapportent profits quand on les vend, par contre, les
hommes se remplacent sans bourse délier et les enfants
ne se vendent pas, au moins en Belgique.
Quoiqu'il en soit, si les mesures décrétées ne sont
ni pour nous, ni a propos de nous, nous en profiterons
néanmoins et nous espérons bien qu'un jour, éclairées
sur leurs véritables intéréts, les liötes il cornes accable-
ront l'administration des témoignages de leurs profonde
reconnaissancece sera une certaine compensation aux
sentiments de gratitude et aux bénédictions de ses con
citoyens qu'elle n'a ni su jni voulu mériter, lorsqu'une
terrible épidémie sévissait il y a deux ans parmi eux.
Avant de quitter ce sujet qu'il nous soit permis d'ajouter
quelques observations de détail.
Nous trouvons entr'autres clioses qu'il est enjoint
aux propriétaires de faire une visite journalière dans
leurs établesnous voudrions bien 'savoir comment on
s'y prendra pour faire exécuter eet ordre. S'en rappor-
tera-t-on a 1'affirmation du propriétaire ou bien tous
les propriétaires réunis en corps, et sous la conduite
d'une escouade" d'agents de ville, feront-ils une visite
collective a leurs boeufs?
II n'est pas inutile de remarquer ici que plus d'une
fois les agents de l'autorité ont propagé eux - mêmes
involontairement la maladie, en transportant dans les
étables saines les emanations mépliitiques absorbées par
les vêtements dans les étables infectées.
II est dit aussi qu'une grande surveillance sera exer-
cée sur la propreté des étables. Par qui Nous l'igno-
rons. Toutefois si elle se fait aussi bien que pour les
nies, le résultat ne sera pas brillant. Enfin les animaux
atteints du typlms seront immédiatement abattus et la
viande enterrée sans doute ear le reglement ne le dit
pas.
C'est une- grave question que celle de l'enfouis-
sement de la viande malsaine. Et nous nous rappe
lons a ce propos avoir demandó jadis s'il était vrai
qu'on vendait pour la consommation publique la viande
provenant des chevanx morveux ou farcineux? Ni le
Moniteur de PPIótel de ville, ni 1'administration ne
soufflèrent mot et notre demande resta sans réponse. Et
pourtaht si 1'Opinion s'était trompée, quelle magnifique
occasion de la prendre en flagrant délit (1' accusations
mensongères et de systématiques attaques
Laissons au piiblic le soin de décider entre nos in
terpellations et le silence intéressé des administrateurs
et bornons-nous en ee moment a souliaiter que la viande
provenant cl'animaux typhoïdes soit enterrée assez
A l'Odéon, ii la Sorbonne,
Si leur cynisme vient baver
Le vieux Nisard, qui moralise,
Le jeune Aboutce calotin
De votre Eglise
Yerront s'il faut qu'on le méprise,
Le lion du quartier latin.
Las de vos trompeuses paroles,
Le Peuple, au Mmiteur qui ment,
Jetlc par la voix des Ecoles
Un troisième avertissement.
üésabusé de votre ft'ime,
11 montera sur l'Aventin,
Lui qu'on opprime,
Et lachera sur votre crime
Le lion du quartier latin.
Pauvre lion, cinq rois, a peine,
Qu'en ce siècle il a dévorés,
(Court régal pour sa longue haine)
Sont depuis longtomps digérés.
II est temps qu'il meure ou qu'il parte
Celui qui du dernier festin
Paiera la carte.
II veut manger du Bonaparte,
Le lion du quartier latin