YP RES. DimancKë. Troisièmë annëe. N° 41 8 Octobre 1865. 'X' Les affaires temporelles de notre Saint- Père vont denial en pis. C'est, d'un cóté, le gouvernement francais qui annonce sa ferme resolution de retirer trés prochainement ses troupes delaville éternelle c'est, de 1'autre; l'emprunt pontifical sur lequel Mgr. de Mérode avait fondé les plus brillantes espé- rances et qui, en dépit des reclames ébou- riffantes de M. Langrand-Dumonceau et des sollicitations désespérées du clergé catholique de toutes les nations, donne a peine de quoi suffire aux nrodestes besoins de MM, les Car- dinaux. Ala veille desetrouver sans soldats et sans argent, Pie IX, si détaché qu'on le suppose des choses de ce monde, n'est pas de bonne humeur et sa colère vient d'éclater comme une bombe sur la tête des francs- macons qui n'en peuvent mais du guignon qui poursuit son siége apostolique. L'an dernierau lendemain de la signature de la fameuse convention de septembre, le Père des fidèles s'en était pris aux libé- raux aux rationalistes aux panthéistes aux naturalistes et l'on se ,rappelle avec quelle douceur de langage ce tendre berger cherchait a ramener au bercail ces brebis égarées. Nous étions des destrueteurs de toute vertu, de toute justice, des esclaves de corruption, d'arrogants scélérats des impudents insignes[de honteux corru;)- teurs de la jeunes.se nous écumions de rage comme les flots de la mer en furie, et autres aménités du même genre. Cette fois, c'est aux franbs-maqons seuls qu'il s'at- taque, etDieu sait qu'il ne les ménage guère- Heureusement pour eux, les invectives papa les sont sans conséquences aujourd'huila terrible excommunication dont la colère du Sai'nt-Père vient de les frapper n'aura pour résulfat) comme le fait remarquër le Siècle, que de les priver de l'lionneur d'être parrains, privation largement compensée par l'écono- mie qu'ils réaliseront sur les dragees. Pie IX lui-même ne semble pas avoir une confiance bien robuste dans l'éfficacite de ses foudres pour anéantir la secle perverse des francs-maqons. Rappelant les sentences ren- dues contre eux par ses prédécesseurs Be- noit XIY et Léon XII, il constate, avec un cceur désespéré, qu'elles n'ont servi a rien et que la secle perverse n'a pas cessé, depuis le jour de sa fondation de faire des progrès considérables. Les efforts du siége aposto- lique, c'est lui-même qui en fait l'aveu n'ont pas eu le succes espéré. La secte maconnique n'a pas été vaincue ui terras- séeau contraire, elle s'est tellement développée qu'en ces jours si difficiles elle pose partout avec impunité et léve un front audacieux. Yeut-on savoir la raison de eet insuccès Pie IX va nous l'apprendre Benoit XIV avait exhorté les princes catholiques a con- ii sacrer toutes -leurs forces et toute leur sol- licitude a réprimer cette secte humorale et les princes n'en ont rien fait. Plüt au ciel, s'écrie le doux Pasteur, que ces mp- narques eüssent prêté l'oreille aux paroles de notre prédécesseurplüt au ciel que, dans une affaire aussi grave, ils eüssent moins mollement agi Certes nous n'au- rions jamais eu, ni nos pères non plus a déplorér tant de nrouvements séditieux, tant de guerres incendiaires qui mirent l'Europe en feu, ni tant de maux amers qui ont eprouvé et qui éprouvent encore a aujourd'hui l'Eglise. Notre Saint-Père a grandeinênt raison si les monarques catholiques avaient suivi les conseils de Benoit XIV, s'ils avaient consenti a faire exterminer les francs-macons, il ne se- rait plus question d'eux aujourd'hui, pas plus qu'il n'est question des Huguenots et des Al- bigeois, et le Pape, au lieu d'en être récluit a carotter leurs économies aux malheureuses servantes de curé, serait encore le Roi des Rois, dominant le monde entier du haut de son tröne orbiculaire. Mais lui, Pie IX, sera-t-il niieux écouté? Le Uoux Pasteur en exprime l'agréable espérance et invoque a son aide son avocate auprès du Dieu trés clé- ment, la Très-Sainte-Vjel'ge, sa mère im- maculée dès sa naissance, a qui il a été donné de terrasser les ennemis de l'Eglise et les inonstres d'erreurs. Nous ne mettons pas en doute que la Sainte- Vierge n'ait terrassé une foule d'ennemis de l'Eglise et de inonstres d'erreurs le Pape l'affirme,enfauts soumis de l'Eglise, nous admettons sans peine tout ce qu'elle nous or- donne de croire mais si la franc-maconnerie n'a pas d'autre danger a courir que ceux qui pourraient la menacer de ce cöté-la, nous craignons fort que la confiance du Saint-Père ne soit très-mal placée et que la franc-macon- nerie ne soit pas prés d'être terrassée. La Sainte-Vierge s'occupe trop a causer avec de petits patres et a répandre des larmes de cire fondue sur ses tableaux pour qu'il soit a sup- poser qu'elle songe a terrasser qui que ce soit. C'est un singulier phénomène qu'un docu ment de cette nature tombant au milieu de notre civilisation, curieuse, intelligente, affai- rée. On ne peut entendre sans sourire cette rhétorique banale, ces lamentations stéréotv- pées, ces invectives de ferManc. Qui aurait le coeur de s'en irriter Cette voix débile, qui cherche a se faire ontendre au milieu des mille brüits du siècle, elle s'adresse a une société profondément modifiée par la Revolution francaise. Hélas la foi, 1'autorité ont perdu tout prestige, et quand nous les entendons invoquer encore pour nous contraindre a l'o- béissance, nous avons si complètement oublié le temps oh elles s'imposaient a nous par la force, que nous ne faisons qu'en rire et que rious ne trouvons plus même une parole de colère pour répondre aux ridicules fureurs de nos impuissants adversaires. La Papautémau- dit la tolérance et c'est la tolerance qui la sauve de l'indignation des peuples. Quel en- seignementsi le Souverain Pontife était en état de comprendi'e quoi que ce soit aux cho ses et aux idéés du monde moderne t'KI\ n'AltOXXEftEEft'T POUR LA. BELGIQUE H francs par an; 4 l'r. 50par semestre. Pour l'étranger, le port en sus. Un Numéro »5 Centimes. i-:ak dks axnoscks. 'if DES RÉCLAMES centimes la petite ligne. i du journalSO centimes, birr payable d'avance. Laissez dire, laisscz-vous blamer, mais publiez votre pensée. ON S' A BONNE A Ypres, au bureau du journal, chez Felix Lambin, imp.-lib. rue de Dixmude, 55, ou au bureau de la Publicity Commeiiciale, 9, rue Fossés-aux-Loupsa Bruxelles. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduces. Toutes lettres ou envois d'argent doivcnt él re adresgés franco au bureau du journal. 3<e Ifcoin* IMe IX. Enfin, grace a M. le Ministre de l'intérieur, le corps enseignant are<;u quelquesdistinctions honorifiqucs. lies professeurs, des instituleurs ont été décorés, et F armee intellectuelle qui combat corps a corps 1'ignorance ne sera plus, a l'avenir, regardce comme inferieure a 1'ar mee militaire. Nous savons gré aM. A^andenpeereboom de cette innovation. Nous regrettons cependant que l'on ait cru devoir en justifier l'application, en mettant a cóté du nom des dccorcs, leur age et le nombre de leurs années de service. L'Ordre Leopold ne doit pas ressem- blera line croix funeraire; qu'on s'en serve pour recom pense.]-les longs et loyaux services, rien demieux; mais pas a 1'exclusion des courts et bons services que peuvent rendre la jeunesse et l'age mur. Afaintenant que l'on est decide a récompenser le merite de toutes les categories, nous appellerons de nouveau l'attention sur les médecins de campagne dont la vie est rude et utile.

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1