que temps, le tableau a dispara et le public reste dans
1' embarras.
Currcspondanec particuliere tie
l'Opiiiiou.
Bruxelles, 20 octobre.
Le résultat de nos dernières elections communales a
jeté la consternation parmi les directeurs asserrii'entés
du libéralismebruxellois.La veille encore,ils seéroyaient
tellement surs de la victoir'e qu'a peine pouvaient-ils
comprendre qu'on osat entrer en lutte avec eux. Ce
pauvre M. Splingard, disaient-ils, sc donne la bien du
mal pour rien; tous ses amis réunis ne lui feront pas
500 voix. Comment un homme aussi judicieux ne voit-
il pas qu'a se heurter cöntre une puissance commo cello
de 1'Association, il doit infailliblement se brisei' comme
verre
II y a dix ans, ce superbe dédain pou'vait se conce-
voir. Jusqu'alors, en ell'et, 1'Association n'avait compté
ses luttes que par ses triomphes; mais depuis, la roue a
tourné bien des l'ois et si souvent, qu'un peu moins de
présomption n'eut pas été hors de mise. Tont röcem-
ment encore, aux elections du muisde juin dernier, sou
candidat, M. Vleminckx n'a-t-il pas dii le succes de sa
candidature au désistement du meeting au scrutin de
ballotage'? Peu de mois auparavant, M. Lacroix n'a-
vait—il pas été élu en opposition avec un de ses candi-
dats le plus chaudemeni patronnés? Quand on a der
rière soi des échecs aussi récents, m'esl avis qu'on pour-
rait se montrer moins rodomonls et témoigner pour ses
adversaires un pen plus de respect.
On a beaucoup remarqué l'abstention de \'Indépen-
dance et de XEtoile, qui, dans toutes les elections pré-
cédentes, avaient pris une part considérable a Ia lutte.
Si l'Association libérale n'a pas perdu tout sens politi
que, elle comprendra la signification de l'attitude ex-
pectante decesdeuxjournaux et elle verra, dorénavant,
a mieux conlbrmer ses choix aux intéréts publics. Mais
ce serait chose insensée que d'espérer un pared revire-
mentdans ses habitudes; telle elle a été toujours, telle
elle restera, sourde, aveugle et muette, jusqu'au jour
de sa mort.
L'épiscopat ne se croit pas tellement assure de l'im-
bécillité de son troupeau électorai qu'il juge inutile de
lui expliquer les raisons de sa rébellion contre les lois
du royaume. Dans un pays oil, comme chez nous, le
respect de la légalité est l'ortement enraciné, il est
dangereux toujours, füt-on chanoine ou mênje évêque,
de braver ouvertement la loi et l'autorité établie, et
l'on peut craindre que, placées entre les suggestions de
leur conscience alarmée et leur antique respect de la
légalité, les populations n'oublient qu'elles sout catho-
liques, pour ne plus se souvenir que de leur qualité de
ci toy ens. Nos évêques out done senti le besoiu de co-
lorer leur résistance et de lui donner une apparence de
fondement. C'est plaisir que de les voir s'évertuer ii
donner le change a l'opinion publique, nous ne sommes
pas des rebelles, s'écrient-ilsnous nons bornons tout
simplement refuser a notre concours a une loi injuste.
Mais qui done prétend contraindre MM. les évêques
a concourir d I'execution de la loi sur les bourses Qu'ils
restituent.les litres qui sont entre leurs mains et nous
nous passerons fort bien d'eux. Ne jouons pas sur les
mots, s'il vous plait, messeigneurs II y a une loi qui
vous condamne, vous et vos subordonnés, ii remetlre
aux mains d'administrations notivelles, certains titres
qui sont en votre possession Cette loi peut être injuste,
spoliatrice, infame, tout ce qu'il vous plaira, mais vous
avez a vous y soumettre, sinon vous faites acte de ré
bellion. Ah! je comprendrais votre conduite si,, comme
vous le dites, le gouvernement voulait vous contraindre
a concourir, d'une manière active,a l'exécution de cette
loi que vous jugez infame mais, encore une l'ois, il
n'est pas question de cela, restituez les titres, et l'on
vous tiendra quitte du reste.
Youlez-vous, messeigneurs, me permettre un exem-
ple qni fera, mieux que tous les raisonnements, com
prendre l'absurdité de votre these Un homme est con
damne en justice a payer une somme qu'en' conscience
il sait ne pas devoir. Son adversaire est, je suppose, un
fripon qui a trompé les juges par des pièces fausses ou
par un faux sermentmais le jugementest parfaitement
régulier et inattaquable au pointde vue de la loi écrite.
Direz-vous, messeigneurs, qu'en satisfaisant a cejuge-
ment, qu'en payant au fripon la sonune qu'il ne lui doit
pas, le condamné a concouru a l'exécution d'uit jugement
injuste et qu'il Vèstfaitle complice d'une iniquité? Vous
n'oseriez pas le soutenirtout le monde, jusqu'a vos
propres bedeaux, vous rirait au nez. Kt cependant, que
faites-vous vous-mêmes Vous prétendez qu'on veul
vous rendre complices d'une loi mauvaise, uniquement
paree qu'ön vent vous obliger a vous y soumettre. Pa's
d'équivoque. messeigneursautre chose est se soumettre
ii une loi, autre chose est de éoncourir a son exe'eution.
Hors lés cas de réquisition l'orcée, concourir a Texecu
tion de In loin'est un devoir que pour lés fonctionnai-
rés publics seulementtiiais obéir a la loi est un devoir
pour tons les citovens sans exception, et, qui s'y refuse,
est un rebelle, portat-il la mitre el l'anncau pastoral.
Au surplus, les velléités révolutionnaires de nos
évêques n'auront pas le résultat qu'ils en attendaient.
Le pays a accueilli leurs protestations avec une indilfé-
rencequi ne leur laisse aucun espoir de persecution. Le
gouvernement lui-même parait disposé a s'abstenir de
toute revendication judiciaire des titres de fondation. Si
je suis bien informé, le département de la justice possède
la copie authentique de tgus ces titres et l'on se borne-
rait a en remettre des expeditions également authen-
tiquesaux administrations nouvellement instituées. De
cette facon, toutes les diflicultés seraient aplanies et
MM. les évêques, qui aspiraient au martyre de Saint-
Laurent, en seraient pour leurs frais d'éloquence.
Vllle d'ïjires.
Coxsku. luiniivii,. Séance publique du samedi
7 octobre 1865.
Présents MM. P. Beke, bourgmestre; P. Bourgois,
L. Merghelynck, échevins; Ch. Yandebroucke, Ed. Car
dinal, Aug. Degkelcke, P. Boedt, Ch. Becuwe, Ch.
Lannoy, L. Vanalleynes, L. Yanheule, Aug. Beaucourt,
Aug. Brunfaut, conseillers.
Absents MM. Th. Vandenboogaerde et P. Ales-
siaen.
Al. le secrétaire donne lecture des procès-verbaux des
trois dernières séances. Dans le liuis-clos qui a suivi
celle du 16 septembre, le Conseil a examine le contrat
passé avec M. Balmaeker, nommé professeur de solfège
a l'école primaire et alloné une indemnité de 300 fr.,
a prélever sur le chapitre des dépenses imprévues, a
Al. Boset, ancien préfet des études, puur soil zèle qui a
tant contribué a, la prospérité du pensionnat.
Le réglement du compte de la ville, exercice 18 61,
dont nous avons déja publié le résultat, a fait l'objet de
la séance du 20 septembre. On s'y est occupé aussi des
nouvelles ordonnances concernant l'épizootie, et Al. Be
cuwe a proposé de ne pas autoriser la vente d'autres
viandes que celles provenant de 1'abattoir. En outre,
le Conseil a pris connaissanee d'une lettre de AI. Yan-
kemmel qui retire sa demande de subside pour le motif
qu'il ne fréquente pas les cours de 1'Académie d'An-
vers et ne produit aucune oeuvre justifiant cette de-
mande, ajoute AL le bourgmestre. Enfin, dans la
séance du 23 septembre, l'édilité s'est occupée de la
nomination de quelques professeurs au Collége commu
nal et du chirt're de leur traitement, entr'autres du rem
placement de Al. Bozet, comme préfet des études, par
Al.ATan Heugen. Une indiscretion ou une distraction.-
nous ne savons quel mot employerdu procés-verbal,
nous apprend que Al. (lorrissen qui, d'après le procés-
verbal d'une précédente séance, était nommé directeur du
pensionnat aux mêines conditions que son prédécesseur,
n'est plus nommé aujourd'hui. Auquel croire de ces
deux procès-verbaux L'autorité communale peut-elle
done faire que ce qui est, ne soit pas, et que ce qui n' est pas,
soit?En vérité, celane nous surprendrait pas nous nous
sommes toujours doutés que ces gens font des miracles
L'assemblée passe a son ordre du jour.
Les pièces communiquéessont le compte de 1864 et
le budget de 1866 de la fabrique de l'église St-Jacques
et une demande du sieur Eidèle Yermeersch, a l'effet
d'obtenir une bourse d' étude en faveur de sa 1111e Stépha-
nie pour fréquenter les cours de l'école normale de
Thielt. Ces deux objets sont renvoyés a 1'examen de la
commission des finances..
AI. le bourgmestre donne lecture d'une lettre de
de AI. le Gouverneur de la province, de laquelle il ré-
sulte que la fabrique de l'église St. Alartin serait dis-
posée a se défaire du tableau représentant Adam et Eve
dans Ie Paradis terrestre, et, que M. le Alinistre de
l'intérieur nous nous trompons, nous voulons dire
le ministère» de l'intérieur, ce qui n'est pas Ia méme
choseserait disposé a intervenir dans le prix d'acqui-
sition au profit du Musée de la ville. On est assez géné-
ralement d'accord que ce tableau n'est pas 1 ceuvre de
Van Eyck mais les appreciations différent davantage
lorsqu'il s'agit de lui assigner un auteur. Nous avons
entendu nommer Pourbus et. prétendre que sur le re
vers des planches se trouve un millésime prouvant
d'une manière irréfragable que ee tableau n'a pas pu
être peint de la main de A an Eyk. Ce sont la des choses
'a verifier par les hommes compétents qui seront chargés
de faire l'acquisitionSi les appreciations quant au
peintre, et mêm.^.uant it l'école et it l'époque, different,
les estimations n» nétaires ne sont pas moins contradic
toire». Porté jadis par la fabrique de l'église it 40 ou 50
mille francs et même, croyons-nous, jusqu'a 60 mille,
puis estimé en 1862 par Al. Ktienne Leroy 10 a 12
mille francs, le voici descendu par le dire de M. Ali-
chiels, s'il faut en croire M. Boedt, a 400 francs
AI. Alfred Michiels a publié uneHistoirede la pein-
turc flamande. Mais quelles que soient les connaissancés
historiques et archéologiques de eet écrivainnous
croyons qu'on préférera toujours, pour apprécier la va-
leur vénale d'un tableau, le jugement d'un commis-
saire-priseur, d'un expert dont la longue pratique et
les aptitudes spéciales sont appréciées par toute
1'Europe.
Un «change d'observations a lieu.
AI. Becuwe demande quel est le motif qui determine
aujourd'hui le conseil de fabrique a changer d'avis et
pense qu'il faut tout d'abord decider la question de
principe. M. Vanalleynes fait observer que le tableau
a peut-être souffert de nouvelles deteriorations depuis
trois ans qu'il n'a été examine.
Al. le président croit que la question n'est pas encore
assez müre pour une question de principe. Nous
avions la bonhomie de nous imaginer qu'un principe
pouvait toujours être posé, sauf a voir s'il est assez mür
pour I'application.
Alais peut-être faudra-t-il faire jouer d'abord quel
ques petites intrigues? Et dire que nous n'y songions
pas
Bref, le principe est renvoyé a 1'examen de la
lre commission.
Des rapports de police lus par AI. le bourgmestre, il
résulte que cinq enclos renfermaient des eauxstagnantes,
paree que les propriétaires négligeaient d'entretenir les
ruisseaux qui y passent; ces propriétaires se sont con-
formés aux observations et les réparations ont été faites.
En terminant, ce3 rapports constatent qu'// n'y a plus
qu'a maintenir la propreté et d veiller aux ordonnances
de police. Yraisemblablement qu'il en a toujours été
ainsi. Disons toutefois que les choses ne sont pas encore
aussi parfaites qu'on veut le dire; nous citerons en par
ticulier le haut de la <rue au Beurre, il partir de la rue
Close jusqu'aux boulevards, oh l'on voyait étalé, il y a
peu de jours, au milieu de la voie, du fumier et d'autres
immondices. Encore cette rue n'est-elle pas laplus sale
de la ville.
Un autre obstacle a la propreté, c'est l'obligation de
réunir les ordures au milieu de la rue. La circulation
des chevaux et des Yéhicules a bientöt disperse ces tas
dont les parties éparpillées partout s'attaelient au sol et
lorsque les employés des boues font leur tournee, ils ne
trouvent plus rien. Puisque 1'administration communale
est en train de fabriquer des règlements, nous appelons
son attention sur ce point, bien convaincus qu'au fond
le Collége échevinal est de notre avis et même qu'il sau-
rait promptement trouver un remède au mal, si celui-ci
ne lui était pas signalé par 1' Opinion.
Al. le Président donne quelques renseignements sur
le travail de la commission chargée de prendre des me-
sures contre 1'invasion de l'épizootie.
Le reglement sera calque sur celui de Courtrai. On
prendra le signalement de toutes les vaches c'est une
mesure dont on attend les plus grands effets. Pour peu
que ces signalements soient aussi soignés, que ceux
qu'on voyait autrefois sur les passe-ports, et encore de
nos jours sur les ports-d'armes, nous garantissons bien
que les pauvres animaux ne s'y reconnaitront pas.
Dans le sein de la commission, un membre a de-
mandé 1'interdiction de vendre toute autre viande que
celle abattue a l'abattoir on est allé même jusqu'a
proposer la défeuse absolue d'abattre ailleurs qu'a l'a
battoir.
Tel n'est pas l'avis de Al. Beke paree qu'il y a