ment, vient de faire subitement une Üécouverte. Une brochure, dont on devine facilement l'origine, a paru a Bruxelles, intitulée Les partis en Belgique; situation inférieure et extérieure-, cette brochure est la lanterne quiéclaire aujourd'hui les zig-zags politiques dujournal yprois. Yoici les appreciations de l'auteur, parisint des jeuncs du parti avancé, que le Proyrès fait siennes en les reproduisant Le parti avancé n'a jamais rien fait que fournir des armes au parti catholique qui rend le libéralisme soli daire de ces exagérations, que se mettre en travers des projets et des principes du libéralisme, que crier, déni- grer, calomnier. 11 n'a pas une idéé, ne sait rien, il ne peut rien, que nuire a ceux qui ont des idéés, qui sa- vent, qui peuvent. Le parti avancé se défihit en ces termes trés-simples une negation qui fait beaucoup de bruit. Parmi les réformes réclamées par le parti que l'école doctrinaire qualilie d'avancé, s'en trouvent deux princi pals la revision de la loi de 1812 sur renseignement primaire et la réforme electorale. Mais loin d'etre éclos dans la tète de quelque jeune écervelé, ces principes furent inscrits dans le programme du Congres liberal de 1846; les jeunes du parti avancé ne font que deman- der 1'execution d'une promesse solennellement faite au pays depuis tantöt vingt ans. Voilé de quelle manièrc ils se mettent en travers des projets et des principes du libéralisme. M. Alphonse Vandenpeereboom qui, en 1846, n'était ni ministre, ni représentant, et M. Henri Carton qui n'était pas même commissaire d'arrondissement, adop- tèrent ces réformes, de concert avec tous les délégués yprois. Aujourd'hui, M. Alphonse Vandenpeereboom, sicgeant dans les conseils de la Couronne, a change d'avis; la réforme electorale est devenue une horreur démocratique et soeialiste,la loi de 1842 est parfaite et, naturellement.M. le commissaire d'arrondissement d'en- dosser les plus récentes convictions de sou ministre. 1846 et 1865 sont les deux tenues extremes d'une grande palinodie. Si le Proyrès a quelque intérèt afaire oublier les paroles et les gestes de 1846, l'lionneur et la probité politiques ont intérêt a s'en souvenir. Et il se- rait vraiment curieux d'apprendre de sa bouche ce qu'il en faut penser au fond. Sont-ce ses patrons qui, il y a dix-neufans, n'avaientpas une idéé, ne savaient rien, ne pouvaient rien, que nuire a ceux qui avaient des idéés, qui savaient, qui pouvaientsu lui-même n'est-il plus aujourd'hui qu'une négation qui fait beaucoup de bruit? j cas de ses phrases. Sans s'en douter, elle donne une i nouvelle et éclatante confirmation a ce vieux dicton On re vient toujours a ses premières amours. Cela n'a pas d'autre importance. 2.es premières amours. Le Proyrès, qui n'est pas scrupuleux sur le choix des sources oü il puise ses idees, publie un article extrait d'un organe ultra-clérical, 1 e Journal d'Anvers, sur Pu- tilité de la nouvelle revision cadastrale. Jusque-lé c'est fort bien. Mais eet article se termine par la curieuse phrase que voiciElle (la révision cadastrale) est entre ses mains (les mains de M. le ministre des finances) un instrument dont le but est d' augmenter, dans utie proportion con siderable, un impöt déja très-iinpopulaiib et qu'il serait d'une sage politique de supprimer. Nous voulons paria- de l'impót sur les successions en liyne directe. Tl fut un temps oü les inspirateurs du Proyrès fulmi- naient contre 1'impót sur les successions en lignedirecte. C'était le temps oüle Sénat venait de rejeter eet impöt. oü la dissolution de cette assemblee était prononcée, oü le cabinet dirigé par M. Frère était profondément ébranlé. Mais le ministre sortit victorieux de la lutte, le pays lui renvoya un Sénat plus liberal qu'a\ ant la disso lution. De ce jour, les courageux inspirateurs avaient modifié leur opinion; d'adversaires acharnés, ils étaient devenusles partisans zélés du nouvel impöt. l'ourquoi ce revirement Ah! c'est que derrière ou plutót devant le eiloyen inébranlable se tronvait le fonctionnaire attaché ses fonctions. Paris vaut bien une messe,avail dit le grand Henri. Que de petits Henri se dirent leur tour inon habit brode vaut bien une volte-face. Depuis cejour.le temps a marchó et, par un nouveau virage de bord, la feuille vproise revient. a sa première hostilité. Volon- tiers on s'abandonnerait a la tentation de chercher aielque pronostic dans cette nouvelle ligne de conduite, i l'on ne savait de reste qu'il ne faut pas faire trop de Itappurt «lc Si» ('hamljre «ie cmamerrc «ie Haulers. (Suite) Dans un article spécial consacré aux ateliers d'ap- prentissage, la Chambre de Itoulers cite établissement d'Hooghlede comme un modèle du genre et reproduit,a l'appui de son assertion,le rapport qu'elle adressa a M. le gouverneur de la province, a la suite d'une visite en corps qu'elle tit a eet atelier. La Chambre de commerce d'Ypres ne parle dans sou rapport ni de 1'organisation intérieuré, ni de 1'instruc tion, ni de l'ordre des ateliers d'apprentissage de notre arrondissement, qui présentent cependant dans leur or ganisation actuelle encore bien des lacunes a combler. A ce point de vue, nous croyons done utile de donner ci-dessous la relation de la Chambre de commerce de lloulers sur 1'organisation modèle de l'atelier d'Hoogh lede. La commission administrative de l'atelier d'Hoogh lede s'est parfaitement pénétrée du but social,humanitaire et civilisateur de l'institution; dans la pratique, son in telligent dévouement fait marcher de pair et apporte une e'gale sollicitude au double développemeut que réclame l'instruction de l'enfant du peuple le travail manuel, instrument de bien-être et presque toujours unique capital de la familie, et la culture intellectuelle gage de civilisation, de moralité et de civisme. A Hooglilede, 1'économie et la division du travail, ne laisse rien a désirer.Au milieu de cette salie d'une coquette simplicité et d'une propreté toute flamande, oü l'air circule et se renouvelle, l'ordre, cette première richesse du prolétaire, s'inculque et s'apprend par l'exeniple journalier.laféruledu maitredisparait et laisse librement s'exercer cette autorité paternelle et affec- tueuse, propre au citoyen qui se consacre généreuse- ment et volontairement au bien-être de l'ouvrier sans autre arrière-pensée que celle du devoir accompli. Un reglement d'ordre intérieur determine et expli- que avec clarté et precision les obligations des élèves apprentis c'est la loi commune a laquelle tous doivent obvissance et soumission. Les punitions corporelles, dégradantes toujours et jamais efficaces, sont sévèrement proscrites. On ne procédé que par voie de persuasion et si l'élève reste sourd aux bons conseils, les parents sont prévenus, et, en leur présence, un dernier avertis- sement précède 1'expulsion de l'atelier. Incontestablement ce système, qui s'adresse au coeur et a la raison, défie la critique et manque rarement son buttoutesles écoles gagneraient a en étudierl'ap plication. Dans la salie des travaux, une planchette, adaptée au métier indique l'age et le nom de l'apprenti, celui du fabricant fournisseur de la matière première, le salaire convenu, le nombre de pièces tissées par l'élève, enfin la date de la mise en oeuvre; garanties précieuses qui met tent obstacle ii ce que l'élève soit jamais frustréui ex- ploité. Une surveillance de tous les instants entoure les travaux, lc contre-maitre prodigue ses soins, son ensei- gnement et ses conseils a tous, et cependant, - chose excellente!le jeune tisseraiul doit tout faire par lui- même, il monte, démonte, ajuste et règle les pièces di- verses du métier; cette methode ratioïmelle et süreinitie rapideinent lb lève aux secrets et aux plus minutieiix dé tails de cette chose si commune et pourtant si impor tante et si difficile le tissage perfectionné de la toile. Lesouvriers formé a l'école d' Hooghlede comptent parmi les meilleurs et les plus habiles. Au reste, la direc tion n'a jamais devié de ce principe, qu'en fait de tra vaux manuels, la pratique et la théorie doivent marcher de pair, se compléter et vivre inseparables.,Vers la fin de l'apprenlissage, lin petit atelier séparé de la salie commune est exclusivemënt destiné aux travaux des jeunes gens, a la veille de recevoir leur brevet.La, en dehors de la surveillance active du contre-maitre, ils tissent, les outils nécessaires sont a leur propre disposition, et, abandonnés a leur propre direction, pour la première fois, ils apprennent a se passer de guide et de tuteur. Nous ne pouvons assez insister, sur l'excellenee de cette mé thode qui lie rend le jeune tisserand a la société, qu'a- près avoir complété la preuve matérielle et irrécusable de ses aptitudes et de sa capacité. L'ne heure par jour est consacrée a la culture de 1'intelligence, sous la direction d'un élève diplömé de l'école communale d'Hooghlede, qui apporte, a l'accom- plissement de cette délicate et difficile mission, beau coup d'intelligence et un grand zèle.La lecture, l'écri- ture, les notions élémentaires de géographie et le calcul, telles sont les branches enseignées avec fruit et succès. Nous avons assisté aux exercices des jeunes élèves; par nous-mêmes nous nous sommes enquis du degré d'avancement de leur instruction, et nous devons a la vérité de declarer que beaucoup d'écoles primaires sont complétement éclipsées par l'institution d'Hooghlede. L'industrie dentellière, d'aprèsle rapport de la Cham bre de commerce de notre arrondissement, est restée pendant l'année 1864, dans un état de calme. Far l'ab- sence de toute autre industrie, de nouveaux ateliers se sont même formés dans la plupart de nos communes ru- rales, et il en est résulté un surcroit de fabrication bien au-dessus des besoins de la consommation. Dans l'arron- dissement de Eoulers, il n'en a pas été de même. Une hausse de 10 p. c. a imprimé quelqu'activitéala fabrication de 1864. Cependant l'industrie dentellière perd du terrain a la campagne1'abondance du travail at tire les bras vers les centres, oü les jonrnées sont plus fructueuses et le labeur moins meurtrier. Les cent ou- vriers des écoles de Itoulers gagnent un salaire insuffi- sant et sont sevrés de toute espèce d'instruction. La Chambre de commerce s'engage a revenir sur la scanda- leuse exploitation, le plus souvent abritée sous le large manteau de la charité.dont beaucoup de ces enfants con- tinuent a étre l'objet.L'enseigne mensongère du dévoue ment au proletariat ne cache la plupart du temps que 1'esprit de lucre poussé a ses limites extremes et qui sa- crifie a la soif des richesses, la santé, l'instruction et l'avenir de ces pauvres esclaves indignement trompés et abusés. C'est l'histoirede l'école Lamotte de notre ville, dont l'autorité communale promet depuis si longtemps la reorganisation civile. (A continuer Ülc il'Tprcs. 4'okskii. Uoviiii'.vAt.. Séance publique du samedi 4 novembre 1865. Présents :MM. P. Bourgois, L. Merghelynck, éche- vinsTh. Vandenbogaerde, Ch. Vandebroucke, Ed. Cardinael, Aug. Deglielcke, P. Boedt, Ch. Becuwe, Ch. Lannoy, L.Vanalleynnes, L. Vanheule, Aug. Beau- court, P. Messiaen, Aug. Brunfaut, conseillers. Absent M. P. Beke, bourgmestre. La séance s'ouvre a quatre heures sous la présidence de M. l'éclievin Bourgois. Le procés-verbal est promptement lu et encore plus prompteinent adopté. Une indemnité de 3,000 francs est demandée pour re construction d'une facade en boisil est également donné lecture d' une lettre du gérant de la nouvelle fa- brique, M. Barbier-Mulier, qui demande a 1'adminis tration communale de vouloir utiliser les pavés de rebut pour 1'amelioration du chemin de ronde qui est impra- ticable aujourd'hui. Ces communications sont envoyces a Pexamen des commissions. Le second objet a l'ordre du jour est le dépót du rap port sur 1'administration et les affaires de la ville. M, Vanheule insiste pour que ce rapport soit promp tement imprimé.II a bien raison, eneffet; car, l'année dernière, 1'impression de ce document a demandé prés d'un an. Pareil retard porte prejudice a 1'administration elle- même et frustre les abonnés Quels abonnés nous d#mande-t-on.Eh bien, ceux qui paient pour recevoir les publications de 1'administration. II est bon qu'on sache que celle-ci ne donne rien pour rien. Au lieu de faire, a l'exemple d'autres localités, de 1'administration en pleine lumière, de communiquer ses actes a la presse, de les soumettre a 1'appreciation du public, elle s'en- toure le plus possible de ténèbres et de mystères. Ne pouvant pas ne pas faire des séances publiques, elle obvie a eet inconvenient par les huis-clos dont elle fait un usage immodéré. Obligée de publier annuelle- ment un rapport, elle le rédige aussi laconique que pos sible etprend en outre le soin de le faire payer fort cher.

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2