qu'inspire le droit d'tine nation libre, honnSte etcoura-
geuse, qui veut son indépendance, qui a su la eonqucrir
et s'en montrer digne, qui saura la garder.
«Je n'ai point oublié, Messieurs, les marques de
bienveillance que j'ai recues a fépoque de ma majorité,
quandje suis venu m'associer a vos travaux législatifs,
et, quelques mois après, lors de mon mariage a\ee une
princesse qui partage tous mes sentiments pour le pays
et les inspire a nos enfants.
II m'a été doux de reeonriaitre, dans ces manifes
tations spontanées, l'accord unanime des populations.
De mon cóté, je n'ai jamais fait de distinction entre les
Beiges. Tous dévoués a leur patrie, je les confonds dans
line affection commune. Ma mission censtitiitionnelfe
me range endehors des luttes d'opinions, laissant an
pays lui-même ii decider entre elles Je désire vive-
ment que leurs dissidences soient tonjours tempérées
par eet esprit de fraternité nationale qui réunit, en ce
moment, autourdu inéme drapeau tous les enfants de
la familie beige.
«Messieurs, pendant lestrente-cinq dernières an-
nées, laBelgique a vu s'accomplir des choses qui, dans
un pays de l'étendue du nötre,ont rarement été réalisées
par une seule génération. Mais l'édilice dont le Congres
a jeté les fondements peut s'élever et s'élèvera encore.
Mon sympathique concours est assure' a tous ceux (jui
dévoueront a cette oeuvre leur intelligence et leur travail.
C'est en persistant dans cette voie d'activité el do
sage prcgrès que la Belgique affermira de plus en plus
ses institutions au dedans, et qu'au dehors (-lie conser-
vera cette estime dont les Puissances garantes de son
indépendance et les autres Etats étrangers n'ont cessé
de lnidönner et lui renonvellent, aujourd'hui encore, le
bienveillant témoignage.
En montant sur le tröne, mon Père disait aux
Beiges Mon coeur ne corinait d'autre ambition que
celle de vous voir heureux.
Ces paroles que son règne entier a justifies, je ne
crains pas de les répéter en mon nom.
Dieu a daigné exaucer le voeu qu'elles exprimaient.
Puisse-t-il l'entendre encore aujourd'hui, me rendrc le
digne snccesseur demon père, et, je le lui demaude du
fond de mon ame, continuer a protéger notre chère Bel
gique.
Le conseil communal d'Ypres s'est réuni d'urgence
lundi matin, pour aviser aux mesures a prendre en pré-
sence de l'évènement qui vient d'atteindre la nation
comme une calamité publique.
Dans cette séance, le conseil a vote par acclamation
et a l'unanimité une adresse de condoléance a Sou Al-
tesse Royale Monseigneur le due de Brabant et a dé-
cidé en outre de prendre le deuil, en témoignage de la
douleur que fait éprouver a la populaltion toute entière
la mort de son Roi bien-aimé.
parle même trou, la sixième seulé alia se loger dans la
tête du mannequin.
Et a ce soureuir, Trott s'écria de nouveau
Que dois-je faire?
M. Trott s'assit, appuya su tête fatiguée sur ses deux
mains et médita longues etpénibles furentles reflexions
qu'il fit sur tout ce qu'il y avait de critique dans sa po
sition et sur les moyens les plus propres a prendre pour
sortirde cette impasse. Sa timidité le poussait vers Lon-
dres mais il songeait a la colère du gouverneuril cal-
culait la perte de ectte belle fortune que le père Brown
s'était engage vis-a-vis du Père Trott a verser dans les
eoffres du fils Trott, lors du mariage de ce dernier avec
sa fille Emilie. D'ailleurs W. Trott avait dé ja retenu sa
place son billet portaitBrowns-Hill; puis la provoca
tion de Hunter résonnait dans ses oreilles il était
écrit sur le cartel, en caractères tracés a l'encre rouge
A.Stiffuns Acre Que faire MAlexandre Trott
se déeida enfin ie adoprtear at it exéeuler ie plan qu'il ve-
nait de mürir.
Tout' d'abord il dépêcha l'unr des Boots a l'Ours-
Blane, avee un billet a l'adresse de M. Hunter, billet
dans lequel ilinformait cedernier qu'il était a ses or-
dres, qu'il avait soifde son sang, et qu'a l'heure con-
venue, precise, il serait. a, Stiffuns-Acre pour envoyer
M. Hunter dans l'autre monde.
Puis il écrivit un autre billet et requit le service du
deuxième Boots. L'hotel en possédait une paire.
On frapqa doucement a la porie.
(In stir* au prochaiu numéro.)
Yoici le texte de l'adresse qui a élé expédiée le même
jour a Bruxelles
A Son Altesse Uoyale Monseigneur le l)uc de Brabant.
Monseigneur,
Le Conseil communal de la vi'le d'Ypres s'associe ii
la poignante affliction de la familie royale et prie l'au-
guste héritier de la couronne d'agréer l'expression sin
cere de la vive douleur qu'ont ressentie les habitants de
l'antique cité ilamande, en apprenant le malheureux
événement qui plonge la Belgique dans un dcuil uni-
versel.
La population Yproise, Monseigneur, s'est toujours
distinguée par son attachement et son entier dévoue-
meut au Roi vénêré dans le glorieux règue a assuré, a
tout jamais, l'indépendance du pays et le inaintien des
libertés qui lui sont si chères.
Aussi cette population, Monseigneur,eonservera-t-elle
éternelleinent un pieux et reconnaissant souvenir du
monarque que l'histoire nommera le Père de la Patrie.
Mais ces sentiments de reconnaissance et dc regrets
n'ernpêehent pas les habitants de la ville d'Ypres d'envi-
sager l'avenir avec une pleiue sécurité et d'acclamer
avec enthousiasme l'avénement de Yotre Altesse Royale
au tróne de la Belgique.
Le Conseil ceminunal d'Ypres peut vous donner l'as-
surance, Monseigneur, que la conflance entière et abso-
lue de la population de cette ville est acquise a Votre
Altesse Royale et qu'elle est animée envers Vous, ainsi
qu'envers la familie royale tout entière, des mèmes sen
timents d'ainour et de dévouement qu'elle a constam-
ment éprouvés pour votre illustre père, le premier Roi
des Beiges.
De votre Altesse Royale,
Monseigneur,
Les trés-humbles et très-obéis-
8ants serviteurs.
Le Conseil communal de la ville
d' Ypres.
Y'pres, le 11 décembre 1865.
La proclamation snivante a élé aificbée, lundi dans
Taprès-midi, sur les murs de la ville
CoNCITOÏKNS,
Je remplis un pénible devoir en vous annonpant le
douloureux événement qui plonge la Belgique entiëre
dans le deuil
LEOPOLD Ie', notre Roi vénéré, est mort au chateau
de Laeken, hier, 10 décembre i860, a t l heures 45 mi
nutes du matin.
Uu règne bienfaisant. et gloiieux de 35 ans, assure a
tout jamais, au premier Roi des Beiges, la plus pro-
fonde reconnaissance d'une nation dontila su maintenir
l'indépendanceconsoliderles libertés et qu'il laisse dans
le plus éminent état (ie bonheur et de prospérité!
Yprres, le I 1 décembre 1865.
Le Bourgmestre d' Ypres,
P. BEKE.
GARDE CIYIQUE D'YPRES.
OIUIRK DIJ JOUR N° 79.
Le major commandant a l'honneur deporter a la con-
naissance de la garde civique d'Ypres la fatale nouvelle
qui lui est parvenue par depêche de M. leministre de
l'intérieur, concue en ces termes
Bruxelles, le 10 décembre 1865.
Monsieur le commandant,
Le Roi est mort au chateau de Laeken aujourd'hui a
onze beu res 45 minutes du matin.
La garde civique a perdu le chef qu'elle aimait et qui
la regardait comme un des plus ferme# appuis de son
tróne et de nos institutions;.
La garde erviqne, s'assoeiant. a la dotilènr commune,
portera le deuil a dater de ce jour. 11 sera mis des
crêpes aux drapeaux et étendards. Tous les officiers por-
teront un crêpe a l'ëpée. Les officiers généraux et supé
rieurs porteront en outre un crêpe au bras gauche.
Le ministre de l'iutérieur,
(Signé) ALP. VANDP.NPEF.RF.B00M.
Officiers, sous-officiers, eaporaux, brigadiers et gardes,
En presence de la perte cruelle et irreparable que
notre chère Patrie vient d'éprouver.pénétrons-nous bien
de la grandeur de la mission que nous avons a remplir.
Peuple libre,c'est a nous de défendre nos belles insti
tutions si elles étaient menacées Gardes, chargés par la
Constitution de veiller au maintien de l'ordre,noussau-
rons en toute occasion remplir un devoir sacré.
Serrons-nous autour du tróne de Léopold II, digne
fils du Souverain que nous pleurons et qui, a l'exemple
de son auguste père, continuera a faire le bonheur de la
Belgique.
VIVE LE ROI
Le chef de la Garde,
A. HYNDERICK.
La C-hambre de Commerce des arrondissements d'Y
pres et de üixmude a voté, dans sa séance du li dé
cembre, une adresse de condoléance a son Altesse
Royale Monseigneur le Due de Brabant, dont voici le
texte
A Son Altesse Royale Monseigneur le Due
de Brabant.
Monseigneui,
S'associant aux legitimes regrets qu'a fait naitre au
sein de son auguste familie la mort de notre bien-aimé
Roi, la Chambre de commerce de la ville d'Ypres vient
vous offrir l'expression des sentiments qu'elle éprouve a
la suite d'un événement qui ravit, a votre amour un
père vénéré, au nötre, nn Prince qui, après avoir aidé la
nation a asseoir sur des bases solides son indépendance,
a su gouverner pendant prés de trente cinq ans, avec
autant de gloire que de sagesse.
Si quelque chose pouvait, Monseigneur, calmer la
juste affliction que nous ressentons, ce serait la pensée
qu'en confondaut. nos regrets avec ceux de son Altesse
Royale, et de votre auguste familie, nous aurions été
assez heureux pour contribuer a en adoucir l'amertume.
L'histoire dira, Monseigneur, combien fut grand Ce
lui que nous pleurons, et nos arrière-neveux compren-
dront le dcuil immense qui envelloppe la Belgique en
tière.
Yeuillez agréer, Monseigneur, l'hommage des senti-
timents les plus sympatliiques et les plus dévoués de la
chambre de commerce d'Ypres.
De votre Aftesse Royale, Monseigneur,
Les trés humbles et trés obéissants
serviteurs,
Pour la chambre de commerce.
J.e SecrétaireLe Président
C. Becuwe. P, Beke.
Ypres, le 14 décembre 1865,
La Chambre de commerce a décidé, dans h même
séance, qu'ell® prendrait le deuil.
Le Conseil des prud'hommcs de notre ville a envoyé a
S. A. 11. Mgr le due de Brabant, l'adresse de condo
léance suivante
Le Conseil des prud'hommes de la ville d'Ypres a
S. A. 11. Mgr le due de Brabant.
Monseigneur,
La perte cruelle que la nation vient de faire en la
personne de son Roi vénéré, réunit en un sentiment
commuu d'affliction son auguste familie et son peuple.
Chaque Beige pleure la mort d'un Père; Vous, Mon
seigneur, celle du chef de votre auguste dynastie, nous,
celle du fondateur do notre nationalité, du Prince a la
sagesse duquel la Belgique doit d'occuper un rang émi
nent parmi les nations.
Si grande toutefois que soit la douleur que nous cause
l'inexorable arrêt du destin, nous y trouvons un soula-
gement en reportant nos regards vers d'autres temps et,
en nous rappelant les vertus de Celui que la mort seule
a pu ravir a notre amour.
Le souvenir de ces vertus sera aussi pour vous, Mon
seigneur, un puissant motif de consolation et c'est dans
l'espair de contrihuer a rendre moins poignants de le
gitimes regrets que nous vaas les ntppelans.
Le Conseil des prud'hommes de la ville d' Ypres, en
vous offrant l'expression de ses sentiments de profonde
condoléance, vous prie, Monseigneur, d'agréer celle de
ses sentiments d'amour et de dévouement sans hornes.
Monseigneur, de Votre Altessse Royale,
Les très-liumbles et trèa-obéissants
serviteurs.
Le conseil
Ij grc/fierLe Président,
A. Vanden Bogaerde. Vanallevnes-Schokeel.
Y'pres, le 14 décembre 1865.