JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Biinaiiche Quatrième année. 3. 21 Janvier I860 Paraissant le dimanche. ÜN DUEL A WINGLEBURY 1*15 IX U'lUOllXEillEST POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. Pltl.Y l>ES VOICES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'avance. Laissez dire, laissez-vous blSmer, mais piibliez voire perisée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix I.ambin, imp. lib., rue de Oixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois d'aryent doivent être adressés franco au bureau du journal. Ypres, «o janvier is««. La question de la réforme électorale se trouve de nouveau posée devant le pays. Ecartée, il y a quel- ques mois, par une sorle de fin de non-recevoir, elle réappnrait aujourd'huiavec la proposition de M. Guillery. plus vivante et plus impérieuse que ja mais, réclamant une resolution qu'il n'est plus dans la puissance de la législature de lui refuser. A ne considérer les choses qu'au point de vue absolu et abstraction faite des principes constitution- nels, que personne ne songe a modifier, le droit de tout citoyen de participer, par son vote, au gouver nementdes affaires du pays,nous parait incontestable. Si on l'oblige payer, s'il peut être obligé a se bat- tre, si I'on exige qu'il obéisse, il doit avoir le droit de savoir pourquoi, de donner ou de refuser son consen- tement, de voir compter avec son opinion. II y a cependant certaines exclusions motivées par des raisons positives qui ne sont pas en contradic tion avec ce principe et, quoique ces exclusions soient un mal en elles-mêmos, elles ne peuvent cesser qu'avec l'élat dechosesdont elles sont la conséquence. Ainsi nous regardons comme totalement inadmis sible qu'une personne participe au suffrage sans sa voir, tout au moins, lire et écrire. Sans doute, il se- rait éminemment desirable que des conditions de capacité plus completes phssent être exigées et que, par exemple, l'électeur fut obligé de posséder la con- naissance des éléments de l'histoire générale et de l'bisloire et des institutions de son pays. Mais ce de- gré de savoir n'est pas accessible a tout le monde dans notre pays, et probablement il ne l'est pas davantage ailleurs. II n'existe pas non plus un mécanisme digne de confiance pour s'assurer si I'on y est parvenu ou non. La tentative produirait de la parlialitè, de la chicane et toute espèce de fraude. Cependant, par rapport a la lecture et a i'écriture, il n'y a pas de difficulté rien ne serait aussi aisé que d'assurer, par des régies fixes et par une publicité compléte, ('application hou- Suite et fin.) Déja M. Alex. Trolt avait pose un pied sur la marche, quand soudain il remarqua ce que la lumière blafarde des flambeaux ne lui avait pas en core révélé une forme humaine assise au fond de la chaise-de-poste et soigneusement enveloppee dans un manleau pared au sien. Qui est la dedans? demanda-t-il tout bas a Over ton. n Chut 1 répondit le maire c'est l'autre assuré- ment. C'est l'autre, cria Trolt, en cherchant a battre en retraite. Mais oui, c'est l'autre j'imaginc que vous vous expliquerez a merveille, avant que vous soyez ioin. Failes encore un peu de tapage vos causeries a voix basse pourraient exeiller des soupcons. Je refuse d'entrer dans cette voiiure, hurla aus- p) Reproduction intcrdite, nête d'une épreuve aussi simple. C'est pourquoi, dans notre opinion, cette condition devrait, dans tous les cas, accompagner le suffrage universal, et au bout de quelques années, ceux-la seulement seraient exclus qui se soucieraient si peu du privilége, que leur vote, s'ils le donnaient, ne serait pas ['indication d'une opi nion politique reelle. Dans quelle mesure la Constitution nous permet- elle de réaliser eet idéal? La Constitution a fait du paiement du eens une des conditions essentielles du droit de parliciper aux élections législativesor, comme nous avons, en 1818, abaissé le eens jus- qu'au minimum qu'elle détermine, il en résulte qu'en ce qui concerne les élections pour les Chambres et sauf la question de savoir s'il est possible de faire en- trer daus la computation du eens les ceutimes addi- tionnels et les impóts communaux et provinciaux, Ia legislation électorale actuelle a atteint l'extrême limite des réformes que la Constitution autorise. II n'en est pas de même pour les élections provin- ciales et communales. lei, tout est abandonné au pou- voir discrétionnaire du législateur la Constitution l'a laissé raaitre de régler les conditions de l'électorat, et cela, d'une manière absolue, illimitée. II faut bien reconnaitre que le législateur n'a guère mis a profit l'extrême latitude que le pouvoir consti tuent lui avail abandonnée Ioin de marquer un pro- grès, notre législation électorale, en matière com munale et provinciale, accuse un esprit évident de défianee, sinon d'hostiliié, envers les populations ur- baines, c'est-a-dire envers les idees modernes de li berie el d'emancipation politique. Nous ne voulons d'autre preuve de ce que nous avancons ici, que le eens differentiel ètabli par la loi communale. Comment expliquer, si ce n'est par une pensee de défianee, qu'on soit électeur communal dans une petite commune de la Flandre, en payant quinze francs d'impót direct, tandis qu'il en faudra payer 42 fr. 50 a Bruxelles, pour jouir du même droil? La proposition de M. Guillery doit être considérée si lót M. Alex. Troll, dont les premières lerreurs se réveillaient avec dix fois plus de violence. Je serai assassinè, je serai.... Bravo I souffla Overton a l'oreille de son protégé, bravo I je vais vous pousser dans la voiture. Mais je ne veux pas m'en aller, moi I je ne veux pas partir au secours au secours On veux m'em- mener contre mon grè. C'est un complot! on en veut ii ma vie Le pauvre jeune hoinme, fit encore la compatis- sante Mrae Williamson. Maintenant, cocher, fouelte les chevaux, cria le maire, poussant Trotl dans l'intérieur de la voiture et fermant sur lui la portière, parlez au triple galop et que rien ne vous fasse arrêter en route d'ici au pre mier relai. Allright. Partez! Les chevaux sont payés, Tom, cria Mme William son d'une voix percante. L'attelage entraina la voiture a raison de quinze milles a l'heure, avec M. Alexandre Trott et M"e Julia Manners soigneusement enfermés a l'intcrieur. Durant les deux ou trois premiers milles, M. Alex. comme une réaction de l'esprit libéral contre l'esprit manifestement arriéré de Ia législation actuelle en proclamanl l'uniformité du eens, elle fait disparaitre une inégalité choquante, un privilége injustifiable et, ne possédat-elle a nos yeux que ce seul titre, il serait suflisaut pour nous déterminer a l'appuyer de toutes nos forces. Sans doute, cette proposition ne donne pas pleine et entière satisfaction a nos aspirations. Nous eussions désiré, nous ne le cachons pas, que, rompant définiti- vement avec Ie vieux préjugé du eens, Ie projet de l'ho- norable représentant de Bruxelles proclamat le droit pour tout citoyen sachant lireetécrire,departicipera l'élection de ses mandataires a la province et a la com mune. Mais,paree que la réforme dont ilapris l'initia- tive aurait pu être plus compléte et plus radicale, ce n'est pas une raison pour que nous la repoussions. Tout ou rien ne sera jamais notre devise politique. Nous acceptons le bien quand il se présente el coinp- tons sur l'avenir pour obtenir le mieux. La réforme proposée par M. Guillery rencontre,des deuxcotés de la Chambre, d'ardents adversaires. D'a- près les catholiques, elle enlrainerait la ruine com pléte de leur parti. Ecoulez, après cela, les doctrinai res ils vous assureront, sur la foi de I'Echo du Par lement et du Journal de l.iége que son adoption strait un coup de mort pour l'opinion libérale. Qu'y a-t-il de vrai dans ces craintes conlradic- toires? Nous I'ignorons et ne tenons pas du tout a nous en enquérir, la question n'étant pas de savoir si cette réforme sera favorable ii telle ou telle opinion au détriment de l'opinion contraire, mais si elle est conforme a la justice el inspiree par un sentiment de véritable libéralisme. Gar, encore une fois, toute la question est la et rien de ce que l'esprit de parti imaginera pour la denaturer ne parviendra a donner le change au bon sens public est-il juste, est-il li béral d'accorder a tous les citoyens sachant lire et écrire el payant une certaine quotité d'impót, le droit de nommer leurs mandataires a la province et a la Trott se tint coi dans un coin de la voituie et son compagnon mystérieux, dans un autre M. Trolt s'enfonciit de plus en plus dans son coin a mesure qu'il senlait que son compagnon, sortant du sien, s'approchail de plus en plus de lui. II fit de vains efforts pour déeouvrir, dans l'obscurité, les traits de la physionomie de la personne qu'd supposait n'être autre que Horace Hunter. Nous pouvons parler maintenant, fit a la fin son compagnon de voyage, les postillons ne peuvent ni nous voir, ni nous entendre. Ce n'est pas la voix de Hunter, pensa Alexandre étonné. Cher lord Peter, ajouta miss Julia d'une voix insinuante, on même temps qu'elle posa doucement sa main sur l'épaule de Trott; cher lord Peter I vous ne me répondez pas? Hé quoic'est une femme 1 s'écria M. Trott ex- cessivement surpris. Ah! quelle est cette voix? dit Julia. Ge n'est pas la voix de lord Peter. a Non, c'est la miennc, répliqua M. Trott.

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 1