commune? That is the question, comme diraient les Anglais, et il n'y en a pas d'autre. Avec un pareil système, s'écrie 1 'Echo du Parle ment, vous aurez un corps électoral composé, en majorilé, d'èlecteurs ignorants, incapables de com- prendre l'importance et la dignité des droits dont vous les aurez investis. Soyons ca'mes et raisonnons. Nous accordons a 1'Echo du Parlement que Ie eens constitue une présomption de capaoité rnais il nous accordera, en retour, que ce n'est qu'une présomp tion. Nous afïirmons, de nolre cóté, que la possession du mécanisme de l'écriture et de la lectu re constitue une présomption de capacité et nous concéderons a 1 'Echo du Parlement que ce n'est pas autre chose qu'une simple présomption. Dès lors, les deux systèmes, mis en présence, peu- vent êlre formulés comme suit. L'Echo du Parlement dit Ge citoyen paie 25 francs d'impótdone il doit être presume intelligent. Nous disons Ge citoyen sait lire et écrire done il doit être pré- sumé intelligent. Que le bon sens public decide quel est, de ces deux raisonnements, celui qui se rapproche le plus de la vérite et de la certitude Abolition des barrières. En 1863, nous écrivions Quand aurons-nous l'abolition des barrières Cetle question nous pouvons nous la poser, non la résoudre. Nous devons attendre et patienler rnais il est permis d'espérer que bientót le ministère don- nera gain de cause aux réclamalions si fréquentesdes populations campagnardes, car ('honorable M. Frère, ministre des finances, disait, dans la séance de la Chambre des représentants du 24 janvier 1862 Moi aussi j'émets le voeu qu'on supprime les bar rières. o Les actes de M. Frère n'ont pas trahi ses paroles. C'est lui qui vient de déposer le projet de loi abolis- sant les barrières sur les routes de l'Etat. Nos prédiclions se réalisent, mais en partie seule- mentcar le projet de loi ne vise aucunement a l'abo lition des barrières sur les routes provinciales etcom- munales. Si les provinces et les communes n'appliquent pas a leurs routes les dispositions abolitives de péages, que nos Chambres ne tarderont pas a voter, nous continuerons a avoir nos campagnes parsemées de barrières. Pour preuve de ce qua nous avancons, nous ne de vons considérer que l'arrondissement d'Ypres. La nouvelle loi abolira les barrières a l'entour de la ville d'Ypres, paree qu'a chacune des sorties de cette ville correspond une route de l'Etat mais beaucoup de localilés importantes, qui ne sont desservies que par des routes d'une autre categorie, continueront a voir subsister les barrières. C'est ainsi que les villes de Wervicq, Comines, Messines et les communes de Watou, Neu\e Eglise, Bercelaere, etc., ne profiteront aucunement de la belle et utile loi due a l'initiative du ministre M. Frère. D'après ce que nous avons entendu de divers cótés, nous ne pouvons douter que la province de la Flandre La vötrel reprit miss Julia Mannersunétran- ger 1 Bonté divine I Comment vous trouvez-vous ici Qui que vous soyez (mortelle ou déesse), vous avez dü reconnaitre que je suis ici malgré moi, répon- dit Alexandre; car, il me semble que je faisais assez de bruil quand on me poussa dans la calèche. Venez-vous de la part de lord Peter? demanda miss Manners. Peste soit de votre lord Peter! rópondit Trott avec humeur. Je ne connais aucun lord de ce nom. Je n'en ai entendu parler que depuis hier au soir, quand on s'obstinait a me faire passer poor Sa Sei- gneurie, en depit de mes dénégations, au point que je suis amené a me croire fou ou sous le poids d'un cau- chemar. Ou allons-uous? demanda la dame d'un ton tra- gique. n Mais, comment puis-je le savoir, moi, madame, fut la réponse empreinte d'une singulière froideur de M. Trott, que les événements de la soirée avaient complètement mis hors de lui-même. Occidentale ne suive l'Etat dans l'abolition des bar rières. Quant aux communes, nous savons que, pour ce qui regarde l'arrondissement d'Ypres, M. le com- missaire Carton n'est pas l'apótre de l'abolition des barrières sur les routes communales. L'honorable conseiller des bourgmestres de campagne doit avoir des motifs, a lui seul connus, pour avoir pareille opi nion. Jusqu'a ce qu'il nous les fasse connaitre, nous ne pouvons lui donner raison. Espérons que MM. les conseillers communaux de l'arrondissement d'Ypres ne se conlenteront pas d'une opinion, maisqu'ils en demanderont les motifs, libres après cela de les admetlre ou de les rejeter. Chroaique cléricalc. Jadis le Christ propageait sa sublime doctrine par la bontéetla mansuétude, il prêchait surtout parl'exem- ple. Aujourd'hui nos modernes apótres s'inquiètent peu de l'exemple et le célèbre aphorisme qu'un curé narquois prit un jour pour texte de son sermon failes cequeje dis et non point ce que je fais, estdevenu un dogme catholique de nos jours on fait do la reli gion a tours de bras. C'est plus commode et a coup sur plus expéditif. De tous les fervents adeptes de la nouvelle doctrine, un des plus fervents est certainement M. le curé de Wytschaete, dont tout notre arrondissement chante ence moment la glorieuse Odyssée. S'agit-ii de quel- que ame égarée a ramener dans le bon chemin, le fou- gueux curé, hors de lui, se lance sur sa proie, il ne ia lache plus qu'il ne l'ail atterrée sous le poids du repentir. Et rendons lui tout de suite la justice de dire qu'il y réussit presque toujours, car il met au service de sa cause les arguments les plus frappants sa foi herculéenne ne souffre pas de réplique, et malheur 1 malheur aux prehears endurcis que frappe la main de Dieu, surtout quand M. le curé de Wytschaete conduit cette main. 11 est fAcheux pourtant que la houlette pastorale atteigne indistinctement les loups et les agneaux et qu'elle ne sache pas faire le triage du bon grain d'avec l'ivraie. Peut-être le doux berger s'adresse-t-il de pré- férence ces brebis, afin de leur mieux inculquer le précepte évangélique qui veut qu'en certains cas on présente l'autre joue. Qu'en pensent les ouailles 11I est aisé dele deviner. Aussi ne nous trompons-nous pas en affirmant que la religieuse qui a été parliculièrement en butte auxprédications de M.lecuré se serait volontiers contentée de l'affection et de la reconnaissance des enfants de son école et qu'elle se souciait médiocre- ment des nerveuses benedictions de l'athlète catholi que. Nous sommes surpris que le Journal d'Ypresqui nous a promis des correspondences de toutes les com munes de l'arrondissement, ne nous dise rien de la tragi-comédie de Wytschaete. Attribuons son si lence au défaut d'organisation et espérons qu'il pren- dra toutes les mesures nécessaires pour combler pro- chainement cette lacune. Puisse-l-il être bientót a même de donner des détails complets sur les divers points qui excitent la curiosité pubiique et que nous lui soumettons aujourd'hui. Pourquoi l'apparition de M. le curé dans l'école de Wytschaetea-t-elle eu pour résultat un fracas non moins épouvantabie que celui du mont Sinaï? Arrêtezl arrêtez! criaaussitót la dame, en abais- sant la glacé de devant. De grêce, madame, fit M. Trott en remontant la glacé d'une main et saisissant de l'autre le bras de miss Julia qu'il pressa tendrement; il y a une mé- prise dans cette aveuture et j'ose vous demander la faveur de pouvoir vous expliquer, d'ici au premier relai, le róle que j'y ai joué moi-même; au reste, vous ne pouviez, sans danger, descendre ici seule et a cette heure de la nuil; j'ose présumer, d'autre part, assez de votre bonté, pour que vous n'exigiez pas que je continue mon chemin a pied. La dame se laissa persuaderla méprise fut expli- quée et ('explication en futagréée paries deux partis. M. Trott était a la fleur de l'êge, portait des f.ivoris qui plaidaient en sa faveur sa toilette était irrépro- cbabh; ses manières aristocratiques lui gagnaient les sympathies de tout le monde. Bref, le courage seul lui faisait défautmais quel est l'homme qui ne puisse s'en passer, lorsque 75,000 francs de rente le rem- placent avantageusement. La dame possédait ce re venu et plus, il lui fallait un mari jeune, aimable le Est-il vrai que, nouveau Davenport, ce père spirite y a fait danser des tables Pour quels motifs la religieuse qui dirige l'école en est-elle sortie brusquement peu de temps après l'ar- rivée de M. le curé, se dirigeaut précipitamment vers son couvenl Les enfants qui ont faitcortége a M. le curé a sa sor tie de l'école jusqu'au presbytère chantaieut-ils ses louanges ou l'accablaient-ils d'imprécalions Enfin, est-il exact, comme le proclament les dévo- tes, que M. le juge d'instruction prés le tribunal d'Y pres, touché du miracle de la grêce, a éprouvé le be- soin de conférer avec M. Ie curé de Wytschaete Toutes ces particularités méritent d'être lirées au clair. Aussi engageons-nous vivementle nouvelorgane catholique a parler. Donner les explications les plus minutieuses sera le meilleur moyen de faire taire les calominies si calomnies il y a. Une lettre adressée a l'Union libérale de Verviers qui contient des renseignements intéressants au point de vue de la statistique électorale, établit la nécessité impérieuse pour la législature, de voter la proposition de M. Oris. Dès qu'un accroissement de population de 40,000 ames est oiïlciellement constate, il y a nécessité de modifier la répartition des représentants et, si eet ac croissement est porté a 80,000 Ames, l'élection d'un sénateur de plus est égalemenl nécessaire. Cette modification a déja eu lieu a trois reprises et en dernier lieu en 1859, quand le nombre des repré sentants a été augmenté de huit et celui des séna- teurs de quatre. D'après les données émises par le correspondant de 1 'Union, i! y aurait lieu, en 1866, d'elire encore le même nombre de députés nouveaux, ce qui porterait le chiffre de la représentation nationale a 115 repré sentants et 62 sénateurs La répartition de 1859 a été basée sur l'ótat de la population au BI décembre 1858, qui était alors de 4,623,000. Or, en prenant pour point de départ l'ac- croissement moyen depuis 1858, la population au 31 décembre 1865, doit dépasser cinq millions. La province d'Anvers ayant aujourd'hui 48 2,000 ames devrait élire un représentant de plusle Brabant, (839,000) trois représentants et un sénateur de plus; la Flandre occidentale (662,000) et la Flandre oriën tale (828,000) garderaient leur représentation ac- tuelle; le Hainaut, (866,000) aurait droit a deux re présentants el un sénateur de plus; Liége (573,000) un représentant et un sénateur de plus; le Lim- bourg, (201,000) ne varierait point; le Luxembourg, (206,000) aurait droit a un sénateur de plus, et enfin la province de Namur (307,000) a un représentant de plus. Ces nouveaux députés, en prenant pour point de départ, comme on l'a fait pour la fixation du chiffre par provinces, le système admis en 1859, se répar- tiraient comme suit par arrondissements Bruxelles aurait deux nouveaux représentants et un sénateur; Anvers, Louvain, Charleroi, Thuin et Philippeville, un représentant Arlon, un sénateur Liége, un représentant et un sénateur. Le correspondant de VUnion libérale termine sa lettre par un relevé des accroissements de population constates, de 1831 a 1865, dans nos diverses pro- vinces. Cet accroissement a été, dans eet espace de voila tout trouvé. M. Trott n'avait qu'a se porter can didal a la main et aux 75,000 francs de rente de miss Julia. II le fit et il fit bien. D'ailleurs, pour couvrir sa disgrAce et pour racheter sa défaite, il avail besoin d'épouser une femme riche. Miss Julia Manners et M. Alexandre Trott en vinrent bientót a comprendre que ce serait une pitié que d'avoir subi tant de désa- gréments et fait tant de dépenses sans en retirer le moindre fruit; que, puisqu'ils étaient une fois en route, mieux valait de continuer leur chemin et de se rendre a Gretna Green, pour s'y marier. Cette conclusion fut adoptée sans objection. Dans la même matinée le forgeron privi'égié de Gretna unit solennellement miss Julia et M. Trott par les liens sa- crés du mariage. Emily Brown épousa Horace Hunter. Ces deux unions furent approuVées et bénies, après quelques gronderies amicales des parents respectifs des deux couples. Lord Peter, après avoir fêlé trop copieusement le dieu du vin, perdit l'équilibre en retournant a son chèteau, tomba dans un fossé rempli d'eau et fut noyé.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 2