pays, et, dès lors, n'est-ce pas 5 eux a determiner les conditions auxquelles ces citoyens seronl reconnus aptes a exercer ce droit"? Un oitoyen se présente au scrutin et demande a voter. II se dèclare prêt asubir toutes les épreuves qu'on voudra lui imposer pour justifier de sa capacité? Esl-ce a lui ou a eux qui sus- pectent sa capacité d'indiquer le genre d'épreuves auxquelles il devra être soumis et n'est-il pas évident que si eux qui le liennent en suspicion ne parviennent pas a s'entendre sur le moyen de reconnaitre sa ca pacité, ce ciloyen doit être admis a voter? Si nous avions un reproche a faire a la proposi tion de M. Guillery, ce serail de n'être pas assez large et d'avoir maiutenu l'oslracisme dont la legislation electorale actuelle frappe les capacités incontestables, aüestées par des diplómes. S'il est vrai, comme l'a soutenu M. Frère-Orban a la Chambre des représen- tants, que le eens ne constitue plus, dans le régime actuel, qu'une présomption de capacité, par quelle ótrange contradiction exclut-on du droit de suffrage les citoyens qui, non-seulement fournissenl la preuve de la présomption réclamóe, mais prouvent de plus que cetle présomption est une certitude? On inscrit sur les listes électorales un individu qui paie, dans l'une ou l'autre commune rurale, 15 francs d'impót direct, paree que dit-on, le paiement de c'et impót le fait presutner capable et l'on refuse d'inscrire un doctcur en droit ou en mèdecine I N'est-ce pasje com- ble et i'absurdilé Aenjuger par l'altitude de la presseministérielle, la proposition de M. Guillery renconlrera dans le cabi net une vraie opposition, el cette opposition nous laisse entrevoir la probabilité d'un échec. Mais ce que nous pouvons aiïirmer dès aujourd'hui, c'est qu'elie a pose devant le pays la question de la réforme élec- torale et que cette question recevra une solution pro- chaine, que le ministre le veuille ou non. Le cheinin de fer de la Flandre-Occidentale. Depuis quelque temps, ('exploitation de notre che- min de fer dépasse en irrégularité lout ce que nous avons vu jusqu'a présent. II n'est plus de jour que quelque train n'éprouve du retard ou n'essuie un ac cident. Voici, entre autres, dans l'espace d'une se- maine,ce que nuus avons pu constater, rien qu'a la Station d'Ypres, et encore croyons-nous n'avoir pas tout observé be lundi 22 janvier, Ie train de 1 1 h. 50 m.du ma- tin est en retard et celui du soir arrive après dix heures. be mercredi 24, le train attendu a 11 h. 50 m. entre en gare a 12 h. 35 m. be jeudi 25, le dernier train arrive a 10 h. 15 m. be samedi 27, l'essieu d'un wagon de marchandises s'est rompu entre Vlamertinghe et notre Slation. be train de 11 h. 50 m. pour Poperinghe, forcé d'atlendre que la voie futdéblayée, est arrivé dans cette dernière villcavec un Irès-grand retard, be mêmejour, le train annoncé pour 3 h. 45 m. du soir, arrive a 4 h. 35, ne reparl qu'après 5 heures, et celui de 5 heures pour Courtrai, ne nous quitte qu'a 5 4/2 heures Enfin, les voyageurs altendus a 9 h. 34 m. du soir parviennent a destination a 1# h. 45 m. Dimanche, 28, le dernier train nous arrive après minuit. dans son vin au déjeüner. Vous êles bien aimable, M. X., ajouta-t-il; nous voici arrivés vovons. Ils firent le tour de la petite propriété, M. de V ins- pectantd'un air très-serieux, sans rien dire; M. X.. vantant sa lerre, et énumerant a nouveau, de la plus insidieuse facon possible, toutes les raisons qui de- vaient determiner M. le comle a l'acquerir. Tout a coup ce dernier s'arrêta, et prenanl un air grave M. X., fit-il, êtes-vous bien sur que cette lerre vous apparlient M. X., couime un inulet qui re- coit inopinemeul un coup de baton, fit un haul-le-corps, dressa lesoreilles el regardant son interlocuteur avec une stupéfaction des plus comiques Si je suis sur d'être propriétaire répondit-il. Mais M. le comte veul plaisanter? Non pas, répliqua M. de V.,.., je ne plaisante jamais, surtout avec des hommes sé- rieux comme vous, M. X. (lei un deuxième salut.) J'éprouve un doule réel, très-grave et fondé sur l'éiat deslieux. Voyez done vous même, M. X., el jugez de mon incertitude. Entre votre propriété et la mienne, il n'y a aucune ligne nette de démarcation. Tout au plus un petit sillon que mon fermier peut avoir tracé aussi bien que le votre. De l'autre cólé, un ruisseau bundi, 29,1e train attendu a 8 h. 57 m. du matin, arrive a 9 h. 80 m. Eh bien cela demande d'urgenles réformes. Car outre que eet èlat de choses cause de nombreux dé- sagréments aux voyageurs et au commerce, les acci dents qui se multiplient depuis quelque tempsoffrent un sujet sérieux d'inquiélude pour la sécurité des personnes. Et, si jusqu'a présent nous n'avons a dé- plorer aucune catastrophe, i! est au moins temps de travailler a les prévenir. Outre le désordre adminis- tratif, une grande négligence existe dans l'entretien du matériel, négligence bien coupable, puisqu'elle peut entrainer les plus grands malheurs. Citons un exemple du désordre administratif. Une station assez importante de la ligne nous l'offre. Dix minutes avant le déparl du train, un gamin de douze ans compose a lui seul tout le personnel du bureau. Ge bureaucrateen bas-êge se borne a nous déli vrer les cou pons de place, (sans trop s'inquiéter même du prix. II ne tient aucun autre renseigoement a votre dispo sition. Pourlant le train va partir vos malles sont la par terre et vous les considérez avec embarras... Mais voici en toute hate, un grand et maigre jeune homme qui entre essoufflé, parcourt le bureuu deci, de la, jure et tonne paree qu'il ne trouve encore per- sonne a la besogne... C'est lui qui tient les registres des bagages et, vite, vite, donne les bulletins. 11 était temps, ma foiles gardes déja ferment les portières des voilures. Un ouvrier court avec vos malles, vous courez a voire place... et après avoir attendu un quart d'heure dans la gare, vous êtes bien heureux de ne pas venir trop tard au train. Autre fait non moins amusant Un wagon, chargé de charbons, avait un essieu brisé. On le relève, on le hisse.tout chargé, sur un wagon vide et on le traine ainsi cahin-caha jusqu'a la station la plus voisine. C'est un samedi, la semaine finit; le lendemain, di manche, jour de repos; puis enfin, le lundi, des ou- vriers sont expédiés de Bruges, pour racommoder le wagon, qui est resté la pendant trois jours avec son changement. Et celui qui attend ses charbons?.... On ne s'en préoccupe pas I Ne sommes-nous pas bien avancés avec une ligne ferrée exploitée de la sorte, et ne regretterons-nous pas bien tót nos anciennes diligences M. le ministre des travaux publics a annoncé a la section centrale, chargée de l'examen de son budget, que le gouvernement tient la main a l'exécution des engagements contractés par les sociétés concession- naires de chemins de fer. On se demande, en presence des faits signalés ci-dessus, si le gouvernement fait exercer la moindre surveillance sur la ligne de la Flandre occidentale et s'il est informé de ce qui s'y passé Communiqué Nous croyons pouvoir afïirmer avec certitude que le Collége echevinal vient d'arrêter définitivement l'emplacement du nouveau Tir a la cible. II serait situe sur la Plaine, entre le talus de la promenade publique, la perche de la Société de St-Sébastien et l'ancien magasin a poudre. Nous ignorons si, a l'apparition de ces lignes, le Conseil communal aura éte deja saisi de la communi cation du Collége. Nous nous occuperons néanmoins de eet objet dans notre prochain numéro. qui borde et limite mon domaine en deca et au-dela. ba nature du sol est aussi la même. Vous l'avez dit tantótM. X., et votre remarque était bien digne d'un esprit aussi judicieux que le vötre. (Troisième salut.) 11 est évident que ces quelques mesures out ja dis ap. partenu a mon domaine el qu'elles n'en peuvent avoir été détachees que par le fait de quelque facheuse nè- cessitè, ou, pour mieux dire, de quelque usurpation. Vous me proposez de les aebeter, M. X. ?il serait plus juste de m'offrir de les reprendre. Au surplus, vous y songez peut-être? ajouta M. de V.... en souriant. Moi? s'ecria M. X. visiblemenl impatienlé, moi? Mais pas du tout, M. le comte!... Vous vouiez assuretnent non pas plaisanter, mais vous moquer de ma per- sonne Ces terres sont évidemment a moi. Qu'importe qu'il y ait ou non des limites apparentes? Qu'importe encore que ma propriété semble avoir jadis fait partie de la vótre? Qu'importeUn instant 1 interrom- pit M. de V.... avec un geste affabletout cela importe beaucoup. b'absence de limites précises, la situation et la nature de votre champ, cette ligne tracée par le ruisseau que voila, tout cela démontre a l'évidence que ce que vous appelez votre propriété n'est, s'il Conseil communal. Séance publique du Samedi 27 Janvier 4866. Présents MM. P. Beke, bourgmestre P. Bourgois, b. Merghelynck, échevins Th. Vandenboogaerde, Ch. Vandebroucke, Ed. Cardinael, Ch. Becuwe, Ch. ban- noy, b. Vanalleynnes, L. Vanheule, Aug. Beaucourt, F. Messiaen, Aug. Brunfaut. Absents MM. Aug. Deghelcke, P. Boed. be Conseil approuve le procés-verbal de Ia dernière séance et prend connaissance d'une lettre de M. Ie gouverneur de la province qui lui demande de dési- gner un déléguè pour représenter la viile d'Ypres au sein de la commission de révision des évaluations ca- dastrales. Cette nomination est renvoyée a huitaine. M. Vanheule présente le rapport de la 4'° commis sion sur les libéralités teslamentaires de M. Pierre Vnndermarlière. be défunt avait légué a la fabrique de l'église Saint-Martin un capital de 10,000 francs pour exonération de services religieux, a charge de faire une distribution annuellede 300 pains aux pau- vres pendant 50 années conséculives. Mais aucune re partition n'élait faite de ce capital. Pourtant les fa- briques sont incompélentes pour les distributions de secours aux pauvres. C'est en s'appuyant sur ce principe que le Bureau de bienfaisance sollicite l'au- torisation de recevoir une somme de 2,000 francs for mant le capital de 90 francs ou 300 pains a 30 c. ba 1"> commission pense que, si le Bureau de bien faisance est seul apte a faire cette distribution, son droit se borne a exiger que les conditions au legs soient remplies par la fabrique, mais qu'il n'est pas ^fondé a posséder le capital. En effel, cetle pretention, si elle était admise, n'aurait d'autre résullat que d'en- richir l'institulion charitable au détriment de la fa brique, puisqu'après 50 ans, lorsque toute charge serait éleinte, le Bureau resierait néanmoins proprié taire des 2,000 francs dont il disposerail a son gré. M. Becuwe demande que le dossier en entier soit envoyé a l'autoritó supérieure qui slatuera, et le Con seil adopte les conclusions du rapport a l'unanimité, sauf MM. Vandebroucke et Becuwe qui s'absliennent en leur qualité d'administrateurs des établisseinents charitables. Differentes observations sont échangées sur le troi sième objet a I'ordre du jour Discussion du nouveau tracé du canal, afin d'agrandir la Stationsans amener un résullat plus decisif que la première fois. M. le bourgmestre fait un nouvel exposé de I'atfaire, qui n'est autre chose qu'un résumé succint de son rapport. A une interpellation de M. Vanheule, si le Col lége s'est mis en rapport avec les concessionnaires, il répond gue le Collége n'a pas pris a sa charge de faire aucune démarche auprès des concessionnaires il rappelle le sens de sa proposition, qui consiste a en- voyer le plan du Collége au departement des Travaux publics. M. Vanheule objecte qu'il peut y avoir plusieurs tracés également bons, mais qu'il laut tenir compte du chitfre des dépenses. Voila le motif pour lequel il demande qu'on s'abouche au préalable avec les con cessionnaires. b'insistance très-fondée de l'honorable conseiller embarrasse visiblement M. Ie bourgmestre. S'il faut l'en croire, la faute de tout ce qui arrive est au gouver- m'est permis de m'exprimer ainsi, qu'une expression géographiquemon domaine, c'est clair, s'étend jus qu'a ce ruisseau qui en forme la limite naturelle. II y a de plus, mon cher M. X., que votre terre me con- vient assez bien, ainsi que vous l'avez dit. Cédez done de bonne grêce, je vous en prie. Un refus déraison- nable pourrait, malgré moi, amener un gros procés. J'ai le malheur d'être beaucoup plus riche que vous, mon cher monsieur, b'argent entête, vous le savez, et, tout compte fait, vous pourriez bienmême en ga- gnant votre cause, être ruiné en frais. be droit de la force, vous savez M. X., prime parfois la force du droit Sommes-nous d'accord? M. X., pour être un fat n'est precisement pas un sot. II comprit la mys tification, non moi ^s son tort et, se laissanl aller avec sa vivacité nationale a un accès de franchise M. le comte, exclama-t-il avec un bon rire, vous avez rai- son. Si, sur le fondement des raisons alléguées, vous vous empariez de mon champ, vous seriez un voleur. Et, ma foisi, sur ces mêmes raisons, notre Empe- reur envahissait votre pays, ce serait, le mot y est, un voleur aussi. Bornons, M. le comte et restons bons voisins. Ainsi fut fait.

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 2