sionne vivement son auditoire. Qu'eut-ce été, disait Eschine de Démosthènes, si vous aviez entendu le monstre lui-même 1 Mirabeau prononce son discours sur la Régence sept jours après il est mort; le Panthéon est son tom- beau jusqu'au moment oü Marat preudra sa place et oü ses ossements seront jetés a Clamartdu Panthéon a Clamart, il n'y a pas plus loin que de la Roche Tar- péienne au Capitole l Michelet est d'avis que le grand Riquelti a été jus- tement expulsé du Panthéon M. Delmée ne saurait accepter ce blême; et c'est ici que se découvre l'inté- rêt particulier de sa conférence. Dans la lutte engagée sur la tombe de Mirabeau, il prend vaillamment parti pour le grand orateur; sous l'empirè d'un généreux enthousiasme, il ne veut point croire que eet bomme aux proportions surhumaines ait vendu la Révolution dont il a été l'ameet il discute chacuue des charges produites contre lui. Lamartine a appelé Mirabeau un courtisan vénal Edgard Quinet le uomme un colosse d'infamie Louis Blanc le dépeint ainsi Laideur resplendissante, figure flétrie, imposante et livide, effronterie de Ia lèvre se mariant a l'éclair des yeux, tel était Mira beau. Et il avait l'ême de son visage. M. De Champ- cenetz avait ditCet homme a la petite vérole a l'ême. Calomnies! s'écrie M. Delméë, et, sous les auspices de Proudhon et de M. Vermorel, il examine la valeur des preuves invoquées: les mémoires livrés par l'ar- moire de fer et la correspondance de Mirabeau avec M. de la Marckil est tenté de douter de l'authenticité de ces pièces; en ce qui touche celles trouvées dans l'armoire de fer, nous ne nous souvenons point qu'il ait fait valoir des arguments qui fussent de nature a les discréditer; quant a la correspondance avec le comte de la Marck, il n'esl pas loin de croire apo- crypheloutcequi enaparuet il faitremarquerqu'Ed- gar Quinet, dans son beau livre tout récemrnent édité, raconte que, pendant ses sept années d'exil a Bruxelles, il a fait bien des efforts pour parvenir a voir de ses yeux les papiers manuscrits de Mirabeau, qui se trouvent dans une bibliothèque particuliere et qu'il n'a pu y réussir. II est cependant bien certain, croyons-nous, que les notes secrètes de Mirabeau, publiées en 1851, lui appartiennentelles portent l'empreinte de son génie comme le dit Edgar Quinet, elles ont montré chez lui des profondeurs qu'on ne soupconnait pas; on voit cet homme descendre dans la fraude, dans Ie mensonge autant qu'il s'était élevè dans Ia vérité et dans la gloire. Nous comprenons que M. Delmée ait essayé de dis- culper la mémoire de ce génie immense; on se plait a voir brillen sans tache les gloires que l'on aime mais nous n'osons compter sur l'acquittementde son cliënt; nous pensons que le jugement de la postérité sur Mirabeau sera celui de M. Quinet, a savoir que a le travail souterrain de Mirabeau ne prèvaudra pas contre son oeuvre éclatante, et qu'il ne lui a pas été possible d'effacer les immenses services qu'il a rendusa la Revolution nous sommes done d'accord avec M. Delmée (jour saluer en Mirabeau la haute raison et l'éloquence souveraine nous voyons en lui l'incarnation de 89, nous déplorons ses fautes comme nous déplorons les horreurs de 93 nous rendons hommage a cetle révolution, a qui les Beiges, dont les Mirabeau s'appelaient en 88 Vandernoot, doivent une grande partie de leur liberté, malgré leurs libres com munes a cette révolution trop calomniée, en Flandre surtout, par ceux qui rêventla résurreciion du passé, qui habillent 89 de la robe saoglante de 93 et se plai- senta oublier que, si tous les terrorismes sont odieux, la terreur ne vaudra cependant jamais, quoi qu'on fasse, quatrë siècles d'inquisition. Conseil communal. Séance publique du Samedi 27 Janvier 1866. Suite et fin.) Abordant le quatrième objet a l'ordre du jour, M. le bourgmestre fait l'historique de la Bibliothèque de la ville d'Ypres, puis, a la demande de deux conseillers, il donne lecture du projet de règlement. Nous ren- voyons nos lecteurs, pour plus amples détails, a ['ar ticle Spécial que nous publions sur cette matière. M. Vandenboogaerde propose d'envoyer ce projet a l'examen de la commission de surveillance actuelle. M. Bourgois demande qu'avant tout le rapport soit présenté au Conseil. M. le bourgmestre dit que l'inlention du Collége est d'envoyer ce projet a l'examen d'une commission du Conseil. M. Vanheule ne Comprend pas qu'on veuille le sou- mettre a l'appréciation de la commission de la Biblio thèque, puisqu'un membre a confessé que la volonté d'un seul y prédomine. Le Conseil envoie le projet a l'examen de sa 1" commission pour présenter un rapport. Les lro el 2me commissions réunies ont examine les plans dressés par M. I'architecte Van Ysendyck pour la construction d'une école gratuite de filles elles ont faitmême ['inspection du terrain. Les conclusions sont en faveur de l'approbation des plans, sauf quelques réserves concernant les logements des institutrices. L'architecte a voulu utiliser une construction exis- lante, dans un but d'économie. Le rapport préfère re- noncer a cette appropriation et reculer de 3 metres. De cette manière la rue S. Jean aura une largeur de 6 m. 60 c.celle de S. Nicolas sera élargie d'environ 1 mètre. Quant au bètiment lui-même, il sera en briques avec des ornements en pierres bleues et ca pable de contenir 400 élèves. M. Vanheule attache une grande importance au voi- sinage de l'école, afin qu'il n'offre rien d'immoral aux yeux des enfants. Si nous saisissons bien une observation de MM. Be- cuwe et Brunfaut, ces deux honorables conseillers auraient préferé ('expropriation en bloc de tout le quartier. Le rapport ne parle pas du cahier des charges et du devis également mis l'ordre du jour. Le Conseil en adopte les conclusions. M. l'échevin Merghelynck fait connaltre de vive voix au Conseil les procès-verbaux de la vente d'arbres tenue sur la propriété communale dite Barmlanden et de celle tenue par le Bureau de bienfaisance sur ses propriétés a Winnezeele (France). La première, eom- poséede 66 lots estimés 2,700 fr. a rapporté 3,221 francs, soit une plus-value de 521 fr.la seconde a donné pour 71 lots 2,888 fr. 60 c., c'est-è-dire une augmentation de 628 fr. 60 c. sur l'estimalion qui était de 2,260 fr. Le Conseil donne un avis favorable sur ces deux objets, de même que sur l'aulorisation demandée par le Bureau de bienfaisance de prêter sur hypothèque une somme de 5,000 francs au sieur Bernard Hulle- bus d'Echtegem, a l'intérêt de 5 p. c. et, payant en déans les trois mois, a 4 p. c. Une ferme de 6 h. 39 a. 33 c. est donnée en hypothèque. La 2m° commission, par l'organe de M. Bourgois, présente son rapport sur l'indemnité de loyer a payer aux Hospices pour les nouveaux locaux destinés servir de salie de dépot municipal et de lieu de déten- tion pour les jusliciables du Conseil des prud'hommes. Le rapport propose un bail de 15 ans, a partir du 1" janvier 1866, au prix annuel de 350 fr.; il estirae que cette somme n'est pas trop élevée, surtout si l'on considère que le concierge reste chargé de la surveil lance des détenus. Les réparations et l'entretien des batiments seront a la charge de l'établissement cha ritable. La commission, a laquelle s'étaient joints M. Ie bourgmestre et M. l'échevin Merghelynck, a inspecté les constructionselle les a trouvées parfaites. M. Mer ghelynck surtout ne tarissait pas d'élogéS. Ce n'est pas malheureuxl car on sait que M. l'échevin n'ap- prouve guère les travaux qu'il n'a pas lui-même or- donnés. Ajoutons cependant, pour être justes, que ceux-ci avaient été dirigés par monsieur son frère. Quoi de mieux? M. Arthur construit, M. Léopold ad mire. Voila les douces jouissances de l'esprit de fa milie M. Vanalleynnes demande l'insertion d'une clause qui oblige les Hospices a renouveler le bail après 15 ans. M. le bourgmestre croit cette clause inutile. Les Hospices ne peuvent pas louer, dit-il, sans approba tion. S'ils s'avisaient de louer a d'autres, NOUS SOMMES 1C1. x> (Sic). M. le bourgmestre est naif dans ses expansions, Le Conseil adopte les conclusions du rapportil arrête a 31 fr. 50 c.,pour 13 chiens,le róle supplemen taire pour le recouvrement de la taxe en 1865. Celui de 1866, arrêté provisoirement, donne un total de 2,298 fr. pour 27 chiens de ohasse et 712 chiens de toute autre espèce. La taxe établie par les règlements provinciaux sur les chevaux et bêtes a cornes, s'élève au chiffre de 334 fr. 08 c. Nous constatons avec plaisir, dans l'énu- mération des tétes, que le uombre des moutons n'a pas varié depuis l'an dernier. 100 est un chiffre fati- dique. 99 moutons et unChampenois! Enfin, pour épuiser cet ordre du jour si chargé, le Conseil donne un avis favorable au projet de location a main ferme d'une propriété du Bureau de bienfai sance. Louée précédemment 9 fr., on en offre aujour- d'hui 32 fr.sa contenance est de 0 h. 1 a. 66 c. M. le bourgmestre donne lecture de l'acte rédigé en fla- mand. Ah mon Dieu! que peut done avoir fait a M. le bourgmestre notre pauvre langue maternelle pour qu'il la martyrise si cruellement? Le Conseil se retire a huis-clos pour procéder au renouvellement quinquennal de '.'administration du Bureau de bienfaisance. La séance est levée a 6 heures. La conférence de M. Bancel, qui n'a pu avoir lieu samedi, est fixée a samedi 17 février prochain. ACTES OEFICIELS. Nominations. Par arrêtés royaux du 2 de ce mois sont nommés, dans ('infanterie Lieutenant-colonel. Le major De Gotte, du 10' régiment de ligne. Capitaines de première classe. Les capitaines de 2° classeAyou, adjudant-major au 6e de ligne. Wei- merskirch, du 6° id. Capitaines ds troisième classe. Les lieutenants: Spinoy, adjudant-major au 6° de lignePatte, officier d'armement au 11' id.; Roffiaen, adjudant-major au 9'id. Sous-lieutenants. Les adjudants sous-officiers Laureyns, du 6" régiment de ligneCoenraets, du 10° id. Dans la cavalerie: Capitaine-coinmandant. Le capitaine en second comte de Ficquelmont, du 2' chasseurs. Capitaine en second de 2° classe. Le lieutenant Mignolet, du 2° chasseurs. Lieutenant. Le sous-lieutenant de Hollain, du le' régiment de lanciers. FA1TS UI VERS. Le 2 de ce mois, les bourgmestres de l'arrondisse- mentsesont réunis a l'Hótel-de-Ville d'Ypres, a 10 heures du matin, sous la présidence de M. le commis- saire d'arrondissement, afin de procéder au ehoix des délégués chargés d'examiner les nouvelles évaluations cadastrales. Ont été disignés pour représenter les six cantons: MM. Ernest Merghelynck, Bayaert, notaire, Forrest, notaire, Butaye, notaire, Berten, notaire, Floor, agent d'affaires. Le soir, au sortir de la séance publique, le Conseil communal procédait a huis-clos a la nomination du délégué de la ville d'Ypres; son choix est tombé sur M. Léopold Merghelynck. Nous avons le regret d'annoncer que la conference sur l'abolition de la peine de mort ne pourra avoir lieu, M. Burysecrétaire de l'Association formée dans ce but, se trouvant dans l'impossibilité de s'ab- senler en ce moment. Nous recommandons a l'autorité, dans un intérêt d'hygiène publique, d'exercer une surveillance sévère sur le débit de la viande de pore. D'aprës les nouvel les de l'extérieur, la trichinóse fait des progrès alar- mants. M. le gouverneur vient de communiquer aux ad ministrations communales de la province un arrêté ministériel du département de l'intérieur, stipulant que des conférences publiques sur la maréchalerie seront ouvertes cette année, a l'école de medecine vétérinaire de l'Etat, a Cureghem, lez-Bruxelles (An- derlecht.) Les conférences seront données tous les dimanches, a partir du 5 mars prochain jusqu'au 1 i mai suivant, a 11 heures du matin. Les maréchaux-ferranls qui désirent être admis aux conférences doivent se faire inscrire chez le gou verneur, en déposant un certificat du bourgmestre de leur commune constatant qu'ils réunissent les con ditions prescrites par l'art. 4 être êgé de 20 ans et exercer, depuis trois ans au moius, leur profession. La fabrique de l'église Sl-Martin est quelque peu en désarroideux honorables fabriciens, MM. Sartel et Théodore Vandenboogaerde, ont donné leur démis- sion ils sont remplacés par MM. Verlinden, avocat et Vandermeersche-Deneckere. On se perd en conjectu res sur les motifs de cetle resolution. M. Sartel, qui s'esl retiré aussi de la sociélé de St-Francois-Regis, dont il était président et a pour successeur M. Iweins- Storm, ne fera bientót plus partie, dit-on, de cellé

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 3