JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Quatrième année. N° 7. 18 F&vrier 1866. PU1X IPIBOIMEMERT mm mm MM H PRIX OES 4N10ICE» POUR LA BELGIQUE M T |M| T H ET DES RECLAMES 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. H I 8 B/J I 8BE H H H |B| 10 Centimes la petite ligne. Pour i'Etranger, le port en sus. H Jj H H H 88 8 HB H H 88 8 888 Corps du Journal, 30 centimes. Un Numéro 25 Centimes. HM! ^BBH SHI Hi Bi VI BH 88 HI Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous biSmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Fêlix Lambin, imp.-lib., On traite a forfait pour les annonces Souvent reproduites. Toules lettres rue de Dixmude, 55. ou envois Wary ent doivent dtre adressés franco au bureau du journal. l.c nouveau tir a la cible. Nous annoncions, dans noire numéro du 3 février, que le Collége eohevinal s'était enfin décidé a s'oCcü- per sérieusement du nouveau tir a la cible laQt de fois réclamé et que ['emplacement choisi était VEsplanade, a proximité de la perche de la société de St-Sébas- tien. Un profond mystère a entouré les délibórations du Collége. Précautions inutiles! les murs mêmesont des oreilles et le secret du Collége éventé, devenu du domaine public, ressemble fort aujourd'hui au secret d'Arlequin. Mais pourquoi ce mystère? Certes nous ne ferons pas a nos administrateurs l'injure de leur supposer assez de témérité ou assez de pretention pour se croire iofaülibles ou indiscu- lables, Lorsqu'il s'agit d'une création permanente 5 laquelle se lient lant d'intérêts divers, il faut bien qu'ils se résignenl a voir passer leurs projels au cribie de l'examen. Nous l'avons écrit trop souvent pour avoir besoin de le répéter ici, quand des travaux se font pour le public et par le public, il est juste, il est rationel que ses vceux soient écoutes. Toute la ville et le Conseil communal lui-même se snnt occupés differentes fois de l'emplacement du nouveau tir le 30 avril 1865 nous signalions a noire tour un endroit qui nous semblait offrir les conditions voulues de sécuritè et de facile execution. Cet endroit n'est autre que le tenaillon de la courtine 2-3, der rière la rue des Veaux. Cette idéé, quoique ayanl réuni les sympathies des membres du Collége èchevinal, avant d'avoir vu le jour dans nos colonnes, n'eut pas la chance de les conserver; ['impression en avait transformé proba- blement les avantages en inconvénients. Ce contre temps nous toucha pen, car dans les idees que nous émettons, nous prenons pour guide le bien-être, la prospérité et l'embellissement de notrecite et noil les tristes suggestions de l'amour-propre. Nous atten- dimes, nous promeltant d'étudier avec impartialité les projets du Collége a leur apparition et d'en pro- clamer l'excellence, lorsqu'il nous aurait été dèmon- tré qu'ils offraient des conditions plus avantageuses que les nötres. Nous avons done, depuis quelques jours, revu la courtine de la rue des Veauxparcouru le terrain choisi par l'admimstration communale et nous venons faire part au public du rèsultat de notre examencar nous ne voulons rien avancer que nous ne soyons a même de démontrer mathèmatiquement. Examinons d'abord le projet de l'autorilé. L'adminisiration communale a decidé d'établir le nouveau tir a la cible dans la gorge du bastion n° 4, e'est-a-dire dans cet angle de I'Esplanade formè par la promenade publique'au S. et a l'O.le long de l'an- cien magasin a poudre au N. et a proximité de la perche de St-Sébastien. C'est la que seront établies, tournant le dos a l'O., trois cibles mobiles; les lireurs se placeraient a 30 metres derrière le cabaret formant l'aile gauche de l'ancienne porte de Bailleul. De ce point a la cible il y aura une distance de 100 mé- tres. La sécurilé publique sera prétendüment garantie, d'une part, par le talus du rempart qu'il faudra rec tifier et, du cóté de la rue du Progrès, par un épaule- ment en terre qui, partant du hangard servant d'abri aux tireürs, ira rejoindre lè mur S. du magasin a poudre le mur d'enceinte de ce magasin devra dis- paraltre et se prolonger jusqu'aux cibles. La lar- geur du tir sera de dix mètres slrictement nécessaires pour le placement des trois cibles. Reste b parler maintenant des travaux de lerras- sement indispensables pour préserver la promenade publique a l'O., le pavé de Dickebusch, les maisons qui le longent et une partiede la station elle-même, de l'atteinte des balles; nous nous occuperons d'abord des ouvrages de maconnerie. Ceux-ci se composenl d'un pavilion pour con cierge d'une loge pour MM. les officiers et d'un abri pour les tireurs. Pour ceux-lb. tout en garnissant de fascines oü d'une plaque en fer le bas du taius desliné a recevoir les balles perdues, il faudra en couronner le sommet d'une butte ou parapet, auquel on ne pourra pas donner une élévation inférieure a 5 mètres, prise du niveau actuel de la promenade. Quant b l'aménagement intérieur du tir, deux sys- tèmes sont en présence. A Bruxelles, ou l'emplace ment est trop vaste pour qu'il faille craindre les ap- proches de la foule, on s'est contenté de construire un seul mur transversal placé a 10 mètres en avant du tireur et percé d'un créneau en forme d'entonnoir, dont l'ouverture mesure l mètre de haut sur 0* 25 de large. Ailleurs ont été élevées de pelites murailles les unes b la suite des autres, a la distance de 10 mè tres, et uniformément percées d'une ouverture ser vant au passage des projectiles. Tel est le syslème de Termondec'est celui des paraballes dont nous avons parlé précédemment. Aprè3 avoir exposé le plan de l'adminisiration, voyons les moyens dont elle dispose pour l'exécuter. Nous avons dit qu'il faudrait rectitier les talus du rempart, construire une butte en terre b l'extrémité O. du tir, clöturer celui-ci du cólc de la rue du Pro grès par un épaulement. Ne nous arrêtoas pas en ce moment a ces deux premières nécessités, auxquelles pourtant il ne sera pas satisfait sans frais; occupons- nous seulement de l'épaulement. Pour exécuter ce travail dans des proportions con- venables, une élévation de 6 mètres ne sera pasexa- gérée sansdoute. Eh bien, pour lui donner cette élé vation, il faut a la base une largenr de 15 mètres, en supposanlque l'on aboutisse a O au sommet, c'est-a- direquele sommet Sé termine en pointe, semblable aux toits saillants de nos anciennes maisons. La lar- geur moyenne sera done de 7m 50 qui, multiplies par la hauteur totale de 6 mètres, donnent un cube de 45 mètres par mètre courant et, comme la longeur de l'epaulement sera de 100 mètres, il faudra em ployer 100 fois 45 mètres, soit 4,500 mètres cubes de terre. Halte-lal nous crie-t-on déja, vous comptez un épaulement de 100 mètres et vous avez dit vous-même qu'un des cötés du magasin a poudre servirait d'enceinte. C'est vrai, mais cela n'est pas bien important. Cependant. puisqu'on le veut absolu- ment, retranchons des 100 mètres la longueur du magasin a poudre. A voire tour, vous oubliez, hono rable interrupteur, que nous n'avons rien compté, ni pour le redressement du talus N. du rempart, aussi d'une longueur de 100 mètres, ni pour l'éléva- lion de la butte sur le cóté O., d'üne hauteur de 15 mètres sur 10 de large; pourtant ces travaux absor- beront amplement, et au-dela, l'économie que la con servation du magasin b poudre fera réaliser. 4,500 mètres cubes de terre 1 Ou les pfendra- t-on?II y a d'abord la butte du tir actuel, sur la Plaine d'amourpuis encore les terrains hors ville. Le plus proche de ces terrains est Celui qui se tróüvé immédiatement derrière la nouvelle usine do M. Henri Lapière pour en amener les terres en Ville, il faut faire le détour par la porte de la Station. Quaut b la distance qui sépare la Plained1 amour de V Esplanade, nos lecieurs la connaissent aussi bien que nous. Exa- gérons-nous quand, en raison de ces longs trajets parcourir, nous affirmerons que le chargement, lë transport, le déchargement des terres et Ia construc tion de ('épaulement, gazonnement partiel compris, coüteronl au moins 1 fr. par mètre cubet Cela fait pour les 4,500 mètres nécessaires, 4,500 francs. Ët avec ce syslème, le tir ne sera pas mème b l'abri des déprédations des gamins, qui s'amnseront a grimper les talus et iront ramasser les balles qUbüd le local sera désert. A ce compté, et en supposant que le Conseil veuille absolument adopter ^emplacement désigné paf son Collége, un mur vaudralt mille fois mieuxen outre, il couterait moins. Supposons-le eonstruit en briques neUves, dé la même hauteur que l'épaulement, 6 mètres, ét d'une épaisseur moyenne de 27 1 /2 cenlimètres, ce qui est suffisant, nous ne trouvons encore pöur tóüte la lon gueur des 100 mètres qu'un cube total de 165 mètres, lesquels calculés a 16 fr, par mètre Cube, tout com pris, ne coüteraient que fr. 2,640. Mettant en regard du coüt de l'é paulement celui de la macjonnerie Nous trouvons une difference de en faveur de cette dernière. Mais ii y a plus. II faut en outre faire entrer en ligne de comple l'espace de terrain b ocouper respec- tivement par les deux differentes constructions. En effet, d'après les donnéesqui précédent, l'épaulement occuperait une surface de terrain de 1,500 mètres carrés, soit 15 ares, tandis que le mur pourrait so construire sur une surface de terrain qui ne dèpasse- rait pas 55 mètres carrés. Ajoutons encore qu'a VEsplanade, quelque soit le syslème adopté, épaulement ou mur, ouVrageen terre ou en maconnerie, les paraballes sont indispensables, si l'on veut éviler les dangers du ricochet. Qu'il nous soit permis maintenant de condüire lë lecteur vers la Plaine d'Amour. Lorsque vous promenant par les jardins du rem part, vous vous dirigez vers le pièdestal qui portait autrefois Notre-Dame de Thuyne et qui aujourd'hui, hèlassemble inconsolable dans son veuvage, lors- qu'après avoir dépassó ce piëdestal, ayant a votre droite le pensionnat des Dames de Rousbrugghe et la rwe des Veaux, v»us piongez le regard a gauche dans Fr, 4,500 00 2,640 00 Fr. 1,860 00

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 1