les fossés, vous voyez nu pied du mur d'enceinte une longue languette de terre qui s'étend jusqu'a la Plaine d'amour. C'est cette languette qui est le tenaillonde la courtine 2-3. Borné au N. par le flanc gauche du bastion n° S actuellement démoli, ce qui le met en communication directe avec le boulevard et la Plaine d'amour, au S. par l'oriHon du flanc droit du bastion n° 2, il l'est respeclivemtnt a I'E. et a TO. par le mur capital et par le fossé capital dit Bolerplas. Si nous prélevons tout d'abord le terrain nécessaire pour l'habitation du concierge, il nous reste une longueur totale de 180 mètres jusqu'au fond du rentrant du flanc droit du bastion n° 2. Je retranche encore 7 mètres de ces 180 pour l'abri des tireurs, reste 173 mètresor, le te- naillon lui-même a une longueur de 130 mètres, de manière que son extrémité S. est séparée du fond du rentrant du flanc droit du bastion n° 2, en d'autres termes, du' mur d'enceinte qui lui fait face dans cette direction, par un fossé de 23 mètres. Qu'on veuille ne pas perdre de vue ces indications qui sont très-im- portantes nous dirons immédiatement pourquoi. La largeur du tenaillon est de 30 a 40 mètres. Qu'y a-t-il a faire pour Ie convertiren un trés beau tir? Bien peu de chose; ni rectification de talus, ni construction d'épaulement, rien qu'è perfectionner le nivellement et a combler la sortie de la poterne 2-3. Lorsque nous signalions la première fois eet em placement a l'attention de l'autorité, nous mention- nions eomme devant étre comblée la partie du fossé qui se trouve prés du rentrant et de l'orilIon du flanc droit du bastion n° 2, a savoir une étendue de 23 mètres de long sur 40 de large; un examen minutieux nous a convaincu depuis de nolre erreur. Effective- ment, nous venons de voir plus haul que, toutes les constructions déduites, il nous reste une longueur de 173 mètres. Retranchant de ce chiffre les 23 mètres qui constituent la longueur du fossè, nous conservons encore 150 mètres, un tiers de plus qu'il ne faut, puisque le plan du Collége ne comporte qu'un tir de 100 mètres et que d'ailleurs notre garde-civique ne s'exerce pas a de plus grandes distances. La seule chose a combler serai t un petit bout de fossé a la sor tie de la poterne; mais est-ce bien la peine d'en parler Au surplus, ici encore, pour notre projet comme pour celui de l'administration, nous voulons donner des chiffres et nous osons prédire qu'on ne les contes- tera pas. Pour combler le fossé devant Ia poterne, nous pre- nous 200 mètres cubes de terre a 65 c. le mètre cube, soit fr. 130 00. Ce prix est suffisamment rémunéra- teur pour le charriage de terres a prendre la butte du tir actuel et qui sont pour ainsi dire pied d'oeu- vre, surtoutsi l'on considère que nous n'avonscompté que 1 franc pour le transport de cette même butte a VEsplanade, un trajet quatre fois plus long. Mais si l'on soutient que non, soitnous répondrons alors que notre premier calcul doit être majoré également, et, en cecas, l'épaulement necoütera plus seulement 4,500 francs, mais 5,625 fr., 6,750 fr. ou méme 9,000 fr., selon qu'on voudra calculer le mètre cube a 1 fr., a 1 fr. 25, 1 fr. 50 ou a 2 francs; il n'en est pas moins évident que le transport des terres depuis la Plaine d'amour jusqu'a VEsplanade devra se payer plus cher que de cette même Plaine a la courtine dont nous nous occupons. En somme, quelque soit le chiffre que l'on prenne pour base du calcul, la proportion que nous voulons établir entre les prix de revient de l'un et de I'autre projet, restera toujours le même. Aux terres nécessaires pour l'arrangement de la poterne, ajoutons 80 mètres cubes pour révêtir du cöté du feu les paraballes n°' 2, 4, 6 et 8, a fr. 0 80, talus et gazonneinent compris, soit 64 francs ou 192 pour les trois cibles. Nivellement et arrangement du terrain, 50 fr. Arrivons maintenant a la maconnerie. 50 mètres cubes de maconnerie en briques pour les paraballes, a 16 fr., tout compris, fr. 800 ou fr. 2,400 pour les trois cibles. Construction d'un pavilion pour concierge, loge pour MM. les officiers, abri pour les tireurs, 850 fr., 1,000 fr., si l'on veut. Une plaque en tóle de 0 m. 075 d'épaisseur, placée derrière les cibles pour amortir le choc des balles, ayant une largeur de 2 m. 05 sur 2 m. 60 de haut, du poids de 419 kilogrammes, a fr. 0 50 le kilogramme, main-l'oeuvre et placement compris, fr. 209 50, soit encore pour les trois cibles, fr. 628 50, Une barrière en bois de chêne, 50 francs. Ici encore nous devons répéter pour les construc tions de maconnerie, les plaques en tóle et le travail des charpentiers, ce que nous disions plus haut. Si nos contradicteurs rejettent nos chiffres, nous accep tons d'avance les leurs car ces travaux doivent s'exé1 cuter dans toutes les hypothèses, ici comme la-bas, a VEsplanade comme sur le tenaillon. Dans l'un et dans I'autre plan, il faut un pavilion pour concierge, une loge pour les officiers, un abri pour les tireursdans l'un et dans I'autre système, les paraballes ne doivent pas être distancees de plus de 10 mètres, si l'on veut avoir toute garantie contre les ricochets; dans l'un et dans I'autre système, ces pa raballes doivent être en briques, revêtus d'un talus en terre, pour peu que l'on tienne a faire oeuvre so lide et durable. Agir autrement serait renou veler pour le tir a la cible ce que nous voyons chaque jour pour les conduits de nos eaux alimenlaires et tisser une nouvelle toile de Pénélope. Au reste, nous avons tort d'insister sur cc point et nul ne s'imaginera que le Collége échevinal puisse songer a faire autrement. Mais s'il y avait sous ce rapport quelque difference entre les deux propositions, elle serait encore tout entière en faveur de la nótre; car si les paraballes ne sont pas indispensables, c'est certainement sur la courtine, située dans un bas-fonds, isolée de toutes parts, par le mur d'enceinte d'un cöté, par le Boter- plas, large pièce d'eau, de I'autre. Nous les mainte- nons cependant dans notre devis, convaincus qu'en matière de sécurité il est préférable d'avoir trop que trop peu. Faisons même quelque chose pour le luxe, nos moyens nous le permeltent, et majorons nos chiffres de 300 francs pour clóturer notre terrain du cólé du Boterplas. 200 mètres courants de haies vives et épines 1 fr. 50 le mètre font 300 fr. Evi- demment, cette clóture est bien moins utile ici qu'a VEsplanade. Récapitulons maintenant en mettant en regard les dépenses probables des deux projets Tir a la cible sur f'Es- Tir a la cible sur la cour- planade. tine, derrière la rue des veaux. Longueur du tir 100 mè- très.3 cibles. tf.rrassements. Construction d'un épaule- mentde 100 mè tres de long sur 6 m. de haut, contenant 4,500 mètres cubes de terre, 1 fr le mètre cube, fr. 4,500 00 80 m. cubes de terre pour revêtir d'un ta lus, du cóié dn feu,la nioiiie des paraballes, ou 240 mètres cu bes pour les 3 cibles, a 80 c. Ie mètre cube, ga- Zonnemetit com pris, fr. 192 00 MACONNERIE. 50 mètres cu bes de maconne rie pour les pa raballes, ou 150 m. cubes pour les trois cibles, a 16 fr. le mètre cube, tout com pris, fr. Construction d'un pavilion pour le concier ge, loge pour les officiers,abri pour les tireurs, fr» 130 00 Longueur du tir100 mè tres.3 cibles. TERRASSEMENTS. Comblage du fossé ii l'entrée de la poterne 2-3, 200 mètres cubes de terre a fr. 0 - 65 le mètre cube, fr. 80 m. cubes de terre pour revêtir d'un ta lus, du cöté du feu, la moitie des paraballes, ou 240 mètres cubes pour les 3 cibles, a fr. 0-80 le mètre cube, gazonne- mentcomp., fr. Nivellehient et arrangement du terrain, fr. 192 00 50 00 2,400 00 1,000 00 FER. Une plaque en 075 et tóie, 0 m d'épaisseur d'uue longueur de 2 m. 05 sur MACONNERIE. 50 m. cubes de maconnerie pour les para- balles, ou 150 mètres cubes pour les trois cibles, a 16 fr. le mètre cube tout comp., fr. 2,400 00 Construction d'un pavilion pour le con cierge, loge pr les officiers, a- bri pour les ti reurs, fr. 1,000 00 FEU. Une plaque en tole, 0m 075 d'épaisseur, et d'une longueur lie 2m 05 sur une hauteur de une hauteur de 2 m. 60, pesant 419 kilogr. Ou 1,257 kil. pour les trois cibles, a 50 c. le kilog main d'oeuvre et placement compris, fr. CLÓTURE. Une barrière en bois de chêne fr 200 m. cou rants de haies vives et épines, a 1 fr. 50 le m. courant, fr. Dépenses im- prévues, fr. 628 50 50 00 300 00 200 00 2m 60, pesant 419 kilogr.ou 1,257 kilogr. pour les trois cibles, a fr. 0-50 le kilogramme, main - d'oeuvre et placement compris, fr. CLÓTURE. Une barrière en bois de chêne fr 200 m. cou rants de haies vives et épines, a fr. 1-50 le m. courant, fr. Dépenses im- prévues, fr. 628 50 50 00 300 00 200 00 Total, fr. 9,270 50 Total, fr. 4,950 50 Pour tout dire, il fautajouter aux dépenses de no tre projet le prix de location actuel de ia courtine. II n'en resie pas moins une économie en sa faveur de prés de fr. 4,320 00. C'est un premier avantage qui mérite bien d'entrer en lignede compte, mais ce n'est pas le seul. Nous faisons assez bon marché de VEsplanade, qui ne peut plus être considéré comme champ de manoeu vres. [..'administration communale et l'Etat lui-même n'en font pas moins bon marché que nous puisque le second a autorisé le premier a céder des terrains a ceux qui voudraient batir au S. de la rue du Progrès. Et il est fort probable que, les lignes de chemins de fer et le réveil de l'industrie aidant, des demandes de ce genre ne tarderont pas a se produire, car partout nous voyons les villes prendre de I'extension aux en virons de leur station, qui devient le centre du mou vement etdela population. Mais en sera-t-il de même lorsque le tir auraóté établi a proximité de cette rue Se souciera-t on de demeurer dans le voisiuage de ce bruit continu et l'exécution dn projet earessé par Ie Collége n'aura-t-il pas précisément pour effet d'en- rayer l'agrandissement de nolre cité dans cette direc tion Avec notre proposition rien de semblable a crain- dre. Le tir placé dans un bas-fond,derrière une épaisse muraille, le bruit sera amorti. Et les autres localités ont si bi n apprécié eet avantage,qu'a Tournai on l'a établi dans les fossés des fortifications et qu'a Bruxel- les on a creusé une tranchée qui n'existait pas. En outre, la courtine est complétement isolée elle n'est accessible que du cöté de l'entrée. Sur VEspla nade le tir sera exposé aux déprédations des gamins au N au S. et a l'O.des deux cótés du rempart et du cóté'de l'épaulement. Lorsque le vent souflleradans une certaine direction les flèches des tireurs de S. Sebastien s'y abattront ellestombent bien sur les remparts ce sera une gêne réciproque. Quelques précautions que l'on prenne, le public in- timidé déserlera cette partie, une des plus belles, de notre promenade publique. La proximité même du pavé peut ê.re cause d'accidents les chevauxpeuvent s'ef- frayer du bruit des détonations. Au contraire, le ni veau de la courtine est si bas, le mur d'enciente si élevé en cetendroit qu'aucune deviation de projectiles n'est possible de plus elle est éloignée de toutes les routes. C'est ici le lieu de revenir sur quelques-uns de nos chiffres, Nous avons démontré qu'après avoir déduitde la longueur totale de la courtine le terrain nécessaire pour l'habitation du concierge et l'abri des tireurs, il resterait, même sans combler le fossé qui borne cette courtine au S., une distance de 150 mètres or, le tir proprement dit ne doit avoir que 100 mètres. II serait done possible de faire une place d'armes (1beaucoup plus grande que sur VEsplanade, immense avantage lorsqu'un grand tir sera offert aux étrangers. La longueur n'en est pas moins grande proportion- nellement que la longueur 30 a 40 mètres en place de 10 mètres. Enfin, le deplacement des terres étant moindre, non-seulement il y a économie mais encore la ville conserve a peu de chose prés les 6,600 mètres cubes de terre dont se compose approximativement la butte de la Plaine d'amour, terre qu'elle pourra fort bien utiliser tót ou lard a combler certaines parties desan ciennes fortifications. (I) On appelle place d'arme l'espace qu'occupent les pelo tons en attendant leur tour de tirer.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 2