trajet de Gand a Bruxeiles. Nous njoutons aujourd'hui
quelques dóiails coucernanl ce fait.
Comma nous ie disions, la letlre a été mise ft la
botte de la poste centrale a Gand, a 8 h. ou même
avant 8 h. du matin; elle est arrivóe' a Bruxeiles a
midi les timbres des bureaux de Gand et de Bruxel-
es en font foi. Eli bien, qu'on devine a quelle heure
elle a été remise au destinataire qui habile au coeur
de la ca pita le
A 3 h. 50 m.
II a done fallu au bureau de Bruxeiles prés de 4
heures pour porter cette lettre a domicile. Nous n'y
cornprenous rien.
Voici deux autres faits qui nous sont personnels.
Nous avons hésité longtemps ft les reveler espcrant
qu'ils étaient Ie rèsnltal d'une erreur passagère et
souvent inevitable dans les grandes administrations.
Nous envoyons chaque sernaine ft Bruxeiles, par
dépêche télégraphique, le marche d'Ypres, comme
nous expédions celui de Poperinghe, aecompagné de
l'état-civil, par lettre mise a la poste le vendred'.
Notre tèlegramme n'est pas arrivé ft destination, ni
le 6, ni le 13 Janvier et, quant ft ia lettre, notre im-
primeur ne L'a plus recue depuis le 11 Fevrier,
quoiqu'elle continue d'ètre mise ft la botte de Pope-
ringhe avec la plus scrupuleuse ponctualité. Nous
ignorons ft qui incombe la responsabilitó de ces ne
gligences. Mais si pareilles choses nous arrivent si
fréquemment a nous, que ne doit pas souffrir le com
merce dans ses rapports avec les Posies et téle-
graphes
Aussi les plaintes pleuvent-elles de toutes parts ft
Bruxeiles même. Les irrégularités, les négligences de
la Poste ont pris, en ce qui nous concerne particuliè-
rement, un caraclèt e tel qu'on lescroiraient inspirées,
par la malveiliance, au moins par des dispositions
peu favorables.
Notre journal n'est-il pas déposé chaque samedi a
la Poste de Bruxeiles a 4 h., 4 h. 15 m. au plus tard
Ouiles bandes et les bordereaux le prouvent. Et
pourtant, au lieu d'être expédiè par le train de 6 h.
et d'arriver le même soir ft Ypres et ft Poperinghe, it
n'y parvient que le lendemain matin. D'oü provient
ce retard? Est-ce la Poste de Bruxeiles qui prend sur
elle de ne pas faire l'expédition a 6 h. et de nous
metlredans le paquet de Gand, quittant Bruxeiles a
minuit? II resulte de la que nos abonnès des commu
nes rurales ne re^oivent leur journal que le lundi
matin.
Plusieurs fois nous avons signalé ces faits, sans
résultat. Nous y appelons aujourd'hui l'attention
toute particuliere de M. le ministre des travaux pu
blics, bien persuades que ce haut fonctionnaire, qui
a tant fait pour ('amelioration du service des postes,
fera droit également ft nos justes réclamations. Nous
devons ajouter cependant que, si centre notre espoir,
rnalgré le bon vouloir et les prescriptions formelles
du ministre, ces abus se perpétuaient, nous serions
obligés de poursuivre leur redressement par tous les
moyens en notre pouvoir.
Par ces relards l'administraiion des Postes nous
cause un préjudice materiel considerable. Faire cesser
geuze), donl le souvenir fait trembler encore de nos
jours les habitants de nos compagnes Qamandes.
Etrange destinée des partis, fatale mémoire des
peuplesl Innocents et coupables protestants et voleurs,
bon Gueux et Gueux-bandits, lous aujourd'hui sont
compris dans un même apathême.... paree que quel
ques forcenés fanaliques, scelérats de profession, se
couvrant d'un nom qui ne leur appartenait pas, sont
allés jeter la desolation dans toute une province.
Gelte phalange du crime fit son chemin ft travers
les désordres de la politique. Une fois embrigadés par
des chefs audacieux et entreprenants, les Gueux sau-
vages ne mirent plus de bornes d leurs excès.
Les abbayes d'Eversam, de Saint-Nicolas ft Furnes,
des Dunes, de Loo, et quelques autres, virent leurs
précieuses bibliothèques dispersées et livrèes aux Ham
mes. Une quantile de documents d'un prix inestima
ble pour l'histoire et au classement desquels la patience
des moines avail mis des siècles, fut entrainee dans
ces devastations.
Le l^'aout 1566, prés de deux mille de ces mé-
crèants commandes par Jean Denys, investirenl la ville
de Furnes. rnais sur le refus opinifttre du magistral de
leur ouvrir les portes, ils se retirèrent.
Dansl'entre-temps, Malte prêchait toujourset gros-
sissaitle nombredesesadeptes. Cela eflVaya l'autorité.
Le 15 aoüt, pendant une de ses predications prés
ces retards ou réparer Ie dommage, e'est a son
choix.
En confirmation de l'article ci-dessus, nous copions
ici les timbres de quelques bandes prises au hasard
dans un paquet qui estentre nos mains. Ge sont pré-
cisément les dernières expédilions
Bruxeiles, 10 Fevrier, 4 h. du soir. Poperinghe,
11 Février, 10 h. du soir. Ce n° est alle se promener
a Ninove.
Bruxeiles, 17 Février, 4 h. du soir. Poperinghe,
18 Fevrier, 12 h. du matin
Bruxeiles, 24 Février, 4 h. du soir Poperinghe,
2a Février, 4 h. du soir. Vingt-quatre heures pour
un trajet que le chemin de fer franchit en quatre! l'
Bruxeiles, 3 Mars, 4-5 du soir. Poperinghe, 4
Mars, 10 h. du matin.
Nous appelons l'attention de l'administration sur
les bornes-poste ou boites aux lettres qui se trouvent
dans certaines rues. Une réparation est urgente. Ici
le temps a efface les caractères, la le verre a été brisé
et le papier a disparu, parlout le tableau indicateur
des heures de levée est devenu illisible C'est chose
bien commode pourtant, nous dirions même indispen
sable souvent, de savoir quand partira la lettre que
l'on jette ft la boite Et puisque nous en sommes sur
ce sujet, uous ajouterons qu'il serait utile de voir
placer encore quelques bornes-poste il y en a une
sur Ia Place et prés de chaque porte, mais chacun n'a
pas l'avantage de demeurer ft proximité des portes et
bien des gens ont un long trajet ft parcourir pour ex-
pédier une letlre. 11 serait fort facile de leur évitcr
ces courses.
Puisque le Collége échevinal est en voie de consul
ter d'aulres administrations communales sur la règle-
mentation des attelages de chiens, nous rappelons a
son attention les dispositions prises par la ville d'Au-
denaerde. L'Opinion les a publièes il y a quelques
mois.
On écril de Bruxeiles au Journal de Charleroi
a Encore un procés de presse L'administration
de la Société du chemin de fer de la Flandre Occiden
tale réclame.a VOpinion, d'Ypres, la bagatelle de vingt
mille francs dedommages-intirêts, pour s'être permis
de dire que le service de ce chemin de fer se faisait
mal et avoir, entre autres crimes, signalé Pirrégula-
rité avec laquel'e les trains arrivent ft Ypres et a Po
peringhe. La Société est vraiment trop bonne de se
contenter de vingt mille francs. Quand on considère
la scélératesse du fait, cent, deux cent mille francs ne
paraissent rien dé trop.
Nous avons recu de Louvain le premier n° d'un
nouveau journal portant pour litreLe Réveil. II
espère, dit il. devénir I'. rgane de i'npinion libérale ft
Louvain. Pour lui. libéralisme signifie libertépleine et
entiere pour tout ce qui est du ressort de la pensée
huniaine. Done guerre atousceux qui veulent enchai-
ner la conscience ou comprimer la pensée. Et plus
de Loo, ce ministre reent une dèputalion envoyèe par
le magistral de Furnes, qui le supplia d'employer son
influence sur le peuple, enfin d'empêcher Ia devasta
tion et le pillage des églises. Le ministre leur déclara
que la doctrine qu'il propageait. ne favorisait ces de
vastations et ces désordres en aucune manière et qu'il
fallait tout simplement les attribuer aux malfaiteurs
qui couraient le pays et venaient s'abriter derrière
l'etendard de la réforme.
Deux jours a'prês, une petite troupe d'iconoclastes,
autre variété de Gueux scelérats, fit apparition ft Fur
nes, et dévasta l'église de S'-Denis, sans que le magis
tral songeal a l'arrêter. La gouvernante et ses minis -
tres s'émurent de cette indolence coupable et ordon-
nèrenlaux édiles furnois de garder une attitude plus
énergique el plus sóvère au hesoin. En conséquence,
l'ori établil une espéce'de garde locale, changee princi-
palement ae snrveiller la villc. En outre, un cor|is de
cent hommes,aux urdres flu seigneur l.ouis de Loueuse,
de Guillaume van Coornhuvse et de Georges Maltaert,
rccut la mission de parcourir la ehatellenie cn tons
sens, avec ordre de purger le pays de ces vendales
d'un nouveau genre.
Le 20 aoüt, Sebastieu Malte,qui étaila llundschoole,
fut efficiellemeijt informé de ces dispositions. Des de
putes du magistral de Furnes iVngngèrent de nouveau
a faire tou1 son pnssib'o pour empêchor ces actes de
loin A nosyeux il ne sufïit pas, pour mériter le
nom de liberal, de coinbaltre le jour de l'élection les
doctrines d'un parti fatal aux destinées de notre pa-
trie, non, il fautse placer toujours a la têie de eeux
qiji marchent et qui veulent le progrès dans l'ordre
moral comme dans l'ordre matériel.
Souhaitons d'autant mieux la bienvenue au nouvel
organe que nous av ns toujours compris le libéra
lisme comme lui
ERRATUM. Une erreur de chiËfres s'est glissée
dans notre compte-rendu de la dernière séance du
Conseil communal.
Le devis qui accompagne les plans de M. I'archr-
tecte Van Isendyck, pour la construction d'unc école'
de filles, est de fr. 56,973-78. La ville interviendra
pour un tiers dans la dépense, l'Etal pour trois cin-
quièmes, la province pour deux cinquièmes.
Nous croyons êlre agréablcs ft nos lecteurs en pu-
bliant aujourd'hui la dédicace et la préface du nou
veau roman de Victor Hugo les Travailleurs de la
mer. s
Parue depuis quelques jours ft peine, cette nouvelle
oeuvre du grand écrivain oblient dejft un immense
succes
Je dédie ce livre au rocher d'hospitalitó et de li-
bertè, ft cecoin de vicilleterre nnrmande oü vit le noble
petit peuple de la mer, ft l'ile de Guernesry. sévère et
douce, mon asileactuel, mon tombeau probable.
V. H.
ci La religion, Ia société, la nature; telles sont les
trois luttes de l'homme. Ces trois lultes sont en même
temps ses trois besoins il f.iut qu'il croie, de Ift le
temple; il faut qu'il crée, de la la citeil faut qu'il
vive, de Ift la charrue et le navire. Mais ces trois solu
tions contiennent trois guerres La mystérieuse difïi-
culté de la vie sort de toutes les trois. L'hoiume a af
faire S l'obstacle sous la forme superstition, sous la
forme préjugé, et sous la forme élément. Un triple
anankè pösesur tions, l'anankó des lois, l'anankèdes
choses. Dans Notre Dame de Parisl'auteur adenonce
le premier; dans les Misérables, il a signalé le se
cond; dans ce livre, il indique le troisième
A ces trois fatalités qui enveloppent l'homme se
mêle la fatalilé intérieure, l'anankè suprème, le coeur
humain.
ESnllctin de la réforme electorale.
Oa annonce une prochaine réunion de IMssocw-
tion libérale de Liége qui va, dit-on, se prononcer a
son tour contre le projel du gouvernement et appuyèr
la proposition de M, Guillery. Sur qui done le mi
nistère pourra-l-il compter?
VAssociation libérale de lluy se dispose égale
ment a appuyer le mouvement de la réforme d'une
manière réellement démocratique.
VAssosiation libérale de l'arrondissement de Char-
Ier oi s'est réunte en assemblee générale, dans la grande
salie du rez-de-chaussée de l'Hótel-de-ville. La réu
nion était présidee par Jacqinain, bourgmestre de Ju-
rnct. La salie était littèralement comble.
brigandage et lui demandèi ent en outre un ècrit signè
de sa main, par lequel il déclarait s'associer a cette
police nouvellement organiséeafin, disaient-ils, de
rendre ses effetsplns eflicaces. Le ministre y consentil
avec assez de bonne volonté et signa mais avec cette
reslricton que tout accusé reconnu pour être un de
ses disciples, ne fut justiciable que des seigueurs con-
fedérés el saus pouvoir jamais encourir la peine de
mort.
Cependant, les rélbrmès en gènéral, ne virent pas
d'un oeil tranquille ces préparaiifs du magistral de
Furnes. De Ift, en effet,pouvait naitre pour leur prèches
et ofiices un obstacle très-sérieux. Cette surveillance
avait en outre d'autres graves inconvénients. G'est
pourquoi ils levèrenl aussi leur armée. Ce fut un ha
bitant de Rousbmgge, déjft connu par ses exploits,
qui se chargea de l'oi ganisalion de ces troupes.
Le magisirat de Furnes, frappé de .tant d'audace,
se hala d'inforuier le comte d'Egmoul, gouverneur de
la Flandre, de cel armeineut inattendu.
Pour toute reponse.oet hoinme d'Etat leur commu-
niqua, le 29 aoüt suivant, copie d'un contral conclu
entre le gouvernement el les seigneurs coufederes,
qui permettait aux protestants le libre exercice de
leur religion.
F. Vandus Busscue.
(La suite au prochain n«