Après une courte discussion, il a été résilu qu'un
vceu serait transmis a la législature. Pas une voix ne
s'est prononcée en faveur du projet du gouvernement,
tandis que l'érnission d'un vceu en faveur de la pro
position de M. Guillery, a obtenu l'unauimitè des suf
frages.
On organise, Liége, un mceting-ouvrier, a pro
pos de la rèforme électorale.
Dans quelqués jours, un nouveau meeting aura
lieu a Verviers, sous Ie patron ige de la societe ou-
vrière La lie forme par I'action,
Le Manifeste des Ouvriers publié récemment par
le comité Bruxellois de propagande pour la réforme
électorale, a eté traduit en flamand et distribuè aux
ouvriers Gintois.
L'on annonce qu'un grand meeling-ouvrier, dans
jequel 'sera développé Ie programme du Manifeste
Bruxellois, se réunira prochainement a Gand.
Un meeting d'ouvriers a eu lieu a An vers, diman-
che, a 6 heures du soir, a la salie de la Sodalité, en
faveur du suffrageuniversel, Ge meeting était convo-
qué par le Werkmansbond.
Après que Ie président M. Mees eut exposé le but
de la réuriion et montré cette convocation comme le
premier chainon d'un mouvement qui doit s'etendre
et donner lieu a de nouveaux et nombreux meetings,
plusieurs orateurs out pris la parole tous, du resle,
étaient ouvriers et se sont exprimés avec énergie et
simplicité au milieu de vifs applaudissemeilts.
Un nouveau meeling doit avoir lieu aujourd'hui a
six heures.
Le Comité bruxellois de propagande pour la ré-
forrae électorale lieudra aujourd'hui un meeting a
Uccle.
II en organise également t>n pour Molenbeek Saint-
Jean.
Bientót aura lieu le grand meeting national oü se-
ront convoqués tous les ouvriers du royaume.
Les delégués, joints a leurs compagnons de Bruxel-
les, pareourront sans doute a cette occasion les rues
de la capitale formes en cortége.
Si nos renséignemenls sont exacts le Meeting Li
beral de Bruxelles provoquera bientót une discussion
publique sur le projet du gouvernement.
Aujourd'hui parlira puur Charleroi. Mons et le
Bormage, le président du comité central ouvrier, M.
Narcisse, delegué par le comité de Propagande, pour y
organiser le mouvement electoral. Cette démarche a
•êle décidée a la suite d'une leltre venant de Charleroi,
et annoncant que i'agitation en faveur de la reforine
commence a s'v répaildre.
Une demande de concours est arrivée de Bru
ges. Dimanche prochain irois délégués bruxellois s'y
rendront pour assister au meeting qui aura lieu.
M. De Snerck, typographe, s'y rendra dés aujourd'hui
pour arrêter les mesures.
Le mêmejour, un meeting ouvrier sera tenu
Gand. M. De Snerck s'entendra egalenient a ce sujet
avec les artisans gantois.
Oü sont. au milieu de ce mouvement national en fa
veur de la reforine, et la ville d'Ypres et son libera
lisme tant vantë? Helas 1109 ouvriers croupissent
dans l'ignorance et Sou vent dansl'ivrognerie, nos bour
geois s'eudorment dans l'indiff 'rence. Les questions les
plus vitales, lts plus impo, tantes pour l'avenir du
pays, se discutent chaleureusement et remuent par-
lout les esprits; ici riun ne derange la cdme placidité
et la froide monotonie d" chaque jour. Qu'on le sache
bien, cette coupable indifference engendre tous les
abus et nous livre sans defense aux entreprises auda-
cieuses des ambitieux. I.orsqu'un parti ne prend pas
la peine de contróler ses mandalaires et de leur ma
nifester au bes ai n sa volorilé, d ne faut pas s'étonner
que ceux-ci se guidenl d'apres leurs caprices, ni mêiue
qu'ils en arrivent a imposer leurs idi es a leurs man-
dants au lieu de les prendre d'cux. C'esl la realisation
pratique de ces images de loire qu'enfants nous avons
tous vues et quj s'intitulent le monde renversé les
chevaux sont dans la voiture, les hommes la trainent.
ACTES OFFSCSEES.
Par arrèté royal du 24 Février 1866, est nommé
receveur des contributions directes, douanes et ac-
cises de 6" classe a Comities le sieur Franckevillé,
actuellement receveur des douanes et des accises dé
6° classe a Loozen (Limbourg).
Ateliers d'apprcntiss'ige. Subsides. Par arrêlé
royal du 8 mars 1866, les sommes ci-apres designees
sont accor dées, a Lit e oe subsides, aux commi-.sious
administralives des ateliers d'apprentissage de la
Flandre occidentale dont les noms suivent, en vue de
contribuer aux dépenses résullant de ces élablisse-
ments pendant l'année courante
langeinarcq, 914-57. Moorslede, 1,096.
Oostroosebeke, 700. Poperinghe, 800. Weslroo-
scbeke, 704.
Nominations de bourgmestres èt d echevins. Des
arrètés royaux, en date du 13 mars 1866, nomment
dans la commune de Staden Bourgmestre, le sieur
De Grave; Echevin, le sieur Desimpel.
Emprunts communaux. Des arrêtés royaux du
5 mars 1866 approuvent
Los délibérations des conseils communaux de Hoo
glede et Moorslede (Flandre occidentale), tendantes a
obtenir l'autorisation d'emprunter
A. Le premier college, une souime de 46,411 fr.
77 c., portant intérêt a 4 1/2 p. c. et remboursable
en 23 annuilés, pour la construction d'une maison
communale avec locaux destinés au service de la
justice de paix
B. L'autre collége, une somme dé 35,000 fr. dont
11,000 fr. a 4 1/2 p. c. d'inlérêt annuel el 24,000 fr.
a 5 p. c. d'intérêt, rembours ib e en 10 anneeset
nécessaire pour la construction d'une route.
Ponts et chaussées. Un arrèté royal, en date du
3 mars 1866, a accordó au sieur De Raedt, douanier
a Gheluwe, une somme de 50 francs, a litre de recom
pense, pour le zèle dont il a fait preuve en parvenant
a decouvrir l'auteur des dégèls qui onl été commis a
la plantation de la route d'Ypres 5 Menin.
FA1TS BI VEIS*».
Vendredi matin, on a retirè d'un petit étang silué
au milieu d'une prairie a West-Roosebeke, lecadavre
du nommé Ch. Logge, domeslique en cette commune.
La victime était atleinte d'idiotisme et de myopie, de
plus elle devait ètre plus ou moins prise de boisson.
La petite vérole sévit depuis quelque temps assez
violemment a Avelghem. Cinq families ont déja payé
leur tribat a cette uialadie.
.leudi üprès-midi uncadavre a été retiré de la Lysè
Menin, qu'on a reconnupour étre le nommé J.-B. Le-
jeune, ne Yzel (Luxembourg) caporal au 10" régi
ment de ligne en garnison a Menin, dont la disparition
date deja du 7 fevrier. Aucune trace de violence u'a
éte reinarquée sur le cadavre.
L'Aenkondigingsblad de Roulers annonce dans son
dernier numero qu'un arrèté royal, en date du 21 fé
vrier, approuve la création de la Société beige de che-
min< de fer, ayant pour but de conslruire et d'exploi-
ter 1° la ligne de Courlrai a Denderleeuw 2° celle
de Roulers a Ypres 3° de Poperinghe a Hazjbrouck;
4° une partie de celle de Nieuport.
On lil dans I'Organe de Nivelles
Nous apprepousque, dans un etablissement des
truction de Bruxelles, dirigé par le clergé, des faits
analogues a ceux qui ont motive la severe et récente
condemnation du frère Medicion, par la cour d'assises
du llainaut, se seraient également passes. Cette fois
le miserable auteur de ces turpitudes aurail a peine
20 ansl.
VAESIÊTÈ».
UNE NUIT DANS L'OLYMPE.
J'avais fu quelques pages de Lucien avant do m'en-
dorniir.
Je rêvais que j'etais dans l'Oylmpe, l'Olympe
des Grecs el des Latins, dans le Giel des thêmes
et des versions.
On faisait les préparalifs d'un grand festin auquel
Jupiter avail convié tous les Dieux.
L'embroisie, seule nourrilure de gens d'en haul,
avail revêtu des formes diverses et des goüts variés,
sans quoi cette seule, unique et elernelle nourriture
eül elè un piètre regal. Elle avail pris la forme de
saumons, de i'aisans el de perdreaux.
Le nectar n'etail pas cette eiernelle boisson que
IcS poèles représententj versee d'une cruche d'tir,
par llebé au par Ganymède se tenant dans une pos
ture fot cee, maniérée et prétenlieuse.
Ces cruches sans bouchon m'ont toujours semblé
ne pouvoir contenir qu'un liquide insipide et éventé
elles me rappellent le broc a l'abondanöe du collége.
Cette fois le nectar était dans des fioles bien bou-
chóes c'était du vieux nectar Arachnée avait
tissé de fines toiles autour de quelques-unes de ces
fioles attrayantes, el Vulcain avail, dans ses forges
de l.emnos, fait a certainesautresune armature defer
qui trahissait l'impétuosité du nectar emprisonné
dans leur fragile enveloppe Celles ei contenaient
évidemment du nectar mousseux.
Bientót je vis arriver les Dieux un par un ou
plnsiens a la fois, selon qu'ils étaient pour le mo
ment bien ou mal ensemble.
Les Dieux ne sont pas Ce que pènse ie vulgaire
il n'y a pas qu'une seule et même Yénus, ce se-
rait pire encore que l'ambroisie ou le pétéd'anguille.
La beautéa des formes diverses, toutes les for
mes qu'ont rêvées et traduiles avec la plume, avec le
pinceau, avec le ciseau,les divers poètes appelés écri-
vains, peintres et sculpteursiorsqu'elles ont été
sanctifieés par l'administralion des uns et par la prière
des autres, toutes ces formes mostent dans l'Olympe»
La Vénus de Millo, l'Hélène d'Homère, la Didon
de Virgile, la Sapho de Pradier, l'Esméralda d'Hugo,
quelques vierges de Raphaël, et cinq ou six femmes
de Balzac, sont des déesses la-haul comme le
vieil Horace de Corneille, Ie Jupiter de Phidias, le
Misanthrope de Molière, et quelques belles figures de
Rubens, sont des dieux. Le génie les crée, I'admi-
ration et la prière les sacrent.
Lorsqu'il s'agit de passer dans Ia partie de l'Olympe
oü les lablesétaient dressées, dans le ciel a manger,
ceux d'entre les Dieux qui avaient l'habitude d'è-
tre complésles premiers, s'attendaient a voir comme
de coutüme, junon prendre le bras de l'un d'eux
celui-ci lui décochait un regard des plus tendres, ce-
lui-lè prenait un air distrait et indifferent, un autre
rajustait son faux-col mais Junon passa devant
tous, et alia prendre le bras d'Anubis, l'idole a la tête
de chien des enfants de l'Égypte.— Seul ce dieu cani-
che ne parut point surpris d'un te! honneur et sem-
bla penser que Junon ne faisait que son devoir, et
qu'ellese serait lourdement trompée en agissantau-
trement.
A la stupefaction qui saisit d'abord les Dieux né
gligés, il succóda bientót un léger murmure. Ge-
pendant on se dirigea vers les tables, el chaque dieu
chercha parmi les cartes posées sur les assiettes, oü
se trouvailson nom. Quelques-uns lirenl semblanl
de chercher au bas-bout de la table et aux places les
moins honorifiques; d'autres, accoutumésaux dis
tinctions, allèrent droit aux places d'honneur.
Mais Mercure les arrrêta d'un geste, demanda la
parole, se l'accorda, et prononca le discours suivant
0 lmmortels de tout sexe, de tous métaux, de tou
tes pierres, de tout bois, dieux "de marbre, de
bronze, d'or ou de papier, avant de vous asseoir dai-
gnez m'écouter Mon discours ne sera que ['ex
pression de la pensée et de la volonté de Jupiter,
notre père et maftre a tous.
Fendant longtemps vous avez été classés, dans
l'Olympe, d'après voire beauté, d'après la perfection
de vos formes ou les graces de vos visages. Cette clas
sification présentait des diflicullés peu d'immor-
tels acceptaient le jugement porté.Je ne rappellerai
pas les contestations qui ont parfois trouble le royaume
des cieux, je 11e redirai pas le scandale du juge
ment de Jupiter porté en appel devant un berger,
et je reconnais qu'il était dur de dire a telle dóesse
a Vous êtes moins belle que voire voisine; diffi
cile de faire entendre a un Apollon 0 Vous avez
moins de mérite que tel autre Apollon. r Pour
èviter le renouvelleriüent de ces scan lalouses discor-
des, Jupiter a pris le parti de changer la classifica
tion des dieux el conséquemment la préséance et les
honneurs.
On pouvail appeler des jugements du goüt, ón
pouvait discuter les mérites el la beautéon ne p mrra
pas contester la hiërarchie nouvelle qui estetqui sera
établie dèsortnais parmi nous. Les rangs seront
assigr.és d'après la richesse, el l'on ne tiendra plus
pluscompledu mérite ni de la beauté. Vous venez
d'assister a la première application de la nouvelle loi.
Si notre souveraine, li Gere Junon, qui représ-nte
a la fois plusieurs puissancesla royautè, la beaute
et l'orgueil, a choisi entre tous les dieux ce grotes-
q ie Anubis, e'est qu'Anubis est lout'en or massif, -
en or pur, en or a je ne sais combien de carats.
L'artiste ou Pouvrier qui a fait Anubis ne s'est pas
amusé ii polir, a idealiser scs formes, il s'est pre-