JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRE8, Bi manche Quatrième année. N° 13. ler Avril 1866. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blAmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, che rue de Dixmude, 55. z Félix Lambin, imp.-lib., On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent ëtre adressés franco au bureau du iournal. LES GÏÏEUX DANS LA WEST-FLANDRE O. PK1X D'iBOSXEMEST POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PRIX DES A\\o\ri:.\ ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligrte. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable p'avance. IV. La réforme electorale. Sous l'empire du régime actuel, le eens constitue ]e seul et unique criterium de la capacité électorale. Quiconque paie a l'Etat une certaine somme d'argent est prèsumé capable d'émettre un vote intelligent sur les affaires de son pays. Quant aux non-censitaires, qui forment le plus grand nombre, ils regardent faire les autres et assistent au règlement des intéréts pu blics sans y participer. Leur situation, par rapport aux élecleurs, est cel le de l'auditoire dans une cour de justice, cotnparé aux douze personnesqui siégent sur les bancs du jury. Nous ne contestöns pas ia valeur morale de la pré- somptiön tirée du eens. Le eens accuse un certain de- gró d'aisance qui suppose, a son tour, chez le citoyen qui le paie, une intelligence capable de se rendre compte des intérétsgénéraux du pays. A la condition, toutefois, qu'il ne descende pas en dessous d'un cer tain niveau. Abaissé outre mesure, il est clair que le cens ne signifie plus rien et qu'il donne pleine raison aux partisans du suffrage universel. Le taux actuel du cens en Belgique permet-il de nouvelles reductions? Le gouvernement ne le pense pas et, reserve laite du cens différentiel sur lequel nous nous expliquerons bientót, telle est également l'opinion du parti liberal tout entier. On i'a bien vu quand M. Dechamps, en 1864, pré- senla son projel de réforme électorale il n'y eut alors, parmi nous, qu'un seul cri pour repousser une sem- blable réforme, concue dans la pensée évidente d'écra- ser les villes sous la majorité numérique dés campa gnes et de remettre flot la vieille galère cléricale, envasée depuis 1857. Nous voici done arrivés a la limite extréme au-dela de laquelle nulle réforme vraiment libérale n'esl rea lisable par Ie seul abaissemenl du cens. Si nous vou- ÉTUDES HISTORIipS Sur les troubles qui ensanglantèrent au XVIsiècle, les chalellenies d'Ypres et de Fumes. L'histoire n'est pas un tribuual S huis-clos fille de la vérité, elle aime et cherche la lumière. (Auihn.—Hist, de Henri VIII.) (Suite.) Chapitrc II. line nous est pas possible d'entrer dans des détails au sujet de ces sanglants épisodes, mais nous citerons quelques passages des mémoires de ces teinps, écrits par des témoins oculaires et qui, pour ne pas se rap porter tout a fait directement ii notre récit, n'en sont pas moins le narré naïvement exact et fidéle (1) Et de faict, (les Gueux et hugenots) en- irèrent furieusement aux églises, tant des pa- roisches que des abbayes, hospitaulx, sans nulz Reproduction interdite. (1) Histoire des troubles advenus a Valenciennes, cause des hérésies 1562-1579, tirée de plusieurs écrits, en 1699 par Pierre-Joseph Le Boueq, publiéeavec notice et annotation, par A.-P.-L. de Roboulx de Sournoy. Bruxelles, par la So- ciété de l'Uistoire de Belgique, 7, rue du Musée, MDCCCLXIV, page 15. Ions faire un nouveau pas dans la voie du progrès, il ne nous reste plus que deux partis a prendre Sup- primer le cens et lui substituer une base de capacité nouvelle ou bien réduire le cens et réclamer de l'é- lecteur un supplément de garanties en compensation de celles que l'abaissement du cens a fait disparaitre. C'est a ce dernier parti que M. Guillery s'est arrêté. G'est également celui qu'a adopté le gouvernement. Par Ie projet de M. Guillery, le cens, pour les élec- tions communales et provinciales, est abaissé au taux uniforme de 15 francs. Mais le paiement du cens ainsi réduit ne suffira plus pour faire présumer la capacité électorale du censitaire; celui-ci devra prouver en outre, qu'il sait lire et écrire. Le système du gouvernement repose sur une com- binaison analogue il réduit de moitié le cens en fa veur des citoyensqui justifient d'un certain degré de struction et le maintient a sa hauteur actuelle pour tous ceux qui n'ont d'autre titre de capacité a invo- quer que Ia présomption ordinaire du cens. Les deux projels en présence procèdent, comme on le voit, d'une même idéé, a savoir que ('instruction, comme présomption de capacité, supplée, dans une certaine mesure, a la capacité déduite du paiement du cens. Dans l'un comme dans l'autre, elle est considèrée comme un appoint desliné a parfaire le déficit créé par l'abaissement du cens. Mais tandis que le système de M. Guillery se borne a demander au citoyen l'equivalent en instruction des garanties que la reduction pure et simple du cens en- lèverait a la moralité du scrutin, celui du gouverne ment exige de lui des garanties telles qu'elles dépas- sent de beaucoup les avantages qu'il pouvait espérer de l'abaissement du cens. Geci a besoin d'explication, Et d'abord, qu'est-ce que le Cens une présomp- exceptions, et eux la venus par grandes trouppes armez et ambastonnez, ont tirez Zus les crucifix et images des saints, avec plusieurs blasphèmes et plusieurs paroles infames, puis ont rompu et brisé d les doxalles (I), orgues, clólures des chapelles, au- tels, siéges, fons de baplêmes, verrières puis ont brulez les ornemenls desdits églises, tellement que l'or fondu en sortoit en plusieurs églises Davantage ont dèchiré et puis b'ruslé les gour- dines (2) nappes, serviettes et aullres linges ser- vant a l'office divin, bruslé et déchiré tous les livres i> des églises, que e'estoit ung grant pilié et déSöla- tion de voir öiösy ces lieux consacrés et dédiés a Dieu, estre en tel estat profanez par ces meschans libertins et gens sans nulles raisons, et ung grand crèvecceiir aux catholiques. Ce qui pis estoil d'a- voir les oreiiles offensées de meschans propos et mocquerie, que ce meschans desgorgeoient tant allencontre de Dieu, de ses saints que de leurs i) personnes, qui fu cause que plusieurs gens de bien s'absentèreut de la ville, laissans en proye tous leurs biens (paree qu'il ne leur estoit loisible de rien emporter avec eux), aux gueules de ces loups affamezet sedicieux, et les aultres qui demeurè- (1) Jubé. (2) Rideaux. lion, pas autre chose. Cela étant, que fait M.Guillery? Réduisant le cens,c'est-a-dire la présomption, il cherche un équivalent au déficit et le trouve dans la lecture et l'écriture. M. Guillery soutient-il que, par cela seul qu'un homme sait lire et écrire, il y a certitude abso- lue el compléte que eet homme est capable d'émettre un vote consciencieux et intelligent? Jamais une pa- reille absurdité n'a puentrer dans sa pensée. M. Guil lery dit tout simplement ceci le cens ne constitue qu'une présomption de capacité; ce que j'enlève a cette présomption par l'abaissement du cens, je le remplace par une présomption équivalente. II n'y a rien de changé il n'y a que cent ou deux cent mille élecleurs de plus. Est-ce ainsi que procédé le gouvernement? Non pas. Le gouvernement commence par réduire de moi tié le cens électoral, c'est-è-dire la présomption de capacité. Puis, cela fait, au lieu de combler, comme M. Guillery, le déficit par des présomptions équiva lente». il impose l'ólecteur des conditions de capa cité d'une telle rigueur que, dans la réalité des choses, èlles sont hors de toute proportion avec le déficit re sultant de l'abaissement du cens. Pour mieux nous faire comprendre, représenlons, par un chiffre de cent points, la présomption de capa cité telle qu'elle existe sous l'empire de la legislation actuelle. Cette présomption se trouvant réduite a 50 points par la reduction du cens a moitié, il y avait a remplacer le déficit par des conditions de capacité présumées équivalenles aux 50 points inanquants, Mais, au lieu de se contenter de simples présomptions, comme M. Guillery, le projet du gouvernement pre tend exiger la certitude; c'est-a-dire qu'après avoir abandonné 50 points, il réclame, en retour, beaucoup plus que les 100 points qui forment le maximum de présomption exigé par la loi actuelle. Ces cent points, rent en Ia ville souffrirent beaucoup des maux et ïi opprobres de ces malheureux, les appelant papaux, pappelars, hippocrites et aultres paroles, qui nese i> peuvent honestement escrire. Après ces exploits, les Gueux sauvages allèrent re- joindre le gros de l'armée a Ghyverinchove, sur le chemin de Rousbrugge a Furnes. L'assaut fut ordonné le 8 octobre, vers les quatre heures du matin. Les assaillants escaladaient les mu- railles et tiraient sur la ville avec beaucoup d'ensem- ble et de précision, mais la résistance opiniétre de Berri et de sa troupe fit reculer les protestants qui s'éloignèrent du cóté d'Hondschoote et de Loo, oü ils firent des préparatifs pour recommencer leur tenta tive. Furnes aux abois, se fournit d'armes et de vivres et dépêcha courrier surcourrieraBergues et a Bruges pour demander du renfort. En outre le magistrat demanda Marguerite de Parme un pare d'artillerie el des munitions pour mitrailler a loisir les bandes indisciplinées des assié- geants. II leur fut accordé quelques pièces de moyen calibre avec les munitions qu'elles comportaient. Dans l'entre temps, les hommes de Berri faisaient de fréquentes irruptions dans la campagne, pendaient haul et court ceux qu'ils trouvaient en état de révolte ouverte et arrètaient les vagabonds et tous gens ei'

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 1