la- en effet, ne représentent qu'une simple présomptioa de capacité, tandis que les justifications exigées par te projet du gouvernement constituent une veritable certitude. De quoi s'agit-il, après tout? II s'agit de sa v,oir a quels signes un citoyen doit être reconnu capable de participer a ['election des conseillers de la commune et de la province. Sous l'empire de la loi electorale ac- tue1le,est électeur communal a Ypres, quiconque paie a l'Etat 42 fr. 50 d'impót direct, Le projet du gou vernement ne modifie rien a eet état de choses; il se borne a ajouter une seconde classe d'électeurs com- posée, celle-ci, des citoyens qui,, payant lamaltlé du eens actuel, cfest-a-dire 21 fr 23 d'impót, direct, jus- tifieront, en outre, qu'ils ont suivi,, pendant trois an- nées au moins, les cours d'un établissement moyen. Or, n'est-il pas évident que des citoyens en état de juslifier d'un degré destruction aussi élevó ofïVent plus qu'uue simple présomption de capacité, eu égard surtout a la simplicité du mandat electoral qu'il s'a git de leur conférer Peut-on contester qu'un homme qui a fréquente les cours du collége ou de l'école moyenne pendant trois années donne La certitude compléte qu'il est en état d'apprécier convenablement les affaires de sa commune Le gouvernement ne Ie conteste pas, it se fait gloire, au contraire, d'avoir pris des garanties sérieuses. Ecoutons l'exposé des motifs de son projet D'après l'article 3, dil-if, seront électeurs pro- vinciaux et communaux ceux qui, ne payant pas la moitié du eens prescrit par la loi electorale et fa loi communale, juslifieront d'avoir suivi, pendant trois années, au moins, un cours d'instruction moyenne dans un établissement public ou privé. La dérogation que cette disposition apporte a la loi provinciale et la loi communale puise sa raison d'être dans Ie degré d'instruction des électeurs appelés a en recueillir le bénéfice. 11 n'y a du reste rien d craindre de 1'admis don dans le corps électo- d ral de citoyens dont l'instruclion se composenon de quelques notions élémentaires d peine apprè- ciables, mais de la somme des connaissances néces- saires pour juger sainement les questions qui s'a- gitenl et.se résolvent dans les élections. Naus avions done raison de le dire, et l'exposé des motifs est la pour confirmer nos paroles II n'y a nulle proportion entre ce que le projet du gouvernement concède par la reduction du eens et ce qu'il exige en retour comme équivalent. D'une main, il abaisse Pobstacle du eens, tandis que, de l'autre, il en dresse un nouveau beaucoup plus difficile a franchir que le premier. L'exposé des motifs estime avec raison qu'il n'y a rien a redouler de I'admission dans le corps électoral de citoyens dont I'instruction se compose de la somme des connaissances nécessaires pour juger sainement les questions qui s'agitent et se resolvent dans les élec tions. Quelle conclusion a tirer de Ia, si ce n'est que ces citoyens doivent être admis dans le corps électoral sans condition de eens? Du moment, en effet, ou le degré d'instruction qu'ils ont recue j uslifie complete- ment dé leur capacité, le eens, vis-è-vis d'eux, n'a plus de raison d'être et doit être supprimé. A,quoi mine suspecte. Ce qui éclaircit singulièreinent les rangs de ces pitlards. Pör ordonnance du mois de décernbre 1566, le com'te d'Egmont défendit aux ministres du culte ré- formé d'administrer le baplême, de bénir les mariages et de procéder aux inhumations; leur laissant seule- ment la liberlé de chanter dés psaumes et de prêcher. Les protestants inquiótés de nouveau, organisèrent une armee régulière spécialement affectóe au maintien de leurs droits. Mais ils ne furent pas heureux dans le choix des chefs de ces troupes, celui qui fut nommé capitaine pour cette parlie de la West-Flandre située en déca de l'Yser, était un indi vidu natifde Woestèn etdemeu- rant 5 Rousbrugge, nommé Jean Denys, fort connu pour ses exploits et chef parfaitement avoué de ce ramassis de scélérals qui couraient la campagne. C'était un homme énergique, sorte de colosse d'une force et d'une audace peu communes, qui inspire a ses troupes une conliance sans bornes. Le 21 décembre, une députation du magistrat, conduite par Nicolas Spierinck, futenvoyée a Bruxel- les pour informer le gouvernement ue ce qui se pas- sail. De Bredenrode, un des principaux seigneurs con- fédérés, invila Denys a marcher sur la vilie de Valen- peut servir une présomption ajoutée a une certitude? C'est une lampe allumée en plein so'eil. II faut done ohoisir ou bien stipuler, comme le fait le projet du gouvernement, des garanties sérieuses, des conditions de capacité établissant la preuve que celui qui les possède réunit la somme des connais- sances nécessaires pour juger sainement des ques- tions qui s'agitent dans les élections et, dans ce cas, dispenser du paiement du eens les citoyens qui fournissent cette preuve; ou bien, si l'on veut main- tenir ie principe du eens, il faut s'en teuir de sim ples présomptions et ne pas exigerde l'électeur, sous le rapport de Ja capacité, au dela de ce qu'on lui ac- corde par la reduction du eens. C'est ce qu'avait fort bien compris M. Guillery. C'est ce que le gouvernement aurait compris lui-même si les preoccupations politiques que trahit ('elabora tion de son projet n'avaient pas dominé en lui les régies de la logique et les vrais intéréts de la liberté. La Meuse, de Liége, rend compte d'un meeting po pulaire qui vient d'avoir lieu dans cette ville au sujet de laréforme électorale et qui avait réuni quinze cents personnes environ dans la vaste salie du Manége. La Meuse est un journal modéré, grand partisan du ministère, son appreciation tie peut done être suspec- tée de partialilé envers le meeting. Cette appreciation, que nous croyons juste, est une réponse victorieuse aux accusations de violence que certaines feuilles, plus ministérielles que les ministres, ont dirigées contre le mouvement qui se manifeste dans toutes les classes en faveur de la réforme électorale. Voici ce que dit la feuille liégeoise 11 a été décidé, dans cette assemblée, qu'une pé- tilion serait envoyée, au nom du meeting, a la Cham- bre et au Conseil communal de Liége, en faveur du suffrage universel appliquè aux élections communales et provinciales, en attendant qu'on puisse également l'appliquer aux élections legislatives. En somme, le meeting a été très-convenable. A cóté de beaucoup d'idées exagérées, d'opinions erro- nées, de fausses théories, d'attaques injustes contre le gouvernement iibéral, nous avons entendu émettre un grand nombre d'idées justes et vraies par plu- sieursorateurs. De leur cóté, ceux qui ont parlé le plus spécialement au nom des classes ouvrières, ont protesté a diverses reprises contre toute intention de vouloir jeter la division entre la population ouvrière et la bourgeoisie. Tous veulent le dèveloppement de ^instruction, tous répudient les moyens violents, les théories sauvages que l'on professait, il y a quelques mois, dans un meeting a Bruxelles. II est incontes table, et nóus sommes heureux de le constater, que le mouvement que l'on a provoqué dans les classes ouvrières en faveur de la réforme électorale se mo- dère beaucoup, eu se généralisaut. Nous croyons qu'il faut tenir compte de ce mouvement, et douner satisfaction, dans une certaine mesure, aux reclama tions qui se produisent par uue extension raisonna- ble du droit de suffrage en faveur de ceux qui sont digneset capables de l'exercer. Ce sera la, selon nous, de la vraie politique libérale. ciennes, qui se trouvait cernóe par l'armée espagnole. En conséquence, le jour de Nuël 1566, Denys partit pour Tourcoing en laissant le long de la route qu'il parcourait de nombreuses traces de son passage. Ar rivé a Watrelos, il fut attaqué par la g irnison de Lille et mis en fuite. II se hata de retouruer sur les bords de l'Yser. Quelque temps après, Marguerite de Parme rap- porta l'édit de tolerance et déclara les Gueux rebelles. L'órdre fut donné de leur faire la chasse et de les sai- sir parlout oü on les trouverait exercant les fonctions de ministres ou manifestant d'une manière quelcon- que leur attachement au culte réformé. Une députation du magistrat de la Chatellenie, com- posée de trois membres pris dans son sein, Guillaume Van Goornhuyse, Roland de Zeggers-Gappelle et Jean De Wilde, aunonca aux habitants de Rousbrugge et des environs, les ordres de Ia gouvernante Les Gueux ne s'émurent pas le moins du monde de cette recrudescence de sévérité a leur égard. Jean Denyseut ordred'augmenter lenombredeses hommes. Ce hardi aventurier se rendit secrètement avec 500 hommes a l'armée du comte de Toulouse, qui voulait s'emparer d'Anvers. Mais arrivé a Austruweel, il fut baltu et fait prisonnier par les troupes des seigneurs L'Association libérale de Louvain a adressé une pétition a la Chambre des représentants, pour la prier de bien vouloir admetlre les réformes suivantes comme bases de la loi electorale soumise a ses délibéra— tions -• 1" Un abaissement considerable du laux actnel du eens, pour les élections provinciales et commu nales 2° Adjonction des centimes addïtionnels payés au profit de Ia province et de la commune, pour former Ie taux du eens électoral pour les élections tous les degros 3° Indemnité a l'électeur qui doit se déplacer a une certaine distance pour prendre part ['election 4° Organisation du vote par ordre alphabétique 5° Interdiction de porter sur les listes électorales tout nouvel électeur qui ne saurait lire ni écrire 6" Admission immédiate aux élections, a tous les degrés, de toutes les personnes diplómées 7° Formation d'un jury devant lequel tout citoyen, ayant l'age requis pour être électeur, serait admis, sur sa demande, faire preuve de capacité. Dans Ia chronique bruxelloise de I'Office, Bertram a émis dimanche le voeu que voici La reduction définitive est appliquée, avec 50 pour cent de réduction, au transport des électeurs les troupes voyageauten corps ou par détachement, les sociétaires, les enfants êgès de moins de 8 ans, les émigrants, les détenus et leurs gardiens, auront une diminution de 25 pour cent sur le larif réduit a son extréme limite. J'aurais trouvé juste que la presse, qui voyage presque toujours pour l'intérêt public, et qui en France a la circulation gratuite, füt mise au moins sur le même pied que les sociétaires, sinon sur le même pied des troupes mêmes. La presse pro vinciale est l'égard de Ia presse bruxelloise, qui est établie ausiége politique de l'Etat, dans des condi tions d'inégalité qu'il eüt été équitable de faire dis- paraltre. J'appelle la-dessus et par expérience, ('attention de mes confrères de la province et la bienveillanle justice de M. le ministre des travaux publics. L'avantage de Ia position de la presse de Bruxelles est sans compensation pour la presse pro vinciale, qui a peu prés tout contre elle, puisque c'est a Bruxelles que sont les Chambres et le gouver nement. Nous engageons nos confrères a publier comme nous les justes observations de Bertram. Plus d'un mauvais plaisant ne manquera pas de crier bien haut que nous parions pour notre chapelle mai'scel'a nous est bien permis, a nous qui parions si souvent pour la chapelle des autres. [Economie.) Notre Station vient d'être dolée d'une grue. II y a peu de temps, nous faisions ressortir l'urgente néces- sité de cette machine nous u'aurons cependant pas la fatuité de conclure que la Société de Ia Flandre Oc cidentale a cédè a nos instances. Tout ce que nous savons, c'est que cette grue était depuis longtemps rèclamée par le commerce, mais sans succèset de Beauvais et de la Motte (13 mars 1566). Peu de temps après il fut pendu a Louvain. Après la capitulation de Valenciennes et l'insuccès dont nous venons de parler, le gouvernement com mence a sévir contre les Gueux d'une manière terri ble. Pourchasses comme des bètes fauves, on les li- vrait en masse au supplice. Horribles représailles qui permirentauxorthodoxesderentrer dans lajouis- sance de leurs privileges spirituels Les temples pro testants furent rasés el le père Guillaume, ministre h Rousbrugge, fut arrêté, conduit K Furnes et pendu le 30 avril 1567. Sur ces entrefailes, le magistrat de la Chatellenie voulut pourvoir a la s&reté de la ville de Furnes, mais l'argenl manquait. On en trouva en abondance dans les couvents qui tous ou peu s'en faut, se pré- tendaient ruinés. L'abbé de St-Nicolas donna 400 florins et les chanoines du chapilre de St-Walburge en offrirent 600 a la condition de n'avoir plus d'im- póts a payer pendant cinq ans. On se mit a l'ceuvre et Furnes fut fortifié. E. Vanden Busscue. (La suite au prochain no.)

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 2