JOURNAL Ü'YPRES DE L'ARRONDISSEIENT If PRES, l)i manche J» Quatrième année. 'J^i° 19. 13 Mai I860. Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. PlUX D'A POUR LA 1XEHENT LGIQUE 8 francs par an; 4'tfr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, fe port en sus. Un Numéro 25 Centimes. L'OPINION PRIX H15S A1IIIO.ICEK ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Laissez dire, laissez-vous blüiner, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix I.ambin, imp.-lib., rue de Dixmude55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduces. Toules lettres ou envois d'aryent doivent ëtre adressés franco au bureau du iournal. Ypres, li Mal isoe. Le discours d'Auxerre a produit en Belgique une profonde sensalion. Comment pouvait-il enêlreau- trement? II y a huit jours encore, nous pouvions esperer que la guerre, si elle venait a éclater, reste- rait circonscrite entre la Prusse, l'Autriche et l'ltalie. Sans êire rassurés sur les éventualités dont le centre de l'Europe menace d'etre bientót le sanglanl théatre, nous trouvions de legitimes sujets de sécurite dans la politique de non-intervention praliquèe par le gouvernement francais depuis l'origine du conüit austro prussien. Le discours d'Auxerre, a mis la Belgique en pré- sence d'une situation nouvelle, dont elle a senti im- niédiatement le peril. Avec une rapidilé d'intuition en quelque sorte instinctivo, elle a compris qu'il y avail, dans cette cond.imnalion solermelle des traités de 1815, autre cbose qu'un effet purernent oratoire et que le danger d'une conflagration européenne, a peine entrevu jusqu'alors, étail imminent. A Dieu ne plaise que nous cherchions a aggraver l'alarme publique. Mais il ne faut pas non plus qu'un faux sentiment de patriotisme nous porte a la dissi- per. II est pour les nations des inaux plus cruels que l'inquiétude ce sont ceux quYntratne après elle la trompeuse sécurite d'un instant. La France en arines, c'est la Belgique en péril. Ce péril, la Belgique peut-elle le conjurer C'est notre conviction profonde. II lui suflit, pour cela, d'a- voir conliance dans son droit el dans sa force. Dans son droit, qu'elle a conquis au prix de son sang et qu'elle a affirme, avec une force loujours nouvelle, cbaque fois qu'il a paru remis en ques tion. Dans sa force, qui saurait, au besoin, opposer aux envahisseurs la poitrine de 150 mille citoyens prêts a mourir pour garder leur independance. On a dit irop souvent que la Belgique est incapable de resister a l'invasion elrangère. Cela peutêlre vrai, dans le cas d'une guerre loute isolée entre la Belgique et l'une ou l'autre puissance de l'Europe. Cela est absolument faux, appliquè a l'hypothèse d'une guerre européenne. La Belgique peut mettre sur pied une armée de 100 mille hommes exercés el disciplinés. Que cette armée, au moment du danger, se grossisse de cin- quanle mille volontaires seulement. Voila 150 mille hommes reunis sur un pelil espace de territoire, en position de se masser rapidement sur tous les points menaces. Qu'on nous dise s'il y a, en Europe, une nation, si puissante qu'elle soil, qui puisse detacher du gros de son armee un corps de cent cinquanle mille hommes pour l'occupation permanente de notre territoire en presence d'une armée nationale ainsi constituée. La Belgique peut avoir, dans un avenir plus ou moins éloigné, de mauvais jours a traverser. Mais elle sortira intacte de toutes les épreuves si son courage se maintienl a la hauteur du danger si elle conserve, ferme et inêbranlable, cette foi profonde en ebe-mème, qui est Ia grande force des nations qui ne veulent pas périr. Le Tir a la cible. Nous détachons immédiatement de la séance du Conseil communal du 5 mai le n° 8 de l'ordre du jour. Tout ce que nous pourrions dire encore A ce sujet est désormais sans ulilité directe le Conseil vient de fixer définitivemenl l'emplacement du Tt. Nous voulons simplemenl signaler les funestes entrai- uements du parti-pris et les futiles raisonnements qu'une déplorable obstinalion sait mettre au service d'une mauvaise cause. Nous l'avons dit plus d'une fois, nous n'étions pas seul a préférer la Courtine. L'année dernière le corps d'olficiers de la garde-civique avait choisi cet endroit, Ie Collége y élait favorable alors, mais une fois appuyé par VOpinion, ce projet contraclait instantanément un vice originel. Aussi savions-nous d'avance que nos propositions étaient condamnées méme avant d'être éclairées a la lumière de la discussion, et ni la lettre de M. le major de Ia garde civique, ni la petition signée de tous les tireursde cette garde, ni le sentiment pu blic nettement manifesté, n'ont agi sur nos édiles. Le Collége lenait a son projet, il le lui fallait a tout prix, il l'a. Qu'il soit heureux. Pour nous, qui n'avons eu en vue que l'intérêt gé- néral, nous devous regretter profondément que notre ville soit pour la millième fois viclime du mauvais vouloir de ses magistrats. M. Vandenboogaerde présente le rapport au nom de la 2""1 commission et I'on remarque tout d'abord qu'une combinaison machiavèlique a prèsidé a la con fection de ce document. Le rapporteur sait tous les désavantages pécuniaires el autres du plan du Collége, mis en regard du nótre. Aussi se gardera-t-il bien d'entrer dans des explications. Point de détails sur l'exécution, point de calculs partiels, mais des affir mations d'autant plus audacieuses qu'aucun argument ne Ls étaie, puis un chiffre global. Le rapport avoue une fois de plus que le plan du Collége est Ie seul qui ait ótè soumis au minislre de l'inlérieur, 1'EspIanade le seul emplacement visité par M. de Sorius, accompagué du major de la garde et des membres du Collége. Déjii ii ('occasion d'un pre mier aveu de ce genre, nous avons exprimé notre sentiment; nous abandonnons volontiers a ('apprecia tion des gens loyaux et honnétes l'apprèciation de ce procédé qui consiste a supprimer la these adverse pour avoir plus aisément raison. Disons en passant qu'un autre terrain au Zaelhof a étéexaminé. Selon le rapport ce terrain est assez vaste, mais il serail difficile d'y amener des terres et [e quarlier est peu favorable pour les grandes fèles pubiiques. a II serail difficile c'est toujours le rapport qui parlede trouver un endroit plus convenable que I'Esplanade. Telle est ('opinion du College et de la 2m° commission. L'Esplanade n'otfre aucun inconvenient, c'est un des plus beaux quartiers de la viile. Le Tir sera permanent et pourra servira 1,000 ou 1,500 ti- reurs II sera digne de la ville, de la rnilice citoyenne, digne d'être montré (sic) aux élrangers. Le kiosque aura un caractère architectural. Quelle chance I Telles sont les assertions du rapport présentées commeautant de dogmes a la foi aveugle des fidèles, mais qu'aucun développement, pas même une faible étincelle de bon sens ne transforme en argurneuts convaincanls Pour le reste, le rapporteur s'en réfère au rapport présenté par M. le bourgmestre dans la dernière séance, dont nous avons fait déja ressortir l'insignifiance et Ie mutisme et répète, sans aulres ex plications, ce que nous savions déja, que Ie coüt gé- néral sera de fr 8,500 dont un tiers payé par le gou vernement. La 2mo commission u'a pas cru cependant qu'il ffft possible de passer notre projet entièrement sous si lence, mais afin d'en avoir plus facilement raison, elle s'est créé un plan imaginaire. Ainsi dit-elle a que IA ou il n'y aurait qu'une seule cible, il faudrait renon- cer aux concours de tir et que notre devis ne pré- voit pas la construction du pavilion ou kiosque qui doit cofiter prés de 4,000 francs. i> Mais qui done a parlé d'une seule cible? C'éta t la Ie projel primilif, projet défectueux et incomplet et qui recut néanmoins au premier abord ['approbation enthousiaste du Collége. Quelqu'un sou- tienl-il aujourd'hui ce système? Et bien loin de n'a- voir demandé qu'une seule cible, l'un de nos princi- paux arguments en faveur de la Courtine élait sa grande largeur qui permeltait d'y établir un nombre de cibles double de celui de I'Esplanade. Ceux qui nous opposent ce raisonnement ne savent ils pas ou ne veulent-ils pas lire? Pour le kiosque, il est vrai, nous n'aurions jamais eu I'audace d'allouer 4,000 fr. Le quart nous semblait suffisant pour une loge de concierge et nous continuons de le croire sans nous laisser le moins du monde allécher par la promesse d'un caractère architectural, l'expérience ne nous ayant montré que trop souvent, et tout réeem- ment encore a la porte de Lille, la distance qui séparé la promesse de l'exécution. Nous demandons qu'on fasse pour le Tir ce qui est necessaire, mais saus luxe superflu, qu'on veuille avoir égard pour les travaux publics a la poche du contribuable en supprimant les travaux inutiles el nous ajoutous que, dans l'espèce, düt-on porter a 4,000 francs les travaux que nous avons estimé 1,000 fr., cela ne diminuerait en rien les avantages de la Courtine sur I'Esplanade, car l'un batiment vaut l'autre, et eu ajoulanl 3 000 fr. a chacun des deux devis, nous conservons loujours la même pro portion 7,950 50 pour notre projet, fr. 12,270-50 pour celui du Collége. Les deux premières objections ne valent pas grand'- chose, comme on voit. Espérons pour la 2m° commi.» sion et son rapporteur que les suivantes seront plus serieuses. Et tenez, voici la première qui nous tombe sous la main La Courtine n'est pas assez large. Sa lar geur est de 30 a 40 metres, cela ne suffit pas; celle du'nouveau Tir a I'Esplanade sera de 8 m. 50, cela suffit I Gomprendra qui pourra 1 Les paraballes aussi sont mauvaise oeuvre d'après le rapporteur qui, après avoir dèveloppé une théorie sur l'épaisseur d'un mur proportionnè a la hauteur,

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 1