théorie qui n'a rien de neuf, affirtne que ces mu-
railies transversales seront tnises en peu de temps
hors d'usage par les pluies et les balies. Voila
pourquoi nous avons destiné. comme reinède a eet
inconvénient, un certain nombre de rnètres cubes de
terre a élever des talus protecteurs du cóté du feu
or, tout Ie monde sait que rien mieux que la terre ne
garantit des projectiles. En ce qui concerne les pluies,
ces murs ne seront pas plus exposés que tant d'autres
en plein air et il est fort facile d'en couvrir le sora-
met, comrne cela se pratique généraleinent. Au sur
plus, si M. le rapporteur avait eu le desir sincere de
s'éclairer, il aurait pu s'adresser a M. Boirrgois qui a
fait le tour de la Belgique a la recherché d'un bon
•Tir. M. l'èchevin nJaurait pas manqué de declarer,
comrne précédemment, que c'est au Tir de Termonde
qu'il a donné ses préferences. Or, a Termoude a élé
adopté le système des paraballes.
Mais, objeete-t-on, la loge du marqueur ne serait
pas bien disposee, puisqu'il en devrait sortir chaque
fois pour verifier les points. Erreur. Pour èviter I in
convénient de ces continuelles sorties, il n'est pas be-
soin d'urre loge soulerraine, qui n'est pas d'ailleurs
plus impossible a la Courtine qu'a ['Esplanade, sous
la condition d'employer de bons matériaux. Sans celte
condition, nous predisons que l'eau s'infiltrera par-
tout et en premier i) l'Esplanade oü des fossés pleins
d'eau stagnante sont a peine comblés.
On dit aussi que si les balles dépassent, par suite
d'un ricochet, le mur capital, elles seront dangereuses
pour les promeneurs. Getto observation seule prouve
que le rédacteur du rapport ne s'est pas donné la
peine d'etudier le système des paraballes. S'il l'eüt
fait, il aurait pu se convaincreau premier coup-l'oeil
que, quelle que soit la direction du projectile, le rico
chet est impossible en dehors des murs placés de 10 en
10 rnètres.
En voyant le peu de soins avec lesquels cette ques
tion a éte étudiée, M. le rapporteur nous permettra
de ne pas attacher grande importance a des propos
comme celui-ci La dépense a la Courtine dèpasse-
rait cel Ie du Collége et ce serait une oeuvre defec-
tueuse. Si c'est la une conviction chez lui, il devait
t'établir par des arguments, péremptoires, anéantir
nos calculs et en metire d'autres en place. Mais pas
du tout. Nous avons donné tous nos chiffres a l'appui,
11 n'en conteste aucun, il ne produit aucun détail et
croit avoir fait ceuvre merveilleuse lorsqu'il a pro-
ciamé d'une manière générale et vague que a la
dépense dépasserait celle du Collége, a Ces procédés
ne sont pas sérieux. Nous demandions a être éclairés,
convaincus; nous réclamions des arguments, des
preuves, des calculs, on nous répond par sentences
aussi malgré notre admiration pour les connaissances
spéciales de M. Ie rapporteur, ne nous y arrêterons-
nous pas davantage. Le rapport n'est pas que nous
sachions parole d'Evangile, ni M. Yandenboogaerde
un prophéte.
Un grand nombre de points, et des plus importants,
sont prudemment tenus dans l'ombre.
QuecoCitera, parexemple, l'épaulement?
Combien de metres cubes de terre faudra-t-il et a
com bien le mètre?
Quel sera le prix exact des constructions en raa-
connerie?
Combien pour la rectification et l'arrangement du
rempart, combien pour les-eibles V
Et les inconvénienls et les dangers, comment y
obviera-t-on?
Nalurellement on ne s'occupe pas des habitants des
rues du Progrès et des Bouchers. Ce sont des vicli-
mes d'autant plus sürement sacrifices qu'eiles ont été
plus résignées. S'occupe-i on davantage des prome
neurs et de ceux qui passeront sur la route? Nulle-
ment.
Les premiers n'auront qu'a délaisser cette partie,
la plus belle, de nos jardins, s'ils ne veulenl pas être
tués aux seconds on offre la garantie d'un abri en
planches couronnant le sommet du parapet. L'expe-
rience du tir actuel nous dit la vaieur de cette ga
rantie.
Et quanta l'inconvénient provenant de la proximitè
de la perche el que nous avons plus d'une fois signale,
il n'en est pas plus question que s'il n'existait pas.
Et pourtant le 29 du mois dernier des fleches tom-
baient sur le rempart aux pieds des passants. Cela
doitarriver infailliblement loutes les fois que le vent
soufïïera du N. ou du N.-O. Mais peut-être nos édiles
ont Ie pouvoir de commander aux vents et de diriger
les tempêtes 11
Trois nouvelles observations ont été produites dans
la séance du 5 mai, qui n'avaient pas trouvé place
dans les préeédents rapports.
On a ose souienir que l'Esplanade était une plus
belle place d'armes que la Plaine d'amour. II suffitde
cunnaitre les deux terrains pour savoir a quoi s'en
tenir. Ajoutez a cela que tót ou tard l'étendue de
l'Esplanade sera diminuèe par la construction de
l'aile S. de la rue du Progrès.
On a prétexte avoir rejeté la Courtine paree qu'il
y aurait lieu d'ouvrir au bout de la rue d'Elver,linghe
une issue vers la Slation. Outre que ce projet créera
un embarras de plus a un point oü il en existera déja
lantv il est inexact, pour ne pas dire plus, de préten-
dre que ce nouveau pave doive diminuer considóra-
blement la Courtine, encore rnoins la couper en deux,
comme l'a dit M. Boedt au Conseil. En effet, en pre-
nant l'axe de la rue d'Elverdinghe, on voit clairement
que la nouvelle route doitpaSser l'entrèe de la Cour
tine et par une ligne légèrement oblique deboucher a
l'angle gauche de l'Etoile. Dans cette hypothèse, elle
n'enlèverait pas 20 rnètres au tenaillon. Pour que
celui-ci fut coupé par le milieu, il faudruit de nou
veau tracer une route a plusieurs coudes, comme si
nous n'en avions pas deja suflisammentet combler
en grande partiele Roterplas, dépense folie el sans
utilité. Dans le premier cas, une nouvelle route, un
nouveau danger a ajouteraceux contre lesquels on a
réclamé rnaintes fois, dans le second, ceuvre coüteuse
et ridicule. D'oü la conclusion très-fondee que le
projet de mettre la rue d'Elverdinghe en communi
cation avec Ia Station est une idéé malheureuse, a
moins ce qui est plus probable que ce ne soit
un expedient pour ècarter definilivement la cible de
la Courtine.
Pauvre Courtine, aucun reprochene lui a été épar-
gné. On a soutenu d'une part que moins que l'Es
planade elle permettrait de tirer a 180 rnètres, tandis
que d'autre part on faisait bon marchè de ces dis-
tances.
C'est M. Brunfaut qui a conduit cette seconde pha
lange d'adversaires. II y a en lui deux hommes bien
distincts le conseiller communal et ['officier de pom
piers. C'est le dernier qui a parlé samedi. Jamais nous
n'entendimes organe plus vibrant, jamais nous ne
vimes geste plus expressif, plus menacant, car ('ho
norable otateur, anime comme s'il s'ètait agi d'une
question personnelle, mettait tout le monde en joue,
collègues et public.
On peut être pompier accompli et artilleur mé
diocre, exceller a eteindre un incendie sans savoir
mettre le feu aux poudres. On s'en persuade en en-
tendar.t M. Brunfaut. L'honorable rnembre asa théo
rie toute faite. Les tirs en général, dit il, se font a
la distance de 100 rnètresparee que lel est le regle
ment. II ne vent pas même prévoir le cas oü l'ar-
mement étant amélioré, le reglement serait modifiè.
Cela ne se peut pas, d'abord paree qu'il ne pense
pas que la garde civique soit destinée a faire la guerre,
ensuite paree qu'il y a des armes dans les dépóts
pour le cas de mobilisation du premier ban. Au
resle. a quoi serviraient ces distances? L'armée tire
a -400 rnètres, la garde civique a 100 et M. Brunfaut
affirme catégoriquement que, lorsqu'on est exercé a la
première distance, on peut tirer parfaitement a toutes
lesautres. Avis a ceux qui organisent les tirs. Une
preuve, selon M. Brunfaut, de la vérité de cA adage,
c'est qu'a Bruxelles on lire a 100 rnètres.
Nous en demandons bien pardon a l'honorable offi
cier. A Bruxelles on tir. a toutes distances el, pour ne
pas sortir de la garde-civique, les chasseurs-éclaireurs
tirent a un minimum de 125 rnètres. C'est aussi le rè-
glemenl.
L'affirmalion fort hasardée de M. Brunfaut nous fait
croire ou qu'il n'est jamais allé au Tir national de
Bruxelles ou qu'il l'a fort mal vu. Si d'ailleurs,
continue M. Brunfaut, et ceci est Ie point culmi -
nant de la discussion, ily a nécessité dans quelques
années de déplacer le tir, on le dèplacera. Ce n'est pas
une dépense de fr. 8,500 qui arrélera. Avons-nous
jamais dit autre chose? Toujours nous avons soutenu
que les travaux publics se font ici sans la moindre
prevoyance, quecesont pour la plupart desexpedients
pour tirer d'un embarras momentané au risque de
charger l'avenir de gros nuages, que ce provisoire
nous tue.
Dans un élan de louable franchise, M. Brunfaut
nous donne officiellement raison nous l'en remer-
cions. II n'en reste pas moinsjpénible que nos man-
dataires chargés de nos intéréts votent des dépenses
qu'ils savent devoir être provisoires et que, sans vou-
loir rien écouter, ni avertissements, ni avis, ils con-
sacrent des milliers de francs a des travaux qu'il fau-
dra changer dans quelques années, tout cela pour
faire pièce a leurs contradicteurs. Cela peut être fort
amusant pour eux, mais ne sourira guère a ceux qui
devronl payer la carte du festin.
Nous terminons par une dernière considération et
par un détail fort comique.
L'administration a négligé de dire oü elle prendrait
les terres pour l'èpaulementpeut-être ne l'a-t-elle
pas osé. Si elle veut bien le permettre, nous parierons
pour elle. l es terres seront prises entre ia caserne et
l'ancienne porte de Bailleul, c'est-a-dire qu'on elar-
gira ènCore cette flaque d'eau au lieu de chercher a la
comblér le plus possible, Nés administrateurs trou-
vent sans doute qu'il faut, dans l'intérêt de l'hygiène,
étendre les tnarécages qui nous entourent.
Voici maintenant le petit détail comique. Le projet
d'un Tir a la cible a établir sur la Courtine, projet
que nous avons chaudomenl et consciencieusement
soutenu, paree que, sans être parfait, il était le mieux
en rapport avec l'intérêt de tous, ce projet, ce n'est
pas nous qui l'avons inventé. Nous pouvons le dire a
présent, il a été concu d'abord par le College échevi-
nal qui en fit dresser un plan et un devis et était sur
le point de le soumettre au Conseil, lorsque ['Opinion
en paria. C'etait assez pour qu'il fut immédiatement
condamné et I'on vit les mêmes hommes qui avaient
próné leur projet comme une brillante decouverte, le
dénigrer maintenant et se soumettre a la risee pu-
blique pour assouvir leur haine. Entachè de ce vice
originel, souiilé a notre contact, le projet maudit fut
excommuniè et enterré dans le coin des réprouvés. Et
maintenant avions-nous raison de dire en comrnen-
cant que nous étions jugés avant d'av, ir éte enten
dus Risum tenealis, amici
Les elections provinciates dans le canton
de Hlessines.
Quinzejours a peine nous séparent deselections
provincialeset, tandis que déjii beaucoup de journaux
et d'associations s'occupent des élections qui doivent
avoir lieu au mois de juin pour le renouvellemeat de
la moitié de la Chambre, il n'est pas même question
ici du choix des conseillers provinciaux. Ce choix
n'est cependant pas sans importance. II est telle loca-
lité oü il faut pourvoir au remplacement des dèinis-
sionnaires, oü la réélection de membres de la Deputa
tion permanente est en jeu.
Le parti clérical a mainles fois proclainé la concilia
tion impossible il a menace ses adversaires de la
lutte partoüt et a tous les degrés. C'est fort bien,
mais il nefaut pas s'en tenir aux paroles, l'heurede
l'action est la. Allons, valeureux champions de la foi,
entrez en ligne, montez a l'assaut du scrutin.
De son cóté, le parti libér.d a de grands devoirs a
rernplir. II a pour lui le prestige du pouvo r, les in
fluences si etendues de l'administration ses chefs se
croient sürs des sympathies pub iques Dans ces con
ditions il y va, non-seulement de son intéèêt, mais
de son honneur, d'arborer resolüment son drapeau
et de reconquérir le terrain perdu.
A Wervicq, on ne saurait Ie nier, l'influence de nos
principes est considerablementainoindriedepuis quei-
que temps Rien ne sera-t-il fait pour sortir de cette
situation facheuse, pour dooner courage a nos amis?
A Messines, le maintien du statu quo n'est pas pos
sible il y a une vacature. Le canton de Messines se
fait gloire depuis longtemps de ses sentiments libé-
rauxnous l'avons entendu citer souvent comme
tout particulièrement devoue a certaine personnalite
fort absorbante de notre arrondissement. Pour que
le parti liberal n'osat pas affronter la lutte a Messines,
il faudrait que nous fussions sur Ie bord du précipice.
Et cependant n'est-ce pas quelque chose d'etrange
que ce silence de mort qui nous enveloppe. Voila deux
grands partis en présence, chacun a son organe et a
la vei lie de l'èleclion, pas un mot, pas un souffle. On
dirait qu'au moment même oü la lutte devrait se des-
siner vive, ardente, irreconciliable, la fusion s'est
faite et que de celte amalgame, de cette liaison contre
nature est né le fantóuie des tenèbres.
Quelle est la cause de cette conspiration du silence
Creusons la roche et peut-être decouvrirons-nous
l'anguiile.
Le canton de Messines était représenlé depuis quel
ques années, a Bruges, par M. Julien Vandevyver,
libéral convaincu et par M. Jacques Garpentier qui
faisait semblant de l'être. Le premier ne sollicitant
pas le renouvellement de son mandat, nous n'avons
pas a nous occuper de lui. M. Carpentier resle seul
en évidence.