JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
ÏPHES, l)i manche
Quatrièine annëe. N° 20.
20 illai 1860.
Paraissant le dimanche*
PK1X ll'ABOSSEJIEST
POUR LA BELGIQUE
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Un Numéro 25 Centimes.
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taissez dire, laisseZ-vous blflmef, mais publiez voire pehsje.
On s'abofine a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp,-lib., j On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres
rue de Dixmude, 55. ou envois d'argent doivent étre adréssés franco au bureau du Journal.
Vpres, «o IIai is##.
II est essentiel que les électeurs sachent la vé-
rilé.
Pour la troisième fois, nous adressons ces ques
tions au Progrès.
Son silence nous èdifiera.
Est-il vrai que ML le cotnnaissaire d'arrondis-
sement a fait les premières oft'res de candidature
au Président de S.-Vincent-de-Paul, Neuve-
Eglise
Est-il vrai que l'accord a été scellé sous la con
dition formelle de soutenir M. Carpentier
Est-il vrai que M. Carpentier a donnè aux
chefs du parti catholique les garanties les plus sa-
tisfaisantes
Pourquoi, si cela n'est pas vrai et s'il n'a ja
mais change en quoique ce soit de manière de
voir, ne publie-t-il pas sa profession de foi
AI. Carpentier condamnc par Ie Pkogbè.
lui-méme.
Le Progrès a promptement délaissé la discussion
sur les elections de Messines. Sentant sans doute
combien ce terrain est glissant pour lui, il s'esl de
cide, dans son n" du 17, a allèr se promener a
Furnes. Chose bien singuliere, lorsque noire con
frère s'occupe de localités étrangères, en dehors de
ses préoccupations égoïstes et des intéréts personnels
de ses patrons, de leur soif de domination ou des
exigences de leur ambition, il est l'antithese la plus
compléte de lui-même.
Ses théories, si on ne peut pas les approuver tou-
jours, revêtenl du nioins alors un certain vernis de
franchise et de bonhomie. A ne le jugerqu'en ses bons
moments, on croirait volontiers a un organe du libe
ralisme désintéressé, défenseur eonvaincu et inébran-
lable du principe, abstraction faite des bénefices qu'il
rapporte, n'écoutant que les inspirations de sa con
science, sans jamais se laisser entralner par des cal-
culs mesquins, sans jamais donner a l'intrigue la
place d'une discussion loyale et honnêle.
Undeces bons moments, et l'un des meilleurs, était
jeudi. L'air vif de la mer semble avoir ouvert les sens
quelque peu obscurcis du Progrès et, sous l'influence
bienfaisante de son excursion furnoise, il se livre a
des considerations auxquelles nous donnons une cn-
tière adhésion.
Nous nous empressons d'en faire part a nos lec-
teurs, heureux de pouvoir constater notre bonne en -
tente avec le confrère ajoutons-y même quelques
commentaires, afin de sceller eucore davantage notre
accord, si c'était necessaire.
<i Conformément au programme épiscopal, dit Ie
Progrès, tons les gens comme il en faut aux evêques
et au elerge se inetteul en campagne pour combattre
les conseiilers provineiuux. qui ne veulenl pas subfi
le joug clerical. Ceci se passe a Furnes. Mais a
Messines, coniurmémenl aussi au programme épisco
pal, ces mêmes gens comme il en faut aux evéques et
au clergé se mettent en campagne pour souienir
M. Carpentier. Done, M. Carpentier consenta subir le
joug clérical et le voila condamné par le Progrès.
Quel crime plus irrémissible, continue le
Progrès, que Celui de ne pas étre un instrument
de la réaction et de pretendr^ qu'un honnête homme,
pour le moins aussi intelligent que le premier vicaire
venu, cela n'est pas bien certain peut avoir
l'outrecuidance de se Conduire selon ses idéés légêre-
ment entachees d'indépendance. Si légèrement
que puissent étre entachées d'indépendance les idéés
de M. Carpentier, on ne lui reprochera guère de n'être
pas un instrument de la réaction. Que ses amis se
tranquillisent, ce crime lui sera aisément remis; le
concours qu'ou lui prête prouve que le parti clérical
est bon prince quand on lui dunne des marques satis~
faisantes de repenlir et de soumission. Ce n'est pas de
ce cöté que M. Carpentier a eu des excès d'outrecui-
dance.
Et plus loin Foin de ces doctrinaires, ainsi
qualifies, paree qu'ils osent avoir une opinion que
nous ne leur avons pas soufïlée. En cecas, M. Car
pentier n'est certainement pas un doctrinaire, puisque
ses opinions lui sont soufflées de deux cótés a la fois,
raison plausible pour qu'il en ait fort peu a lui. Plus
par plus donnent moins, c'est le contraire del'algèbre.
Mais si le conseiller de Messines, de l'aveu du Progrès,
est si peu doctrinaire, pourquoi ce journal l'a-t-il pris
sous sa protection
Lc Progrès donne quelques détails sur la prochaine
lutte électorale dans le canton de Furnes et fait l'é-
loge auquel nous nous associons, du zèle et du
talent dèployés par MM. Dekeuwer et Gustave De
Smedt pour la defense des intéréts de leur canton. II
écrit entr'autres: II parait qu'on leur reproche de
n'être pas suffisamment dociles a ('inspiration épis—
copaleet, pour ce motif, bien que ces conseiilers soient
très-dignes de recevoir un nouveau rnandat, toutes
les intrigues cléricales sont nouées pour les faire
échouer.
Telle est pourtant la difference profonde qui sépare
Furnes et Ypres: la, toutes les intrigues cléricales
sont nouées peur faire echouer des conseiilers libé-
raux ici au contraire, toutes les intrigues liberales
s'efforcent de faire élire un clérical en compagnie d'un
transfuge.
D'après le Progrès, le parti clérical est allé chercher
ses candidats a Bruges,et notre confrère fait remar-
quer que M. Alfred Deman, qui brigue les suffrages
des Furnois, pourrait diffioilement apprécier les
besoins du canton, attendu qu'il habile Bruges. Rien
n'est plus juste. Mais si de Bruges on apprécie diffi-
cilement les besoins du canton de Furnes, comment
M. Carpentier pourrait-il mieux apprécier a Ypres
ceux du canton de Messines? Personne ne lecroira, a
moins qu'on ne nous le montre armé d'une longue
vue.
Le Progrès con vient done lui- méme qu'en chargeant
M. Carpentier du soin de leurs intéréts, les électeurs
du canton de Messines joueraient un róle de dupes. On
ne saurait faire preuve d'une franchise plus louable.
Finalement, au beau milieu d'un de ces parailèles
délicats donl il possède le secret, noire confrère saute
l'Yser a pieds joints etadresse quelques remontrances
de son crü aux habitauts de Rousbruggheil leur re
proche leur vote d'il y a deux ans. Pour étre juste,
écrit-il, nous devons dire que M. Visart est arrivé au
Conseil provincial par les belles manoeuvres de cer
tains puritains, faisant fi d'un candidat administra-
tif, etc.
Voici qui est eritendu. Électeurs de Rousbrugghe,
de Messines et vous tous qui êtes appelés a émeltre
tin vote, fermez les yeux sur les intrigues, sur les
transactions et sur toutes les infamies électorales. Ne
soyez pas si puritains. Recevez plus docilement Ie mot
d'ordre que vous souffle M. le sous-préfet, a la fatjon
francaise. A ce jeu, vous perdrez, il est vrai, votre
dignité et voire indépendance, mais vous aurez gagné
les gracieux sourires de nos grands hommes et les
éloges....... désinléressés du Progrès. Trouvez-vous
qu'il y ait compensation
Celui que les électeurs de Rousbrugghe eurent le
courage d'écarler du Conseil provincial donnait aussi
des garanties et des promesses aux deux partis
comme M. Carpentier.
II se refusait aussi a toute explication, a toute pro
fession de foi comme M. Carpentier.
II sollicitail les votes clèricaux et avait l'appui de
M. Ie sous-préfet exactemenl comme M. Carpen
tier.
Et sans nul doute, én réveillant ce soüvénir, le
Progrès a pour but de démonlrer que M. Carpentief
aussi est un candidat administratif. La recommanda-
tion n'est pas engageante.
Une dernière question pour terminer.
On vieril de voir l'éloge trés-mérité que Ie Progrès
fait du libéralisme inébranlable de M. Gustave Des-
medt. Pourquoi ce journal combattait-il a outranCe
ce candidat se préseotant aux electeurs du canton de
Rousbrugghe? Y a-t il done deux libéralisme, un a
l'usage de l'ètranger et l'aulre spécialement appliqué
a I'arrondissement d'Ypres
Pendant que le Progrèsest en veine de confidences,
il devrail bien, en bon confrère, nous faire encore
celle-la
Ces maiidits puritains
A bout d'arguments sèrieux, le Progrès a fecoUrs
aux expedients. Dans l'impossibilitè de contredire nos
informations trop precises, il essaie de faire diversion
aux accusations qui accablent de toutes parts la cote*
rie dont il est I'organe, en excitant contre fious les
froissements et les haines. Le procédé est élrangè
a prés nous avoir accuse tant de fois d'être inspiré paf
la rancune.
Son plan de campagne perCe dans ce peu de ligUes
que nous transcrivons pour I'edification du public.
«Si M. Carpentier a enCouru la disgrêce des
hommes de I 'Opinion, Ce n'est pas une preuve qu'il
ait change en quoique ce soil de maniere de voir il
pariage cet lionneur avec beaucoup de nos meilleurs
amis, dont personne n'oserait contester le liberalisme
et qui hélasl ont aussi enCouru cette disgrAce; a
Ypres MM. Beke, Carton, etc., ft Warnêton M Ric-
quier, a Messines M. Deneckere, a Zonnebeke
M. Uveins, etc., tous ont encouru Ie courroux de ees