puritains du libéralisme, qui portent un si vif amour
au libéralisme, qu'ils fiaissent toujourspar n'attaquer
que les libéraux.
Nous pourrions opposer simplement aux assertions
du Progrès un démenti formel. Jamais nous n'avons
attaqué M. De Neckere a Messines. Ce qui ne veut
pas dire que, si nous croyions utile de faire des ob
servations sur ['administration de Messines, nous
n'userions pas de notre droit, et nous plaindrions fort
Ie fonctionnaire bourgmestre ou autre qui mé-
connaltrait le róle de la presse au point de s'en facher.
Ce démenti donné et notre collection pouvant être
compulsée, nous pourrions en rester la avee un ad-
versaire de mauvaise foi comme le Progrès.
Nous voulons cependant ajouter quelques' ré-
flexions.
Et d'abord qu'est-ce qui vaul M Eugène Iweins
l'insigne honneur d'être citè en cette circonstance
Est-ce un encouragement au Benjamin? Fraüchement
s'il nous était permis de dormer un conseil, nous
dirionsanos grands hommes de hisser moins sou
vent M. Eugène Iweins sur les tréteaux. Ce serait
agir dans son intérêt et faire preuve en même temps
de tact. Les plus grandes illustrations ontapprisa
leursdépens que la Roche Tarpéïenne touche au Ca-
pitole. Qu'il ne soit surtout pas question de V). Eugène
Iweins, lorsqu'on parle de ceux qui n'ont jamais
changé en quoique ce soit de manière de voir; ces
deux propositions hurlent de se trouver ensemble.
Fréquemment nous nous sommes trouvé dans la
nécessité, pour remplir noire devoir, de critiquer des
actes posés par notre bourgmestre. Mais la critique
des actes du fonctionnaire n'empêche pas l'estime de
l'horame. Nous pouvons le dire d'autant plus sincère-
menl que nous n'avons rien a retrancher de nos ob
servations. Ce qui nous déplait en M. Beke, ce n'est
pas qu'il est bourgmestre, loin de la, c'est, au con
traire, qu'il ne l'est pas assez. Ce sont ses faiblesses
que nous lui reprochons, sa complaisance pour les
exigences despotiques et ridicules de la coterie, et
nous serions heureux de voir M. Beke, brisant éner-
giquement le cercle de fer qui l'enlace et 1'étoufFe, de-
venir bourgmestre de fait comme il l'est de droit.
Verrons-nous se réaliser ce voeu de la plupart de
nos concitoyens? Nous n'osons l'espérer.
Mais quoiqu'il en advienne, il est une justice que
chacun, même ses adversaires, rend a M. Beke il n'a
jamais fait trafic de ses convictions; malgré des mo
ments d'hésitalion et de deplorables faiblesses, il n'a
pas trainè son libéralisme dans la fange des tripots.
Aussi est-il surprenant de voiraccolesaM. Carpeutier
les noms de MM. Beke et Deruckere de Messines qui a
aussi une reputation d'inlégrité politique. Cel acoou-
plement bizarre n'est pas flatteur pour ces deux mes
sieurs, qui sans doute n'en seront pas très-reconnais-
sants a leurs amis du Progrès.
Nous n'en dirons pas autant de M. Carton. Chacun
sait qu'il s'accommode de tous les régimes.
Depuis quelque temps le Progrès a trouvé quelque
part une expression qu'il caresse avec amour. Ls re-
viennent fréquemment dans ses colonnes ces pu
ritains du libéralisme, qui portent un si vif amour au
libéralisme, qu'ils finissent toujours par n'attaquer
que les libéraux.
Notre confrère a la mémoire courte. II devrait se
souvenir que, lorsque le Conseil communal eut décidé
la creation d'une école primaire pour filles et qu'il
fut pour ce motif violemment attaqué par l'organe
clérical, ce fut 1'Opinion qui prit sa dèfense et soutint
la polémique dans une série d'articles. Le Progrès,
organe de ('administration et qui avait sur nous
l'avantage de pouvoir puiser dans les documents ofii-
ciels, se taisait.
Cela prouve deux choses d'abord que nous ap-
prouvons avec impartialité les bonnes mesures, fus-
sent-elles prises même par des personnes habituelle-
ment peu bienveillanles pour nous; ensuite que nous
placons la defense denos convictions au-dessus d'é-
troils calculs, car si nous n'avions écouté que ceux-ci,
nous nous serions tu comme le Progrès.
La qualification de puritains du libéralisme
ne nous blesse nullement; nous nous en glorifions,
au contraire. Avant de nous être appliquèe, elle l'a
été a bien d'autres qui ont fait leurs preuves. Au sur
plus les pairons du Progrès feraient bien de prendre
chaque matin, en se levant, une dose de puritanisme;
elle opérerait une sage rèvolution dans leur système
électoral et leur influence ne serail plus aussi ma-
lade.
En somme, le conseil ne sera pas suivi. Et nous
reslerons aux yeux du véridique Progrès des pu
ritains qui attaquent les libéraux.
Nous n'avons plus qu'un mot a lui dire. L'idée ne
nous est jamais venue de souiller la mémoire des
morts pour avoir raison des vivants.
Le Progrès n'en pourrait pas dire autant.
«ssa et is«i.
En 1862 le Progrès écrivait (22 mai.)
On doit se rappeier que M. Carpentier est de
ceux que la Patriede Bruges a frappés d'ostracisme
aussi, après le cri de guerre poussé par la feuille de
Monseigneur, plusieurs noms furent colportés, mais
les St-Vincent-de-Paulistes pureiit bientót, etc.
Ces cris du Progrès n'élaient que des cris de mas
ques; car Mtre Jacques n'était pas tellement exécré de
l'evêché et de toute la sainte sequelle pour devenir,
six semaines après cette libérale sortie, le candidat
clérical a la Deputation permanente et l'homme chéri
de la Patrieet des St-Vincent de-Paulistes.
En 1864 autre changement de décors, et pour
cause
Le temps, qui change tout, change aussi nos humeurs,
les opinions de M,re Jacques et les idéés du Progrès
Pour celui-ci Mtre Carpentier n'est plus le vaillant
combattant contre les infidèles Sl-Vincent-de-Pau-
listes, les clóricaux et Ia Patrie; ce n'est plus que
l'orabre de ce héros, ce n'est plus qu'un libéral uio-
déré qui a encouru la disgrSce des hommes de
VOpinion et dont personne n'oserait conlesler le libé
ralisme; certes, ce n'est point un puritain du libéra
lisme, qui porte un si vif amour au libéralisme et des
libéraux, etc., etc. Progrès du 13 mai.)
La situation est changée Mtre Jacques, tenant pro-
bablement plus a son siége provincial qu'a son an
tique haine anti catholique, croyant le vent tourné
et le culte de sa personnalité satisfaite diminué, se
rapproche des St-Vincent-de-Paulisles MM. Ghes-
quière, Vermeesch et consorts, des chanoines, exem
pli causa M. le doyen Boone, etc., etc. M. Henri Car
ton fits et le Progrès n'en chérissent pas moins
Mt,e Jacques 1
Et nunc, electores, erudimini.
Dêmosthène au Conseil provincial.
Le Progrès de dimanche fait connailre au public
que M. Carpentier, pendant les seize ans qu'il a re-
présenté les intéréts de Messines, a prononcé tant de
beaux discours au Conseil provincial, et fait tant de
prodiges a la Deputation permanente, qu'il y aurait
noire ingratitude a lui retirer son mandat.
La figure est tracée a grands coups depinceau, il
n'v manque que la ressemblance.
Nous avons eu la curiosité d'analyser, d'après le
Bulletin du Conseil provincial, les grands travaux du
grand homme. Electenrs, oyéZ Pendant les sessions
de 1850, 1851, 1853, 1854, 1855, 1856. 1857, 1862,
1864, il n'a pris la parole sur aucun des grands inté
réts soumis a l'examen du Conseil, et ria pas même
présenté le rapport d'une seule affaire.
En 1852 il fit un rapport, qualre en 1859, un en
1860, un en 1861deux en 1863. Pendant Ia session
de 1858, M. Merghelynck proposa la nomination d'un
archiiecte provincial pour ('arrondissement d'Ypres.
M. Carpentier appuya la proposition de tout le poids
de son eloquence transcendante, et elle fut rejetée par
28 voix contre 21 1
En résumé, M. Carpentier ria rien fait pendant
neuf ans sur seize. En seize ans il a lu neuf rapports
sur des demandes de subsides, dèja instruites par la
Deputation. La redaction de ces rapports n'a pas exige
une heure de travail, et le service qu'il a rendu au
canton en les lisant est semblable a celui que rendait
au coche certaine mouche a propos de laqueile le bon
Laföntaine écrivit
Ainsi certaines gens faisant les empressés,
S'introduisent dans les affaires
lis font partout les nécessaires
Et, partout importuns, devraient être chassés.
Cependant depuis seize années, les questions les
plus importantes a'administration générale et de
struction publique, les intéréts les plus graves de
l'arrondissément, ont été a l'ordre du jour du Conseil
pas une seule fois M. Carpentier n'a élevè la voix 1
Et le Progrès ose écrire M. Carpentier en outre
a pratique pendant 25 ans au barreau, et il a ac-
quis une grande expèrience dans les affaires.
II faut être sans coeur, pour lancer la lête d'un
ami une ironie aussi sanglante 1
C'est un fait doublement grave pour un journal
sérieux de p'aisanter les élecleurs, et de passer aussi
cruellement l'encensoir sur le nez d'un ami.
Mais ce qui est plus incroyable encore, c'est le sans-
géne avec lequel notre confrère trace le portrait poli
tique de Jacques Toujours il a appartenu a 1 'opi-
nion libérale modérée. et s'il a encouru la disgrace
des homines de VOpinion. ce n'est pas une preuve
qu'il ait changé en quoique ce soit de manière de
voir. C'est avec les mêmes mots que le Bien Pu
blic et la Patrie ont recotninandé la candidature
hybride d'une dizaine de transfuges convertis.
Oh I que nenni, M,l> Jacques n'a pas encouru la
disgrace de VOpinion. II nous a trop amusé par ses
tours de haute voltige ét ses clowneries de tout genre
on ne se fache pas contre des gens qui font rire. C'est
prècisément comme si nous allions nous facher contre
le Progrès lorsqu'il écrit que M, Carpentier a tou-
jours appartenu a l'opinion libérale modérée.
En l'an de grêce 1866, le Progrès, ce libéral correct
que tout Ie monde connait, patronner un libéral mo-
(t'éreQue degens croiront voir brhler I'eauque
d'autres riront avec nous de bien bon coeur 1 Qu'en
dira M. le ministre de l'intérieur; qu'en diront ses
collègues au ministère
Un libéral modéré! De grace, chers maitres, quel
ques mots de definition, s'il vous plait. Est-ce un li
beral comme ceux qui ont itlustré le même nom de
puis vingt ans
N'est-ce pas ce nom que portent avec éclat MM. De-
lehaye, Vaureninghe et quelques magistrals politi—
ques de notre ville et de votre connaissance
Un libéral modéré! N'est-ce pas un libéral de la
familie de MM. Schollaert, Deconinck et des Anversois
de la Charobre
En attendant la definition, nous avouons que Jac
ques nous a toujours paru un libéral modéré, très-
modéré, par son désir d'acquérir d'abord, de con ser
ver ensuite son fauteuil a la Députation.
Est ce bien cela? nqus serions charmé d'être d'ac-
cord avec le Progrès. Autant que notre confrère, nous
sommes convaincu que Jacques n'a pas changé
en quoique ce soit de manière de voir car une
expèrience de quatre années garantit le présent et
répond de l'avenir.
Ce qui relève le cóté comique du portrait, c'est
précisement qu'il est exposé dans les galeries du
Progrès
En 1862 MM. Merghelynck et Beke votèrent éner-
giqueroent contre Jacques. Aujourd'hui ils patronnent
sa candidature Or, Jacques était alors un libéral
modéré qui n'a pas changé de manière de voir
Done... qui a changé?...
Le député, M. Merghelynck indigné du libéralisme
modéré de Jacques, jura alors qu'il aurait a rendre
compte au libéralisme du Progrès Et, dans le Pro
grès, d'aujourd'hui, le même M. Merghelynck se fait
le cornac du libéralisme modéréet d'un catholique
pur!
C'est dësopilant l
Jacques était modéré lorsqu'il vota contre les bi-
bliothèques populaires; qu'etaient done tous nos li
béraux qui votèrent en faveur de ces bibliothèques?
Des avancés, des exaltés, des radicaux? Quoiqu'il en
soit, ils confessent aujourd'hui leurs erreurs devant
le corps électoralpour le moment, ils preferent le li
béralisme modéré. Est ce peut-étre que les lauriers de
Jacques empêchent M. Merghelynck de dormir, et le
verrons-nous sous peu, parmi les modérés, soli iciter
un siége a la Députation
Nous ne rèpondons pas de l'avenir, car avec les
hommes du Progrès, le moins prévoyant est toujours
le plus sage.
Dans l'arrondissement d'Ypres, les amis de M. Ie
ministre de l'intcrieur n'oseut pas lutter dans le
canton de Wervicq pour les élections provinciales et
dans le canton de Messines ils patronnent un libéral
modéré et un catholique, président de St Vincent-de-
Pu ule.
Après avoir démoralisó le libéralisme de Parrondis*
sement par leurs finesses pratiques, M. le comtnissnire
Carton et consorts l'etouffant dans la b.iue des tri
pots.
Une statue.
Un de nos échevins, inconsolable du départ de la
Yierge, et désirant la remplacer par un grand ci-
toyen, comuiuniqua son projet a ses puissants amis.
L'aulre jour, le Conseil des gros bonnels, reuni en
dehors de l'Association libérale, décida de conferer