l'immortalité a M,rs Jacobus. En consequence il sera
réélu, puis décoré, puis taillé dans la pierre. Quel
honneur pour un prestidigitateur I
Un premier bonnet proposa d'ériger Ia statue en
face des Hallesee monument imperissable de la
layauté, de la franchise, de l'inlelligence et des ver-
tus civiques de nos ancêtres....
M. l'èchevin protesta énergiquement, et grace a
son éloquence, la statue de Jacobus, hissée au Rond-
Point, sera pour les étrangers l'enseigne de la poli
tique des gros bonnets.
De la main droite elle puisera dans Ia sacoche du
libéralisme ces litres Conseiller provincial, membre
du comité de 1'Association libérale, membre de la com
mission administrative de Messines, avocat du dépar
tement des finances, avocat des administrations com-
munales et de toutes les administrations grandes et
petiles, dirigées par leconseïl des gros bonnets.
La main gauche qui, d'après Ie précepte évangé-
lique, doit ignorer ce que la droite a regu, acceptera
des cléricaux le diplöme de député permanent.
En échange de ces faveurs, sa double face aura un
aimable sourire a droite, un autre a gauche. Coiffó
d'une girouette en or, la statue, dans l'attitude gra-
cieuse d'un Mercure, aura Ia pointe du pied légère-
ment appuyée sur une corde tendue. Sur les divers
cötés du piédestal on lira ces inscriptions
Jacobus eut deux faces, mais surtout deux mains.
Et son coeur Entre les deux partis balanca.
Et sa conscience Au fond de sa poche.
Et ses principes? Ni vu, ni connu.
El le respect de lui-même Coulé en eau de boudin.
Et ses amis? Ceux qui poussèrent a sou char.
Et sa probité politique? Hein?
Etl'honneur? Fi, done!
La police de M. le commissaire d'arrondissement
et celle de M. Biebuvck garderont le monument.
ï.e progrès des Polichinelies.
Le progrès en toutes choses dévore le monde;
mais les polichinelies et les faux chignons tiennent le
haul du pavé.
Autrefois, le fameux polichinelle Delehaye déserta
honteusemenl les libéraux, qui lui avaient ouvert la
vie politique. II s'enröla sans retour sous la bannière
des Jésuites, et pour punition il fut honteusement
chassé de Gand.
Le polichinelle Schollaert, après avoir combattu
courageusement la funeste influence de l'Université
catholique, vendit son drapeau pour le mandat de
représentant. Comme Delehaye, il persista dans la
trahison et pour chdtiment fut cloué sur son banc par
la parole énergique de M. Bara. Depuis lors il ago
nise, et son talent même ne prut pas le relever de sa
chute. De ces polichinelies passes de mode, le Progrès
d'Ypres écrivit avec dédain Ces Bourmool poli-
tiques, qui retournent leur casaqueavec la pres-
tesse d'un pitre forain, doivent être cloués au pilori
de l'opinion.
Oui, cela était vrai pour les anciens qui ne con-
naissaient pas leur métier. Mais, parlez vous des po
lichinelies Benoiton 1 Flus fins que leurs prédéces-
seurs, ils ne désertent aucun parti, ils se eramponnent
a tous les deux et tous les deux paient les arlequi-
uades au prix de leur dignite.
El le Progrès d'Ypres en extase, de se mettre a ge-
noux devant les Bourmont du jour, de dofendre leur
cause avec chaleur, de se parer de leur candidature
comme une vieille coquette faisandée se pare d'un
faux chignon
A Messines, le polichinelle en vogue s'accroche aux
flancs du libéralisme; h Btuges, il mauge a l'ecuelle
cléricale.
Ainsi fait M. Vandromme dont le succès est dèja
garauti par le Doterkuipje du 19 avril 1866 <t Le
ministère despotique, detestablevoulant tout domi-
nern'accorde les fonctions publiques qu'a ses
esclaves. II fait émettre dans les Conseils provin-
ciaux des vceux, en faveur de lois de parti et de
i mesures arbitraires, qu'il fail ensuite voter la
Chambre comme si elles étaient dans les voeux de
la nation. Nous ne pouvons done dormer nos voix
qu'a des personnes non asservies a ce ministère
despotique. Or, nous n'avons pas de raison pour
combattre M. Vandromme, car, comme membre de
la Dëputation, il nous a rendu beaucoup de services.
S'd est élu par nous comme independant et anti-
a ministeriel, il sera d'autant plus sürement élu par
les catholiques comme membre de la Deputation,
y S'il n'étaitpas réélu par nous, cette nomination lui
échapperait. Aussi constatons-nous, que la candi-
dalure de M. Vandromme ne sera pas sérieusemenl
combattue. Quanta M. Gustave de Breyne, il faut
qu'il tombe, car il est un des plus chauds partisans
du ministère despotique, anti-libérai et impie.
II y a dans l'attitude prise par M. Vandromme, de
quoi faire venir l'eau a la bouche de Jacques. Tous
deux, il est vrai, sont de i'école moderne, tous deux
s'inspirent aux sources pratiques du Progrès d'Ypres,
et l'on ne sait vraimenl lequel des deux liendra la
corde dans ce steeple-chase d'un nouveau genre.
Nous voudrions savoir, sans indiscrétion loutefois,
comment fera le Progrès d'Ypres pour dorer la pilule
a M. Vandenpeereboom, ce ministre despotique, libe
ral et impie? En attendant de notre aimable confrère
la solution du problème, nous constatons que la col
lection si varièe de tous ces polichinelies a la mode,
donne raison au vieux proverbe Qui se ressemble,
s'assemble.
,1'ouvelle manoeuvre.
Nous apprenons que des courtiers par trop zélés
colportent, dans le canton de Messines, un chiffon de
papier, sans signature el sans valeur, qu'ils font pas
ser pour la profession de foi de M. Carpenlier. Les
élecfeurs ne se laisseront pas prendre a ce piège
grossier.
Lorsque M. Carpenlier voudra faire sérieusement et
sincèrement sa profession de foi, il la publiera. II n'y a
que les pieces de mauvais aloi qui se glissent sour-
noiseinentde main en main!
Nous recevons le Communiqué suivant que, dans
J'intérêt de la verité, nous nous empressons de pu
blier
Le Progrès et son acolyte le Volksvriend têchent de
donner le change a l'opinion publique sur l'origine
des candidatures qui se produisent dans le canton de
Messines.
Si ces deux champions du doctrinarisme et de la
politique-pratique avaient raconté la part réelle que
leurs amis seuls onl prise aux divers tripotages èlec-
toraux qui se produisent depuis plus de trois mois,
au lieu d'inventer des récits de démarches imagi-
naires et d'atlribuer des offres a des personnes qui
n'en ont pas faites, ils nous épargneraient la peine de
démontrer que leurs assertions sont les plus hasar-
deuses, et, tranchons le mot, les plus fausses qui se
puissent rencontrer.
Et tout d'abord, qui a offert une candidature a
M. Vermeesch?
Le mardi, 8 février dernier, a Ia suite des opéra-
tions du tirage au sort, Neuve-Eglise, M. Henri
Carton, commissaire d'arrondissement, se rendit en la
demeure de M. Vermeesch auquel, tout en parlanl
des électious provinciales, il proposa de se porter can-
didat de commun accord avec M. Carpentier.
M. Vermeesch ne put alors se résoudre a accepter
l'offre faite,
Quelque temps après cette visite, gréce a des in
stances de M. Jacques Carpentier et a celles d'un
membre de sa familie attaché a l'ordre judiciaire et
au parti conservateurM. Vermeesch finit par accep
ter l'offre faite et conclut un pacte électoral, bien ac-
cueilli par M. Carton, par lequel M. Vermeesch, clé-
rical, et M. Carpentier, liberal modéré, au dire du
Progrès, s'engageaieul a se soutenir l'un l'autre. N'y
avait-il pas la creation d'une société electorale, dont
les apports étaient, de la part de M. Carpentier, l'm-
fluenee administrative, et, de Ia part de MVermeesch,
le credit clérical? Le bul était-il autre que le maintien
de Mtro Jacques
Comment se fait-il done que le Progrès ne souffle
mot sur cette Association Carpentier-Vermeesch Les
renseignements ne pouvaieut cependant lui manquer;
ii n'avait qu'a s'adresser a ses patrons, bien posés
pour lui en fournir.
Empruntanl les idéés du Volksvriend, son sosie, i!
prefère se taire, et pour cause, sur le travail tené-
breux de ces messieurs d'Ypres; il prétend fausse-
menl qu'une deputation warnêtonoise serait allé of-
frir une candidature a M. Vermeesch le 24 avril,
alors que deja le Journal d'Ypres proclamait la can
didature indépendante de M. Vermeesch, alors qu'un
connaissait les instances et les démarches de la fa
milie de M. Carpenlier, alors qu'on savait qu'un ac
cord existait entre ceiui-ci et le président de la So
ciété de St-Vincent-de Paul de Neuve-Eglise.
M. Vermeesch se porie candidalle Journal d'Y-
pres le dit independant, le public lié a M,re Jacques.
Qu'y a-t-il dès Iers de surprenant a ce qu'une dépu-
tation d'électeurs, de ceux auxquels M. Vermeesch
demande un mandal, ai lie le trouver et lui demander
si sa candidature est indépendante ou non? Les man-
dants doivent, dans leur intérêt, s'assurer des qua-
lités de ceux qui postulent le mandat. La prudence
exige qu'ils se conduisent ainsis'ils fesaient autre-
ment on pourrail a bon droit leur reprocher de mar
cher a la légère et en aveugles.
Demander, en pareil cas, les explications a qui de
droit, n'est certes pas sonder les intentions.
Qu'a fait la deputation warnêtonoise chez M. Ver
meesch
Elle s'est bornee a demander si sa candidature était
independante ou si elle était liée a celle de M. Car
pentier.
M. Vermeesch répondit qu'il y avait accord entre
lui et- M. Carpentier et, bien qu'on lui dit qu'il n'en
fallaitpas savoir d'avantage, il ajouta que M. Henri
Carton lui avait fait les premières avances le jour du
tirage au sort et qu'ensuite il avait cédé aux instances
de la familie de M. Carpentier enfin, il raconta
avec beaucoup de détails ce que nous avons dèja
dit.
Sommes-nous maintenant en droit d'afftrmer que
si quelqu'un est pris la main dans le sac, ce
sont les amis du Progrès?
Comment! vous criez a la coalition et vous coali-
sez M. Vermeesch, le clérical, et M. Carpentier, le
modéré
Ah! vous avez bien raison de le dire, le public
ne s'y laissera pas prendre. Les tripotages au mi
lieu desquels vous cherchez depuis seize ans a conso-
lider voire puissance, vous tueronl; car lót ou tard
les intrigues les mieux ourdies éclatent au grand jour
et le public froissè dans son honnèteté traditionnelle,
enveloppera dans une même réprobation les politi
coes pratiques et leurs manoeuvres. Ce sera votre
en Himent.
Vous affirrnez que M. Desimpel est allé a deux
différentes reprises, én deputation, offrir la candida
ture a l'honorable M. Volbrecht. Nous opposons de
nouveau a cette fausse assertion le démenti le plus
formel.
Pareil démenti vous est infligé, Volksvriend el Pro
grès, par tous ceux que vous assurez avoir offert une
candidature a M. Vermeesch.
Quant a vos récits sur le chemin de fer, dont on
aurait fait a Warnêton une question électorale, ils ne
sont pas plus véridiques que le resle. Le cbemin de
fervos patrons s'en sont servi dans deux élections
législatives et, pour ('election provinciale, nous pou
vons relater, si vous le désirez, des promesses qui
ont été faites par eux, oui, par eux, il n'y a pas quinze
jours, et cela pour l'utilite de la candidature de
M. Jacques Carpentier!!!
Association agricole tic rarromlissemeut
d'Ypres.
Séance publique du Samedi 21 avril 1866.
(Suite el fin.)
M. le président proteste contre la prétention qu'on
a attribué a l'Association de voulotr enseigner la cul
ture aux cultivateurs. En finissant il propose de
soumettre les rapports des instituteurs h l'examen
d'une commission, et il désigne lui-même les mem
bres de cette commission.
Ce sont tout d'abord M. Vanbiesbrouck, unhomme
spécial, dit M. Carton, M. Eugène Iweins, un autre
homme spécial. M. Carton ne le dit pas, mais chacun
le pense et la satisfaction qui illumine la face du jeune
commissaire, sa pose fiére et majeslueuse en face du
fauteuil de la presidence, demontrent que l'intéressé
n'est pas ledernier a rendre hommage a ses propres
mérites.
Depuis quelque temps, M. Eugène Iweins nous est
servi a toutes sauces. Spécialité d'orateur, il a donne,
il n'y a pas longtemps, les preuves que chacun sail;
le voiia aujourd'hui une specialité d'agronome, quoi-
qu'il n'ail de sa vie arpentè autre chose que les bou
levards de Bruxelles. Espérons que pour 1868, lors
que sonnera le quart-d'heure solennel, il aura acquis
d'autres spécialités encore. Pourquoi pas? Il est des
gens dont l'ét.>ile ne doute de rieu.
La commission est compleiée par MM. Vanalleynnes,
lluyghe et Mortier. M. Carton oublie de dire s'il la
presidera.
Parmi quelques observations echangées, M. Ver-
hille, instituteur a Neuve-Eglise, fait remarquer que.