JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YiHlES, üimanche Quatrième annte. N°21. Mal 1&6Ö. Paraissant Ie dimanche. Pit LX 11'iBOIHEIieilT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. LOPINION PRIX WÈS AWOSCESi ET DES RECLAMES 10 Centinies la petité ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable b'avance. Laïèseit dire, laisseZ-vous blSmer, mais publiez voire pebSêa, On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du iournal. Puritains et On aurait pu croire que, dépensant les derniers restes de sa pudeur, le Progrès se serait Contenté d'appuyer M. Carpentier, un libéralde sa faijon. C'eCll été plaisant sans doute après lant d'antécé- dents connus du public, mais au moinson aurait pu comprendre jusqu'a un certain point cette con duiteau moins de la part du Progrès. A la vérilé, il n'est pas question ici d'un lien poli tique basé sur des principes ayant pour but le triom- phe du libéralisme, mais d'une affaire de boutique. Deux revendeurs écbangent leurs vieux chiffons. C'en elaittrop encore pour la gloire du Progrès Après que ses patrons eurent offert la candidature au président de St-Vincent-de-Paül, il fallait en outre que ce journal fit connaitre ouvertement ses sympathies. Nous nous pronontjons sans hésitation, dit-il, pour M. Vermeersch, qui a honorablement par- couru une longue carrière administrative et qui, nos yeux, a en outre le mérite d'avoir repoussé avec indignation la coalition que lui offraient les amis de 1 'Opinion. Personne n'entend contester la carrière honorable de M. Vermeersch, mais nous savons lous que M. Ver meersch était a Neuve-Eglise le chef d'une adminis tration cléricale, même, si nolre mèmoire est fidéle, M. le commissaire d'arrondissement doit avoir con- tribué largement a le faire éliminer du Conseil. Quoiqu'il en soit, M. Vermeersch est resté l'un des cléricaux les plus aclifs et les plus influents du can ton de Messines; il a travaillé avec acharnement lors des elections de t8S3 et 1864 contre la reelection de M. le ministre de l'intérieur. Les hommes du Progrès lui donnent aujourd'hui Ie baiser Lamourelte, quitte l'abandonner, a le trahir demain, s'il n'est plus utile a leurs intéréts. Ce ne se rait pas d'ailleurs la première fois que nous verrions ces Messieurs d'Ypres adorer ce qu'ils out brülé et brüler ce qu'ils ont adoré. Et pourquoi cette volte-face Paree que c'est toujours le Progrès qui parle M. Vermeersch, a nos yeux, a le mérite d'avoir repoussé avec indignation la coalition que lub offraient les amis de Opinion. Nous avons fait justice de eet audacieux mensonge, contre lequel protestent tous ceux qui sont alles en deputation chez le can didal. Nous avons exposé le but de cette démarche et fait connaitre, d'après les paroles de M. Vermeersch lui-même, que première et la seule offre de candi dature est venue de M. le commissaire d'arrondisse ment, le jour du tirage au sort a Neuve-Eglise. Le but évident était la réélection de M. Carpentier. Ges faitssont désormais patents etle Progrès même ne sau- rail les contester sans faire passer M. Vermeersch tranchons le mot pour un raentëur. Si ce jour nal devaitajouter ce nouveau trait a tant d'autres traits cyniqueSj ('opinion publique aurait bien vile prononcé, car, quoique clérical, l'ancien bourgmestre de Neuve Eglise est appreciè pour son caraclère loyal et honnête. et chacun sail que le Progrès, pour noüs servirde ses propres expressions, n'a été que trop souvent pris la main dans le sac. La prétendue coalition n'est que le prétexte derrière lequel il abrite les manoeuvres de ses patrons. Mais une chose qui impressionne péniblement, c'est le sentiment de dédain qui perce dans ses colonnes pour des coreligionnaires poliliques qui peuvent bien n'être pas d'accofd avec lui sur tousles points^ ap- partenir même a une autre nuance, mais qui en dèfi- nitive ont toujours jusqu'ici appuyé ses candidats. Ce n'est pas ainsi que l'on agit quand on dé'&ire siucèrement la conciliation et l'ententenous ver- rons ce que ce dédain érigé en système engendrera pour l'avenir, Notre refus d'adhèrer a tous leurs tripotages dé- plait probablement aux hommes du Progrès. Les puritains les gênent paree qu'ils dévotlent les manoeuvres. Indé irceQu'ils ne se désolent pas cependant, ils out plus d'un litre a l'illustralión. Si nous sommes les puritains dh libéralisme, ils sont, eux, les roisdu tripotage. Biln, dzinItoiimbouni En voyant énumérés dans le Progrès les titres de M. Carpentier a la reconnaissance de ses èlecteurs, on se demande tout d'abord de qui se moque-i-on ici Evidemment le Progrès se moque de ses lec- teurs. A l'entendre, si des travaux publiés ont été exe cutes dans le canton de Messines, si deS routes y ont étefaites, des batiments d'école, des presbytèreS, des hospices consiruits, tout cela s'est fait depuis que M. Carpentier siége au Conseil provincial, n il a eü sa part de eoopératien a tous ces projets. Nous avons fait connaitre, dans nolre dernier nu méro, cette part de cooperation qui n'est pas bien ■lourde. En seize ans, neuf rapports dontla redaction n'a pas exigé une heure de travail. Quelques urn n'ont pas dix lignes d'impression. II n'en est pas moins vrai que ce sont la, selén le Progrès, des litres réels a la confiance des éleeteurs, des titres d'autant plus sérieux que, sous les admi nistrations cléricales, Ie caiiton de Messines etait peut-être le plus négligé de tout le pays.- S'il en est ainsi, le bon sens dit que M Carpentier, en vot'ant avec les clerieaux, M. Carton et-Ie Progrès, en appuyant M. Vermeersch, travaillent a augmenter le nombre et la puissance de ce parti au Conseil et exposent, par leur conduite irréfléchie, le canton de Messines a être encore une fois le plus négligé de tout le pays. Done, ces deux Messieurs sacrifiétit les intéréts et la prospérité de ce canton a d'autres Cal- culsi Vous dites non Alttrs'vous avouez done que le Progrès se moque de son public. Cqla sufiit. Le pied d'un sous - préfet. 11 reste encore d'imporlants travaux a exécüter dans le canton de Messines, o dit Ie Progrès Vous croyez peut-être, eleeteuns, que pour ce motif on proposera a vos suffrages des hommes nes au milieu de vous, qui ont passé leUr existence dans le canton, y ont leurs relations tradltionnelles, leur commerce, leurs etablisseraents industriels, dont les intéréts sent en parfaite concordance aVee les vótres. 'Ces hommes Voient les besoins, ils sont journellëibéiit ën rapport avec leurs éleeteurs, ils peuvent appré'ciér par eux-mêmes les demandes, les veeux de leurs commettanis. Jamais l'ön n'est mieux défêudu que par les siens, dit le bon sërts. Mais la colerié qui règne a Ypres en a décidé autrement et ellë voiis impose un de ses aflidés. C'est un élranger, il est vf-ai, qui n'entend rién a vos affaires, que vtius n'apercêvez jamais dans le cahlou, excëplez qtiartd il a bësoiri de vos suffrages il est vrai encöre que vous póurrez aller de Messibès, de Wytschaet, de Waf-nêtón, de Kemtnel, de Nëtive- Eglise a Ypres et que trës-sou'vent vous trouverez, après une longue course, ia pofte close. Mais vöus aurez l'insigne honneur de voir vos moindrès dé marches expliqtiés, eommentéeS Chez M. le sous- préfet; toutes vos demandes lui seront connues, vós communications les plus intimës livrées. Gare vous si vous lui déplaisez, gare vous si vous avez l'au- dace de ne pas vous approprier ses pensees ou de hanter quelques-uns de ces maudits puritains qu'il exècre, vous passerez sous les Fourches caudines de son courroux Vos réclamations les plus fondées se ront impitoyablement écartées. M. Carpentier réélu, c'est pour M. le sous-préfet Carton un pied de plus dans les administrations de voire canton. Si vous n'y prenez garde, éleeteurs, ce pied vous ëcrasera 1 Le Progrès et le Journal de Bruges ont échangé cette setnaine les preuves d'une touchanle confrater- nite. Le 13 mai, le Progrès publiait un long dithy rambe en l'honneur de M. Carpentier, dont le Jour nal de Bruges reproduisait dans son n°du 16 la plus grande partie, en y ajoutant quelques reflexions qu'è son tour ;e Progrès réèditait le 20. L'identité de fond et de form'e, dé pensée ét de style, trahit presque une commune óriginë. On a susbité, dit le Journal de Bruges, un con current a M. Carpentier, l'un des membres libéraux les plui actifs de la Députation permanente. Nous aVons fait connaitre, d'après le Bulletin du Conseil provincial, en quoi corisisle l'activitè de M'. Carpentier. Le Journal de Bruges a pu consulter eé document officiel et s'éclairer comme nous. Mais, chose plus on nan te encore, c'est que ce journal prenne aujourd'hui la delèuse de M. Carpentier, i'ad- versaire aöharné des bibiiothèques pophlaires. Notre confrère, qui defend tous lés jours ces utiles institu tions a'veé persévérance et courage, doit se souvenir du refus de subside a la sociétë des a Amis du Pro grès; il n'a pas otiblié les justes critiques, le b'ême severe que lui inspira en 1865 le rapport de Ia Dépu- tation, rapport aüquel M. Carpentier avail pris une largë part. Gomniëfit pëiit-il done prétèndre en ce moment qtië M. Carpentier ést l'un des membres libéraux les plus aótifs de la Deputation perma nente t a VéracKë et bonne foi. Menlez, mentez, il en restera toujours quelque Chose. Ce préeepte de Basile n'est pas'seuleroenS

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 1