Ah! oui, vousavez raison, nöus sommes bieu cou- pabies, coupables d'avoir eu trop longtemps lbi dans la franchise et la loyauté de vos patrons. Nous nous eonsolons cependant en pensant qu'il est plus res pectable d'etre parmi les trotnpes que parmi les trom- peurs. Tronquer les faits, dénamrer les parojes, tels sont, d'après Ie Progrès, nos procédés de discussion. II nous accuse notaniment de piêter a nos con- seillers communaux des coq-a-l'Ane ou des propos interrompus. II y a Ion a temps que Ie Rist d'prdre se passe flaps, un certain monde pour représenter nos comptes-ren- dus comme inexacts, comme Ie fruit plutót de notre imagination que Ie résultat réel des délibérations. On comprend combien ce systöme est commode si ce que nous disons est faux, nos administrateurs sont saus reproches. Parfait. Nous ne laisserons pas cependant au Progrès Ie benefice de sa petite rouerie. Nous en appellons de ses assertions au veritable public. Que ceux qui ont quelquefois assisté aux séances de notre Conseil com munal nous disent si nous ne relalons pas exactement Ie sens et bien souvent Ie texte de ce qui s'y dit. D'ailleurs si VOpinion tronque les faits ou denature les paroles, que ne rectifiez vous ses erreurs, que ne signalez-vous sa mauvaise foi Eu agissant ainsi vous rendriez service a vos amis autant qu'a la vé- rité, vous nous discréditeriez sürement dans l'esprit public. Mais non, vous n'eu ferez rien, car vous savez que les rectifications sont impossibles. Vous préferez continuer de lancer de'vagues accusations que rien ne justitie, et lorsqu'on vous demandedes preuves ou qu'on dénonce voire mauvaise foi, vous proclamez hypocritement que vous ne voulez pas prolonger la polémique par esprit de conciliationFaux bons- hommes, faux bons hommes, qui done est encore dupe de vos roueries? Le Journal do Bruges, auquel Ie Progrès a fait diffe rents emprunts dans ces derniers temps, publie ('ar ticle suivant que nous recommandons aux médita- tioDS de notre confrère Bibliolhcques popnlaires. Dimanche 27 mai dernier, il a été distribué 203 volumes par l'association les Amis du Progrès Que penseront de ce beau résultat les conseillers provin- ciaux qui ont si chaleureusement combattu les Amis da Progrès tendant a obtenir an subside pour leur bibliothèque Diront-ils encore que la nécessité d'une institution de ce genre ne se fail aucunement sentir a Bruges? Oui, nous comprcnons que Ie degrè d'inlelligence auquel est arrivée la population brugeoise constitue a leurs yeux un ideal qu'il serait dangereux de depas- ser. Car ils sont eux-mêmes une emanation d'uue partie de cette population et si le niveau intellectual de cette deruière elait moins abaissé, jamais l'esprit tenébreux de certains conseillers ne serait arrivé a se frayer un cheinin vers le Conseil provincial. Voila pourquoi ils se irouvent fort a l'aise dans l'ótat de chases actuel. Toucher a cette situation, la modifier, l'améliorer, e'est les attaquer dans leur propre situa tion. Mais pour nous, qui croyons que l'iutérêt de notre ville est bien different de celui des opposants, nous sommes d'avis que ce chiffre de 203 volumes dis- tribués en trois heures est la plus eloquente, la plus énergique protestation contre leur mensongère allé- gation. A bon entendeur, salut! Nous reproduisons la fin d'une letire écritfe de Furnes. Elle fera voir comment on comprend ailleurs le róle des associations libérates L'Association libérale de Furnes n, du son cóte, pour aider au developpernent de l'opinion publique, organise une serie de conferences po itiques Elles out ele in mgurées la semaine d rniere par M. Üenot, a vocal a la Cour d'appel de llruxelles, qui a traité des origines tl de la mission du parli libèral. L'ora- teur a fait preuve d'un talent remarquable el de connaissances aussi variées qu'approfoodiesaussi a-t-il rtcueilli les marques d'approbation les plus vives et les plus unanimes. Aujourd'hui qu'il est question de formuler un nouveau programme du libéralisme representant la moyenne des aspirations liberates, il est extrêmement utile que les libéraux des differentes parties du pays enlrent en relations. Les libéraux avancés de Eruxel- les, Liége, Charleroi, ne connaissent guère l'état de l'opinion dans ie reste du pays, et celui-cj, a son tour, n'est pas toujours au courant des questions a l'ordre du jour dans les grands centres. A ce point de vue, il est a dèsirer que l'exemple donné par l'Asso- ciation libérale de Furnes trouve de nombreux imi- taleurs. o Le département de l'lntérieur vient de pourvoir, avec un louable empresserpent, a la nomination d'un bourgmestre dans la commune de Zonnebeke, Décódé le S ptai, M. Vanegeke est remplapé le 29 du même mois. Nous approuvons ces décisions rapides, car il est de l'iutérêt d'une bonne administration de n'être pas longtemps privée de son chef, Mais pourquoi le ministère n'applique-t-il pas uniformément cette me sure a toutes les communes? Et, pour ne pas sortir de notre arrondissement, pourquoi la ville de Rous- brusge est-elle restée plusieurs années sans bourg mestre? Pourquoi la ville de Wervicq, les communes de Watou et de Woesten, entre autres, attendent- elles depuis si longtemps que leur administration communale recoiveson couronnement? II noussein- ble que le département de l'lntérieur agirait sagemenl en songeant aux véritables intéréts de ces localitês pour se décider prompteinent a faire les nomina tions que l'opinion publique réclame. Lundi, H courant, la musique des Sapeurs-Pom- piers et la societè dramatique flamande De Vlaamsche Ster donneront une soirée dramatique et mnsicale au profit d'un de leurs membres, M. Camille Francois, recemment victime d'un accident. Neus avons la conviction que nos concitoyens assisteronl en grand nombre a cette fête, heureux de temoigner leurs sym pathies a l'excellent comique qui nous a fait passer, avec le concours de ses confrères, tant d'excellentes soirées. Nous extrayons du Journal de Gand la lettre sui- vante Suum cuique. De tous les candidats libéraux de.la Flandre oc cidentale, M. De Breyne-Du Bois est celui que le clergé a combattu avec le plus de violence, d'achar- nement et de rage. Prêtres el hobereaux se sont donné la main et ont marchê au combat, en s'écriantTous les moyens sont bons pour réussir. Paroles saintement celè- bres de feu M. Malou, paroles que vient de confirmer M. Faict, évêque de Bruges, et son suceesseur. Eh bienmalgré tout, le courageux soldat du progrès eüt remporté la victoire, sans la trahison de son ancien collègue, M. Vandromme. Je ne sais de quel nom qualifier la conduite politique de ce dernier. Est-il un transfuge? Gertes. Mais. il est plus que cela. Jugez plulót. L'Association libéra e de Dixmude avail mis, a cótè du nom de M. De Breyne-Du Bois, celui de M. Vandromme, qui, soit dit entre parenthèses, se trouvait ègalement sur la liste catholique. Ètre a la fois patronné par deux partis, avoir un pied dans l'un et l'autre camp, cela est prudent, cela fait bien, sur- tout lorsqu'on est agent d'affaires... cléricales. Je ne veux pas examiner si les libéraux ont eu raison d'admettre celui qui, dans la dernière session du Conseil provincial, avait voté contre 1'iostitutioD des Bibliolbèques populaires, celui qui, de crainte de se compromettre prés de ses clients, sans doute, n'ose pas même faire partie de l'Association libérale de Dixmude. lis out eu Irop de confiance. Voila tout. Mais poursuivons. Les détails sont très-instructifs. M. Vandromme avail fait le serrnent de travailler en faveur de son ancien collègue. La verite est qu'il n'a fait ni un pas ni une démarche. Et pendant qu'il exerpait astucieuseinent loute son influence, et qu'il envoyait l'un de ses fermiers auprès des électeurs, pour son propre compte, et indireclemcnt pour le compte du candidat episcopal, nos amis politiques, eux, fidèles a la parole donnee, n'épargnaient aucune peine, et donnaieat loyalement leurs suffrages a ce caméléon des Flandres. Peut-on se jouer de tout un parti d'une facon plus jèsuitique Dans l'interêl de la rnoralité des partis en Bel- gique, il est temps d'arracher les masques en pro vince coinme ailleurs. 9 Ypres, Ie 9 Juin 1866. A Monsieur Véditeur du journal ^'Opinion. Monsieur, L'agression brutale et préméditée dont j'ai été l'ob- jet de la part de deux personqes bien connues, le 28 mai dernier, ne pouvait pas rester sans suites. Dés le lendemain, je confiais deux amis le soin des mesures jugées utiles pour venger mon honneur outragé. Ceux- ci, ma demande, se mirent en rapport avec M. Al fred Vandaele. Les premières démarches de mes amis seheurtèrent tout d'abord a des hesitations et a des remises fort déplacées en pareille cireonstance. Cependant le mer- credi, M. Alfred Vandaele faisait savoir enfin qu'a cinq heures et demie, c'est-a-dire prés de quarante- huit heures après l'injure, se présenteraient deux personnes chargèes de le représenter. Je crois inutile d'entrer dans les détails de cette entrevue. Tout ce qu'il imporle de dire, e'est que de ma part furent exigées des excuses écrites, avec fa- culte de les rendre publiques, ou une satisfaction ca pable de contenter les personnes de bonne compa gnie. Les pourparlers n'amenèreDt aucun résultat sé- rieux. Seulement l'un des deux mandataires de M. Al fred Vandaele déciara en se relirant que dans une heure une lettre de lui ou de l'intéressé ferait con- naitre les dernières volontés de celui-ci. N'oublions pas que ceci se passait le SO, vers six heures du soir. L'heure demandée fut longue, puisque personne ne donna plus signe de vie jusqu'au vendiedi a quatre heures du soir. Alors arriva chez l'un de mes amis un des deux représentants de M. Alfred Vandaele, le même qui, le mercredi au soir, promettait réponse dans une henre. II fit ladéciaration suivante: M. Van daele ne veut pas faire d'excuses pour l'outrage fait a M. Capron, a moins que celui-ci ne réfracte le mot imbécile,et le dit M. Vandaele ne consent, du reste, a donner aucune autre satisfaction. 9 Quiconque sait que M. Alfred Vandaele et son aco lyte se sont rendus exceptionnellement, et peu de ternps après mon entrée, dans un café oü on ne les voit jamais, comprendra combien leur lache agression était préméditée, tout comme ceux qui en ont été te- moins savent que l'épiihète dont j'ai qualifie M. Alfred Vandaele était provoquée par loule une suite de pro pos impertinents. Cependant, afin de se convaincre d'une manière indubitable que le sens de la décisiori de M. Alfred Vandaele avait été parfaitemeut saisi et aussi afin d'éviter toute équivoque pour l'avenir, mon ami lui adressa uue dernière lettre dont voici la copie Ypres, Ie 1" juin 1866. Monsieur Alfred Vandaele, Vous êtes informé sans nul doute de l'entretien que j'ai eu aujourd'hui vers quatre heures avec M. E. V. II m'a déclaré textueilement ce qui suit M. Vandaele ne veut pas faire d'excuses pour l'in- jure faite, a moins que M. Capron ne rétracte le mot imbecile, et ledit M. Vandaele ne consent, du 9 reste, a donner aucune autre satisfaction. Ces paroles out eté écrites par moi en presence de M. E. V. qui, après en avoir entendu lecture, a declare que tel ètait bien le sens qu'il v fa I Ia i t attacher. Votre parent s'ètant présente il differentes re prises comme votre représentant, je n'ai aucun motif pour douter de votre complet acquiescement a cette déclaration. Cette raison, jointe a la manière dont vous agissez, m'oblige a abandonner dés ce moment la mission dont je m'étais chargé pour terminer ho- norablement l'affaire déplorable survenue entre vous et M. Capron. 9 J'altends votre réponse en déans les vingt-cfuatre heures, sinon voire silence sera considéré comme une nouvelle confirmation de la déclaration ci-dessus. 9 Remise le 1or juin, cette lettre est restée jusqu'h présent sans réponse. Ce silence obstiné me surpreud d'autant plus qu'en quittant le théatre de ses ex ploits, M. Alfred Vandaele, comme Neptune, m'a lancé son Quos ego. Vous me rendrez raison demain matin, 9 me dit-il. Sa conduite subséquente me- prouve qu'il a voulu plaisanler. Pourquoi, me dira-t-on peut-être, vous adresser a M. Alfred Vandaele et ne prêter aucune attentiou a M. Auguste Carpentier, son complice? Pour deux motifs. D'abord, paree que des antécédents connus et appréciés me disaieut assez comment M. Auguste Carpentier, pratiquant sa manière le soin de sa

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 2