JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
YPRES, Di manche
Quatrième année. N° 25.
24 Juin 1866.
Le tout payable d'avance.
Paraissant le dimanche.
LES GÜEÜX DANS LA WEST-FLANDRE O.
PK1X D'iBOSüEMEST
POUR LA BELGIQUE
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L'OPIHIGN
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Ypres, 84 «luin isoe.
Les journaux cléricaux publient la lettre suivante,
adressée a M. le bourgmestre d'Ypres par MM. les
curés de cette ville
Monsieur le Bourgmestre,
Notre cimetière a été de nouveau violé et profane,
vendredi 8 courant, par l'inhumation en terre sainte
du nommé Vangaever Henri, détenu a la maison d'ar-
rêt d'Ypres, qui s'ètait suicidé la veille et a qui l'au-
loritè compétente avait refuse la sépulture ecclésias-
t'que.
Nous venons. Monsieur le Bourgmestre, protester
énergiquement contre l'acte posé par l'autorité com
munale en violation de la liberté du culte et des pres
criptions du dècret du 23 prairial an XII.
Agréez, Monsieur le bourgmestre, l'assurance de
notre considération très-distinguée.
Les curés de la ville d'Ypres
HBOONEchan. curé-doyen de St-Martin.
P. DESMET, curé de St-Pierre.
P. REMAUT, curè de St-Jacques.
L. AMPE, curé de St-Nicolas.
Ypres, 15 juin 1866.
A Monsieur le Bourgmestre de la ville d'Ypres.
Que nos lecteurs se tranquillisent nous n'avons
nulle intention de rouvrir, a propos de cette protesta
tion, la discussion sur la question des cimetières.
Mais quand MM. les curés invoquent a l'appui de
leurs prétentions, la liberté des cultes et les prescrip
tions du décret de prairial an XII, il nous sera bien
permis de rappeler que loin d'avoir violé la liberté
des cultes et les dispositions du décret de prairial,
l'acte blémé par MM. les curés de notre ville les a, au
contraire, scrupuleusement observées. S'il est, en
effet, une préiention directement contraire a la liberté
de conscience et au texte de la loi en vigueur, c'est
celle qui consiste a faire reconnaitre au clergé un
droit de souveraineté quelconque dans les cimetières.
Le décret de prairial dit, en termes positifs, que la
ÉTUDES IIISTORIQUES
Sur les troubles qui ensanglantèrent au XVF siècle
les chalellenies d'Ypres et de Fumes.
L'histoire n'est pas un tribunal
huis-clos til le de la vérité, elle
aime et cherchela lumière.
(AuniN.Hist, de Henri Villi)
Chapitrc IV.
(Suite el fin.)
les Gueux de mer. Manoeuvres de Guillaume d'Orange
en Allemagne. Organisation des flottilles balaves
Exploits des Gueux de mer. Mesures prises pour la
défense des cötes. Encore les gueux sauvages. Exter
mination de ces bandes. Propagation du protestantisme
dans les Pays-Bas, et particuiièrement dans les Flandres.
Impuissance des magistrats catholiques. Décret de la
liberté de conscience. Confiscation des biens ecclésias-
tiques. Conclusion
Guillaume d'Orange, le Taciturne, dont nous avons
parlé dans un des chapitres qui précédent, et qui
s'ètait retire en Allemagne après l'arrestalion de
Reproduction interdite.
police et l'autorité dans les cimetières appartiennènl
aux administrations communales. MM. les curés sou-
tiendront-ils que cette disposition est abrogée et, a
supposer qu'elle le soit, pourraient-ils rous indiquer
la loi nouvelle en verlu de laquelle l'autorité dans les
cimetières aurait été transférée des administrations
communales au clergé catholique? Que le Journal
d'Ypres veuille bien nous donner le texte de cette loi
nouvelle et nous confesserons très-humblement notre
lort.
Quant a la liberté religieuse, est-il besoin de mon-
trer qu'elle n'est nullement en cause dans cette ques
tion? La liberté religieuse veut que les catholiques
puissent se faire inhumer suivant les formes et les
rites de leur culte. P^rsonne ne les empêche. Mais
exige-t-elle, cette liberté, que nul citoyen ne soit en-
terré en terre bénie sans l'autorisation de son curé?
Exige-t-elle que le curé soit maitre absolu d'accorder
ou de refuser cette autorisation Au Sénat, M. Malou
lui-même et M. d'Anethan ont reconnu qu'une pa-
reille prétention était insoutenable. C'est cependant
cette préiention, déclarée insoutenable par deux des
hommes les plus considérables du parti clérical, que
MM. les curés d'Ypres persistent a èlever, au mépris
de la loi et du principe conslitutionnel qui proclame
la liberté des consciences. lis veulent être maltres de
notre cimetière, y règner en souverains absolus et en
interdire l'accès a tous ceux que, pour une raison,
bonne ou mauvaise, ils jugeront indignes d'y être
inhumés. C'est li) ce que notre libre population
vproise n'admettra jamais, et nous osons aflirmer que
s'il se troHvait un jour quelque magistral oublieux de
ses devoirs pour y consentir, la voix publique ferait
entendre une protestation autrement énergique et
puissante que celle de MM. les curés d'Ypres.
Nous lisons dans Ie Réveil de Louvain
L'émotion produite en ville et au dehors par les
immondes publications du parti clérical est loin d'être
d'Egmont et de Hornes, n'oubliait pas sa patrie. II
s'ètait mariè avec une princesse de Saxe, et par la,
son crédit se trouvait augmenté. En outre, entouré do
plusieurs Beiges de grande distinction, qui avaient
cherché un refuge prés de lui, il enlretenait par leur
entremise une correspondance active avec les prin-
cipaux chefs du parti anti-espagnol. Après avoir
inutilement tenté Ia délivrance des Pays-Bas, au
moyen d'une armée de terre, deux fois battue, il se
résolulè commencer une guerre maritime. Le moment
était propice, car les exactions de d'Albe avaient lasse
la patience du peuple.
Guillaume donna commission a quelques officiers
pour armer et commander des petits navires, qui
croisaient dans la mer du Nord pour le compte du
gouvernement anglais.
Les proscritsdesdix-sept provinces, dit M. l'abbé
Janssens, s'enrolèrent avec empressement sous le pa
vilion Orange, qui était secrètement protégé par la
Grande-Bretagne.
Le besoin de vjvres et le désir de vengeance,
firent de ces hommes intrépides, des marins determi-
nés a braver tous les dangers des Qots el a affronter
calmée. On recherche avec curiosité le numéro du
Belg contenant les plus dégohtantes injures contre nos
sceurs et nos filles. Nous avons recu de vingt endroits
differents des lettres nous demandant communication
d'un exemplaire de ce journal. On ne croit pas qu'une
telle infamie ait pu être imprimée dans un organe du
prélendu parti conservateur. Nous prions nos amis qui
posséderaient le n° du Belg auquel nous faisons allu
sion de vouloir bien nous le faire parvenir. II importe
qu'onpuisse, dans d'autres villes, se rendre un compte
exact du dévergondage de nos feuilles universitaires.
Voici le passage du Belg auquel le Réveil fait allusion
et que nous reproduisons a la honte du parti qui au-
torise de pareilles infamies. La calomnie la plus igno
ble, celle qui touche h l'honneur de la femme devient
l'arme favorite de la petite presse ciéricale. Le Belg
nous prouve que l'impudeur ciéricale n'a pas même
pour limites le grotesque
a Ge sont, dit-il, les femmes libérales qui propa-
gent l'immoralité et la maladie vénérienne qui abê-
tit et amollit notre population ce sont elles qui
>j propagent un virus pestilentiel et qui parcourent
a chaque soir les rues de nos principales villes ce
sont les femmes libérales qui sont entretenues et
qui, dans de scandaleuses orgies, dépensent l'héri-
tage des honnêtes families.
II ne sera pas inutile de faire remarquer, pourtoute
réponse au Belg, que, d'après les autorités médicales
les plus importantes, ce sont les Jésuites du Paraguay
qui ont introduit en Europe la maladie dont le jour
nal clérical parait si douloureusement affecté.
On nous écrit de Reninghelst
Jeudi dernier se célébrait ici un événement d'un
haut intérêt c'est la pose de la première pierre d'un
bótiment nouveau devant servir d'école et de maison
communale. L'ancien bêtiment servant d'asile a
l'instruction se trouvait insuffisant. Le Gonseil com-
les plus grands périls des combats ils infestèrent
toutes les cótes des Pays-Bas, s'emparèrent de plu
sieurs riches vaisseaux espagnols et marchands et
en vendaient le butin dans les ports de l'Angleterre
ils augmentèrent ensuile leurs flottilles et défirent
bientót des escadres d'Espagne et de Portugal.
On appela ces marins Gueux de mer, par opposi
tion aux Gueux de terre, de ville, des bois.
La malheureuseFlandre devaitsouffrir de nouveau.
De temps a autre, un ou deux batiments se détachaient
de ces flottilles et venaienl jeler l'ancre a peu de dis
tance des cótes, entre Nieuport el Dunkerque. La
nuit venue, des embarcations montées par une dou-
zaine de matelots-pirates bien armés, échouaient sur
le sable, a la manière de nos modernes barques de
pêcheur et quelques instants après, le bruit de la
mousqueterie, le lintement de la cloche d'alarme, les
Hammes d'un incendie venaient annoncer aux habi
tants du littoral, qu'il y avait a veiller a la défense de
leurs biens.
C'est ainsi que les villages d'Oostduinkerke et
d'Adinkerke furent surpris a la fin de mai 1571 et
saccagés.