munal résolut de faire une construction nouvelle et
d'élever en mêtne temps une maison pouvant conle-
nir les archives de la commune et se prêter aux déli-
bérations du Conseil. Noble initiative que devraient
suivre toutes les administrations dont Ie siége est
encore un cabaret oü l'on délibère entre deux pots de
bière, oü les papiers les plus précieux sont éparpillés
ou entassés dans de mauvaises armoires enfumées et
vermoulues.
La population a-t-elle compris qu'il s'agissait la
d'autre chose que de pierres unies par du ciment?
Que c'était un temple qui s'élevait a une religion
nouvelle, un tabernacle pour nos franchises commu-
nales
En effet, l'école, avec Ie temps et quand chacun
concevra mieux encore qu'il ne le fait aujourd'hui, la
nécessité et l'importance de l'instruction surtout
quand nos gouvernements, sentant plus fortement
leur devoir envers la jeunesse, verront l'impuissance
de l'organisation actuelle de l'enseignement l'école
sera le sanctuaire oü nos enfants trouveront le via-
tique du devoir, les lumières divines de la raison.
La maison communale est l'arêne de nos ebats po-
litiques, ie centre de nos volontés civiques. II faut
que le peuple y soit chez lui, que ses mandalaires y
soient libres et convenablement installésque leurs
délibérations puissent s'y prendre avec dignitó.
Nous le disons avec bonheur, il y avait la un noyau
de personnes qui sentaient l'importance que cette
construction nouvelle allait avoir un jour pour notre
localité.
MM. les entrepreneurs Bruynooghe et Hindrickx,
de Thourout, avaient convié toutes les autorités de
l'endroit pour la pose d'une pierre commémorative.
A six heures du soir un petit cortege, notre Soeiété
des Fanfares ouvrant la marche, se rendit au pied
des travaux... Les accents nationaux de la Braban-
gonne se firent entendre; notre honorable bourgmestre
prononca une courte allocution a laquelle répondirent
les cris de Vive le Roi I Vive la Belgique! et M. Ler-
nould-Wicart, architecte a Ypres, présenta le marbre
orné de ['inscription suivante Anno MDCCCLXVI
Die XIV Junii, Hora, Tertio, MeridianaL. Huyghe
de SchodtEques, et Consul Reninghelsl, tlujus AEdi-
ficii primam posuit Lapidem.
Nous regrettons que ce souvenir très-bien orné
soit maconné dans les fondations au lieu de se trouver
a l'èvidence; par exemple, au-dessus de l'une des
portes d'entrée.
Pendant la durée de la cérémonie notre musique,
sous la direction de M. Cb. Otto, a joué des morceaux
choisis dont l'exécution fait le plus grand honneur a
son habile chef.
MM. les entrepreneurs ont ensuite offert une col
lation aux autorités. Les ouvriers n'ont pas été ou
bliés dans la libéralilé et la bière fut versée a grands
flots jusque très-avant dans la nuit.
Nous voudrions voir souvent de pareilles journées
oü, tout en se livrant a la joie, nos populations légue-
raient une ceuvre solide a la postérité.
Un arrêté royal du 5 juin nomme M. Gh. Swaels
deuxième sous-lieutenant au corps des sapeurs pom
piers volontaires de Menin.
M. Swaels est Yprois et le poste pour lequel il
vient d'ètre désigne entièrement bonorifique.
- -
Le magistrat de la chatellenie de Furnes voulant
s'opposer a ces attaques, leva une troupe de 80
hommes et en confia le commandenient au grand
bailli Louis de Loueuze. C'était une bonne occasion
pour les Gueux sauvages de recommencer leurs ex
ploits aussi ils ne la manquèrent pas. Les choses al-
lèrent niême si loin, que le gouvernement dut ordon-
ner a toutes les paroisses de la West-Flandre d'orga-
niser des patrouilles et de fortifier les églises. G'est a
dater de cette époque qu'on commenca a pereer de
ineurtrières les murs des clochers et des tours.
Sur ces entrefaites arriva la prise de la Brille, dont
nous avons parlè plus haut, et qui mit fin a l'obstina-
tion du gouverneur-genéral.
Les bornes que nous avons assignées a notre travail
ne nous permettent pas de nous étendre sur les évé-
nenients qui accompagnèrent le rappel du due d'Albe,
le remplacement de ce ministre par don Louis de
llequesens de Cuniga, l'arrivee d3 don Juan et le gou
vernement de l'archiduc Malhias, son successeur.
Les bouleversements de cette époque eurent sur
tout pour résultat de faire rentrer dans le pays les
proleslants émigrés et de perinettre aux autres de
II y a quelques années que notre concitoyen habite
Menin, oü il a eté appeló par ['administration locale
pour être chargé de la direction de l'enseignement
communal.
Depuis 16 ans qu'ils sedèvoue a l'instructionde la
jeunesse, M. Swaels a su toujours mériter Ia confiance
et l'estime de ses chefs. Après avoir fait ses preuves
comme professeur a notre école primaire, il a contri-
bué largement, par son zèle et son intelligence a se
conder les efforts de l'administration communale de
Menin, a Ia prospéritéet I'extensionde l'enseignement
laïque dans cette ville.
Vicle d'Ypres.
Conseil communal.
Fin de la séance publique du Samedi 5 mai 1866.
La 1" commission présente Ie rapport sur la pro
position du collége relative a la taxation du pain de
ménage et au salaire des boulangers.
Le collége continue de protester de son amour pour
la liberté et exprime l'espoir qu'il.pourra la donner
Vannée prochaine. II ne s'exprimait pas autrement
I'an passé et ressemble fort, sous ce rapport, au bar
bier-farceur qui avait écrit sur son enséigne lei l'on
rase gratis, DE MA IN.
Le collége croit qu'après plusieurs années, l'expé-
rience n'est pas encore compléte et il prétend que
l'entente des boulangers s'est maintenue. La taxe
doit être rémunératrice, dit-ilc'est le plus sür moyen
d'eulever tout prétexte a la coalition. C'est pour ap-
peler la concurrence qu'il augmente de 2 francs le
prix de la main-d'ceuvre.
II est assez étrange qu'après avoir promené Ia bou-
langerie de taxes en règlements et de règlements en
taxes, après lui avoir fait subir beaucoup d'exigences
contradictoires et peut-être pas mal de vexations,
l'administration ne s'apercoive de cette insuffisance
de salaire qu'après une si longue période de temps
Le rapport convient d'ailleurs qu'a peu d'excep-
tions prés, les boulangers eux-mémes ne demandent
pas I'augmentation. II est plus probable que l'admi
nistration communale ne serait pas fachée de con-
tracter alliance avec la boulangerie sur le terrain élec-
toral, sauf a divorcer après le mois d'octobre, en
laissant les boulangers dans le pétrin. Les 2 francs
d'augmentation sont apparemment le cadeau de
noces.
Le rapport entre dans dilïérenles considérations
économiques qu'il nous parait inutile de rencontrer
aujourd'hui; elles se présenteront naturellement lors-
que nous traiterons cette question. Remarquons ce-
pendant que, si les principes pratiqués par le collége
sont les seuls vraisdans la matière, on ne s'explique
pas pourquoi, conséquent avec lui même, il ne taxe
pas Ie lait, le beurre, la bière, la viande et générale-
ment toutes les denrées alimentaires. Prétendre que
le pain est la principale nourriture du peuple n'est
pas donner une reponse concluente, car l'administra
tion a le devoir de veiller a l'intérêt de toutes les
classes de la soeiété, et si la taxe est un sür moyi n
d'annuler les effets de la coalition, chose que nous
nions il faut I'appliquer aux bouchers aussi bien
qu'aux boulangers. Le collége recule devant ('appli
cation des consequences logiques de sou système
lever la tête. Les réunions en plein air, les prêches et
les conférences du temps de Marguerite de Parine re-
commencèrent de plus belle.
Le 8 juin 1578 une predication évangélique eut lieu
a Hoogstaede, a l'endroit uommó Colaerts-Hille. Elle
altira une foule immense
Le magistrat envoya une deputation a l'archiduc
Malhias ainsi qu'au prince d'Orange. Cette deputation
rapporta des lettres ordonnant dedéfendreabsolument
ces prèdieations. C'était facile a dire, rnais comment
s'y prendre Le magistrat comprenant l'inutilitó de
ses efforts s'ils n'étaient appuyés que par des lettres,
ne fit rien. A quoi bon, du reste, une rêpression?
Le 4 septembre de la même année fut rendu public le
contrat signe a Anvers entre les protestants et les
catholiques et qui proclamait la liberté de con
science.
Quinze jours après, Ypres, Furnes et même Pope-
ringhe, l'orlhodoxe ville de Poperinghe, avaient des
ministres protestants officiels, prêchant dans des églises
catholiques converliesen temples réformés.
Le protestantisme était dès lors maltre de la VVest-
Flaudrea telles enseignes, qu'anticipant sur le dé-
comrne devant une énormitéc'est la meilleure
preuve qu'il est engage dans une fausse voie.
Le Conseil adopte les conclusions du rapport, c'est-
a-dire le maintien de la taxe avec augmentation du
salaire porté de fr. 6-50 a fr. 8-50.
M. le bourgmestre dit qu'il convoquera les bou
langers et leur fera comprendre que l'entente est la
cause principale du maintien de la taxe. L'intention
est bonne, si la convocation n'a pas d'autre but. Mais
gare aux piégesHier liggen wolvetraapen.
Un des objets les plus intéressants a l'ordre du
jour de cette séance, tant par la question qui se dresse
chaque jour plus pressante devant nous de la sup
pression ou du maintien de ces institutions que par
le remarquable rapport présenté par M. Vanheule, a
été sans aucun doute la comptabilité du Mont-de-
Piétó. On peut dire que ce rapport envisage cette
question sous toutes ses faces. Les renseignements pui-
sés dans les registres sont minutieux et détaillès, les
chiffres extraits des comptes, nombreux. Ceux qui
veulent la suppression y trouveront des arguments
péremploires pour leur thèsemais, dans quelque
catégorie qu'on se classe, pour la suppression ou le
maintien, une chose ressort clairement de eet exa
men, c'est l'impossibililé de maintenir ces institutions
sur les bases actuelles.
Avons-nous besoin d'ajouter que nous ne faisons
aucune allusion au Mont-de-Piele yprois, mais que,
traitnnt une question de principe, nous parions des
Monts-de-Piété en général?
Passant a l'examen du compte de l'exercice 1865,
M. le rapporteur nous apprend que les recettes d'ex-
ploilation se sont élevées a la somme de fr. 7,756 95,
parmi lesquelles figure un subside extraordinaire de
fr. 1,000, accordé par les Hospices pour combler le
déficit des années antérieures. Les dépenses d'exploi-
lation se sont élevées a fr. 7,125 34.
Done, un déficit pour l'année de fr. 631 61.
II a été prête sur gages une somme de 166,506 fr.
etpercupour intéréts des capitaux prêtés 5,496 fr. 35 c.
La dotation devant être de fr. 70,506 80 et l'actif
représentè par les gages et le numéraire n'étant que
de fr. 61,064 69, il reste un déficit de fr. 9,442 11
En 1864, ce déficit était de fr. 10,073 72; done
une diminution eu faveur de l'exercice 1865 de
fr. 631 61, somme équivalente a l'excèdant des re
cettes d'exploitation sur les dépenses.
Le rapport insiste pour Ie maintien du subside des
Hospices en 1866 et exprime l'espoir de voir le défi
cit comblé en quelques annees, si le boni continue. 11
entre ensuite dans des détails trés-intéressants sur le
mouvement des engagements et des dégagements.
Les premiers ont lieu surtout le lundi et le lende-
main des jours de fête ils ont atteint 47 p. en
mai, 50 p. °/0en septembre. C'est le 16 aoül, c'est-a-
dire le lendemain du dernier jour de ia kerniesse, que
la proportion a été la plus forte.
Le samedi et le dimanche se font les dégagements.
La veilte de la kermesse en compte le plusils repré-
sentent 1/6 de tout le moisd'aoüt
Le mouvement par semaine indique que les enga
gements s'accroissent le mardi, ce qui prouve que
l'ouvrier s'habitue de plus en plus a fêter le lundi
d'autre part, le mouvement par mois nous montre
une grande augmentation d'engagements pendant les
mois d'été, paree que, a cause des kermesses, les oc
casions de dépenses sont plus frequentes el que, ga-
cret relatif a la confiscation des biens ecclésiastiques
qui allait paraitre, on vendit publiquement aux en-
chères le mobilier de plusieurs couvents abandonnés
entre autres celui de la célèbre abbaye des Dunes.
Les persécutions, les tortures, les supplices n'a-
vaient rien produit, si ce n'est..,. du sang.
CONCLUSION.
Qui a détruit ce monastère, incendié cette église,
rase cette chapelle?
Les Gueux.
Qui a démoli ce monument, brisé cette statue,
grattè cette facade, effacé cette inscription?
Les Gueux.
Un Christ sans tête, une Vierge sans bras, un saint
Jean sans jambes 1 Mon Dieu'. Seigneur! qui peut avoir
arrangé ainsi ces images vénérées?
Les Gueux, les Gueux, toujours les Gueux,
c'est-a-dire les réformés.
Ainsi parient certaines gens. Heureusement le jour
commence a se faire un peu; des documents de lout
genre mis en lumière par l'activité fièvreuse de quel
ques chercheurs, viennent détruire cette opinion ca-