gnant plus d'argent pendant la bonne saison, l'ou- vrier sait qu'il pourra degager plus facilement. Cette faciüté même Ie pousse a engager davantage. L'intérêt prélevé par Ie Mont-de-Piété s'élève a 45 p. et 'e rapport établit qu'entre cette institu tion et la classe pauvre, il y a un perpétuel conüit d'intérêts. En effet, l'un doit percevoir de gros inté réts pour subsister et plus on a recours a lui, plus il est prospère, tandis que l'autre est d'autant plus mi- sérable qu'il emprunte davantage. II faut mettre un terme a eet antagonisme absurde et pernicieux qui transforme un établissement créé dans une pensee charitable en une ressource ruineuse et une excitation a la débauche pour les classes pauvres. Pour atteindre le but et dètourner l'ouvrier du Mont-de-Piété, le rapporteur propose de doler ['in stitution d'un capital suffisant pour qu'avecdes béné- fices raisonnables, il puisse faire face aux fraisil deraande en outre que, dans Ie but d'empêcher les engagements périodiques, il ne soit plus accepté de gages les lundi et mardi, que ces gages ne soient re- cus que pour un nombre de jours déterminé et res- treint, enfin que les estimations soient considérable- ment réduites. II nous est impossible d'entrer ici dans tous les dé tails, d'exposer toutes les appreciations que contient le remarquable rapport de M. Vanheule. Afin dedon- ner une idéé du sentiment moral qui a présidé a sa confection, transcrivons cependant les dernières pa roles qui le résument en quelque sorte a Si le Mont- de-Piété ne peut vivre, dit-il, qu'en spéculant sur l'imprévoyance et la misère du peuple, sa dernière heure ne peut pas sonner assez tót. II doit vivre hon- nêtement ou mourir. Le Conseil adopte les conclusions de ce rapport et arrête le budget de l'exercice suivant a la somme de fr. 7,000 pour les recettes comme pour les dé penses. Le Conseil adopte également le compte de l'exercice 1865 et le budget 1866 de l'Atelier modèle D'après le rapport de M. Beke, les dépenses se sont élevées a fr. 3,244 15. les recettes a fr. 3,500; done un excé- dant de fr. 255 85. Le budget de 1865 portait en recettes fr. 8,600. Quelques economies ont été réalisées sur le renou- vellement et la réparation des outils et sur le chiffre des fournitures. Le budget pour 1866 est arrêté en recettes et en dépenses a la somme de fr. 2,900. M. Beke présente aussi, au nom de la 1re commis sion, le rapport sur la comptabilité de ['Académie des Beaux-Arts et de l'Ecole industrielle. Le compte de l'année 1865 porte en re cettes, fr5,058 61 En dépenses5,097 40 Done, un déficit de38 79 Ce compte est adopté et l'assemblée vote des remer- ciements a M. P. Boedt qui a donné sa démission des fonctions de trésorier de ('Académie, M. Becuwe, au nom de la 3me commission, donne lecture du rapport sur la demande d'autorisation de vente, faite par la fabrique de l'église S. Martin, d'une maisonnette enclavée dans la propriété des Hospices, sise rue des Récollets et connue sous la denomination de Bourse. Elle ne forme qu'un lout avec le batiment lomnieuse et nous dire Au nom de la loyauté, de la vérité hislorique, n'attribuez pas exciusivement aux Gueux les désordres de cette époque désastreuse que vous nommez la révolution religieuse du xvi" siècle. Cette révolution fut une guerre civile; catholiques et protestants y prirent une part égale et y figurent tour a tour, tantöt comme bourreaux, tantót comme victimes. Qui accuser? Quels sont les coupables? Voila des questions auxquelles il sera toujours dif ficile de répondre. Quelques-uns ayant en vue la réforme, diront Mais les vrais coupables dans une guerre civile, sont ceux qui ont provoquó cette guerre. Leur argument tournera contre eux-mêmes, car alors, au xvie siècle, les coupables seraient non pas les Gueux, mais Charles-Quint d'abord, Philippe II ensuite el le pape lui-rnême. Philippe II surtout, qui, comme le dit très-bien un auteur, alluma ie feu de la guerre civile dans ses*propres Etats, en com battant l'erreur avec d'autres armes que celie de la vérité. Une pareille dissertation nous tnènerait beaucoup que les Hospices vont mettre en vente; elle est inha bitable et la dépense serait trop considérable pour la rendrea sa destination primitive. D'ailleurs.le revenu du produit probable de la vente compensera la rede- vance que la fabrique recoit aujourd'hui des Hos pices. Le Conseil adopte la proposition du rapport d'ae- corder l'aulorisation aux clauses et conditions pres- crites. Le huitième objet a l'ordre du jour, approbation du plan et choix de l'emplacement pour établir un lir a la cible, a fait le sujet d'un article spécial dans notre n° du 13 mainous n'avons pas a y revenir en ce moment. Passons done au neuvième et dernier ['organisation d'un bureau d'expertise pour le hou- blon récolté dans l'arrondissement d'Ypres. Les 1roet 3m° commissions se sont occupées de cette affaire, et M. Beke, qui présente le rapport au nom de ces deux commissions, ne croit pas qu'il soit néces- cessaire de faire une nouvelle demande a l'autorité provinciale, afin d'être autorisé a établir un marchè aux houblons. En effet, il ne s'agit pas, selon lui, de changements i> faire a un marché qui exisle le samedi et a été or- ganisé pour toutes les denrées. A l'appui de cette opinion, il fait une longue incursion dans les keuren et anciens règlemenls et trouve que beaucoup de marchés ont été créés dans les xn°, xih", xiV et xv« siècles, sans qu'on ait eu recours a une autorisation supérieure. Nos ancêtres ont étendu leur marché, dit-il, en vertu d'une autorisation genérale qui riesl pas venue jusqu'a nous, n Philippe-le-Bon autorisa la vente des draps, des chevaux, etc. Une charte de 1540 ajouta des denrées alimentairesd'autres merchandises y furent jointes par un arrêté de Louis XIV de l'année 1697. M. le rapporteur rappelle qu'il y avait differentes catégories de taxes payées par les villes pour l'usage et la possession des foires et marchés et il conclut de ces documents exhumés des archives et intéressants tout au moins au point de vue de l'histoire, que, la ville ne devant pas même décréter ce marche de sa propre autorité et l'art. 82 de la loi provinciale con- cernant l'établissement de nouveaux marchés, l'inter- venlion de l'autorité supérieure n'est nullement jus- tifiée. Nous ne savons ce qu'on pensera ailleurs de cette opinion du Collége échevinalmais, si elle est fondée, n'eüt-il pas été préférable de l'exposer plus tót? II y a plus d'un an que le Conseil communal a decrété la création d'un marché aux houblonsla demande d'au torisation fut adressée au Conseil provincial peu de temps après celle de la ville de Poperinghe, avec cette difference toutefois que celle-ci fut accordóe et que la nótre arriva trop tard. De la le retard d'une année qu'a subi une institu tion dont on se promet les meilleurs résul'atsEt au jourd'hui l'on vient vous dire que la demarche était inutile 1 Cette découverte a tout l'air d'un expédient cherché pour sauver notré collége du ridicule et ap- pliquer un baume salutaire sur les blessures de son amour-propre. M. Beke dit que des mesures sont prises dans le but d'établir le bureau d'expertise et le plomb. Un projet de règlement, formulé par le collége, sera bienlót sou mis a la discussion du Conseil. Une presse vient d'être commandée. trop loin. Nous avons cite les faitsque les fails parient. Pour ce qui regarde la West-Fiandre, il est certain que dès les débuts de la persécution contre les pro testants, les grands désordres qui bouleversèrent et ensanglantèrent les chótellenies d'Ypres et de Furnes doivent être altribués non pas aux reformés, ou Gueux, mais a des brigands qui prirent ce nom et s'en servirent pour échapper a la potence. Ces malfai- teurs qui appartenaient a toutes les opinions ou plu tót qui n'en professaient aucune, disparurent plus tard dans le tourbillon.de la lutte engagée par les ca tholiques alliés aux protestants contre le pouvoir espagnol. Nous ne pouvons mieux faire que de comparer ces bandes a un personnage mis en scène par Alexandre Dumas dans Les trois MousquetairesOn trouvera peut-être le procédé bizarre, mais peu nous importe, citons Comme c'était au temps des guerres des catho liques et des huguenots, et qu'il (le père de Mousque- ton) voyait les catholiques extermiuer les huguenots, et les huguenots exterminer les catholiques, le tout M. Vandenboogaerde. Est-ce une presse hy- draulique? M. Beke. Cestune presse qui aobtenu des me dailles, une presse francaise, de Sédan. F,lie cofitera 1,000 francs, plaoee ici, je crois. Qui done a pu être chargé de l'achet de cette presse pour que M. le bourgmestre en soit réduit a croire qu'elle coütera 1,000 francs et qu'il ne sache même pas si elle est hydraulique ou non? Après ces pourparlers, le règlement est renvoyé a l'examen de la 1" commission et la discussion remise a une prochaine séance. Le Conseil adopte les conclusions du rapport ét M. le bourgmestre en terminant ex prime l'espoir que ses arguments auront donné la conviction que l'aulorisation du Conseil provincial est inutile pour l'établissement d'un marché aux houblons dans notre ville. La séance continue a huis-clos. Wécrologie. l.e 16 juin est décédée subitement, en cette ville, Madame Elisabeth Mazeman de Couthove, douairière de Monsieur Francois de Florisone, en son vivant membre de la Chambre des represenlants, mère de M. Léon de Florisone, représentant, et steur de M. le baron Mazeman, sénateur. ACTE* OFFICIELK. II est accordé a la province de la Fiandre occiden tale, sur les fonds du trësor de l'Etat, un subside de fr. 4,545 45 c., pour l'aider a pourvoirau paye- ment des frais d'exécution des travaux de dévasement de trois parties du bief supérieur du canal d'Ypres a l'Yser. Ordre de Léopold. Nominations. Par arrêté royal du 15, M. Boyaval-Holvoet, ancien inspecteur- gènéral et directeur-général par interim, directeur des contributions direcles, douanes et accises a Bru ges, est promu au grade de commandeur de l'Ordre. Administration des contributions. Par arrêté royal du 15 juin, MM. Boyaval-Holvoet et Sohier, di recteurs des contributions directes, douanes et ac cises, respectivement a Bruges et a Hasselt, sont, sur leur demande, admis a la retraite, lis sont autorisés a conserver le titre honorifique de leur emploi. Nominations. Par arrêté royal du 15 juin, est nommé directeur des contributions directes, douanes et accises a Bruges, M. Simon, actuellement inspecteur a Liége. ü>€xasg FAIT* HIVEBE*. Quatre soldats d'infanlerie ont deserle la semaine dernière, après avoir abandonné leurs armes sur la voie publique. Un nouvel éboulement de terre a eu lieu a l'an- cienne porte deLille. Fort heureusement les ouvriers étaient absents. Mais il est certain que si l'on ne prend pas de précautions, un grand malheur arrivera un jour. au nom de la religion, il s'était fait une croyance mixte, ce qui lui permettait d'être tantót catholique, tantöt huguenot. Or, il se promenait habituellement, son escopette sur l'èpaule, derrière les haies qui bor- dent les chemins, et quand il voyait venir un catho lique seul, la religion protestante l'emportait aussitót dans son esprit, II abaissait son escopette dans fa di rection du voyageur puis, lorsqu'il était a dix pas de lui, il entamait un dialogue qui finissait toujours par l'abandon que le voyageur faisait de sa bourse pour sauver sa vie. II va sans (lire que lorsqu'il voyait ve nir un huguenot, il se sentait pris d'un zèle catho lique si ardent, qu'il ne comprenait pas comment, un quart d'heure auparavant, il avait pu avoir des döutes sur la superiorite de notre sainte religion Un jour il s'était trouvé pris dans un che- min creux entre un huguenot et un catholique a qui il avait déja eu affaire et qui le reconnurent tous deux; de sorte qu'ils se réunirent contre lui et le pendirent un arbre. E. Vanden Busscbe. FIX,

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 3