est pas moins vrai que cette manifestation ces seize libéraux déposant des bulletins blancs plutót que de donner a M. Carpentier une sorte de bill d'in- demnité cette manifestation, disons-nous, a une signification de haute moralité. Elle prouve que Ie succès ne tient pas lieu de toutes chosesqu'en politique il faut des convictions sin- cères et une régie de conduite droite et que celui qui vise a la têche impossible decontenter tout Ie monde ne contente personne. Objet de suspicion pour tous les partis, abandonné de tous, il tombe miserable- ment, sans qu'il lui reste même, pour amortir sa lourde chute, la tranquillité de sa conscience et la satisfaction d;un devoir accompli, Quel chatiment pour 1'ambitieux qui, a force d'in- trigues et de bassesses, croyant toucher au but tant convoilé, voit tout a coup la proie lui échapperQuelle lecon pour ceux qui auraieut la tentation de marcher dans cette voie funeste I La même majorité catholique, les mêmes hommes qui en 1862 posaient la premiere pierre du piëdestal de M. Carpentier renversent aujourd'hui Ie piëdestal et l'homme avec lui. En acceptant, il ya quatreans, un mandat des catholiques, M. Carpentier a été ['in strument qui a servi a écarter de la Deputation un libéral honoré de Ia confiance de ses amis; depuis ce jour, il avait accepté en maintes circonstanc.es Ie róle d'un jouet dans la main de ses anciens adversaires il leur suffit d'ouvrir cette main aujourd'hui pour que Ie jouet vole en éclats. Sacrifie par les catholi ques qui avaient commence sa fertune politique, ne possédant plus la confiance des libéraux qu'il a troin- pés, M. Carpentier est dans la situation de ces énigmes de la nature qu'on ne sait comment classer, oiseau un jour, souris Ie lendemain. Ses transformations succes- sives l'ont rendu a jamais impossible. Grande doit être aussi la deception du canton de Messines dont les suffrages donnés a ta. Carpentier avaient beaucoup en vue le député permanent. Ce calcul échoue et nul n'en doil être plus péniblement affecté que les habiles qui mènent l'arrondissement d'Ypres. lis ont souscrita toutes les conditions, prêté la main a tous les tripotages dans le bul de conserver a la Députation, nous ne dirons pas des libéraux, mais des hommes dèvoués a leurs petits intéréts. L'élimination de MM. Vandromme et Carpentier leur ferment la porte de ce cóté. M. Auguste Vanelslande représente dorénavant l'arrondissement d'Ypres a la Deputation et voila nos grands politiques, nos fumeux administrateurs obligés de traiter avec l'homme qu'ils n'ont cessé de bafouer dans leur organe. S'ils étaient seuls en cause, nous serions loin de nous plaindre. C'est bien fait, dirions-nous et la lecon est méritée. Après avoir eté dans toutes les ad ministrations et avoir exercé une grande influence, vous avez vu cette influence décroitre chaque jour, grace a votre politique de jarnac, et paree que, sous prétexte de défendre les intéréts libéraux, vous ne songez en réalité qu'a vos propres affaires. Lu satis- action d'une ambition étroite et égoïste, tel est votre but; la rouerie est votre moven. Voila ce que nous leur dirions. Malheureusement nos meneurs ne sont pas seuls en jeu et nous deplorons amèrement que le parti liberal dans notre arrondissement soit dupe d'une politique qui a la prétention d'être adroite, paree qu'elle enregistre par-ci par-la quelques succès partiels mais qui, au point de vue de l'avenir, est tout bonnement stupide. La contraiute par corps. Des statisliques recentes ont etabli que de 1850 a 1860, sur 1,075 debiteurs incarcèrés, 186 seulement ont été relachés après paiement. Encore, sur ces 186, en compte-t-on 17 qui n'ont payé que partiellement. Quant aux 889 autres, ils n'ont payé rien du tout. Voici done l'eflicacité de la conirainLe par corps mathématiquement constatèe son rendement, qu'on nous pardonne l'expression, est d'euviron 18 p. c. Le resle, c'esl-a-dire 82 p. c., est pur déchet. En d'autres termes, il est constate que sur cent incarcé- rationsopérées, 18 seulement aboutisseutau paiement total ou partiel du créancier et que, pour le surplus, elles sont tont a-fait inopèrantes. En France, le Corps législatif est saisi en ce mo ment d'un projet de loi abolissanl la contrainte par corps. Chez nous, M. le ministre de la Justice, inter- pellé par M. Lelièvre, a declaré qu'il se proposait de soumettre prochainemenl a la Chambre lerésultatde ses etudes sur cette importante question. Espórons que ces etudes le determineren!, lui aussi, a denian- der l'abolition dece mode d'exécution barbare et d'au- tant plus injustifiable que l'expérience en a démonlré l'absolue inefïicacité. Nous apprenons que l'administralion communale a délégué deux de nos médecins a Armentières dans le but de constater l'état de l'épidémie régnante et d'y étudier les mesures prises dans l'intérèt de la salu- brité publique. Le conseil d'hygiène a dü se réunir vendredi matin sous la présidence de notre bourgmestre pour en tendre le rapport des délégués. Nous espérons que de promptes dispositions seront adoptées pour conjurer les ravages du fléau, s'il ve- naita faire invasion dans nos murs. En attendant que nous connaissions les précau- tions que la prudence aura dictées, nous signalons a qui de droit l'état de malproprelé dans lequel se trouvent de nouveau, en dépit d'un nouveau règle- ment récemment volé par le Conseil, et beaucoup d'habitations ouvrières etgla plupart des ruelles de nos quartiers les plus populeux. N'oublions pas non plus de rappeler ce bout de l'Yperlée qui coule encore a ciel ouvert et répand une odeur infecte dans la rue des Trèfles déjè sufïi- samment maipropre par elle-même. Vcftler la ri- vière en eet endroit ne serait pas cependant une dè- pense excessive. Vh.le d'Ypres. Conseil communal. Séance publique du Samedi 16 Juin 1866. Présents MM. P. Beke, bourgmestreP. Bourgois, échevin Th. Vandenboogaerde, Ch. Vandebroucke, Ed. Cardinael, Aug. De Ghelcke, P. Boedt, Ch. Be- cuwe, Ch. Lannoy, L. Vanalleynnes, Aug. Beaucourt, F. Messiaen, Aug. Brunfaut, conseillers. Absents MM. L. Merghelynck, échevin L. Van- heule, conseiller. Le procés-verbal est approuvé. Deux objets sont a l'ordre du jour de cette séance Le premier est l'agrandissement de la maison des aliénés. M. lo bourgmestre rappelle que précédemment les Conseils communal et provincial ont refuse un crédit pour eet agrandissement. Depuis, le College a entre- tenu une correspondance officielle et oflioieuse, tant avec le Département de la justice qu'avec la Deputa tion permanente. Le gouvernement paraït disposé au jourd'hui a intervenir pour une forte somrne. L'af- faire a été soumise, d'autre part, a l'examen de la commission des Hospices qui contribuerait pour la moitié du de vis-, soit fr. 31,775 50. En outre, la Députation permanente proposerait d'inscrire au bud get provincial la somme de fr. 5,270-00. En conse quence, le collége demande au Conseil d'intervenir a son lour pour un total de fr. 3,500. qui serait réparti sur trois exercices, a daler de 1867. Une leltre ofïicieuse du département de la justice dónne l'espoir que la cooperation du gouvernement s'élèvera a un tiers des dépenses totales. Cependant M. Btke fait remarquer dans son rapport, tout en avouant que la vilie a intérêt a conserver, a étendre et a amèliorer ses établissemenls, que les sommes consenties par elle et par les Hospices sont definitives et que, si la dépense réelle venait a dépasser le devis, le surplus devrait être supporlé par Ie gouverne ment auquel seront soumis, du reste, les plans, avec prière de consulter des hommes compétents. M. le bourgmestre énumère encore quelques-uns des motifs qui eogagent le gouvernement a intervenir et rappelle que la maison de santé fut construite peu d'annees avant ('adoption d'un nouveau régime. En verité, nos institutions n'ont pas de chance. Quoique l'on fasse, tous les changeuients, toutes les modifica tions arrivent toujours ou trop tót ou trop tard. M. Vanalleynnes demande si les Hospices retire- ront un revenu en rapport avec ce nouveau sacrifice et déclare s'opposer aux dépenses de luxe que seraient tentés de faire les êtablissements charitables. Les membres de la commission des Hospices gar- dant le silence, M. le bourgmestre répond que les changements projetés permeltront de recevoir un plus grand nombre d'aliènés aisès, ce qui est le plus shr moyen de retirer un bon intérêt du capital en gage, et que d'ailleurs renoncót on a ces grands tra- vaux, de notables changements seraient quand même nécessaires, changements qu'il faudrait exécuter sans espoir de subsides. M. Vanalleynnes demande encore si le moment n'est pas venu de faire un nouveau règlement pour la maison de santé. M. Vandenboogaerde répond que, si l'on veut par- ler d'un reglement intérieur, ('administration des Hospices est en négociations. A ce propos, M. b'ecuwe demande que la maison de santé ne change pas de médecin tous les cinq ans. II voudrait que la nomination, une foisfaite, futdéfi- nitive. Le traitement des aliénés est une spécialité, dit-il, qui demande une longue pratique et une expé- rience profonde et qui, en outre, assujettit le médecin a une dépense assez considérable pour la formation d'une bibliothèque spéciale. Les mêmes observations s'appliquent, continue M. Becuwe, au chirurgien- opérateur de l'hópi tal - M. Boedt demande l'insertion de ces observations au procés-verbal et l'assemblée, après avoir adopté les conclusions du rapport, passe au secoud objet a l'ordre du jour le programme de la Fête commu nale. Ce programme a été soumis a l'examen des com missions et M. le bourgmestre a bien raison de le dire, une longue discussion n'a fait surgir aucune idéé nouvelle. A l'unanimité, il a été décidé qu'il n'y aurait pas de ballon. Par contre, il y aura Des jeux de boule. Une retraite aux flambeaux. Un concert. Un feu d'artifice. Un bal a S. Sébastien. Un bal a la Concorde. Et enfin, des distributions par-ci, des distribu tions par-la. M. Boedt propose d'affecter une somme de 500 a 1,000 fr. a un spectacle flamand gratuit pour lequel on ferait venir des acteurs de Gand ou de Bruxel- les. M. Beaucourt demande un tir a Ia ciblechinoisa pour la garde civique, pour les pompiers et même pour Ie public. L'odeur de Ia poudre réveille Ie Conseil qui se livre a un brouhaha de conversations auxquelles nous n'entendons rien, si ce n'est que l'état de la caisse permet les deux divertissements. Nous aurioris desiré, pour notre part, que le mil- lier de francs proposé par M. Boedt pour un spectacle gratuit eüt pu servir a l'encouragement de nos so- ciétès dramatiques Qamandes, tout en procurant au public le plaisir d'entendre quelques acteurs renom- inés d'Anvers, de Bruxelles ou de Gand. Quant a la fête militaire que nous avons préconisée a diverses reprises, il parait qu'elle présente de grandes difüoullés Certaines objections ont été faites, dit on, qui empêchent de continuer les démar ches. Souhaitons qu'une prochaine fois on soit plus heureux. li est une remarque dont nous n'avons pu nous défendre pendant la deinière partie de cette séance; c'est l'empressement de nos édiles a en finir avec le programme des fêtes. On aurait dit que ces réjouis- sances publiques ieur faisaient i'effet d'un enterre- ment dont on s'éloigne le plus vite possible. Si bien que nous avons entendu l'un d'eux répondre textuel- lement a ['objection d'un collègue a II ne faut pas toujours mettre les points sur les i. Admonestalion pittoresque au fond cotnme daus la forme et qui fera dire a plus d'un que, si le Conseil mettait plus sou vent les points sur les i, nos affaires n'en seraient que mieux gérées. Mais, que voulez-vous, les ardeurs d'une temperature caniculaire peuvent tout expli- quer. Séance publique du Samedi 30 Juin 1866. Présents MM. P. Beke, bourgmestre; P. Bour gois, échevin Th. Vandenboogaerde, Ch. Vande broucke, Ed. Cardinael, Aug. De Ghelcke, P. Boedt, Ch. Becuwe, Ch. Lanuoy, L. Vanalleynnes, Aug. Beau court, F. Messiaen, Aug. Brunfaut, conseillers. Absents MM. L. Merghelynck, échevin; L. Van- heule, conseiller. Après l'adoption du procés-verbal, M. le bourg mestre donne communication des pieces adressèes au Conseil. Ce sont 1° Le compte de l'exercice 1865 et le budget 1867 de la fabrique de l'église St-Nicolas

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 2