JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT Y'PRES, Bi manche Quatrième année. JX° 29 22 Juillet 1866. Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. PKIX DÜS AISOSCES ET DES RECLAMES ÏO Centimes la petite ligne. Corps da Journal, 30 centimes. ABONNEMENT POUR LA BELG1QUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. Laissez dire, laissez-vous blJmer, mais pubtiez votre pensóe. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduces. Toules lettres ou envois d'argent doivent être adressés franco au bureau du journal. Ea reorganisation de l'AHemagne. Quelle que soit l'issue des négociations engagées depuis quelque temps entre l'Autriche, l'Italie et la Prusse, par l'intermédiaire de la France, l'oeuvre de la guerre peut être considérée comme terminée. Les succes des Prussiens ont été si rapides et si complets qu'une prolongation des hostilitès ne semble desormais pouvoir exercer une grande influence sur la position politique. Telle est en effet la puissance terrible de la guerre, avec les moyens de notre époque, qu'elle mürit et résout immédiatement les questions qui l'ont provoquèe. La reorganisation de l'AHemagne est done a l'ordre du .jour aussi bien dans les preoccupations des cabi nets que dans celles de ['opinion. L'ajourner, l'entra- ver ou la contester, ce serait mettre des efforts inu- tiles au service d'une paix précaire. La question de la réorganisation de l'AHemagne est complexe. Le cabinet de Berlin a fait la guerre pour agrandir ses frontières au Nord et auSud et s ustraire les Etats de la Confèdération a l'influence de l'Au triche. Ce double résultat, les armées prussietines l'ont atteint. Non-seulement les délimitations territo riales établies par le pacte de 1815 sont détruites au- dela du Rhin, mais e'est a la Prusse que l'oeuvre de la transformation de l'AHemagne appartient dèsor- mais en partage. Ces résultats étant donnés, nul doute que le cabi net de Berlin n'en fasse ie point de dèpart naturel de ses prétentions. La Prusse voulait occuper une situation dirigeanle en AHemagne et exclure l'Autriche. Or, ces avan- tages, ses victoires lui donnent le pouvoir de les ré- clamer; nul doute qu'elle ne le fasse. Toute la ques tion est de savoir dans quelle limite l'agrandissement de la Prusse et l'exclusion de l'Autriche de la Confè dération, peuvent se concilier avec le maintien de l'équilibre européen. Dans ses frontières de 1815, la Prusse était mal délimitée; elle confinait a 28 priocipautés, dontquel- quer-unes mêmes étaient enclavees dans ses posses sions. Tant que cette situation a eu pour elle la force non interrompue du fait accompli, elle a été acceptée. Mais aujourd'hui elle est detruile, et l'intérêt de la Prusse demande qu'elle ne soit pas rétablie. Est-ce a dire que la Prusse puisse poursuivre la reconstruction d'un empire germanique par l'absorp- tion de tous les Etats confedérés? Nous ne le pensons pas. Maitresse au Nord des duchés de l'Elbe qui lui donnent accès sur deux mers, Ia Prusse doit s'arrê- ter, dans le Sud, aux limites mêmes que la nature semble avoir posées a ses agrandissements, c'esta- dire a la ligne du Mein. Tandis que les petits Etats du Nord se trouvent forcément attirés dans l'orbite de la Prusse, ceux du Midi, au contraire, aspirent a une existence autonome par la facilité avec laquelle ils peuvent se suflire et se concerter Conslitués en souverainetés assez éten- dues, disposant de forces militaires importantes et ayant des intéréts politiques et religieux idenliques, ils ont une situation particulière et des droits légi- times a sauvegarder. L'AHemagne du Midi est done une réalité avec la quelle il faut compter. A l'heure qu'il est, c'est même tout ee qui subsiste de l'ancienne Confèdération. Les Etats du Midi, a la tête desquels se place la Bavière, quoiqu'ayant accepié le principe de la réforme alle mande, échappant par leur position géographique aux conséquences qu'elle entralne pour les Etats du Nord, ont l'ambition très fondée d'être rattachés entre eux par des liens qui n'altèrent pas leur indépendance individuelle et collective. Ce résultat serait atteint par l'etablissement d'une Confèdération du Midi qui jouirait d'une autonomie propre, et d'une existence internationale reconnue, avec les droits inhérents a l'existence d'une liberté d'action compléte dans ses rapports avec la Prusse. Si nous nous reportons aux documents dans les- quels le gouvernement prussien a développé son pro jet de réforme fédérale, nous voyons qu'il n'a jamais manifesté l'intention de s'assimiler toute l'AHemagne, mais qu'il a toujours offert aux Etats du Sud une or ganisation séparée. Pour que cette organisation soit puissante. il faut qu'elle ne soit plus soumise a ces influences prépon- dérantes et au jeu de ces rivalités qui ont tant de fois entrainé l'AHemagne a la suite de l'Autriche et de la Prusse, dans tous les conflits de ces puissances, même les plus étrangers aux intéréts de la Confèdération. Effectivement, on peut rappeler, par exemple, sans récriminer contre personne, les efforts tentés par l'Autriche pour solidariser la Confèdération dans une politique hostile a l'Italie. Le fait s'est accompli dans la guerre contre le Da- nemark, oh l'on a vu un petit Etat de 4 millions d'habitants aux prises avec des puissances represen tant 70 millions d'habitants, sans que ceux-ci, pour la plus grande partie, y eussent le moindre intérêt. Ce qui importe done a la nouvelle Confèdération germanique, qui doit sortir des événements acluels, c'est d'échapper a ces solidarités dangereuses et deres ter en dehors de ces luttes. Si elle se constitue dans ces conditions d'indépen- dance, elle pourra être une garantie efflcace pour le maintien de la paix générale. Les organes libéraux des autres villes de la pro vince s'occupent a leur tour du renouvellement de notre Deputation permanente, lis apprécient comme nous l'éliminalion de MM. Vandromme et Carpen- tier. Yoici un article que nous extrayons d'un journal flamand. Nous le donnons textuellement, sans même essayer de le traduire, crainte d'affaiblir l'énergie des expressions et aussi afin d'appeler plus particulière- ment sur lui l'attention du Volksvriendtoujours in consolable de la chute de ses deux bons amis renver- sés par les faux (sic) libéraux. Belooning. Verleden week is de provintiale Raad van West- Vlaanderen die tegenwoordig bestaat uil 45 klerika- len en 28 liberalen overgegaan tot de benoeming van vier leden der bestendige Deputatie. Zijn beooemd ge worden De heeren Lagae en Soudan-Boulez, van Kortrijk, Visart van Brugge, en Van Elslande van Wervicq. Bij gevolg zijn de heeren Carpentier en Van Dromme, die tot dan toe deel van de Deputatie maak ten, niet herbenoemd geworden. Dit zal deze heeren, na al de toegevingen die zij aan de klerikale partij gedaan hebben, zeker sterk verwonderd hebben ons niet, en wij bekennen open- tlijk dat wij ons eerder in dezen uitslag verheugen dan er ons over beklagen wij hebben veel liever katholieken van de fijnste soort dan mannen, waar men zich niet op betrouwen magen die op elk oogen- blik met onze tegenstrevers aanspannen, om hunne positie te redden. Inderdaad, welke toegeviugen hebben die li berale mannen aan de klerikale partij niet gedaan 1 Wie herinnert zich niet welk fameus verslag over de Vo'ksbibliotheken gedaan werd, en hoe men de kwestie escamoteerde met te doen besluiten dat het nut dezer instellingen niet bewezen was. Wie herinnert zich niet welke schoone provintiale commissie voor de studiebeurzen deze zelfde liberale Deputatie benoemde Wie kent het gedrag niet van M. Van Dromme, bij de laatste provintiale kiezingen te Dixmude Wie weet niet dat M Van Dromme, kandidaat der liberale associatie, den jongen en talentvollen heer De Breyne verliet, ten voordeele van eene polilieken tegen strever Wie weet niet hoe M. Carpentier, te Mees- sen, aangespannen heeft met den katholieken heer Vermeersch, om zijne herkiezing te verzekeren En na dit alles, na al deze vernederingen, na de liberale partij misnoegd, na zijne eigene vrienden ge slachtofferd te hebben, bekomt men van de klerikale vriendekens tot belooning Wat? Van door iien verstooten en door anderen verwan gen TE WORDEN 1 Mogen wij, liberalen, ons over dezen uitslag be droeven Mogen wij er mistevreden over zijn Wel zeker, neen in tegendeel. Wij vleien ons dat de politieke eerlijkheid de bovenhand behaald heeft op al die slimme berekeningen die het kiezers korps tol speelbal maken van eenige behendige man nen; wij mogen ons verheugen dat de toestand net en eindelijk afgeteekend en er geen misverstand meer mogelijk is. M. Van Dromme en Carpentier hebben de beloo ning hunner toegevingen ontvangen dit zal hun tot les verstrekken, even als aan allen die nog van gema- tigheid en verdraagzaamheid bij de klerikale partij droomen. In Oost-Vlaanderen heeft omtrent hetzelfde spel plaats gehad met M. Beyaert. Daar ook hebben de katholieken dezen heer, die in de laatste kiezingen nogtans door de klerikale associatie voorgedragen werd, vervangen door den heer Solvyns-Maertens, een der vurigste klerikalen van gansch Vlaanderen. i) En nogtans had M. Beyaert in de laatste tijden zooveel gedaan, om zich de gunsten der klerikalen le verzi keren O Zij zijn gevallen, die heeren, en zij zullen, wij

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 1