de l'Enseignement.
tume de leurs déceptions, lui ont fourni cette der-
nière occasion de se réhabiliter a leurs yeux en en
trant franchement, résolument, dans la voie des ré-
formes qu'ils sollicitent en vain depuis 18-48? II nous
en coüte de devoir Ie dire, mais nous en doutons très-
sérieusement et nous ne sommes malheureusement
pas les seulsa envisager l'avenir avec inquietude.
Et mainlenant, le Progrès sait qui nous sommes.
Nous sommes ces libéraux de 1846 qui pensaient,
avec le Congrès liberal, que Ia conquête de la majorité
parlementaire allait enfin assurer l'indépendance du
pouvoir civil et lui restituer son action legitime sur
le gouvernement de l'Elat.
Nous sommes ces libéraux de 1846 qui iüsörivaient
en têle de leur programme politique Vexclusion du
prétre de Venseignemenl organise par l'Etat et les ame
liorations que réclame impérieusement la condition des
classes ouvrières et indigenles.
Nous sommes ces libéraux de 1847 qui saluèrent
de leurs cris d'espérance ravenement d'un cabinet
liberal affirmant haulement les principes du Congrès
de 1846 et proclamant que ces principes formeraient
la base essentielle et comme le point de depart de son
administration.
Nous sommes ces libéraux de 1848 pour qui libé
ralisme signifiait liberie et progrès partout et pour
tous, gouvernement du pays par le paysintroduction
dans nos lois des principes démocratiques, économie
extréme dans les dépenses publiques, révision profonde
du système des impöts, introduction dans la politique
des hommes a fortes convictions, a resolutions vigou-
reuses, inflexibles, marchant droit au but.
Nous sommes ces libéraux de 1857, a qui le minis
tère du 12 aoüt n'avait épargné ni les dégouts ni les
désillusions el qui n'ont pas hésité cependant a lui ac-
corder leur confiance et le ramener au pouvoir, le
jour oü ils ont pu croire qu'éclairé par l'expérience, il
allait rompre avec la politique décevante qu'il avail
suivie jusqu'alors.
Nous sommes ces libéraux décus, découragés, qui
n'attendent plus du ministère que des déceptions nou-
velles, a moins que la majorité sur laquelie il s'appuie
ne se retrempe bientót au foyer de ces hommes a con
victions fortes, a, resolutions vigoureuses, inflexibles,
que réclamait le programme liberal de 1848 et dont
les frères et amis du Progrès ne nous offrent, soit
dit sans les offenser, qu'une image imparfaite.
Le Progrès cherche a nous discrédiler en nous re
présentant comme des adversaires systématiques de
la politique ministérielle. Ceux qui nous lisent savent
bien le contraire ils savent notamment que nous
avons toujours repoussé de toute l'énergie de nos
convictions i'idóe d'une alliance des libéraux mécon-
tents avec le parti clerical. Cette alliance, il en fut
sérieusement question dans la presse lors des der-
nières élections pour les Chambres legislatives. Quel
fut alors notre langage Si l'existence du ministère
était seule en cause dans ce grand débat, écrivions-
nous le 14 juin 1866, I'avant-veille des élections,
nous ne pourrions qu'applaudir a la chute de la
politique empirique que nous subissons depuis bien-
tot dix annees.... Mais un intérêt supérieur a nos
griefs contre le ministère, un intérêt grave, domi-
nant, nous éppelle a prendre part a la lutte, düt
notre participation renforcer pour quelque temps
encore la majorité ministérielle et donner une vie
nouvelle a la politique dont elle s'est fait la trop
facile complice, n
Ce que nous disions alors, nous Ie répétons encore
aujourd'hui. Le mal dont souffre Ie libéralisme reside
bien moins dans le ministère que dans la majorité fa
cile et complaisante qui l'enloure. Que celle-ci exerce
sérieusement son droit de contróle, qu'elle exprime
nettement sa volonté de voir se réaliser le programme
du Congrès liberal et les autres réformes que l'opinion
libérale réclame depuis si longtemps, nous connais-
sons assez les hommes qui nous gouvernent pour être
convaincus que leur résistance ne sera pas inflexible
et qu'on en aura facilement raison. Nous ne désirons
done nullement leur chute. A quoi servirait-elle en ce
moment, si ce n'est a ramener au pouvoir le parti
clérical Mais ce que nous désirons ardemment, c'est
de voir au plus tót la majorité actuelle remplacée par
des hommes dévoués de coeur et d'ême au triomphe
des principes inscrits sur notre drapeau et résolus
demander au cabinet un compte sévère de ses tergi
versations et de ses faiblesses. Que nous importent
nous, les noms denos gouvernants? Pour le Progrès,
habitué ne voir en toutes choses que l'intérêt de ses
patrons et pour qui la politique ne consiste que dans
une cerlaine dextérité a tirer les marrons du feu, nous
concevons que cette question ait une importance ma
jeure. Pour nous, elle n'en a aucune. Que le gouver
nement s'appelle M. Frère-Orban ou M. Guillery,
M. Bara ou M. Vanhumbeek, cela nous est lotalement
indifferentmais ce que nous avons a coeur, e'est que
Ie ministère, quel qu'il soit, sente toujours derrière
lui une majorité énergiqueet résolue, dévouée si l'on
veut, mais point servile, et sachanl, au besoin, dire
au ministère, dut celui-ci se retirer le lendemain
Je jure sur mon honneur que tu n'es pas étranger
a l'organisation de la légion mexicaine.
Or, mainlenant que nous nous sommes expliqués,
avec une entière franchise, sur nos principes et nos
tendances, nöus sera-t-il permis de demander au
Progrès qu'il en fasse autanl de son cóté? II y au-
rait pour lui une manière bien éloquente de nous
répondre ce serait de se taire Nous verrons
bien.
La presse en Flandre.
Encore un journal libéral qui disparait I L'Ankon-
diginsblad de Roulers cesse sa publication.
Pendant sa trop courle existence, ce journal a
rendu de grands services au parti libéral dans ('ar
rondissement de Roulers. Aussi espèrons-nous que,
si des circonstances particulières ont influé sur son
sort, sa retraite ne sera que momentanée et qu'il re-
naitra bientót de ses cendres plus pétillant, plus ar
dent que jamais.
A chaque instant les libéraux de Roulers peuvent
être appelés a une grande lutte; ils ne voudront pas
se trouver sans organe dans un moment si solen-
nel.
S'occupant comme nous du sort du journal de Rou
lers, 1 e Weekblad de Dixmude en prend occasion pour
faire un relevé intéressant de la situation du journa-
lisme flamand dans noire province.
Que d'excellentes feuilles qui ne sont plusl
A Bruges, Ie Burgerwelzyn devenu neutre.
A Furnes, le Veurnambacht disparu.
A Poperinghe, 1 'Hoppeblad disparu.
A Nieuport, le Bode.
A Roulers, le Fabricant et dimanche dernier YAan
kondigingsblad.
A Thielt, le Thieltenaar.
Tous disparus I
Thourout, m e des villes les plus libórales de la
province, a perdu sou organe.
Et combien de journaux libéraux flamands sub
sistent encore?
Cinq
Le Westvlaminga Bruges.
Le Vrye Burger, a Courtrai.
Le Volksvriend, a Ypres.
L'Advertentieblad, Furnes.
Le Weekblad, a Dixmude.
Placons maintenant en regard la presse cléricale
dans la même province.
A Bruges de Standaard, de Gazette van Brugge,
de Stad Brugge, 't Jaer SO a Courtrai de Vryheid;
a Roulers de Landbouwera Wareghem de Ga
zette; a Iseghem het Nieuwsblada Thourout de
Vredea Dixmude het Boterkuipje; Furnes de
Veurnaara Ostende de Zeebodea Thielt de
Gazette.
En voila 15 contre 5 et encore ne les avons-nous
pas cités tous.
A quoi faut-il attribuer cette infériorilé dans la
quelie nous sommes? Le Weekblad a raison de le
dire a l'indifference, a Fapalhie du parti libéral qui
croit tout faire lorsque huit jours avant l'éleclion il
rend visile a l'électeur. On pourrait ajouler aussi
a l'égoïsme de nos hommes politiques qui, une fois au
pinacle, ne cherchent qu'a s'y cramponuer, faisant
des largesses dans leur intérêt personnel, mais rien,
absolument rien, pour la propagation des idéés qu'ils
sont sensés reprèsenter; aux fautes de nos gouver
nants, dont la politique vacillante et les déplorables
faiblesses déeouragent les libéraux les plus dévoués.
Voila les causes de notre infériorité qu'on fera bien
de méditer. Car, si quelque remède efficace n'inter-
vienl pas promptement, qu'on le sache bien, il n'est
pas èloigné le jour oü le campagnard ne trouvera plus
a lire un seul journal libéral dans toute la Flandre
Occidentale.
Le houblon.
Après plusieurs semaines de pluies continuelles, le
temps semble vouloir se remettre au beau. Les pau-
vres ouvriers occupés la cueillette des houblons,
qui jusqu'a présent avaient pa taugé dans la boue, joui-
ront encore de quelques rayons de soleil pour la fin
de leurs travaux.
Ge changement favorable arrive trop tard cependant
pour exercer quelque influence sur la récolte elle-
même. La quautité des houblons récoltés cette année,
quoique déja depuis longtemps elle ne promet pas
d'être abondante, sera inférieure encore a toutes les
prévisions. Une demi-récolte, voila tout au plus ce
que l'on peutespérer.
Notre pays n'est pas seul a se ressentir de ce défi
cit.
L'Alsace fera, aussi une bonne demi-récolte, la Bo
hème un quart de récolte, l'Angleterre fournira a
peine les deux tiers de sa consommation. Alost souf
fre de la pénurie tout comme Poperinghe.
Pas de doute, par conséquent, que le houblon ne se
vende fort cher eet hiver. Cependant les transac
tions sont nulles en ce moment. Nulle part on n'en-
tend parler de prix. Les marchands se tiennent sur la
réserve et les planteurs, connaissaut la pénurie de la
marchandise, élèvent leurs prétentions.
On avait parlé d'une petite quantité de la pré
sente récolte vendue la semaine dernière a Poperin
ghe, a raison de 175 fr. les 50 kil. Depuis on a offert
200 fr. et plus, sans que les cultivateurs aient jugé a
propos de céder leur marchandise. Quelques semaines
encore et nous avons la conviction que les marchands
accepteront sans difficulté les conditions des produc-
teurs, surtout lorsqu'ilsauront devant eux des hou
blons arrivés a parfaite maturilé.
Nous apprenons a l'instant que la commission
des hospices, en prèsence de l'excellente situation
financière qu'accuse l'exposé qui en a été fait a la der
nière séance, a mis a l'étude une proposition tendaut
a mettre au concours le plan d'une cité ouvrière a
construire sur un terrain appartenant a l'hospice.
A première vue le lecteur s'imaginera peul-être
qu'il sagit dans ces lignes des hospices d'Ypres. Qu'il
se garde de persévérer dans son illusion. Ces lignes
sont extraites de I'Organe de Nivelles.et il est fprtdou-
teux que nos hospices, dont les ressources sont cer-
lainement bien supérieures celles des hospices de Ni-
velles, se décident a suivre le bon exemple donné par
cette petite localité.
Nous trouvons dans la Revue de l'exposition des
Beaux-Arls de Bruxelles, publiée par Vindépendance,
les lignes suivantes dues a la plume du savant criti
que NX. Nous ferons plaisir a nos lecteurs en les re-
produisant
II faut encourager les débutants, non en les louar.t
outre mesure comme font leurs maladroits amis, mais en
signalant lesespérances qu'ils paraissent donner. C'est
un stimulant dont ils ont besoinM. Coppieters,
jeune artiste qui fait également ses premières armes,
s'est inspire d'une idéé poétique pour peindre le Jour
des marts, composition oü il a mis du sentiment, en
attendant la forme,
Nous croyons que c'est la première fois que M. Cop
pieters expose en public et cette appreciation aura cer-
tainement pour résultat d'encourager ses efforts. II
est, en effet, peu de jeunes artistes qui méritent d'être
signalés a leurdébut.
E,a Ligue de l'Enseignement et les ccoles
d'adultes.
Le Conseil général de la Ligue de l'Enseignement
vient d'adresser a ses membres la circulaire sui-
vante
LMiLE Bruxelles, le 17 Septembre 1866,
ASSOCIATION
pour la propagation
et le
perfectionnement
de
l'éducation
et de
1'instruction
EN BELG1QUE. MONSIEUR,
M. le Ministre de l'intérieur,dont la sollicitude pour
le développement de l'instruction en Belgique s'est
déja affirmée plus d'une fois, vient de soumettre a la
sanction royale un arrêté qui règle l'instiiution d'é-
coles d'adultes dans les diverses localités du royaume.
A ces écoles seront adjointes une Bibliothèque popu
laire et des lectures publiques.