ne vienne !a Iroubler et ohanger l'allégresse en deuil.
Faut-il le Dommer, ce faucheur sinistre qui moissonne
avec une sourde rage nos populations?
En 1721, Montesquieu a formulé, dans les Lettres
persams, cette remarquable prophètie, dont nous
voyons aujourd'hui une éclatante réalisation. Après
avoir marqué la différence d'influence qu'exercent
sur les moeurs et l'èlat social des peuples la religion
catholique et la religion protestante, et en avoir ex
posé les causes, Montesquieu s'exprime ainsi
J'ose le dire, dans l'état présent oü est l'Europe
(1721), il n'est pas possible que la religion catholique
y subsiste cinq cents ans,
Avant l'abaissement de la puissance d'Espagne,
les catholiques étaient beaucoup plus forts que les
protestants ces derniers sont peu a peu parvenus a
un équilibre, et aujourd'hui la balance commence a
l'emporter de leur cöte. Cette supèriorité augmentera
tous les jours les protestants deviendront plus
riches et plus puissants, et les catholiques plus
faibles.
Ajoutons que le principal auteur de la prépondé-
rance qu'a obtenue en Europe le protestantisme a été
précisément un ministre du fils ainé de l'Egüse, un
prince de la sainte Eglise romaine, le cardinal de Ri
chelieu.
VEcho de Liége publie la lettre suivante, qui lui
est adressée de Bruxelles. Elle signale une de ces
nombreuses faiblesses si habituelles certains hom
mes politiques qui ne reculent devant aucune cour-
lisannerie, aucune flagornerie, aucune concession,
dans le seul bul de satisfaire leur intérêl personnel et
leur ambition ou le désir de rester en place
Les kermesses ont été suspendues d'un assenti-
ment unanime dans la contrée oü domine I'idiome fla-
mand, ainsi que les ducasses dans le wallon-Brabant
seules, les fêtes jubilaires de Hal ont formé exception,
mais 1'accumulation excessive de la foule dans cette
petite ville exposée plus que toute autre une recru
descence de l'épidémie n'y offrait aucun danger d'a-
près une lettre adressée par M. Van Volxem a I'Etoile.
Les accidents signalès n'ont pas existé d'après lui, ou
n'ont pas eu de caractère cholérique, et, en effet, les
Ilalois les attribuent non a la foule énorme qui a en-
combré la ville, mais au jeune trop prolongé observé
par les pèlerins venus de loin pour communier. L'ex-
plication peut être plausible, mais nous croyons que
les tonueaux de faro vidés, au nombre de dix, en
moyenne, dans les principaux cabarets, doivent ve-
nir en ligne de compte. Chose étrange! les curés des
environs prêchaient conlre toutes sortes de réunions,
même les plus inoffensives, dans leur village, et ils
conduisaient leurs paroissiens par centaines a Hal oü
l'on étouffait dans les rues chose plus curieuse en
core, les principaux frais du jubilé étaient fails par
des membres actifs et des correspondants de lMsso-
ciation libérale de Bruxelles. II est vrai que la fin d'oc-
tobre approche et que, pour se maintenir a l'Hótel-de-
Ville ou y monter, ces messieurs ont besoin d'être
amnistiés par le clergé de Nolre-Dame et soutenus
par les cabaretiers, lis le seront O coryphées du doe-
trinarisme et du cléricalisme, dites-nous comment il
est possible que le bon sens, la morale et le respect
d'elles-mêmes se maintiennent parmi nos populations
au milieu de pareilles saturnales
Oui, comment veut-on qu'il y ait des principes et
des partis honnêtes, en présence de pareils calculs,
de pareilles platitudes
I.a question de la construction de maisons d'ou-
vriers est partout a 1'ordre du jour.
Le bureau de bienfaisance de Mons vient de donner
un bel exemple II s'est inscrit pour cent mille francs
pour la construction de maisons d'ouvriers. C'est en-
trer franchement dans la voie déja ouverte a Mulhouse,
a Milan. Si les hospices civils, si riches dans notre
pays, voulaient enfia abandonner le senlier battu,
l'ornière de la routine, ils comprendraient qu'en con-
vertissant quelques-unes de leurs nombreuses fermes,
qui ne rapportent que 2 a 3 p. c., en de bonnes mai
sons ouvrières qui leur en rapporteraient 4 ou 5, ils
feraient, non-seulement une bonne action, mais encore
une excellente affaire. Conserver la santé de l'ouvrier,
c'est empêcher les jours de chótnage qui le ruinent,
c'est prolonger son aclivilé et l'empêcher ainsi de
tomber a la charge du bureau de bienfaisance et de
laisser des enfants orphelins. C'est encore le morali-
ser, car l'ouvrier, que retiendrait une habitation
propre et gaie, quitte sa cabane obscure et triste
pour le cabaret.
L'administration des hospices et celle de la bienfai
sance devraient être reünies, leur mission étant pour
ainsi dire identique.
Les bureaux de bienfaisance sont chargés de toutes
les distributions de secours a domicileainsi que de
l'administration des biens affectés a cette destina
tion.
Les hospices président au soulagemenl des pauvres,
malades, infirmesou hors d'age, entretenus dans des
ëtablissements spéciaux ou secourus exceptionnelle-
ment chez des particuliers qui les admetlent chez
eux.
Si ces deux administrations n'en faisaient qu'une,
pourquoi la bienfaisance ne donnerait-elle pasad'hon-
nêtes ouvriers des maisons que les hospices auraient
fait construire?
Si l'on voulait une nouvelle preuve de l'influence
de I'habitation sur la santé, on la trouverait prés de
la capitale même. Le correspondant brugeois de VOf
fice de Publicilé, a qui nousempruntons ces réflexions,
dit que sur les qualre cent cinquante enfants pauvres
que la crèche de Sainl-Josse-ten-Noode abrite, neuf
seulement ont été atteints de l'épidémie, et trois, que
leurs parents avaient repris chez eux, ont suc-
combé
La loi devrait aussi donner aux administrations
comtnunales des pouvoirs plus étendus sur les ba-
tisses. Maintenant leur surveillance ne s'exerce que
sur l'extérieur. Le beau passé avant l'utile. On tient
avant tout a ceque l'alignement soit observé. la facade
régulière; l'ceil doit être satisfait. Quanta i'intérieur,
chacun est libre de l'arranger a sa guise. Aussi les
fosses d'aisances, les égoüts, les citernes, les puits,
quand il y en a, vivenl la dans la plus dégoütante pro-
miscuité.
On comprendra l'importance de ces détails lors-
qu'on saura que, d'après la statistique officielle, notre
pays, sur 800,000 maisons, on comple 626,000 com-
posées d'un rez-de-chaussée seulement. Les 4/5 des
families beiges occupent done des maisons sans étage,
dépourvues de caves, oü l'humidité du sol remonte
sans cesse. Organe de Courtrai
Les colléges électoraux sont convoqués pour le
mardi 30 octobre prochain, a dix heures du matin, a
l'effet de procéder au renou vel loment de la moitié des
conseils communaux.
Les membres de l'administration communale de la
ville d'Ypres dont le mandat expire le 81 décembre
1866, sont
MM. Beke, Pierre, bourgmestre.
Bourgois, Paul, échevin.
Merghelynck, Léopold, id.
Vandebroucke, Charles, conseiller.
Deghelcke, Auguste, id.
Boedt, Pierre, id.
Lannoy, Charles, id.
Beaucourt, Auguste, id.
Ville d'Ypres.
Conseil communal.
Séance publique du Samedi 26 Mai 1866.
Présents: MM. P. Beke, bourgmestre P. Bourgois,
échevin Th. Vandenboogaerde, Ch. Vandebroucke,
Aug. Deghelcke, P. Boedt, Ch. Lannoy, L. Vanalleyn-
nes, L. Vanheule, Aug. Beaucourt, Aug. Brunfaut,
conseillers.
Absents MM. L. Merghelynck, échevin; Ed.Cardi-
nael, Ch. Becuwe, F. Messiaen, conseillers.
Le procés-verbal de la précédente séance est adopté
sans observations.
M. le bourgmestre passe ensuite a 1'ordre du jour.
1° Communication de pièces
A. Compte et budget de la fabrique de l'église
S. Pierre. Renvoyé a l'examen de la lre commis
sion.
B. M. le bourgmestre donne lecture d'une lettre de
M. I'inspecteur intérimaire de la garde-civique qui,
en présence de I'admirable conception du nouveau Tir
a la cible, exprime le desir de prendre copie du plan.
Nalurellemenl le Collége a mis le plus grand empres-
sement a déférer a cette demande.
Une particularité cependaut est des plus singu-
liéres. Le Collége échevinal n'a cessé de répéter, pour
faire valoir son plan, qu'i/ ét ait en grande partie cal
que sur celui de Bruxelles; comment se peut-il dés
lors que M I'inspecteur vienne demander a Ypres ce
qu'il a sous les yeux a Bruxelles?
Nous croyons plutót qu'en écrivant cette lettre il a
voulu faire acte de gracieuseté vis-a-vis de notre Col
lége échevinal et celui-ci a eu a tort la naïveté de
prendre cette eau bénite de cour pour de l'argent
comptant. S'il n'en était pas ainsi, nous ne désespé-
rerions pas de voir M. le ministre des travaux publics
réclamer aussi un jour de notre grand ingénieur com
munal, le modèle du pont de la porte de Lille,un vrai
chef-d'oeuvre celui-la
2° Conditions de location pour des biens ruraux
appartenant au Bureau de bienfaisance.
M. le bourgmestre dit que les baux sont rédigés
d'après les conditions ordinaires précédemment ap-
prouvées par le Conseilcelui-ci refuse d'en entendre
lecture.
8° Le Conseil approuve les procès-verbaux de
vente de sapins et Ia location de propriétés rurales
appartenant aux Hospices.
La vente, faite au mois de mars, a été estimée
fr. 4,028 elle a rapporté fr. 4,857 60 fr. 829 60
en plus.
La location des biens ruraux rapportait anlérieure-
ment fr. 12,039; aujourd'hui les mêmes biens rap
portent fr. 14,539. Augmentation fr. 2,500.
4° Le budget 1867 de l'Ecole moyenne de l'Etat est
arrêté sans discussion, tel qu'il a elé présenté par le
bureau administratif, a la somme de fr. 13,900 pour
les recettes comme pour les dépenses.
5° Plans des trottoirs rue du Temple et rue de
Lille.
M. Bourgois, au nom de la 2mo commission, donne
lecture du rapport.
Les plans ne sont présentés, pour la rue de Lille,
que de la GrandElace a la rue des Fripiers. Les trot
toirs auront une largeur moyenne de 2 in. 70; cette
largeur descendra même a une moyenne de 0 m. 75 a
0 m. 90 la oü la rue se rétrécit considérablement. La
dépense totale pour les deux rues sera de fr. 11,966
et la part contributive des riverains de fr. 5,841
Diverses observations sont faites qui ne parvien-
nent pas jusqu'a nous.
M. Boedt demande pourquoi on a abandonné le pro
jet de M. de Posch, conducteur des ponts et chaussées,
chargé de la levée des plans?
M. Bourgois répond que c'est afin de donner une
plus grande largeur aux trottoirs d'abord, ensuite
pour faire disparailre quelques angles que M. de Posch
avait conservés dans ses plans, ayant tracé les trot
toirs parallèlement aux facades existantes.
Le Conseil adopte les modifications de M. Rour-
gois.
6° L'examen de la comptabilité de la Société des
Beaux-Arts est renvoyé a la prochaine séance, plu-
sieurs pièces manquant au dossier.
7° Compte 1865 des travaux de restauration de
l'église S. Martin.
Le Conseil approuve ce compte.
II est décidé qu'on demandera au gouvernement la
liquidation par anticipation de sa part contributive
sur l'exercice 1867, afin de pouvoir continuer les tra
vaux de restauration a I'intérieur comme a l'extérieur
de l'église.
8" Le Conseil donne encore un avis favorable a la
radiation d'une inscription hypothécaire prise.au pro-
fit des Hospices.
La séance est levée.
Bibliographie.
M. E. Discailles, professeur l'Athénée de Bruges,
a publié, passé quelques semaines, une petite bro
chure portant pour litre La Ligue de l'enseignement.
Le but de l'auteur, but essentiellement utile, est de
faire connaitre a ses collègues le caractère el les ten
dances de la nouvelle association. La plupart des pro-
fesseurs de l'enseignement moyen, dit-il, resterit in
différents a ses succès; plusieurs même sont hostiles.
Pourquoi cette indifference Pourquoi cette hosli-
lilé?
L'auteur opine que cela tient a l'ignorance oü l'on
est en général du but de la Ligue et de ses travaux, et
la-dessus, prenant le flambeau, il projette la lumière
sur toutes les faces de l'inslitution.
En commen^ant, il fait deux déclarations la pre
mière, qu'il n'entend faire aucune oeuvre de propa-
gande politique, mais envisager la question de plus
haut, au-dessus des partis, au point de vue exclusif
de l'enseignement et sous le rapport purement social.
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