La seconde, qu'il observera la plus compléte neulralité
dans le compte-rendu des travaux.
La principale préoccupation de l'auteur semble être
de prouver que la Ligue n'est point hostile a Taction
du gouvernement en matière d'instruction. II faut bien
le dire, c'est la une opinion assez répandue et qui ex-
plique d'une facon plus immédiate, ce nous semble,
Pindifference de grand nombre de professeurs peu ja-
loux de s'attirer Vattention du pouvoir sous ce rap
port. Le Dieu-Etat n'est guère renommé pour sa clé-
mence. Lui aussi est haineux, vindicatif, terrible en
ses colères et inexorable en ses vengeances. Qu'un
professeur, d'ailleurs homme de grand mérite, le
froisse, Ie blesse dans ses prétentions d'omnipotence
et d'omniscience, et voila ce malheureux dépouillé
soudain de toute chance d'avancement et plongé a tout
jamais in inferis, c'est-a-dire dans les classes inférieures.
C'est cetle crainte qui retient le plus grand nombre
dans le prudent sentier de l'abstention et de Tindiffe-
rence. M. Discailles le sent bien aussi et beaucoup
mieux, croyons-nous, qu'il ne le fait paraitre. Mais
cette crainte n'est que médiocrement fondée, et c'est
ce qu'il prend a tachede prouver. Le but de la Ligue
est excellent et son programme ne renferme rien
que de légal et de constitulionnel. 11 semblerait
qu'il düt rallier les hommes de toutes les opinions,
de toutes les religions. Que veut-on? Propager el
perfectionner ['instruction dans le cercle tracé par
la Constitution et par les lois. Rien que cela. La
Ligueil est vrai, agit en dehors de l'Etat, mais a
cóté et non contre. Ils marchent parallèlement dans
la voie du progrès, de ce progrès sans brusques
secousses qui n'engendre pas de réactions funestes.
Après avoir ainsi disculpé la Ligue et dégagé ses
vraies tendances, l'auteur fait connaitre son organisa
tion et rend ensuite un compte sommaire mais com
plet de ses travaux.
En terminant, il conclut dans les termes qui sui-
vent Nous ne nions pas que la Ligue ait ouvert
la porie a ('utopie et au paradoxemais cette
porte est ouverte aussi, et toute grando, aux pru
il) denies réfoi mes et aux sages propositions de Tex-
périeuce. S'il y a place pour Terreur, il y a place
aussi pour la vérité. Et dans le siècle oü nous vi-
vons, dans la libre et intelligente Belgique, il ne faut
pas que la peur nous fasse redouter la lutte au
grand jour du mal et du bien. Du choc des idéés
v jaillit la lumière du choc de l'utopie el de la rou-
tine naitra le progrès!
Cela est bien pensé el bien dit. La brochure de
Thonorable et courageux professeur produira, espé-
rons-le, de bons rèsultats, et rendra a l'enseignement
un de ces services que les esprits vraiment libéraux
n'oublieront pas.
ACTUS «FFBCBETS.
Ordre judiciaire. Nomination. Par arrêtó
royal du 26 septembre 1866, le sieur De Grave, pro
cureur du roi prés le tribunal de première instance
séant a Courtrai, est nommè président du même tri
bunal, en remplacement du sieur De Wylge, appeléa
d'autres fonclions.
FAIT» UIVEKS.
A dater du 1or octobre, les modifications suivantes
ont été apportées dans les heures de départ des trains
de la ligue de la Flandre
De Bruges pour Courtrai et Poperinghe 8 30,
12 -40, 5 10, 6 S5, 8 35 jusqu'a Roulers.
De Poperinghe pour Bruges 5 45, 8 40, 10 45
4 45.
Le maire de Lille vient de prendre l'arrêté sui-
vant
Sont réputés malfaisants, au point de vue de la
salubrité publique, les pores, les pigeons, les cochons
d'Inde, les oies, les canards, les poules et autres vo-
lailles.
II est défendu de les conserver vivants dans la
ville, moins d'autorisations spéciales qui ne seront
accordées que pour des logements d'une elendue suffi-
sanle.
Une question d'un intérêt réel vient d'ètre soulevée
par le journal la Liberté, quidemande la suppression
du mode ridicule et barbare, usité dans nos chemins
de fer, pour la perception des coupons dans les trains
en marehe.
La mort terrible du garde Mauclel, tué en tom-
bant sur la voie pendant qu'il faisait le contróle
des coupons sur la route de Bruxelles a Namur, donne
aux observations de notre confrère une puissance et
une actualité incontestables.
C'est un devoir d'humanité, pour l'Etat et pour les
compagnies, de rechercher et d'appliquer un moyen
de contróle et de perception qui n'expose pas, a chaque
minute, la vie des employés.
II y a, pour recommander cette réforme, une con-
sidération d'un autre genre et qui ne peut être sans
influence sur les esprits utilitaires des administrateurs
de nos voies ferrées, c'est que le procédé actuel favo-
rise singulièrement la fraude. II peul se faire, dans le
système actuel, et nous affirmons même qu'il se fait,
enlre certains gardes et certains voyageurs, des com
promis de tarifs réduits,au profild'employés infidèles,
au détriment des compagnies et de l'Etat. Le système
francais rend ces compromis impossibles. Pourquoi
ne Tadopterait-on pas chez nous? En percevant les
coupons a la sortie, on rend la fraude impossible et on
écarté le terrible danger dont trop d'employés, déja,
ont été les victimes. Gazette beige.)
Le Courrier du Nord mentionne un accident arrivé
a un négociant de Valenciennes, qui chassait dans
une campaane prés d'Arras. Une faulx, oubliée par
un ouvrier dans un champ de trèfle, s'esl redressée
sous les pieds de notre chasseur et lui a coupé l'artère
d'une cuisse; cetle cruelle blessure a proyoqué une
hémorragie fort inquiétante. On espère cependant que
cel accident n'aura pas de suites plus graves.
L'église de Sombresse possède, comme la plupart
de nos êglises, un St-Roch, auquel les habitants ont
coutume de faire des offrandes, pour qu'iléloigned'eux
les maladies contagieuses. Le curé de la localité, un
homme de bon sens a notre avis, vient d'annoncer
ses paroissiens que St-Roch n'a pas besoin d'argent et
qu'ils feront bien de consacrer leurs offrandes a as-
sainir leurs habitations et a se nourrir plus conforta
blement. St-Roch, d'après lui, ne vend pas les services
qu'il rend et pas n'est besoin d'argent pour qu'il fasse
le bien. C'est aussi notre sentiment.
Un mécanicien lyonnais vient d'appliquer le prin
cipe de la machine Jacquarl aux instruments de mu-
sique. On sail que, dans la machine Jacquarl, Invo
lution de cartons percés de diverses manières engen-
dre des dessins divers. C'est ce qui se produit pour les
sons, et la variété s'obtient par des procédés identi—
ques. II est surprenant qu'on n'ait pas songé plus lót
a cette application. La première expérience a été faite
sur un orgue armonium qui doit figurer a l'Exposi-
tion universelle.
Voici une statistique fort curieuse relative a l'Ecole
de médecine vétérinaire de l'Etat. Ce fut en 1836 que
cette institution donna au pays les premiers véleri-
naires. Depuis lors, elie en a fourni 473, soit une
moyenne de 15 vétérinaire par année, pour tout le
royaume, et une moyenne de 52 par province. D'après
le relevé des quatorze dernières années, il n'y a que
4 vétéricaires sur les 15 diplómés qui exercent leur
profession les 11 défaillants utilisent leurs connais-
sances a d'autres occupations par suite de l'encombre-
ment.
Pendant les 24 dernières années, l'Ecole vétérinaire
a absorbé du budget de Tintérieur la somme globale
de 3 millions 240,000 fr. Et aujourd'hui chaque vé
térinaire immalriculé coüte a l'Etat passé les trente
mille francs. En 1862, Ia population vétérinaire ne
s'est accrue que d'un seul praticien qui a done coüté
au pays 135,000 fr., chiffre du budget annuel. 11 ré-
sulte de l'enquête faite en 1846, par ordre du gou
vernement, que 320 vétérinaires instruits, actifs et
bien répartis sur la surface du pays peuvent suffire
a lous les besoins de la population..Aujourd'hui la
statistique officielle de 1865 en accuse 384, soit un
excédanl de 64 médecins-vétérinaires, qui, addilion-
nés aux 176 maréchaux pratiquant, constituent un
chiffre de 240 praliciens vétérinaires superflus.
VEglise catholique, de Naples, nous indique un re-
mède peu coüleux et infaillible contre lecholéra.
Appliquez, dit la feuille clèricale, sur l'abdomen,
une image de saint Joachim, le glorieux père de la
Sainte-Vierge. L'année dernière, ajoute ce journal,
plus de deux mille families en ont fait l'experience,
et <j'a été pour elles un bouclier enchanté. Cette image
ainsi placée, la maladie ne s'attache plus a la personne;
et si elle s'y attache, elle en est immédialement chas-
sée. C'est Dieu qui nous envoie le eholéra pour nous
punir de nos pécbés. mais saint Joachim le met en
fuile.
Lorsqu'on pense que les médecins et les savants
font tant d'études pour nous prémunir contre cette
épidémie, et que le Pape lui-même, sans songer a
l'image de saint Joachim, établit un cordon sanitaire
autour de ses Etats I
L'une des fermes-monstres des temps raodernes est
celle du général Urquiza de Ruenos-Ayres. Elle se
compose d'un terrain de 300 lieues carrées sur lequel
paissent des milliers presqu'incalculables de chevaux,
de bestiaux et de moutons La ferme envoie annuel-
lement 50,000 lêtes de bétail a Tabattoir. Les chevaux
suffiraienl a monter la cavalerie d'une grande armée,
et de la laine de moutons on charge annuellement des
vaisseaux qui sont envoyés directement en Europe.
Un journal annonce que la ville de Brême tremble
pour son fameux vin de la Rose, Rosenwein, dont une
seule bouteille vaul 2,750,000 rixdalers, soit 10 mil
lions de francs, ce qui met le verre a 1,400,000 fr. et
la goutte a 1,400 francs 111
Voici sur quelle base est fondé ce calcul, dont un
financier pur ne contestera pas l'exactitude.
Une pièce de vin allemand,contenant204 bouleilles
coutait en 1624, époque oü ce vin a été mis en ton-
neau, 300 rixdalers, ou 1,200 francs. En comptant
les frais d'entretien de la cave, les contributions, leg
intéréts composés de cette somme, une pièce coüte
aujourd'hui prés de 600,000,000 de rixdalers, une
bouteille par conséquent en vaut 2,750,000.
Pendant l'occupation francaise, quelques géneraux
de l'Empire vidèrent sans facon une quantité consi-
dérable de cette précieuse liqueur, aussi les bourgeois
de Brême prétendent-ils que leur ville a payé a la
France une plus forte contribution que toutes les
viiles de l'Allemagne réunies.
Voici deux épisodes qui ne manquent pas d'in-
têrêt
Dans une revue au Prater, a Vienne, le roi Jean
apercoit une assez jolie figure, bien rose, quoique un
peu halée, qui portait l'uniforme de porte-enseigne.
Quel êge as-tu, mon ami 1
Vingt-quatre ans, sire.
Vingt-quatre ans, et tu n'es encore qu'enseigne?
Mais tu n'as pas un brin de barbe
Ce n'est ma foi pas les Prussiens qui me l'ont
faite, sire.
Non, dit un sergent, c'est la nature qui a fait
le coup.
Et il annon£a au roi que c'était sa fiancée qui n'avait
pas voulu le quitter.
C'est bien, dit le roi en riant, si cela ne presse
pas, vous vous marierez dès voire retour a Dresde,
et je m'invile a la noce.
Quelle est la force de votre régiment deman-
dait un bourgeois un soldat.
Celui-cile prenant pour un espion, lui applique
un vigoureux coup de poing qui Tenvoie rouler dans
un fossé et lui dit
Voila ma force, juge par la de celle de mon
régiment.
Ta publicilé le criterium de la vérité.
Censurer la publicité, c'est la plus grande anomalie
du monde.
Si toutes les grandes découvertes qui ont illustré et
enrichi notre époque, avaient été cachées a leur nais-
sance, la presse serail inconnue, la vapeur et l'élec-
tricité ne seraienl pas du doroaine de la science et la
petite vérole detruirail encore des centaines de mille
personnes.
L'homme qui est assez égaréparde fausses erreurs,
pour nier l'influence de l'esprit de civilisation, doit
être un objet de curiosité du moyeti-age et mérite
d'être enchainé comme Simon Stylites, au sommet
d'une colonne, comme spècimen d'une ére pendant
laquelle les moines renfermaient dans un inonastère
le peu de science qui existail, les anaehorètes prati-
quaient la piété dans les grottes; les évêques bénis-
saient la vertu reclue et la torture étouffail toute op
position par la roue et autres instruments de torture.
Le litre le plus glorieux qu'a le professeur Holloway
dans le monde, c'est que, comme tous les grands ré
formateurs, il a proclamé sa confiance iliimitée dans
cel aphorisme la lumière est Ie criterium de la vé
rité, et Suivant cetle conviction, il a, sans hesita
tion, publie et fail circuler ses preparations dans le