y trouvera l'occasion d'apprendre bien des choses
dout il n'a pas l'air de se douter.
Avons-nous besoin de nous occuper plus des opi
nions personnelles de M. Beaucourt que de son style?
Noneerles; I'unn'a pas plus d'importance que l'autre.
Nous sommes habitués d'ailleurs depuis longtemps
aux accusations de mauvaise foi, d'ignobles ran
cunes, de rancunes haineuses, etc etc., et lorsque
nous voyons M. Beaucourt puiser a son lour dans ce
vocabulaire d'aménités, dont le plus clair est de prou-
ver la haine et la colère de ceux qui l'emploient, nous
ne pouvons nous empêcber de songer a ces perro-
quets auxquels, avec le temps et la patience, on fait
répéter les plus grosses sottises.
A entendre l'auteurdela lettre au Progrès, rien
ne coüte a I'Opinion pour essayer de déraoiir l'édifice,
oeuvre du temps, de la patience et de luttes victo-
rieuses, düt-elle s'ensevelir avec nous, dit-il, sousses
ruines.
Quelque obscure que soit la phrase, eet avec
nous v vaut son pesant d'or. Le liberalisme s'incar-
nant en la personne de M. Beaucourt, le libéralisme
démoli paree que la candidature de M. Beaucourt
manque de choir piteusement au pied de l'uroe, le li
béralisme enseveli et M. Beaucourt, nouveau Jéré-
mie, se lamentant sur ses ruines, n'est-ce pas a mou-
rir de rire Certes, avec M. Beaucourt il faul s'at-
tendre a bien des originalitescelle-la cependant,
nous ne l'aurions jamais devinée.
Opinion n'est pas seule a essuyer les coups d'es-
toc et de taille de ce terrible lutteur Après avoir pro-
mené ses menaces un peu partout, ce prophéte de
malheur s'en prend aujourd'hui a la minorile de l'As-
sociation liberale.
II necomprend pas que cette minorité s'abstienne
de prenJre part aux deliberations de cette assemblee,
ni qu'elle n'accepte pas le verdict de la majorité de
ses membres. II rappelle a l'article 12 des statuls
qui prescrit de s'engager sur l'honneur de soutenir
(sic) par son vote et son influence tous les candidats
adoptes par la majorile de I'Association.
Ne dirait-on pas qu'en écrivanl ces lignes, M. Beau
court songeait a ses amis politiques, au fameux pacte
qui rèunit pendant neuf ans candidats libèraux et
candidats catholiques dans une touchante ètreinte,
aux rècentes elections de Messines oü les coryphèes
du liberalisme lendirent la main aux chefs du clerica-
lisme? Est-ce la peut-être ce que prescrit l'honneur
invoqué a propos de l'art. 12? Commentdes candi
dats inèprisenta ce point leurs électeurs, leur parti,
qu'ils osent secrèlement cunlracter une alliance avec
leurs adversaires, ils engagent leurs amis, en depit de
I'Association, a voter pour ces adversaires, ils pous-
sent même I'audace jusqu'a confesser leurs manoeu
vres en plein Parlement 1 Comment 1 les chefs du
parti, ces hommes qui ont la bouche loujours pleine
de protestations de dévouement au libéralisme, ne
rougissent pas d'oflrir des candidatures aux clericaux
les plus ardents, leur organe patrone cyniquement
ces candidatures et, lorsque lout cela se passe au vu
et au su de tous, on vient nous parler d'engagement
d'honneur II est un engagement plus sacré que celui
prescrit par l'art. 12, e'est l'engagement de fiJèlité
aux convictions. Et quelle difference I D'une part, en
tente avec les clericaux, pacte conclu dans un intérêt
personnel, pour faire tèussir certains candidats; de
l'autre, scission, il est vrai, lutte, si 1'on veut, mais
avec des hommes au liberalisme desquels nos enne-
mis même rendent hommage, proiestation, fondeeen
droit et en raison, conlre les intrigues et l'oppression
dont la minorile ne cesse d'êlre victime.
Peut-être nous objectera-t-on que, pour pouvoir
tomber sous l'applicalion des statuts, il faut des ac-
tes directement en opposition avec les decisions de
l'Associatioon et l'on tentera d'établir, au moyen de
misérables chicanes de mots, que cette assemblée ne
proposant d'une part, pendant neuf ans, qu'un seul
candidat aux elections lègislatives, de l'autre, n'ayant
pas délibéré sur les elections de Messines, il etaitloi-
sible a chacun de ses membres de se laisser guider
en cette circonstanoe par ses propres inspirations.
Nous n'aduiettons pas cette interpretation jesuilique.
Les devoirs du liberalisme sont les mêmes partout
et le fait de chefs de parti faisant un pacte avec des
clericaux est, dans tous les cas, quelque soit le róle
de I'Association, un odieux tripotage.
Mais si l'on veut absolument des exemples d'oppo-
sition aux décisions de I'Association. qu'on se reporte
en souvenir aux annees 1863 et 1864. A deux reprises
successives, un candidal qui était spécialement celui
de la minorité, fut accepte par I'Association. G'etait
l'heure de la conciliation. On avait peur on compo-
sait facilement. N'osant comballre ce candidat ouver-
tement, que fit-on 1 On intrigua sourdement c'é-
tait, disait-on, un candidat imposé et l'on s'abstint
de le recommander dans les tournees électorales.
O'esl ainsi quo, pour la troisième fois, les rancu
nes se substituèrent aux véritables intéréts du libé
ralisme on préféra conserver un clerical dans notre
representation plutdl que d'y voir figurer un liberal
au caracière indépendaul
Encore une fois, est-ce en cela que consiste l'enga
gement d'honneur stipulé par l'art. 12?
Et c'est, après semblables exemples venus d'en
baut, quê l'on pretend lier la minorité, non pas au
règlement, mais a l'arbitraire Le règlement n'existe
que contre la minorité il disparait aussitót qu'il
gêne les meneurs. Pour celle-la, il n'est aucune ga
rantie, aucune justice. Elle s'est vue refuser l'appel
nominal qui est toüjours de droit et paree qu'il était
réclamé par elle bien plus, on a vu des membres
étrangers a I'Association prendre part aux votes et
I'urne contenir plus de bulletins qu'il n'y avait eu de
volants l
L'Association qui, d'après une décision prise en
assemblée générale, doit se réunir un mois avanl le
jour de l'électionest convoquée huit jours avantil
n'est pas jusqu'a ('obligation de renouveler annuelle-
ment Ie comité qui ne soit nègligée,el au moment oü
nous écrivons ces lignes, un tiers de ce comité est
sans mandat régulier.
Que dire de I'Association elle-même l Bien organi-
sée, loyalement dirigée, elle eut pu rendre de grands
services. Qu'esl-elle dans son état actuel Une réu-
nion sans influence, sans prestige, dont un grand
nombre de libéraux refusent même de faire partie.
G'esl unesociétéd'admiration mutuelle dont les trente
membres composanl le comité, tous occupant des fonc-
tions électives, quiauSénal, qui a la Chambre, qui
auConseil provincial, qui au Gonseil communal, se
rendent mutuellemanl le service de se proposer aux
suffrages des électeurs. Quant a l'assemblèe, elle en-
registre complaisamment la volonté des meneurs.
Et comment en serait-il autrement Tout est com-
biné dans ce but? L'élément non-électeur y domine
et y dominera toujours, gróce a la faculté laissée au
comité d'accepter ou de rejeler les nouveaux mem
bres, faculté qui lui permet de renforcer a son grégsa
majorité de toutes les créatures raccolées dans toutes
les administrations. N'avons-nous pas vu ce comité
susciler des difficultès a l'acceptalion de certains
électeurs libéraux, mais non asservis, et accueillir
par acclamation des non-électeurs, serviteurs dé-
voués?
Quant a la discussion et aux presentations de can
didats sans la permission des meneurs, elle est inu
tile, le vote pour la composition de la liste provisoire
se faisant par assis et lever.
Tous ces abus nous les avons signalés longuement
dans le temps. Notre but n'etait pas, comme le pré-
tend aujourd'hui le Progrèsde bouleverser ['Associa
tion, mais de creer une reunion électorale serieuse,
donnant les mêmes droits et une garantie égale a
tous. Gela est si vrai que nous portons au Progrès le
defi de trouver dans toute la Belgiqne une seconde
association libérale organisée comme la nótre. Nous
l'en défions Mais il n'osera pas relever le gant que
nous lui jetons; il sail trop bien ce qu'il en est.
La longue discussion que nous avons soutenue dans
ces colonnes et qui s'est prolongée a I'Association a
été une nouvelle tentative de rapprochement; aux
loyales avances de la minorité, le cri sauvage pas
de concessions! a seul répondu. Depuis lors la division
s'est faite chaque jour plus profonde! on est bien
prés aujourd'hui d'une scission. Au resle, quoiqu'il
arrive, nous croyons, sans vouloir toutefois donner
aucun avis a la minorité, ni parler le moius du
monde en son nom, qu'elle n'a plus desormais qu'a
prendre conseil d'elle-même. Quand le règlement de
I'Association sera devenu une vérité pour tous, qu'on
y aura inscrit ces garanties qui sont indispensables
surlout aux faibles, c'est-a-dire aux minorités, nos
amis sauront observer sérieusement un engagement
sérieusement contracte.
En attendant que cela se fasse, leur róle est nelte-
ment trace. Prolester a chaque nouvelle élection,
d'une facon ou d'autre, contre le joug que quelques
faiseurs, prenant I'Association pour instrument, font
pesersur le parti liberal, est dorenavant unenécessité.
La minorité a pu longtemps, dans un intérêt de
parti, se resigner a être victimesa longanimité
touche a sa fin et sa dignité lui defend d'être dupe.
En terminant nous avons un mot a dire encore.
Si M. Beaucourt est frappé de da décadence de
I'Association el des dangers que court le libéralisme
dans notre arrondissement, si ses doléances sont
sincères et inspirées par des intentions avouables, il
lui reste une belle mission a remplir. Qu'il provoque
par son influence, par ses paroles, par ses écrits, la
reorganisation de I'Associations'il croit réellement
que les membres de la minorité ont forfaits l'hon
neur, qu'il propose de ieur appliquer les peinescom-
minées par Ie règlement, a une.condition cependant,
e'est qu'il soit impartial et logiquê et que ceux qui
ont donné l'exemple de la forfailure soient les pre
miers frappés il en arrivera ainsi logiquement a de-
mander l'expulsioo de presque tous les chefs.
Agir autrement serail prouver que ses plaintes et
ses recriminations ne sont qu'une tactique destinée a
masquer des rancunes haineuses pour nous
servir d'une de ses expressions.
Un coupable en aveu.
Ah I pour le coup nous sommes bien malheureux I
Après avoir falsifiè pendant quatre ans les séances du
Gonseil communal, sans que personne ait réussi ja
mais a decouvrir et a prouver notre crime, nous voici
pris enfin la main dans le sac G'esl le Progrès qui
vient d'exécuter cel exp'oit de gendarme a propos de
la profession de foi faite par M. de Stuers a I'Associa
tion libérale, «en fort bons termes, dit-il, profession
de foi que I'Opinion tronque, dénature, ridiculise,
absolument comme elle fait des comples-reudus des
délibéralions du Conseil communal. Et, chose plus
grave encore, Ie Progrès qui sait bien qu'on n'a pas
l'habitude de Ie croire sur parole, se fait accompagner
de 63 témoins I Ces temoins, il est vrai, restent muels
jusqu'a présent et nous ignorons combien on en trou-
verait disposés a apposer Ieur signature sous les for
mules laudatives qu'il consacre a M. de Stuers. Ge
que nous savons, e'est que nous avons enlendu plus
d'un lémoin auriculaire et que le concert de louanges
a été loin d'être aussi unanime qde le désire le Pro
grès.
Mais pourquoi ce journal a-t-il attendu plusieurs
semaines pour faire ses rectifications Avait—il done
besoin pour parler que le souvenir de ses témoins fut
affaibli 1 Que n'a-t il opposé immèdiatemenl a notre
compte-rendu fantaisiste de la séance de I'Association
les phrases textuelles de M. de Stuers?
Nous avons donné notre appreciation sur les mé
rites de ce candidat au moment des éleclinns et nous
attendions maintenant patiemment de le voir a l'óeuvre,
voulant le juger d'après ses actes, après avoir entendu
ses paroles.
Moins patient que nous, le Progrès croit utile de
rompre une lance eu faveur de son protégé.
On couiprend quecelui-ci possède tous les mérites
aux yeux prévenus d'un protecteur.
II est administrateur 1 Le Progrès l'affirme et
['Académie le prouve.
11 est jeune I C'est un titre pour lui, quoique, pour
nous, il y ait jactance, sijlon Ie Progrès, a vouloir, d
peine descendu des bancs du collége, nous inspirer de
nos propres pensees et y conforiner nos actes, dédai-
gnant de recevoir le mot d'ordre ou de nous courber
sous la ferule des maitres.
II est orateur! Gela est-il douteux, surtout s'il a
pris des lecons de M. son beau-père
II est ecrivain 1 Parbleu On le met même en pa-
rallèle avec M. Eugène lweins. Par exemple, nous ne
savons pas si celui-ci, avec ses prétentions serieuses
d'homme de lettres, sera trés flatté d'êlre mis en re-
gard de M. Gustave de Stuers, qui n'a jamais produit
qu'un seul article sur le tracé du canal de Lys-Yper-
lee. Et quel article, hélas I
Au reste, c'est affaire a régler entre ces messieurs
et, quant a nous, nous nous garderons bien de trou-
bler de douces illusions. Disons plutót que M. de
Stuers, en proclamant que Ie prêlre doit être maitre
I'eglise el le bourgmestre a l'Hótel-de-Yille, a ré-
pété, après beaucoup d'autres, une de ces banalités
sans signification et qu'en ajoutant qu'il voulait la
separation de i'Eglise el de 1'Etat, il ne s'est proba-
blement pas rendu compte de la portee de ses pa
roles.
La séparation de I'Eglise et de I'Elat 1
C'est la revision immediate de la loi de 1842 sur
l'instruction primaire et la suppression de I'interven-
tion du prêtre, a titre d'autorité, dans les écoles.
La separation de I'Eglise et de l'Etatl
C'est l'abolition des privileges du clergé.