C'est le prêtre soumis au droit commun, assujetti a la milice, aux lirages au sort, au service militaire, comme tout autre ciloyen. C'est le prêtre garde-civique. i-'est le prêtre juré. Plus que cela. C'est la suppression du budget des cultes, la ré- vision de notre Constitution. Partant, plus de cultes reconnus par l'Etat. Plus de traitements, plus de pensions de retraite a leurs ministres. Plus de subsides pour l'édification ou pour l'enlre- tien des édifices du culte. Voila la séparation de l'Eglise et de l'Etat. M. de Stuers veut-il tout cela? Que le Progrès le dise. Mais, en ce cas, son protégé est un ennemi de notre Constitution! S'il ne veut pas tout cela, il n'a done pas compris le sens de ses propres parolesil n'a pas su ce qu'il disait. Que le Progrès veuille bien nous dire lequel des deux termes de ce dilemme il prefère que nous choisissions. La taupe. Qui ne connait ce petit animal, au pelage grisêtre, au museau effilé; agile et rongeur, il habite les pro- fondeurs de Ia terre oü ses menées ténébreuses cau- sent les plus grands ravages. A de rares intervalles, il fait des apparitions soudaines a la surface du sol, mais aussitót pourebassé, il se réfugié, fou de terreur, dans son antre et recommence de plus bel son travail souterrain, d'autant plus nuisible que, nul ne l'aper- cêvant, aucune precaution ne saurait être prise non plus pour en déjouer les funestes conséquences. La nature elle-même semble être sa complice; tout a été combinè par elle dans l'intérêt des deprédations de eet animal son poil foncé, presque couleur de terre, le soustrait le plus souvent aux recherches de ses ennemis, tandis que son museau pointu et bien garni de dents acerees lui permet de se diriger, a travers les chemins les plus tortueux, vers la pitance que son instinct de rapacitó lui fait flairer. Ce petit animal, la taupe, puisqu'il faut l'appe'er par son nom, n'est-elle pas l'image du Progrès? Lui aussi sort de sa retraite a de rares intervalles, donne ou plutót croit douner quelques morsures ou quelques coups de griffes; puis, quand on lui riposte, il s'esquive lestement et rentre dans son trou recom- mencer de plus bel ses ténébreuses machinations. Chez ce journal, comme chez la taupe, même travail sournois, même rapacitó, même crainle de la lumière, avec cette difference toutefois que l'une suit son in stinct et que l'autre met un masque hypocrite. Ecoutez-le done II n'entend pas prolonger la polèmique I Fort bien, on s'y attendait et personne ne se trompera sur le véritable mobile de ce silence subit. Aussi essaie-t-il de donner le change. S'il se tail, ce n'est pas qu'il reculedevant la discussion, mais paree que ('opinion libérale n'a rien a ygagner et, comme par le passé, il saura sacrifier parfois son amour-propre et celui dé ses amis. Qu'a-t-elle done a gagner, l'opinion libérale, a tous vos tours de passe- passe, a tous vos tripotages? Si, au lieu de jouer la comédie dans les coulisses, vous vous expliquiez une bonne fois sur voire but et vos moyens d'action, ne rendriez-vous pas a cette opinion libérale, pour la- quelle votre écritoire déborde de dévouement, mille fois plus de services que par votre politique de Jarnac? D'ailleurs, votre passé, invoqué comme garantie des sacrifices que vous ferez a l'avenir, nous promet des scènes édifiantes. Ohl oui, leis vous avez toujours été, tels vous continuerez d'ètre. Nous vous coonais- sons de longue date et savons ce que l'avenir nous réserve. Rentrez sous terre, courageux journal'! Que le silence se fasse autour de vos patronsDans peu de mois nous aurons deux élections successives, ne doivent-ils pas préparer les embüches dans les- quellesils feront glisser de rechef les électeurs? Au reste, si le Progrès déserte, ce n'est pas sa faute, mais la nótre. a L'Opinion, dit-il, laisse passer l'orage, car pendant la lutte elle ne sait que répondre el puis elle recommence a épiloguer sur nos ar ticles. 8 Laissons a nos lecteurs le soin de decider si nous avons réfuté ou non les allégations doctrinaires. Mais si nous n'y avons pas répondu, comment done se fait- il que votre polèmique vous ait mis dans une rage a épuiser toutes les injures les plus grossières, toutes les plus ignobles personnalités de votre riche vocabu laire Comment se fail-il que vous ayez eu besoin, pour défendre quelques-uns de vos candidats, de leur trou- verdes talents imaginaires et de les hisser pénible- ment sur les planches, pauvres grands hommes que votre maladresse a transformés en piteux polichi- nelles?Ah! le bon précepte que vous pratiquez si mal Surtout pas tropdezèlel Pourquoi done tant de peines, tant de soucis, quand l'adversaire laisse passer l'orage Cependant le Progrès qui ne se pique pas, comme on sait, d'êire conséquent, ne laisse pas, après avoir constaté notre bonteuse fugue au moment des élec tions, que de croire a la détermination que nous avons prise de ne pas renoncer a la lutte. Seulement il re- grette cette détermination, non pas pour lui, quel désintéressement inattendu I mais pour nous, pour 1 'Opinion elle-même, dit-ilquand on voit un adversaire s'enferrer, on aurait tort de le plain- dre. S'enferrer sur les coups d'épingle du Pro grès I Ah le naïf confrère Quoiqu'il en soit, nous voici düment convaincus de couardise et le journal doctrinaire qui nous tance d'importance se gardera bien sans doute de s'esquiver comme nous. Aussi, quelque puisse être son empressement a rentrer dans soa mutisme ha- bituel, lui rappellerons-nous la réponse qu'il nous doit. Après avoir longtemps quoiqu'assez uniformément brodé sur une coalition des radicaux et des catholi- ques nee dans son cerveau en délire, il a declaré qu'il indiquerait le jour, l'heure, l'endroit oü lesnégo- ciations avaient eu lieu, les personnes qui yavaient piis partnous l'avons mis en demeure de publier ses révélations depuis quinze jours il fait Ie mort parlera-t-il enfin ou bien lui devrons-nous appliquer l'épithète que l'on sait La détermination qu'il pren dre sera le criterium de sa bonne foi. L'n enrieux sermon. Toutes les églises se ressemblent, mais toutes ne se singent pas. Voici pourtant que le Progrès, ce grand-prêtre de notre doctrinarisme, s'est mis en tête d'adresser une allocution aux dissidents, comme il les appelle. Pour mieux allécher les brebis égarées et les ramener au bercail, le loup se déguise en ber ger. Cela s'est vu souvent Mais les brebis au xix" siècle ont acquis de l'expérienceelles ne se laissent plus tondre si facilement. II est done probable que Ie Progrès en sera pour ses frais. Frais d'imagination et d'èloquence Oh noncar le plus piquant en cette affaire, c'est que ce journal est allé puiser ses considérants et jusqu'a ses expressions dans le dernier sermon du Pape. L'un comme l'autre espèrent que, l'êge et la raison aidant, les malheureux ègarés, tournant leurs regards et leurs coeurs vers la vèrité et la justice, que cha- cun d'eux possède apparemment, seront un jour éclairés et que, rentrant en eux-mêmes, ils arrive- ront a résipiscence. (Sic). Bonne chance I L'espoir fait vivre. Encore nn os a ronger L'affaire des Sa peu rs-Pom piers de Poperinghe en est toujours au même point. Le Journal d'Ypres pre tend que les Pompiers ont été surpris dans leur bonne foi il signale des intrigues dont il désigne clairement l'instigateur. Le Progrès, a son tour, déclare fausses les asser tions de son confrère, sans toutefois nier qu'il y ait intrigue et sans apporler aucune preuve a 1'appui de ses dires qui sont des phrases et rien de plus. Nous qui sommes désintéressés dans la question, nous demandons ce qui sortira de cet imbroglio. Con- naltrons nous le fil de l'intrigue, ou bien les intri gants, se mettant finalement d'accord, jetteront-ils un voile prudent sur leurs machinations afin de ronger plus aisément l'os selon l'expression vorace du Progrès. Conférences. Jeudi, 13 Décembre, conférence de M. Bancel sur Mirabeau. ACTE» OCFICIELS. Un arrêté royal du 12 Novembre, accorde un sub side de 6,000 francs a la ville de Warnêton pour l'ai- der a exécuter divers travaux de voirie. Par arrêté royal du 16 Novembre, un subside de 15,000 francs a eté accordé a la commune d'Hooglede, pour construction et appropriation d'un local au ser vice de la justice de paix. FAIT» MIVEIBS. Un salut solennel a été chanté a l'église S. Jacques a l'occasion de la S. Cécile. II y avait plus de 60 exé- cutants. Le commandant du corps des Sapeurs-Pompiers de Poperinghe vient d'adresser sa démission au Ro pour des motifs, dit-on, non imputables a ['adminis tration de Ia ville, ni au corps qu'il commandait. Le Journal d'Ypres raconte tout au long une in trigue qui aurait eté ourdie a ce sujet et qui occupe beaucoup ['attention publique a Poperinghe. Nous tienarons nos lecteurs au courant des péripé- ties de cette curieuse affaire. Le banquet de la Garde civique qui a eu lieu le jour de la fête patronale du Roi a l'Hólel de la Tête dar gent, a été splendide. Les divers toasts ont excité un enthousiasme indescriptible. Nous regrettons de n'en pouvoir dire davantage, le texte des toasts ne nous ayant pas été communiqué. La semaine dernière, M. le général Berten est venu en notre ville inspecter les diverses brigades de gen darmerie de i'arrondissement. D'Ypres M. Berten s'est rendu a Bruges. Le journal le Grelot, accusé d'offense envers la personne de souverains étrangers, cause d'un ar ticle et d'une gravure intitulés Ouverture de la chasse aux animaux malfaisants, insérés dans son lu du 21 juin dernier, vient d'être acquitté a l'unani- mité par le jury du Brabant. Dans la nuit de mercredi, le factionnaire de garde a la poudrière située derrière I'hospice du Nazareth, a été assez grievement maltraité. On raconte que trois individus, la pipe allumée, ródaient autour de la poudrière. Après des avertis- semenls répétés et des coups de feu tirés en l'air, les ródeurs ne s'óloignaient pas, le factionnaire tira sur eux. II les manqua; ce fut alors qu'ils sautèrent sur lui et le desarmèrent. Voila une des versions qui circulent. Nous ignorons si elle n'est pas exagérée. Une chose certaine toute fois, c'est que le soldat est a l'hópital. Espérons que notre police mellra tout son zèle a découvrir les auteurs de cette coupable agression. Un voleur s'est introduit pendant la nuit du 12 au 13 de ce mois dans la ferme occupée par F. Dumor- tier, a Hollebeke, et a enlevé plusieurs effets d'habil- lement dans une chambre oü couchaient les domes- tiques. Un incendie s'est déclaré le 19 dans une meule de féveroles en gerbes, appartenant a Amand Dambre, cultivaleur Kemmel. Le dégat s'élève a environ 1,000 francs. La meule était assurée. I.undi dernier, 26 de ce mois, le train parti de Gourtrai a 10 h. 40 m. du matin n'est arrivé a Ypres qu'a 1 h. de relevée. Un essieu de la locomotive s'é- tait brisé dans le trajet de Menin a Wervicq. Nous avons annoncé qu'un comité s'était formó, pour la défense nationale, par la creation de corps de volontaires. Ge comité est provisoirement composè de MM. Alph Nothomb, Van Overloop, Van Hum- beeck et Orts, représentants, Renard fils, De l'Eau- d'Andrimont, Dubois, Bourlart et Brialmont, lieute nant-colonel. Le bruit court, dit VEscaut, que de nouveaux cas de peste bovine ont été constatés a Hoboken, dans une étable avoisinant celles qui ont été dernièrement éprouvées par le fléau. La tempête du 23 de ce mois a enlevé, sur Ie terri- loire de Ia commune de Heyst, au moins six mètres

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 3