Dans la dernière séance du Gonseil communal de
Liége, sur une interpellation de M. Lion, demandant
si dans le subside accordé par l'Etat pour l'instruc-
tion il y a unesornme allouèe pour les écoles d'adultes,
M, l'échevin de ['instruction a déclaré de la manière
la plus catègorique que la ville de Liége n'acceptera
pas un centime du gouvernement en faveur des
ccoles d'adultes, s'il fnul pour obtenir ce subside de
ce cbef soumettre ces e.coles au régime de la loi de
1842
Ligne de l'Enseignement.
Trois cent dis pétitions recouvertes de 6,511 si
gnatures ont êtè adressees a la Ghambre des repré-
sentants, pour lui demander l'amélioration du sort
des inslituteurs primaires. Sur la proposition de
M. Couvreur, rnembre du Gonseil général de la Ligue,
el les ont élé renvoyees a la commission des pétitions
avec demande de prompt rapport.
Chronique des Conférences.
Dans la nuit du 4 aoüt 1789, le peuple francais,
par la voix de l'Assemblée nationale, renverse l'édi-
fice croulant de la fèodalité le 26 aoüt, il proclame
la déclaration des droits de l'homine
II n'y a plus ni noblesse, ni pairie, ni distinctions
héréditaires, ni distinctions d'ordres, ni régime féo-
dal, ni justices patrimoniales, ni aucun des titres,
denominations et prerogatives qui en dérivaient, ni
aucun ordre de chevalerie, ni aucune des corporations
ou décorations pour lesquelleson exigeaitdes preuves
de noblesse, ou qui supposaient des distinctions de
naissance, ni aucune autre supériorité que celle des
fonctionnaires publics dans l'exercice de leurs fonc-
tions. II n'y a plus ni vénalité, ni hérédité d'au-
cun office public. II n'y a plus, pour aucune par-
tie de la nation, ni pour aucun individu, aucun pri
vilege ni exception au droit commun de tous les Fran
cais. II n'y a plus ni jurandes ni corporations de
professions, arts et metiers. La loi ne reconnait
plus ni voeux religieux, ni aucun autre engagement
qui serait contraire aux droits naturels ou a la Con
stitution.
Le peuple francais fonde sa Constitution sur la con
science humaine dans sa conscience il trouve Ie
droit, le droit qui apparlienl a tous, qui est le raême
pour tous.
Admirable déclaration 1 moment solennel, oü la
France rayonne sur le monde el, dans son fraternel
enthousiasme, veut afïranchir l'humanité tout en-
tière 1
Dans quelle charte, dans quel code politique se
trouvait cette notion pure du droit, cette éclatante
revendication du droit de chacun 1 On la chercherait
en vain ailleurs avant 89, la liberté s'appelait privi
legeeile est devenue le droit. Voila la magnifique
couquête
Le sujet est entrainant et on se laisserait aller a
examiner un a un chacun des principes inscrits dans
la Constitution nouvelle la liberté de Ia presse, la li
berté religieuse, l'égalité de l'impöt et les autres et
puis alors il faudrait parler du prix auquel la liberté
a été acquise Mille ans de servitude se dressent der
rière êette radieuse aurore.
Four la faire aimer, cette Revolution, il fautsuivre
du regard ce peuple qui, pendant ces mille années,
gravit son Galvaire la route sanglante est jonchée
des martyrs de la pensée, des martyrs de la con
science Ie peuple agonise dans la servitude matérielle
et morale aux temps de Ia Fronde, il se nourrissait
encore des bêtes jetées a la voirie plus tard, le
peuple des campagnes vit de pain noir, d'eau et de
racines sous Louis XVI, en 1777, il y a en France
douze cent mille inendiants. Le chartrier des Etats de
Bourgogne dit La pauvreté oü sont actuellement
beaucoup de gens de n'a voir pas de quoi acheter non
pas du blé ni de l'orge, maisde l'avoine pour vivre,
les oblige de se nourrir d'herbe et même de périr de
faim.
Ce peuple qui se meurt supporte seul l'impót.
II n'y a que les biens de roture qui soient tail-
lables laillables a merci
Vauvre peuple l'impót t'écrasait et, dans la pensée
de ceux qui te le faisaient payer, eet impót te de-
shonnorait encore la taille était un signe de déshon-
neur 1
Le pain, le sel, la viande étaient hors prix le sel
payait un impót de 54 millions.
Le peuple n'est rien il souffre, il paie, voila son
róle.
Aux Etats de 1614, l'orateur de la noblesse avait
osé dire
II y a autanl de difference entre nous et le tiers
eomme entre le mailre et le valet.
L'Etat, c'est moi, dit Louis XIV; l'Etat, c'est le
peuple, dira Sieyès.
En 1614, le tiers avait parlé au roi a genoux; le
4 mai 1789, quand le roi cessa de parler, les dépu-
tés de la noblesse et du clergé se couvrirentles
communes les imitèrent aussilótet quand vint le
jour oü Mirabeau fit entendre au marquis de Brezé,
qui. au nom du roi, ordonnait aux communes de se
séparer, ces fières paroles Allez dire a votre
rnaitre que nous sommes ici par la puissance du
peuple et qu'on ne nous en arrachera que par la
puissance des baïonneites quand vint ce jour, la
Revolution était la; Mirabeau était son organe.
De 1614 a 1789, on pent mesurer ie chemin qu'a
fait le peuple. Mirabeau prend la tète du mouvement
jusqu'a cette heure trouble oü relentit ce cri la
grande trahison du comte de Mirabeau I
M. Bancel a donne, a Ypres, le 13 décembre
dernier, une magnifique conférence sur Mirabeau; il
a admirablement encadré le héros provencal dans la
Révolution, dont il a signaléa iarges traits les causes,
la justice, la grandeur. Les qualités oratoires qui
distinguent M. Bancel le mettent a même, mieux que
personne, de faire revivre celui qui possède a un si
haut degré l'admirable puissance de la parole; sa
haute et impartiale critique est bien faite pour ré-
soudre ce problèine qui sollicilera toujours l'atten-
tion des hommes, a savoir quelle fut cette ame de
Mirabeau, qui encore souple après sa mort, si on
peut dire, semble vouloir déconcerter l'analyse et
demeurer ensevelie dans Ie mystère.
Cette óme de Mirabeau a des profondeurs oü Ges
prit se perd.
M. Bancel ne croit pas a la foi de Mirabeau; non,
pour lui, Mirabeau n'a pas eu foi en la Révolution
elle n'a été pour lui qu'un trépied, un instrument
d'ambition et de vengeance. De sa trahison on n'en
peut pas douterle prix du marché est connu ses
dettes payées, six'miile francs par mois, un million
après la session de l'Assemblée.
II entre dans le projet de rét^blir l'autorité royale
comme dans une Conjuration florentine, dit M. Qui-
net. a Les moyens qu'il propose sont ceux-ci le
premier, un vaste atelier de police ou d'espionnage
dont on couvrira le royaumele second, un atelier
de presse vónale qui conservera toutes les apparences
de l'indépendance.
II s'offre de laire tomber, a lui seul, la France et
l'Assemblée dans les embüches qu'il leur tendra si
grand était le sentiment de sa force chez eet homme,
qu'il croyait que sa perfidie aurait raison de toute
l'honnêteté d'un peuple!
La corruption est demontrée, Mirabeau est jugé.
M. Bancel le sacrifie sans faiblir a la pudeur pu-
blique; et combien cependant n'en doit-il pas coüter
de pronoricer un jugement aussi sévère sur eet
homme aux proportions surhumaines 1 Sa grandeur
attire, son éloquence entraine, sa puissance com
mando l'admiration, mais au-dessous de la grandeur,
de la puissance et de l'éloquence, il y a la justice.
[La suite ou prochain n°
Le Moniteur Universel publie un decret impérial
du 19 décembre déclarant d'utilite publique l'etablis-
sement d'un chemin de fer de Hazebrouck a la fron-
tière de Belgique.
Le Propagateur et le Journal d'Ypres nous par-
viennenl très-irrêgulièrement depuis quelque temps.
Conférences.
M. Madier-Montjau donnefa, le mercredi 9 janvier
prochain, une conference sur Alfred de Musset.
ACTEst OFFICIALS.
Voirie vicinale. Des arrêtés royaux du 17 dé
cembre accordent aux administrations communales
ci-après designees les subsides suivants pour l'exé-
cution de travaux de voirie et d'assainissement
Flandre occidentale. Messines, 700 fr. Dic-
kebusch, 194. Reninghelst, 1,500. Becelaere,
138. Wervicq, 2,200.
Un arrêté royal en date du 16 décembre autorise
la commission administrative des hospices de War-
neton (province de Flandre occidentale), a faire con-
struire en cette ville un hospice de vieillards, auquel
seront annexées deux salles d'hópital.
FAITS DIVERS.
L'affaire du sieur Louis Samper, l'ancien vicaire
d'Ingelmunster, dont la faillile s'élève a prés de 700
mille francs, a occupé avant-hier Ie tribunal correc
tioneel de Courtrai.
Le 18 courant a eu lieu une representation drama-
tique, donnée par la Société des sous-officiers du 10"
de ligne, au bénéfice des pauvres de la ville. Les
pièces dont se composait le programme une co-
médie-vaudeville et un drame ont été interprêtés
avec taient. Aussi les applaudissements de l'auditoire
s'adfessaient-ils tout a la fois aux mérites du jeu et a
l'esprit charitable de MM. les sous-officiers.
On annonce pour aujourd'hui la première repre
sentation des artistes du théótre de Roubaix, sous la
direction de M. G Deschamps.
Une grève s'esl déclarée, il y a peu de jours, parmi
les ouvriers de la fabrique Barbier-Muiier et Ce.
Un vol a été commis au Marché-au-Poisson. Une
jeune fille a enlevé le porte-monriaie d'une dame.
La coupable a été arrêtée.
Nous croyons utile de rappeler que l'art. 3 de l'ar-
rêtó ministeriel du 18 aoüt dernier a fixé, dans toutes
les provinces, la fermeture de la chasse de la perdrix
au 31 de ce mois, a minuil.
Le gouverneur de la Flandre occidentale a procédé
a l'hótel du gouvernement provincial, a Bruges, sous
réserve d'approbation et en présence de M. l'ingé-
nieur en chef-directeur des ponts et chaussées dans
ladite province, a l'adjudication publique de l'entre-
prise de la route de Saint-Eloi, par Messines et Ploeg-
steert, a la frontière francaise, vers Armentières.
Ont soumissionné MM Philippe Vallaeys, entre
preneur a Ypres, fr. 2,289, pour l'entretien, du 1,r
janvier au 30 avril 1867. et fr. 5,145, pour l'entre
tien annuel, du 1" mai 1867 au 31 avril 18J1.
II a été procédé samedi a l'adjudication publique
de i'eutreprise des travaux de plantation a effectuer
sur deux parties de la route de Poeicappelle, par
Clercken, a celle de Dixmude a Roulers.
Ont soumissionné MM. Fr De Zutter, entrepre
neur, a Bruges, fr. 2,729Fr. Geerst, id., a Ypres,
fr. 3,238; J. Vermeersch, id.,a Waerschot. fr.8,298
Ph. Vallaeys, id., a Ypres, fr 3,389 J.-B. Dumor-
tier, id., a Dudzeele, fr. 3,598; I. De Leersnyder, id.,
a Ypres, fr. 3,820.
Un banquet d'une soixantaine de convives a eu lieu
mercredi a l'hótel-de Ville de Messines, a l'occasion
de la reprise d'un pave par l'Etat. Une invitation
avait été adressée a MM. les minislre des travaux pu
blics et de ('intérieur, a M. le gouverneur de la pro
vince et a M. le commissaire Carton. M. Vandersti-
chelen a décliné l'invitation.
Samedi aprés-midi un malheur est arrivé sur la
route d'Ypres a Boesinghe et aurait pu avoir les con
sequences les plus facheuses. La diligence de L. D.,
loueur de voitures, parlie d'Ypres a 3 heures, arri-
vèe a moitié chemin entre cette ville et Boesinghe, de-
vail quitter la route pavée afin de devancer un cha
riot. Arrivant sur la voie de terre, la voiture heurta
contre un arbre et avec une telle violence que le co-
cher L. D. et un marchand de poulets, SlembroucU,
furent jetés a terre entre les chevaux.
Les roues passèrent sur L. D. Slembrouck put se
cramponner au timon et, les chevaux ayant pris le
mors aux dents, il fut assez heureux de les arrêter.
Les blessures de L. D. ne sont pas mortelles.
Les fenêlres de la voiture, oü etaient assises qua-
torze personnes, furent brisées; le garde-champêtre
de Clercken, ayant sauté de la voiture, pendant que
les chevaux prenaient le mors aux dents, s'est conlu-
sionne a l'épaule.
L'état de L. D. s'ameliore, de telle sorte que d'ici a
peu de temps il pourra reprendre son travail.