JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT 7 l Y Pil ES, Üimanche Cinquième année. i\° 1 Janvier Paraissant le dimanche. x w PKIX D'ABOKSEIHGXT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. l»K>\ l»ES AUÜiO.'IpiÊs ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'aVANCE. Laissez dire, laissez-vous bülmer, mais publiez votre pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois dargent doivent être adressés franco au bureau du journal. S.e pavé du PKOGIMÈS. II. Interpellé a la Ohambre sur la question de savoir pourquoi il avait soumis les écoles d'adultes aux principes de la loi de 1842, M. Vandenpeereboom a repondu que ces écoles sont prévues par cette loi, que c'est dans cette loi seule qu'il a pu puiser le droit d'organiser des écoles d'adultes et que ces établissements devaient done être organises con- formement a cette loi, par la bonne raison que nul ne peut violer la loi. Telles sont, d'après le Progrès, les explications fournies par M.le ministre de i'intérieur a laChambre des représentants, dans la séance du 7 decembre dernier. Réserve faitede la forme, dont nous aimons a croire, pour la réputation littéraire de notre repré sentant, que la paternité appartient tout entière a son piteux avocat, nous croyons qu'en effet les lignes que nous venons de transeri're'résument aissez fidéle"- uient i'argumentation opposée par M. le ministre de I'intérieur aux critiques de MM. Defré, Vanhumbeek, Funck et Bouvier. Nous n'avons jamais prétendu, quant a nous, que la mesure prise par M. Vandenpeereboom fill illegale. Nous admettons pleinement que M. le ministre avait le droit de prescrire l'enseignement religieux dans les écoles d'adultes et que, ce fesant, il n'a contrevenu a aucune disposition de la loi de 1842. Mais ce que nous soutenons avec les honorables membres de la gauche qui ont blêmé l'arrêté du l"rseptembre der nier, c'est que, uiême en supposant que M. le mi nistre de I'intérieur n'eüt pu puiser son droit d'or- ganiser des écoles d'adultes que dans la loi de v 4842 il n'y avait nulle onligation pour lui d'in- scrire l'enseignement religieux dans le programme des matières d'étude, et que cette condescendance excessive envers le clergé constitue un manquement grave a des principes sur lesquels, le Progrès lui - même en fait l'aveu, tous les libéraux sont d'accord. Tel est le reprocne, qu'avec un grand nombre d'or- ganes de la presse indópendante, nous adressons a M. Vandenpeereboom. Avons-nous tort, avons-nous riason? C'est a nos lecteurs d'apprécier. Un seul article de la loi de 1842 s'occupe des écoles d'adultes. C'est l'article 25, ainsi concu Une par- tie du subside voté annuellement par la législature pour l'instruction primaire aura pour destination spéciale 1° d'encourager les établissements de salles d'asiie, principalement dans les cites popu lo leuseset dans les districts manufacturiers; 2" de favoriser les écoles du soir et du dimanche paur les adultes3° de propager les écoles connues sous le m nom d'ateliers de charité et d'apprentissage. Le gouvernement s'assurera du concours des pro- vinces et des communes pour obtenir les résuilats que ces subsides ont pour objet. Du programme d'étude des écoles d'adultes, l'ar ticle 25 ne dit pas un mot. A eet argument, qui semble sans réplique, on fait cependant une objection puisée dans l'article 6 de la loi, qui énumère les matières d'enseignement dans les écoles primaires. Cet article dispose que fen- seignement de la religion el de la moralela lecture, t'écriture, le système légal des poids et mesures, les éléments du calcul, et suivant les besoins des locaiités, les éléments de la langue franchise, fla- mande ou allemande feront nécessairement par- tie de l'enseignement primaire, et de ce que l'ensei gnement de la religion est prescrit par la loi dans les écoles primaires, on conclut qu'il doit en être de même dans les écoles d'adultes. N'en déplaiseau Progrès, ce raisonnement ne sou- tient pas un moment d'examen, car s'il est vrai que le programme décrété pour les écoles primaires doive nécessairement être appliqué en entier aux écoles d'adultes, la logique veut qu'on l'applique également aux salles d'asiie, prévues, comme les écoles d'adultes, par l'article 25 de la loi. II n'y a pas sortir de ce dilemme ou bien le programme de l'article 6 ne concerne que les écoles primaires proprement dites, et dans ce cas, M. le ministre de I'intérieur pouvait parfüiiement se dispenser d'inscrire l'enseignement de la religion dans celui des écoles d'adultes, ou bien ce programme édicte une régie obligatoire pour toutes les écoles prévues par la loi, y compris les salles d'a siie, c'est-a-dire qu'aux enfants au berceau qui y sont apportes par leurs parents, i! faudra, sous peine de manquement a l'article 6, enseigner la lecture, l'écriture, Ie système légal des poids et mesures et toutes les autres matières comprises dans la disposi tion de cet article. Mais la loi n'a pas voulu une semblable absurditó; elle a simplemenl entendu régler le programme de l'enseignement primaire proprement dit, abandonnant au gouvernement le soin de déterminer, selon l'age, l'aptitude et le degré de développement intellectuel des enfants fréquentant d'autres écoles, les matières a inscrire dans le programme de ces écoles. II s'agit, dans les écoles d'asiie, d'enfants trop jeunes pour qu'on puisse leur appliquer le programme de l'article 6. II s'agit, d'autre part, dans les éco'es d'adultes, de citoyens qui sont arrivés a un age trop avancé pour qu'il puisse leur être appliqué tel qu'il est. De la, pour le gouvernement, la faculté de modifier, quant a ces écoles, le programme prescrit par l'article 6, d'ajouler certaines matières, d'en retrancher cer- taines autres, sans avoir a tenir compte d'autre chose que des nécessités spéciales a chaque enseignement. II n'est done pas exact de prétendre, comme le fait le journal auquel nous répondons, qu'il y avait obli gation pour M. le ministre de I'intérieur de donner accès au clergé dans les écoles d'adultes. Cette obli gation n'exisle pas dans la loi de 1842 et nous defions le Progrès de nous l'y montrer. Après cela, ie journal doctrinaire aura beau insi- nuer que l'opposition dirigée contre l'arrêté du lor septembre se recrute uniquement parmi les liberaux qui demandent la révision immediate de la loi do 1842. Cette grossière tactique ne réussira pas a éga- rer l'opinion publique, dont le jugement l'eft'raie pour son cliënt beaucoup plus qu'il n'en veut convenir. La revision de la loi de 1842 n'a rien a voir dans ce dé bat et pas un des orateurs qui ont pris part a la dis cussion n'a posé la question sur ce point. Au cori traire, deux d'entre eux, MM. Defré et Bouvier, ont pris soin de déclarer qu'ils ne réctamaienl point la révision de cette loi. Je ne demande pas au gouvernement, a dit M. De- fre, qu'il propose domain la rèforme de la loi de 1842, afin de faire disparaitre un principe qui est contraire aux bases de notre gouvernement représentatif, a la separation compléte des pouvoirs, a la séparation compléte des doctrines, a la séparation compléte d'administrations qui doivent vivre l'une et l'autre dans une libertó absolue et qu'il est imprudent de mettre en lutle. Non, je ne demande pas au gouvernement qu'il propose deraain la réforme de Ia loi de 1842, dont nous avons combaltu le principe qu'il prenne son jour et son heure. M. Bouvier a tenu a peu prés le même ian- gage. Si nous ne demandons pas Ia révision immediate de Ia loi de 1842, a dit Ie représentant de Virton, c'est paree que l'óduoation politique, surtout dans les cam pagnes, n'est pas assez developpée. L'instruction gé nérale deplus en plus répandue et le temps aidant seront les véritables démolisseurs de cette loi. Dans notre pays ofi le clerge exerce uue si grande influence politique en dehors des grands centres de population, je préfere subir cette loi qui conduit l'enfant a Tecole que de la voir disparaitre et laisser l'éeole laïque presque déserte. 11 ne s'agit done point de la réforme de la loi de 1842 et le Progrès a vrairnent trop mauvaise opinion de ses lecteurs s'il espère, a l'aide de ce niais subter fuge, leur donner le change sur le veritable caractère du debat qui a si justement ému le sentiment public. II a également trop mauvaise opinion des jeunes et vrais libéraux, qu'il nous permelte de le lui dire, s'il s'imagine qu'ils entreront en lice en in- scrivant loyalement sur leur drapeau les mots réforme immédiate de la loi de 1842 Ce drapeau, ce n'est pas le nótre, c'est celui des hommes du Pro grès, de oes hommes qui, dés 1846, inscrivaient en tête du programme du liberalisme beige, I 'exclusion du prétre des écoles publiques et qui, depuis qu'ils sont au pouvoir, ont fait la loi de 1850, la convention d'Anvers et l'arrêté du 1" septembre dernier. Quant aux <x jeunes et vrais libéraux, comme les appelle ironiquement le Progrès, lis out un autre drapeau sur lequel iis ontécrit a bas les faux bonshommes, a bas les .'raitresa bas les ambitieux de haut et de bas étage, a bas les coteries et les intrigants! Le jour ofi ils entreront dans la lice, ce drapeau marchera devant eux, déployé large au vent et Ie Progrès, qui fait protession de franchise, verra bien si nous sommes gens a reculer devant la responsabilité dont il cherche a effrayer notre libéralisme. Saïvelés et autres Nous trouvons dans un compte-rendu du banquet de Messines, publié par le Progrès, les deux naïvetés suivantes M. le ministre des travaux publies s'était excusé iundi dernier de no pouvoir assister a cette fêteet

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 1