elle usera de tous 'es moyens que lui fouruit la stra-
téi;ie parlementaire pour obtenir un ajournement in-
défini. La session, du reste, ne parait pas devoir se
prolonger au-dela du mois de mai, a cause des élec-
tions qui doivent avoir lieu pour le Sénat dans le cou
rant du mois suivant, et 1'ordre du jour de la Chambre
est déja tellement surcharge de projets de loi ayant
un caractère d'urgence, que la majorité arrivera as-
sez facilement a son but.
*r
La chute du ministère Ricasoli-Scialoja a porté un
rude coup aux valeurs Langrand-Dumonceau. Sau-
rons-nous enfin le fin mot de loute cette affaire, qui a
tenu si longtemps et qui tient encore en ce moment le
monde financier en émoi Le Pape avait-il autorisé
M. Langrand-Dumonceau a compter sur son adhésion
au moins tacite ou bien Ie banquier beige, en se pré-
valaut de cette adhésion, en a-l-il audacieusement
imposé au gouvernement italien? Si la netteté du dé
menti donné par le Journal de Rome rend vraisem-
blable la dernière hypothèse, il faut admettre cepen-
dant que Ie gouvernement italien, a moins de mécon-
naitre les precautions de la plus vulgaire prudence,
n'a pas dü eutrer en négociation avec M. Langrand
sans s'être assuré au préalable que ce dernier était
muni de pouvoirs suffisants pour traiter au nom de
l'Eglise. Quoi qu'il en soit, des explications sont né
cessaires le Journal de Rome a donnè la sienne; au
ministère italien.de répondre.
Grrrrrrrrrand événement.
Samedi dernier on disculait le budget de Ia ville.
M. Ernest Merghelynck était présent. Se trouvait-il
la pour compte du Progrès ou pour surveiller son
gendre Les avis sont pariagés. Toujours est-il que
l'original personnage, dedaignant de se mêler au pu
blic, s'était campé sur une chaise tout a cöté de
MM. les conseillers et de la exhibait son illustre
face a l'auditoire.
C'est probablement par une vieille habitude que le
brave homme avait [iris cette place, s'imaginant être
encore membre du Conseil; sa montre retarde de
quelques années.
Nous serions curieux de savoir si l'endroit oceupé
par M. Ernest Merghelynck appartient au public et si
chacun a le droit de s'y mettre, ou si c'est unestalle
réservée pour les illustrations dé la trempe de ce
monsieur.
Une nouvelle litanie.
Yoici quelques nouvelles expressions courtoises
ramassées au hasard dans les deux derniers nu-
méros du Progrès
Nous sommes énormément niais.
Nous voulons satisfaire de méchants instincts
Nous sommes des brouillons c'est connu depuis
longtemps, les sycophantes du radicalismec'est-
a-dire, d'après la signification donnée a ce mot par le
Dictionnaire, des fourbes, des menteurs, des impos-
teursdes fripons, des délateurs, des coquins.
Nous sommes des vauriens et du gibier de potence.
Quoi d'étonnant que nous méritions d'étre'pendus,
puisque vous, les honnëtes par excellencevous nous
appelez des pleutres.
Nous sommes des effrontésdes garnemenls on
avait déja dit des gaillards, c'est un synonyme, des
acrobates; nous faisons des infamies; nous usons de
mauvaise foi et de calembredainesnous assouvissons
des passions rancunières et immondes; notre polé-
mique est ordurière.
Les excentriques qui collaborent a, notre feuille mal-
saine et grincheuse sont voués au mépris public depuis
longtemps. L' Opinion est l'organe de cinq individus
sans valeur on oublie les chiffres obtenus par la
miuorité au mois d'octobreses comptes-rendus sont
des turlupinades et suscitent des querelles d'Alle-
mand.
Enfin, nous copious ici textuellement la dernière
partie d'un article du Progrès qui nous montre ce
journal fidéle a ses promesses d'amólioration de style
et de rédaction et aussi scrupuleux observateur des
régies de la grammaire que de celles de la politesse.
11 est très-vrai, dit-il, que tous les oraleurs y
compris \es pédants qui n'ont jamais eu rien a, déve-
loppeisans l'avoir appris par cxur et leur fait
imprimer l'improvisation sans qu'elle ne fut brossée
par un rédacteur de Bruxellespeuvent faire erreur,
mais nous ne vovons pas ce point important, dans
l'observalion de ces tristes critiques, qui sont la
piste des moindres erreurs dont ils têchent de faire
des affaires aussi démésurérhent gonflées de vent, que
les personnages qui s'ingèrent a les enfler. Une autre
assertion se trouve a la fin de cette appréciation aussi
malveillante que mensongère, de la rèunion du Con
seil. Ces brouillons trouvent mauvais qu'on leur re
fuse l'occasion de se livrer a leur mauvais instinct. La
publicité n'est pas d'o-rdre constitutionnel, pour que
les dróles vexent les honnëtes gens.
Décidément Hoe k... men Frederick, ce libel le cra-
puleux et infame, est dèpassé. El le Progrès écrira
demain que nous vivpns d'injures et de personna-
lités 1
Une indigestion.
Le Progrès est malade il ne peut digérer que nos
amis prennent des notes au Conseil communal et ail-
leurs. Ce sont des espions, dit-il, qui se fourrent
partout.
Nous avions pensé jusqu'ici que l'espion se caehait
avecsoin; comment cela peut-il se faire en prenant
des notes Mais enfin, puisque le Progrès infaillible
l'affirme, il faut bien passer condemnation. Qu'il nous
apprenne seulement alors de quel nom il faut qualifier
ceux qui s'eu vont d'estaminet en estaminet, chargés
par ses patrons, de recueillir des lambeaux de con
versations qu'ils rapportent a leurs maitres, a l'im-
placable vengeance desquels sont livrés de malheu-
reux petits bourgeois.
Vérité en deca, erreur au-dela
Un jour. a propos d'un résumé du Rapport de notre
Chambre de commerce, publié par Vindépendance, le
Progrès crut faire merveille en nous opposant les ap
preciations de ce journal devenu subitement son pro
phéte, son évangile, son dieu.
Mais les destins et les dieuss sont changeants
Et il se trouve qu'a propos de Ia dernière élection
bruxelloise, Vindépendance soutient la thèse qui a été
constamment la nötre. Grand est le désarroi du Pro
grès qui trouve quei. Vindépendance soutient des thèses
incroyables depuis quelque temps. Aussi la liberté
que nous avons prise de reproduire quelques extrails
de ce journal nous vaut-elle une bordée d'injures de la
part du Progrès. Cela nous émeut médiocrement et
dussions-nous voir doubler la dose, nous publions
encore l'extrait suivant du journal bruxellois, en date
du 13 fèvrieril démontrera tout ensemble la sincé-
rilé et la bonne foi des coteries doctrinaires et l'ina-
nité des raisonnements du Progrès
Nous ne croyons pas nécessaire, dit Vindépen
danced'insister sur la question des coalitions poli-
tiques soulevée par le Journal de Liége avec aussi peu
d'adresse que d'opportunité, puisque les cléricaux
n'ont pas un' seul instant fait mine d'inlervecir dans
la lulte électorale qui a abouti au triomphe de M. l'é-
chevin Watteeu. Nous nous bornerons constater a
ce propos deux fails que negligent systómatiquement
les denonciateurs de coalitions. Qu'un liberal progres-
siste se trouve d'accord sur une question quelconque
avec un clerical, aussitót on entend crier a la coalition
les organes du libéralisme qui passe pour modéré.
Mais que ce libéralisme donne la main au parti catho-
lique pour repousser les efforts de i'élément progres-
siste, tout est peur le mieux, dans Ie mejlleur des
mondes, et les journaux qu'obsóde la seule idéé d'une
coalition semblent avoir perdu la vue el la voix. Et
poui'tant les examples de ces coalitions ne sont pas
rares.Nous avons eu occasion d'en signaler plusieurs
a la Chambre mêine, nous en avons vu a Ypres,
a et si l'on y tient, nous pourrons les rappeler.
Voici en quels termes le Progrès parle d'un ineen-
die qui a éclaté lundi
Lundi dernier, entre dix heures et demie et onze
heures, la cloche d'alanne, annoncant un siuistre, a
retenti. Un incendie avail éclaté dans une dépendance
de la demeure du sieur Capron. Le feu n a été éteint
que vers deux heures de relevée. Le corps des sa-
peurs-pompiers, ainsi que les autorités communales
etaient sur le théêtre de l'événement.
Nous ne voulons apprécier ni les causes de l'in-
cendie, ni les dommages causés, et encore beaucoup
moins les services rendus par le corps des sapeurs-
pompiers. Nous risquerions d'encourir en guise de
récompense, un engueulement mielleux de la part de
VOpinion qui pourra a eet égard faire connaitre très-
exacternent le chiffre de la perte subie et l'origine de
eet incendie, qui, éclatant pendéïU 'a nuiC eut Pu
amener la destruction d'un quartier de la ville.
En regard de eet écrit, nous placons l'apostrophe
que ce même journal adressait le 12 aoüt dernier a
l'un de nos rédacteurs
c On dit que le propriétaire de VOpinion, journal
d'Ypres et de l'arrondissement, a été dangereusement
malade. Heureusement pour lui, il semble revenu a
un meilteur état de santé. Aucuns prétendent que
oette maladie n'est que simulée et qu'elle a pour rai-
son d'être, une poursuite judiciaire, en laquelle le
susdit propriétaire, se trouve intéressé. Nous ne dé-
ciderons pas la question, mais les allures insidieuses
du personnage dont il s'agit, donnent lieu a des com-
menlaires très-rècréatifs.
Pareilles élucubrationsse passent de commentaires.
II sufïit done d'être les adversaires politiques des pa
trons du Progrès pour être en butte a leurs plus
mauvais sentiments. Leurs rancunes et leurs haines
ne se renferment plus dans l'arène politique, elles
font irruption dans toutes les pacticularités de la vie.
Le Progrès dissimule mal sa joie, oubliant que se re
journ d'un désagrémenl qui arrive, même a un en-
nemi, est la preuve la plus certaine d'une Sme vile et
basse.
a T'Jakk 3<» en action.
Qu'on nous soutienne encore que l'enseignement
catholique n'est pas en progrès I Voici qu'au petit sé-
minaire de Roulers on vient d'ajouter aux branches
déja si variéesdes exerciccs intellectuels et spirituels
un cours depantomime destiné a développer au-
tant que possible dans le coeur de la jeunesse chré-
tienne la charitó évangólique et l'amour du pro-
chain.
Dernièrement tous les parents des élèves et nombre
de membres du clergé furent conviés a une fête oü
apparurent, costumés et travestis, les futurs guides
de la conscience des croyants, imilant les gestes et Ia
démarche des mécréants qui ont l'insigne honneur
d'être hebdomadairement éreintés dans ce journal, si
délicatement et si spirituellement écrit, qu'on nomme
T'Jaer 30.
A ce propos, Karei denEremyt publie, dans le Jour
nal de Bruges du 29 janvier, une lettre adressée au
d révérendissime Bruno Van Ilove, chanoine et supé-
v rieur du petit séminaire de Roulers. Cette lettre,
un modèl'e d'ironie fine et caustique, est un compli
ment bien mérité pour Ie vénerable prêtre qui a in-
venté tout seul, et sans aucun secours, ce nouveau
genre d'exercices a l'usage de la jeunesse orthodoxe
el un remerciement pieux et convaincu pour la gloire
que cette trouvaille fera rayonner sur la sainte Reli
gion catholique, apostolique et romaine.
II parail que Tart mimique est infiniment plus
avantageux aux élèves du petit Sgininaire que la phi-
losophie, l'histoire, les belles-lettres et les aulres
branches des connaissances humaines.
Voici ce qü'en dit Karei den Eremyt
a P urquoi se borner a une pantomime?
Pourquoi ne pas marier la noblesse du langage a la
noblesse des contorsions üatne I aucuns prér
tendent que jamais le petit Séminaire de Roulers
ne brille d'un éclat plus vif, que lorsqu'il a bouche
close!...,.
Du reste, l'education première prépare, dirait-on,
admirablement a l'art des tréteaux. Eeoutez plutót
Au dire du public d'èlite, convoqué au bap-
tême de cette orgie sanctifiee, oncques ne vit pitres
de foire mieux dressés, arlequins plus cancanniers,
paillasses plus pleios de désinvolture, plus gro-
b U sques, plus sacs-a-diables, plus forts en grimaces
que ces jeunes lêvites.
On reussit rareuient aussi bien dés la première
épreuve, et le vénérable Bruno a le droit d'en être
fier. Nous nous associons de grand coeur aux senti
ments d'admiratiou qui inspirèrent Ia lettre et nous
adressons nos sincères félicitations aux braves pères
de familie que le devoir et l'amour de la Religion ont
poussès a confier l'intelligence de leur fits aux mains
d'un homme qui sail si bien faire ressortir leurs ap
titudes.
C'est une fatalité
Nous sommes forcé d'annoncer un nouvel aêcident
arrivé, mardi dernier au train de marchandise§ parti